Un avion, des hommes
#1
Salut à tous,
Voici un petit récit d'une mission basée sur l'ensemble d'un campagne que je viens de terminer avec B17 II The Mighty Eight. Bonne lecture!!
(Les éléments sont tirés du jeu lui même, j'ai enrobé certains dialogue et retour base pour l'histoire elle même.)
Novembre 1943.
Le ronronnement rassurant de mes quatre moteurs cyclones m’en ferait presque oublier ma mission….celle de conduire mon B17 au dessus de l’Allemagne pour y livrer mes colis…
Cap à l’est, à 150 miles par heure…un coup d’œil à droite, Jefferson, mon copi, s’occupe de vérifier tous les paramètres de vol…à gauche..un peu en bas, le « Liberty Ship ». l’équipage en est à sa 19ième mission. Pas mal, la moyenne étant à 8 ou 9 ! Le reste de l’équipage vaque à ses occupations…le navigateur me guide, le bombardier règle son Norden, le radio veille la fréquence et établie un historique de la mission. Le reste de l’équipage scrute le ciel sans relâche. LA Luftwaffe rôde et nous attend. Elle ne nous fera aucun cadeau. A chaque attaque son lot de blessures, de décès parmi les équipages, lorsque le bombardier lui même n’est pas envoyé au tapis.
Assis inconfortablement je tente en vain de trouver une position où mes reins me feraient moins mal.
«Bombe à soute ouverte skipper, j’ai les commandes … »
La cible est en vue devant. Nous formons un box de 18 bombardiers, l’une des innombrables vagues qui vont s’abattre sans relâche sur la Ruhr et ses complexes industriels.
Au début, cela commence par un simple petit nuage noirâtre, devant. Puis il se rapproche, se multiplie….la Flak! ! ! ! Elle arrive sur nous comme un déluge de feu. Impuissant, je reste là assis et anxieux.
Un obus ayant éclaté tout près fait valsé l’avion bahutant par la même occasion l’équipage ; comme si la Forteresse volante avait été aspirée en bas je me retrouve soudainement projetée hors de mon siège, percutant violemment la tête sur le plafond….ouhhouuuuïe….le copi se rattrape lui aussi comme il peut.
« Oh F*ck ! ! ! »Buck, le nav, a vu toute ses cartes et ses intrument voler dans le compartiment. En outre, son hublot s’est brisé. Des papiers, il ne sait pas lesquesl ont été aspirés dehors. Heureusement l’essentiel de la carto est là.
« Contrôle de l’équipage ? » je saute de compartiment en compartiment….
Bombardier et navigateur ok.
Mitrailleur dorsal paré.
Radio ok
Mitrailleurs ventral légèrement blessé. Les deux latéraux ok.
Mirtailleur arrière ok lui aussi.
La Flak tonne toujours et se fait précise aujourd’hui. Un B17 à la moitié de la structure interne sa dérive à découvert. Sur un autre B17, le « Maximum Effort » l’on peut voir un trou béant dans l’aile droite. Celui ci continue pourtant sa course comme ci de rien était. Les B17 méritent vraiment leur réputation d’avion solide !
« Merde skipper on a une perte de puissance et de carburant du moteur no 1 ! !Celui ci est par ailleurs en train de chauffer anormalement ! ! »
Je jète un coup d’œil à babord et je m’aperçois que mon moteur est en train de prendre feu. Les réactions instinctives s’enchaînent…je sélectionne le moteur droit en tournant le bouton d’extincteur dessus et je tire la poignée rouge de celui ci. Le mécano, qui était dans sa tourelle dorsale a tout de suite percuté et est allé faire le transfert de carburant nécessaire. Un coup d’œil rapide me permet de vérifier le bon état de l’extincteur. Ffff…
Le moteur est chiffon, il va pas tarder à rendre l’âme. J’appuis sur le gros bouton rouge de mise en drapeau.
Tout de suite je localise les interrupteurs de circuit de carburant situés au dessus de la console d’instruments et j’active la colonne correspondante.
Instinctivement, je ramène aussi la manette de gaz et de turbo compresseur à zéro.
