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Le Rafale atterrira-t-il un jour en Colombie ? Si cela était le cas - mais c'est loin de l'être encore -, ce serait le retour de Dassault Aviation sur le continent sud-américain, là où les différentes versions des Mirage ont fait longtemps les beaux jours des armées de l'air sud-américaines (Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela). La Force aérienne colombienne (FAC) avait encore de Mirage 5 en service jusqu'en 2011.
D'autres prospects Rafale semblent aujourd'hui beaucoup plus prometteurs comme la Serbie, qui pourrait d'ailleurs acquérir 12 Rafale neufs d'ici à la fin de l'année. Pour autant, en Colombie, Dassault Aviation a adressé une offre de vente de 15 Rafale neufs (+ 9 en option) pour remplacer une vingtaine d'antédiluviens Kfir ("lionceau" en hébreu), un chasseur-bombardier israélien conçu à partir du Mirage 5 et livré à Bogotá à partir de 1975.
Initialement, l'armée de l'air colombienne était plus intéressée par des Rafale d'occasion mais la France a dû décliner cette demande, faute de stock dans l'armée de l'air tricolore qui a déjà cédé 24 appareils à la Grèce, puis à la Croatie. En dépit d'un intérêt marqué pour le Rafale par l'armée de l'air colombienne, l'avion tricolore ne semblait pourtant pas être le favori avant l'élection dimanche du premier président colombien de gauche, Gustavo Petro. Bogotá penchait naturellement pour des F-16. Enfin, Saab n'avait pas dit non plus son dernier mot en proposant à la Colombie des Gripen E fabriqués chez son grands voisin, le Brésil.
Les relations commerciales entre Paris et Bogotá sont en revanche à peu près nulle dans le domaine de l'armement. La Colombie n'a acheté à la France, pourtant dans le top cinq des pays exportateurs d'armement mondiaux, que pour 19,4 millions d'euros d'armes entre 2011 et 2020 (1,9 million par an en moyenne). Bref que des miettes... En outre, tous les projets (satellite espion, frégates) sont tombés à l'eau. En tout, Paris a accepté 117 licences d'exportation entre 2015 et 2020 vers la Colombie. L'élection de Gustavo Petro va-t-elle changer la donne ? C'est ce qu'on espère à Paris tout en restant très prudent à ce stade.