Qui à volé sur CAP 10 ici?

[Mud64]

J'ai volé sur Cap quelques années chez M Jean-Marie Saget à Nangis les Loges,
sortant du TB9 et DR400 à Etampes, il a fallu que j'apprenne à piloter et non plus conduire un avion...
Le Cap 10 est un avion qui se pilote déjà au sol et dont il faut éviter de rouler avec les pieds sur les freins sous peine
de se faire "frapper psychologiquement" par l'instructeur et quand il s'agit de M Saget la pression n'est pas sur les freins mais bien présente dans le cockpit ;=)
Exigent en 1er cycle ou tourner un tonneau lent correctement demande un énorme travail au manche et au pied, délicat en deuxième cycle
faut pas faire n'importe quoi, la limite du facteur de charge en négatif est très faible et se retrouver à 300 km/h en descente sur le dos n'est pas une solution d' avenir
et repasser sur le ventre à cette vitesse demande une ressource légère, légère pour ne pas emplafonner la limite en positif.
La photo (vers 1998-99) : vol en miroir prise dans le TR200 de Renaud Ecalle.

[Milos]

Impressionnante, la photo

[Denver29]

Une vrai galère au sol mais très agréable en vol cet avions
Me rappel encore "le téton du capot moteur sur le trait jaune si tu veux rouler droit!" "Arrête de pomper aux pieds !!!"

[Mud64]

Un petit coup de pub, pour ceux qui sont en région parisienne .
http://dassaultvoltige.fr/
Si vous voulez vous essayer à la voltige ou juste faire un vol découverte.
Terrain de Nangis les Loges, j'y ai passé mes plus belles années de vol moteur.
Dans la rubrique photo du site, vous trouverez de magnifiques prises de vues de cap10 et cap 20 en patrouilles.

[Rome]

Bonjour à tous,

Vers 2010 j'ai arrêté la simu (BMS, Cellules Rapaces ) mais je suis resté un lecteur régulier du forum. Je serai donc heureux si mon témoignage conforte quelques uns dans l'idée d'essayer la voltige.

J'ai commencé la voltige sur CAP10-C il y a 4 ans à l'aéroclub de Bernay, où je termine mon 2nd cycle (voltige avancée). C'est à Bernay qu'était domiciliée la société Mudry qui produisait les avions CAP. Depuis lors, le club a maintenu une forte activité de voltige, sur CAP bien sûr! Il a d'ailleurs acquis en 2017 le CAP10-B de série n°1 initialement propriété de l'AA.

C'est un avion très agréable à piloter. En l'air, derrière l'apparente facilité de pilotage, c'est en fait un avion assez technique. Il demande beaucoup de présence au roulage, au décollage et à l'atterrissage mais après quelques heures de doubles ce n'est généralement plus un problème. Attention cependant à ne jamais, au grand jamais, relacher son attention. Un de nos instructeurs dit: "La question ce n'est pas "Est ce qu'il me fera une vacherie?" mais plutôt "Quand?"... Le chemin peut être long pour maîtriser pleinement la machine (on entend souvent par là se qualifier pour la catégorie monoplace en compétition), mais j'éprouve un plaisir immense à le piloter, et à approfondir son pilotage. Au commandes, aux vibrations et aux bruits on ressent beaucoup de phénomènes: souffle hélicoïdal, couple gyroscopique, déclenchés, couplage lacet-roulis en vol inversé... Je n'ai pas eu la chance de voltiger sur une autre machine. Auparavant, j'ai volé sur Robin, Piper Cub et Jodel, mais je n'ai pas eu de plus grande impression de faire corps avec l'avion qu'en voltige sur CAP-10.

Passer une qualif voltige est une très bonne chose. Mais on s'aperçoit rapidement que pour progresser, rien de tel que la compétition. Réaliser un programme de compétition, c'est soigner l'esthétique et le "cadre", gérer le vent. Commencer et finir chaque figure aux vitesses et aux altitudes prévues est impératif pour espérer finir un programme difficile. Maintenant que j'ai commencé... je sens bien que je ferai de mon mieux pour aller jusqu'en National2 et décrocher une qualif sur monoplace. J'ai commencé en 2017 en catégorie espoir. Je me suis qualifié pour la catégorie promotion, qui nécessite le 2nd cycle, et j'ai participé au championnat de France biplace 2018 avec l'équipe Bernayenne. C'est une très belle expérience, individuellement et collectivement.