Sur trois moteurs ! ! ! ! ! Je sais instinctivement que nous rentrerons en retard. Si nous rentrons, évidemment..
« cible en vue skipper ». Du calme……du calme….caaaalme. nous arrivons vers la cible en crabe avec ce foutu moteur HS Quelle merde. ! ! Le B17 est en plus difficilement pilotable ; en effet, l’explosion qui a endommagé le moteur 1 a aussi endommagé l’aileron de la demi aile droite….. ;mon dieu que cette situation est inconfortable…..malgré la température négative j’ai chaud, très chaud. Jefferson, impérial, s’occupe toujours de surveiller les paramètres moteurs. J’essaie de lui montrer que je n’est pas peur.
Le bombardier se concentre sur la cible. Dernier réglage, dernière optimisation du viseur Norden.
La cible arrive. Le Liberty Ship lui ne larguera jamais ses bombes….un obus vient de le frapper de plein fouet et celui ci s’écarte de la formation, telle une épave en proie à un violent incendie à l’intérieur. J’essaie de suivre sa course. Joey , le mitrailleur ventral, lui a tout vu. Il a vu le Liberty s’embraser puis exploser dans une boule de feu géante
« Quelqu’un a t il vu des parachutes ? ? »
« Sait pas, ça remue trop, j’ai pas pu bien voir »
« Mais ils ont dû sauter probablement… »
……
…….
…..
……
« oui. »
Nous survolons la cible. Je maintiens le bombardier dans une ligne de vol correcte….
« Stop, arrière toute ! »
« MERDE, QU’EST CE QUE TU FOUS EUGENE ? ? ? ?
« Je plaisante skipper, bombes larguées. »
Je respire un grand coup.
« Soute à bombes fermée, à vous les commandes skipper ».
J’entame un virage par la droite.
« On se tire d’ici Will’ il commence à faire chaud ici. »
…
…
« Comme tu dis »
Derrière nous un autre bombardier lâche la formation. Avec deux moteurs HS, celui ci est presque condamné
Pourtant, la chance semble être avec nous….la Luftwaffe semble éviter notre box. Pour le peu que nous avons été inquiétés à l’aller notre escorte de P47 s’est montrée diablement efficace. Celle ci nous couvre encore et c’est rassurant de voir qu’elle veille sur nous, tel le chien gardant un troupeau de moutons…
Joey me confirme le coup au but des bombes. En bas, tout n’est que chaos et désordre. De gigantesque incendie se déclarent un peu partout. Et nous nous reprenons le chemin du retour.
A l’arrière le radio a bien pris soin de relever les événements comme l’heure de largage des bombes.
Le chemin du retour est devant nous. Enfin. L’ensemble de la formation vole paisiblement vers les côtes anglaises.
Je pilote le bombardier de tête. Entre deux vérif’ des paramètres de vol je passe le plus clair de mon temps à scruter le ciel. On dit souvent que celui qui a repérer sa proie en premier est plus avantagé. Dans un B17 il n’en ai rien. Même si l’on repère la chasse adverse en premier on reste là impuissant dans sa formation en espérant que les 109 nous oublierons, qu’ils attaqueront le bombardier d’à côté….bref on espère toujours que les attaques se concentreront sur les autres B17 d’à côté.
Repérer la chasse allemande se fait en plusieurs étapes. Cela commence d’abord par une miriade de petits point noir. On fronce les sourcils, on observe attentivement…..puis cela grossit. On devine. On ose l’imaginer. Les formes se dessinent, se précise. Un éclair, des traçantes, aucun doute…….
« Chasseurs, chasseurs, DROIT DEVANT ! ! ! ! ! ! »
j’enfonce la tête dans mes épaules et j’attends….un bruit d’éclats de verre, de tôles déchirées m’arrache les tympants….
« Des Fw190 ! ! ! ! » s’écrie le latéral gauche.
Ils ont arrivés de face. Le leader a littéralement arrosé notre forteresse. Pas de victimes heureusement, juste le par brise côté copilote fendu ainsi que la gouverne touchée.
