N'est-il pas préférable d'avoir plus d'avion que de pilote pour qu'en cas de problème mécanique, le pilote puisse tout de même accomplir sa mission ?
Les avions de spare, c'est courant (coté chasse).
Côté chasse tu n’as pas plus d’avions que de pilotes.
Exemple: tu as 9 avions en ligne, pour ta journée tu planifies 3 tours de 8 avions + 1 spare. Au bilan tu fais voler 24 équipages avec 9 avions. Les avions font plusieurs vols par jour, pas les équipages.
Et donc on est bien d'accord que tu as un avion (le spare) qui n'a pas d'équipage assigné, et donc tu pourrai faire voler 3 équipages de plus dans ton exemple.
Réduit ton exemple au besoin de faire voler 1 avion, et tu te retrouves dans le cadre du Tracker de Générac.
D'ailleurs on a jamais dis qu'une fois son tour terminé, il n'était pas prévu de remplacer le pilote par un autre ... et donc l'avion aurai continuer à voler.
Quand tu as l'obligation d'aligner un avion en vol dans une opération, en prévoir 2 c'est avoir la (presque) certitude que ca volera.
La sécurité civile est une force aérienne dont les moyens sont ajustés a minima. Au cours d'une saison où plus de 20 000 ha ont brûlé, garder des avions au sol, c'est un non sens.
La raison pour laquelle le pilote du T22 était seul était un manque de pilotes.
Néanmoins, on peut estimer que la panne de T07 (qui a obligé Franck à changer de machine) fait que de toute façon, l'intervention n'aurait été faite que par un seul avion. Les pannes sont effectivement les seules raisons (outre la météo) qui font qu'un avion de la SC devrait rester au sol en pleine saison.
Néanmoins, pour la saison 2019, le déficit de pilotes de la SC était estimé à environ 10 postes.
Reste que feu établi ou départ virulent, l'aérologie spécifique des feux, les pilotes connaissent et savent s'en méfier. C'est leur métier après tout.
Qu'est-ce que tu cherches à montrer ?
Métier ou pas, on a un avion au tas qui prouve qu'il ne s'en est pas assez méfié, donc que la connaissance était imparfaite. Soit ça sert d'exemple pour sauver la vie des autres qui pourraient se retrouver dans une situation similaire, soit tu continues à faire l'autruche en refusant ce constat auquel cas tu peux d'ores et déjà préparer le costard pour les prochaines funérailles.
Ce n’est pas faire insulte aux pilotes de la SC et à la mémoire de Franck de dire que le merdier organisationnel a pu provoquer un état mental en mission qui a abouti à dépasser les limites. Pile au moment où le chaudron a explosé.
Le 2 août, le pilote a déjà effectué cinq rotations. L’analyse des vols du pilote sur les mois précédents montre qu’il s’agit d’une journée des plus intenses de l’année. Il n’a pas mangé depuis environ 5 heures. En l’absence de système de climatisation, la chaleur dans l’avion est accablante, surtout lors des phases de roulage et de chargement de retardant. L’ambiance en vol est très bruyante. En fin d’après-midi, le pilote a pu ressentir de la fatigue à l’origine d’une baisse de vigilance et d’une altération de ses capacités cognitives.
Les conditions de vol et la forte charge de travail le jour de l’évènement ont pu procurer de la fatigue au pilote, accentuée par l’absence de repos après son retour de détachement.
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à partir de là, tout ce qui demande du recul, ou qui n'est pas automatique est réduit. Détecter, reconnaitre, analyser une situation inhabituelle c'est du cognitif.
C'est malheureusement assez répandu avec les astreintes : trop de personnes en astreintes veulent en faire trop, et il est heureux que certaines boites soient devenues strictes là-dessus (je remercie la mienne).