On entend souvent que c'est un sport de riche. Certains le sont, ça aide c'est sûr, tant mieux pour ceux là. Mais ça reste une activité de passionnés. Un de mes équipiers de Bernay, champion de France catégorie promotion en 2017, ne fait qu'une dizaine d'heures par an. A bien y regarder, la plupart d'entre nous fait relativement peu d'heures, mais ça n'empêche pas d'arriver à de très bons résultats si l'on est motivé. Cela repose en bonne partie sur une très bonne préparation mentale et sur de bons instructeurs. Cette année en National2 deux civils, le premier sur Extra200 et le 2nd sur CAP-10C (de Bernay :-) ) sont devant un pilote de l'EVAA qui fait chaque année (comparativement) un très grand nombre d'heures sur Extra 300! Dans un autre registre, sur monoplace (on n'est plus sur la même planète en termes de coûts...): en 2017, Mikhail Mamistov est champion du monde Unlimited à 56 ans, avec paraît il une douzaine d'heures loggées cette année là, et devant un pilote de l'EVAA! Dans le domaine amateur sur biplace, j'observe que pour des gens motivés, cela reste abordable avec un budget modéré. L'essentiel, au fond, n'est il pas de réussir à se faire plaisir et à progresser, à la hauteur de ses moyens? Il y a des écarts de prix importants entre les clubs, il faut bien se renseigner. Oui, c'est plus cher que du Robin. Mais en pratique, la séance de voltige est courte (approx 30') et dense. Pour cette raison j'invite à raisonner en euros/séance, plutôt qu'en euros/heure...

Les stages sont des formules idéales d'un point de vue rendement. Attention à ne pas être pressé pour passer une qualif. Les clubs ne sont pas l'armée. On prend son temps, on lâche les gens et on leur donne une qualif (1er cycle ou 2nd cycle) quand on a la certitude qu'ils sont safe, qu'ils maîtrisent le répertoire de figures, et qu'ils sont capables de réaliser un programme.

La progression n'est pas un phénomène linéaire: restez motivés, ça vaut le coup! J'ai été très malade en l'air pendant la moitié de mon 1er cycle, ça m'a beaucoup ralenti. De quoi décourager. Mais j'ai insisté. Et un beau jour, plus rien. Ecoutez les instructeurs plutôt que les "on-dit", faites vous confiance. On me disait: "le négatif, en 2nd cycle, tu vas voir, c'est l'horreur, c'est désagréable, ça fait mal, ça rend malade au début". Je suis très à l'aide en négatif, et je m'aperçois que j'ai progressé beaucoup plus vite en 2nd cycle qu'en 1er cycle. A chaque pilote ses points forts, ses points faibles, et "ses périodes".

Je suis emballé par le 2nd cycle. Les tonneaux déclenchés, c'est très amusant. Le cerveau et l'avion marchent moins bien en G négatifs . On va aux limites du domaine de vol. Il y a quelques barrières psychologiques à faire sauter (les passages par l'avant, la proximité du sol notamment)...

Quelques lieux très actifs et accueillants: l'Amicale de Voltige Aérienne (Dreux et stages dans la Creuse), Caen, Amiens, Dijon, Villeneuve sur Lot, Salon Eyguières, Bernay...

Je recommande le livre de Xavier Massé sur les avions Mudry et "Pratique du vol acrobatique" de Jean Pierre Otelli, pleins d'informations utiles et d'anecdotes.

Voir, sur le facebook de la Fédération Française de Voltige, les vidéos quotidiennes sur le championnat de France biplace 2018.

Bons vols en CAP10, et check your six!
Un Rapace pourrait s'y trouver, en F16... ou en CAP10!
Rapace Powaaaaaaaaaaa