« CHASSEURS, à 8 heures, haut…il est pour toi Buck ! ! »
« Chasseurs, bas, à 1 heure, Will vas y il est à toi ! ! ! »
Très vite c’est l’enfer. Je m’efforce de pas crier. Dans les écouteurs c’est devenue infernal. J’intime l’ordre aux équipages de ne pas gueuler dans les interphones mais c’est choses impossibles.
L’équipe est en tout cas bien rôdé, elle annonce avec précision l’arrivé de chasseurs. Le bruit des mitrailleuses dorsal m’incommode beaucoup. Bientôt le sol est jonché de douilles Les latéraux gesticules dans tous les sens.
Ca va vite, très vite.
Malgré la protection efficace des P47 qui ont envoyé deux Fw au tapis, un B17 quitte la formation avec deux moteurs HS. Son pilote est mort et nous voyons l’équipage sauter en parachute. Un autre B17 laisse échapper derrière lui un fumée noirâtre.
Le notre n’est pas mieux non plus. C’est une passoire volante avec 3 moteurs. Mais il tiens le choc, et l’équipage aussi.
La chasse adverse se risque très souvent à traverser le box de B17 de part en part à des vitesses folles. C’est une manière de provoquer un peu. C’est une manœuvre très risquée à cause des collisions. Nous voyons le Pilote de ce Fw190 téméraires s’élancer vers un B17 au milieu du Box. Des traçantes converges vers le Fw sans l’atteindre. Le 190 lui ne loupe pas, puisqu’il entaille la moitié de l’aile droite du B17. Des impacts fusent aussi sur la dérive. A toute vitesse il rentre dans le box et en sors à l’autre bout. Une graine d’as.
Celui ci remonte, prend de l’altitude, et reviens en glissade. Le dorsal a immédiatement vu que nous serions pris pour cible. Il a tenté en vain d’atteindre la chasseur avec ses mitrailleuses…le latéral droit lui n’a aussi vu et annoncé. Mais comment moucher un avion volant à plusieurs centaines de miles/heure avec deux mauvaises 12.7 qui bougent électriquement ?
Le 190 s’est approché et a tiré une longue rafale. Tout de suite, une explosion a secoué le B17. Une odeur de fumée envahit les compartiments, et malgré le port de nos masque on la perçoit ! !
« MERDE ! ! Qu’est ce c’était encore ? ? ? ? ? »
« Equipage, le point ! ! »
……
« Navigateur et bombardier ok »
……..
« Latéral gauche…..et droit paré, ça sent bizarre skipper ! »
…..
« Dorsal, ok, ce type avait les yeux bleux ! ! ! ! ! »
« Mitrailleurs arrière paré, j’ai une belle bosse sur le front ! ! »
……
…… « Mitrailleurs ventral ? ….Joey ? » « Tout est ok Skipper… »
« Radio…. ? »
…..
…..
.. « Radio, on en est où de ton côté ? »
… « RADIO putain Colin ! ! ! ! ! »
……
…….
……. « Jefferson va voir »
Ca sent le brûlé et je m’inquiète de plus en plus. C’est pas normal…
« Skipper, latéral droit » « de la fumée envahit le compartiment »
MERDE…… Jeff’ se hâte de traverser la soute à bombe….
« Mon dieu Skipper, le compartiment est en feu, colin est allongé »
Je fais réagir instinctivement le copi’ en lui intimant l’ordre d’éteindre le début d’incendie… Celui ci percute un extincteur et abat les flammes.
« Le point Jeff’ »
« Ok….l’incendie est maîtrisé…Colin va pas bien du tout, il a pris un éclat…ou une balle je sais pas…..la radio est HS. Je fais le nécessaire. »
……
Dans B17 II il existe quatre stades de blessures :
-Celle où le membres d’équipages est stressé et a froid ou est un peu blessé
-Celle où le membre d’équipage a pris un éclat ou quelque chose dans le genre, où cette fois la blessure nécessite des soins (bandages etc…)
-Celle où le membre d’équipage est gravement blessé…dans ce cas là deux fins possibles : soit il serre avant la fin du vol soit il survit jusqu’au retour et est interdit de vol et à l’hôpital.
-Celle où le membre d’équipage meurt cash, sans préavis.
Dans ce cas là, Colin est gravement blessé. Jeff s’applique à lui donner les soins de secours d’urgence mais sans grand résultats.
Les Fw190 sont maintenant parti, tout est redevenu calme. Le B17 vole je ne sais comment, tellement il est troué.
« Colin est vraiment au plus bas, il va nous claquer dans les doigts si on fait pas quelque chose au plus vite ! ! »
« Eugène va l’aider ! ! »..et merde alors, c’est pas vrai….
B17 II nous offre la possibilité de le larguer au dessus du territoire ennemi pour qu’il se fasse soigner mais je pense que le livrer au dessus des Pays Bas à la Gestapo n’est pas une bonne chose pour son avenir.
Je choisis, en tant que commandant de bord de le garder.
Ainsi va se dérouler le reste de la mission. Jeff et Gégène essaieront de maintenir Colin en état stationnaire tout le vol.
…..
……
……
La côté anglaise, enfin. Avec une démarche de crâbe nous passons enfin le trait de côte…..Direction Ridgewell.
C’est le meilleur moment du vol…le transit retour…..voir les villes alentours, reconnaître les paysages bocageux anglais……quel bonheur
Commence ensuite le circuit d’approche….
« Mother Country, checking in »….
« Roger…stand at 1500 »
….
« Hell’s Angel, checking in »
« Roger Hell’s Angel »
« …Krrr..rrk….Loving’ lady…chec… krr in…eux blessé à bord… »
Mon approche se fit sans radio, difficilement à l’aide d’une fusée de détresse de la part des contrôleurs au sol.
120 miles par heure, volets sortis, équipage en place et complet……gaz tout réduits, arrondis, touché…..retour parking…et toujours les même procédures….pompes de gavages, turbo compresseurs….arrêts des moteurs…
Très vite une ambulance arrive et prend en compte le radio. L’enlèvement de sa combi de vol nous fais prendre conscience de la gravité de ses blessures……
Je m’accorde un bonne Lucky avec Jeff et Buck . Ensemble nous faisons le tour de notre bombardier criblé de balle et d’éclats d’obus.
« Nous avons eu de la chance aujourd’hui »
….
« Oui… »
Nous prenons la Willis pour nous diriger vers la salle où un interminable débriefing nous attend, ainsi qu’une bonne collation.
Nous apprendrons plus tard le décès de Colin à l’hôpital militaire de la ville d’à côté.
Ainsi, pour remplacer Colin (19 raids, 31 ans, ) on nous en a donné un nouveau, un prénommé Alan (19 ans, 31 heures de formation.).
Pour moi le ciel est redevenu bleu, je suis en perm ‘ pour 3 jours, le temps de changer d’air si j’ose dire. Il redeviendra gris lorsque je verrai mon nom aux ops’ pour le prochain raid…..Mais pour l’instant, profitons de ces quelques jours, peut être les derniers.
Pélican 72
Voici un petit récit d'une mission basée sur l'ensemble d'un campagne que je viens de terminer avec B17 II The Mighty Eight. Bonne lecture!!
(Les éléments sont tirés du jeu lui même, j'ai enrobé certains dialogue et retour base pour l'histoire elle même.)
Novembre 1943.
Le ronronnement rassurant de mes quatre moteurs cyclones m’en ferait presque oublier ma mission….celle de conduire mon B17 au dessus de l’Allemagne pour y livrer mes colis…
Cap à l’est, à 150 miles par heure…un coup d’œil à droite, Jefferson, mon copi, s’occupe de vérifier tous les paramètres de vol…à gauche..un peu en bas, le « Liberty Ship ». l’équipage en est à sa 19ième mission. Pas mal, la moyenne étant à 8 ou 9 ! Le reste de l’équipage vaque à ses occupations…le navigateur me guide, le bombardier règle son Norden, le radio veille la fréquence et établie un historique de la mission. Le reste de l’équipage scrute le ciel sans relâche. LA Luftwaffe rôde et nous attend. Elle ne nous fera aucun cadeau. A chaque attaque son lot de blessures, de décès parmi les équipages, lorsque le bombardier lui même n’est pas envoyé au tapis.
Assis inconfortablement je tente en vain de trouver une position où mes reins me feraient moins mal.
«Bombe à soute ouverte skipper, j’ai les commandes … »
La cible est en vue devant. Nous formons un box de 18 bombardiers, l’une des innombrables vagues qui vont s’abattre sans relâche sur la Ruhr et ses complexes industriels.
Au début, cela commence par un simple petit nuage noirâtre, devant. Puis il se rapproche, se multiplie….la Flak! ! ! ! Elle arrive sur nous comme un déluge de feu. Impuissant, je reste là assis et anxieux.
Un obus ayant éclaté tout près fait valsé l’avion bahutant par la même occasion l’équipage ; comme si la Forteresse volante avait été aspirée en bas je me retrouve soudainement projetée hors de mon siège, percutant violemment la tête sur le plafond….ouhhouuuuïe….le copi se rattrape lui aussi comme il peut.
« Oh F*ck ! ! ! »Buck, le nav, a vu toute ses cartes et ses intrument voler dans le compartiment. En outre, son hublot s’est brisé. Des papiers, il ne sait pas lesquesl ont été aspirés dehors. Heureusement l’essentiel de la carto est là.
« Contrôle de l’équipage ? » je saute de compartiment en compartiment….
Bombardier et navigateur ok.
Mitrailleur dorsal paré.
Radio ok
Mitrailleurs ventral légèrement blessé. Les deux latéraux ok.
Mirtailleur arrière ok lui aussi.
La Flak tonne toujours et se fait précise aujourd’hui. Un B17 à la moitié de la structure interne sa dérive à découvert. Sur un autre B17, le « Maximum Effort » l’on peut voir un trou béant dans l’aile droite. Celui ci continue pourtant sa course comme ci de rien était. Les B17 méritent vraiment leur réputation d’avion solide !
« Merde skipper on a une perte de puissance et de carburant du moteur no 1 ! !Celui ci est par ailleurs en train de chauffer anormalement ! ! »
Je jète un coup d’œil à babord et je m’aperçois que mon moteur est en train de prendre feu. Les réactions instinctives s’enchaînent…je sélectionne le moteur droit en tournant le bouton d’extincteur dessus et je tire la poignée rouge de celui ci. Le mécano, qui était dans sa tourelle dorsale a tout de suite percuté et est allé faire le transfert de carburant nécessaire. Un coup d’œil rapide me permet de vérifier le bon état de l’extincteur. Ffff…
Le moteur est chiffon, il va pas tarder à rendre l’âme. J’appuis sur le gros bouton rouge de mise en drapeau.
Tout de suite je localise les interrupteurs de circuit de carburant situés au dessus de la console d’instruments et j’active la colonne correspondante.
Instinctivement, je ramène aussi la manette de gaz et de turbo compresseur à zéro.
Sur trois moteurs ! ! ! ! ! Je sais instinctivement que nous rentrerons en retard. Si nous rentrons, évidemment..
« cible en vue skipper ». Du calme……du calme….caaaalme. nous arrivons vers la cible en crabe avec ce foutu moteur HS Quelle merde. ! ! Le B17 est en plus difficilement pilotable ; en effet, l’explosion qui a endommagé le moteur 1 a aussi endommagé l’aileron de la demi aile droite….. ;mon dieu que cette situation est inconfortable…..malgré la température négative j’ai chaud, très chaud. Jefferson, impérial, s’occupe toujours de surveiller les paramètres moteurs. J’essaie de lui montrer que je n’est pas peur.
Le bombardier se concentre sur la cible. Dernier réglage, dernière optimisation du viseur Norden.
La cible arrive. Le Liberty Ship lui ne larguera jamais ses bombes….un obus vient de le frapper de plein fouet et celui ci s’écarte de la formation, telle une épave en proie à un violent incendie à l’intérieur. J’essaie de suivre sa course. Joey , le mitrailleur ventral, lui a tout vu. Il a vu le Liberty s’embraser puis exploser dans une boule de feu géante
« Quelqu’un a t il vu des parachutes ? ? »
« Sait pas, ça remue trop, j’ai pas pu bien voir »
« Mais ils ont dû sauter probablement… »
……
…….
…..
……
« oui. »
Nous survolons la cible. Je maintiens le bombardier dans une ligne de vol correcte….
« Stop, arrière toute ! »
« MERDE, QU’EST CE QUE TU FOUS EUGENE ? ? ? ?
« Je plaisante skipper, bombes larguées. »
Je respire un grand coup.
« Soute à bombes fermée, à vous les commandes skipper ».
J’entame un virage par la droite.
« On se tire d’ici Will’ il commence à faire chaud ici. »
…
…
« Comme tu dis »
Derrière nous un autre bombardier lâche la formation. Avec deux moteurs HS, celui ci est presque condamné
Pourtant, la chance semble être avec nous….la Luftwaffe semble éviter notre box. Pour le peu que nous avons été inquiétés à l’aller notre escorte de P47 s’est montrée diablement efficace. Celle ci nous couvre encore et c’est rassurant de voir qu’elle veille sur nous, tel le chien gardant un troupeau de moutons…
Joey me confirme le coup au but des bombes. En bas, tout n’est que chaos et désordre. De gigantesque incendie se déclarent un peu partout. Et nous nous reprenons le chemin du retour.
A l’arrière le radio a bien pris soin de relever les événements comme l’heure de largage des bombes.
Le chemin du retour est devant nous. Enfin. L’ensemble de la formation vole paisiblement vers les côtes anglaises.
Je pilote le bombardier de tête. Entre deux vérif’ des paramètres de vol je passe le plus clair de mon temps à scruter le ciel. On dit souvent que celui qui a repérer sa proie en premier est plus avantagé. Dans un B17 il n’en ai rien. Même si l’on repère la chasse adverse en premier on reste là impuissant dans sa formation en espérant que les 109 nous oublierons, qu’ils attaqueront le bombardier d’à côté….bref on espère toujours que les attaques se concentreront sur les autres B17 d’à côté.
Repérer la chasse allemande se fait en plusieurs étapes. Cela commence d’abord par une miriade de petits point noir. On fronce les sourcils, on observe attentivement…..puis cela grossit. On devine. On ose l’imaginer. Les formes se dessinent, se précise. Un éclair, des traçantes, aucun doute…….
« Chasseurs, chasseurs, DROIT DEVANT ! ! ! ! ! ! »
j’enfonce la tête dans mes épaules et j’attends….un bruit d’éclats de verre, de tôles déchirées m’arrache les tympants….
« Des Fw190 ! ! ! ! » s’écrie le latéral gauche.
Ils ont arrivés de face. Le leader a littéralement arrosé notre forteresse. Pas de victimes heureusement, juste le par brise côté copilote fendu ainsi que la gouverne touchée.
« CHASSEURS, à 8 heures, haut…il est pour toi Buck ! ! »
« Chasseurs, bas, à 1 heure, Will vas y il est à toi ! ! ! »
Très vite c’est l’enfer. Je m’efforce de pas crier. Dans les écouteurs c’est devenue infernal. J’intime l’ordre aux équipages de ne pas gueuler dans les interphones mais c’est choses impossibles.
L’équipe est en tout cas bien rôdé, elle annonce avec précision l’arrivé de chasseurs. Le bruit des mitrailleuses dorsal m’incommode beaucoup. Bientôt le sol est jonché de douilles Les latéraux gesticules dans tous les sens.
Ca va vite, très vite.
Malgré la protection efficace des P47 qui ont envoyé deux Fw au tapis, un B17 quitte la formation avec deux moteurs HS. Son pilote est mort et nous voyons l’équipage sauter en parachute. Un autre B17 laisse échapper derrière lui un fumée noirâtre.
Le notre n’est pas mieux non plus. C’est une passoire volante avec 3 moteurs. Mais il tiens le choc, et l’équipage aussi.
La chasse adverse se risque très souvent à traverser le box de B17 de part en part à des vitesses folles. C’est une manière de provoquer un peu. C’est une manœuvre très risquée à cause des collisions. Nous voyons le Pilote de ce Fw190 téméraires s’élancer vers un B17 au milieu du Box. Des traçantes converges vers le Fw sans l’atteindre. Le 190 lui ne loupe pas, puisqu’il entaille la moitié de l’aile droite du B17. Des impacts fusent aussi sur la dérive. A toute vitesse il rentre dans le box et en sors à l’autre bout. Une graine d’as.
Celui ci remonte, prend de l’altitude, et reviens en glissade. Le dorsal a immédiatement vu que nous serions pris pour cible. Il a tenté en vain d’atteindre la chasseur avec ses mitrailleuses…le latéral droit lui n’a aussi vu et annoncé. Mais comment moucher un avion volant à plusieurs centaines de miles/heure avec deux mauvaises 12.7 qui bougent électriquement ?
Le 190 s’est approché et a tiré une longue rafale. Tout de suite, une explosion a secoué le B17. Une odeur de fumée envahit les compartiments, et malgré le port de nos masque on la perçoit ! !
« MERDE ! ! Qu’est ce c’était encore ? ? ? ? ? »
« Equipage, le point ! ! »
……
« Navigateur et bombardier ok »
……..
« Latéral gauche…..et droit paré, ça sent bizarre skipper ! »
…..
« Dorsal, ok, ce type avait les yeux bleux ! ! ! ! ! »
« Mitrailleurs arrière paré, j’ai une belle bosse sur le front ! ! »
……
…… « Mitrailleurs ventral ? ….Joey ? » « Tout est ok Skipper… »
« Radio…. ? »
…..
…..
.. « Radio, on en est où de ton côté ? »
… « RADIO putain Colin ! ! ! ! ! »
……
…….
……. « Jefferson va voir »
Ca sent le brûlé et je m’inquiète de plus en plus. C’est pas normal…
« Skipper, latéral droit » « de la fumée envahit le compartiment »
MERDE…… Jeff’ se hâte de traverser la soute à bombe….
« Mon dieu Skipper, le compartiment est en feu, colin est allongé »
Je fais réagir instinctivement le copi’ en lui intimant l’ordre d’éteindre le début d’incendie… Celui ci percute un extincteur et abat les flammes.
« Le point Jeff’ »
« Ok….l’incendie est maîtrisé…Colin va pas bien du tout, il a pris un éclat…ou une balle je sais pas…..la radio est HS. Je fais le nécessaire. »
……
Dans B17 II il existe quatre stades de blessures :
-Celle où le membres d’équipages est stressé et a froid ou est un peu blessé
-Celle où le membre d’équipage a pris un éclat ou quelque chose dans le genre, où cette fois la blessure nécessite des soins (bandages etc…)
-Celle où le membre d’équipage est gravement blessé…dans ce cas là deux fins possibles : soit il serre avant la fin du vol soit il survit jusqu’au retour et est interdit de vol et à l’hôpital.
-Celle où le membre d’équipage meurt cash, sans préavis.
Dans ce cas là, Colin est gravement blessé. Jeff s’applique à lui donner les soins de secours d’urgence mais sans grand résultats.
Les Fw190 sont maintenant parti, tout est redevenu calme. Le B17 vole je ne sais comment, tellement il est troué.
« Colin est vraiment au plus bas, il va nous claquer dans les doigts si on fait pas quelque chose au plus vite ! ! »
« Eugène va l’aider ! ! »..et merde alors, c’est pas vrai….
B17 II nous offre la possibilité de le larguer au dessus du territoire ennemi pour qu’il se fasse soigner mais je pense que le livrer au dessus des Pays Bas à la Gestapo n’est pas une bonne chose pour son avenir.
Je choisis, en tant que commandant de bord de le garder.
Ainsi va se dérouler le reste de la mission. Jeff et Gégène essaieront de maintenir Colin en état stationnaire tout le vol.
…..
……
……
La côté anglaise, enfin. Avec une démarche de crâbe nous passons enfin le trait de côte…..Direction Ridgewell.
C’est le meilleur moment du vol…le transit retour…..voir les villes alentours, reconnaître les paysages bocageux anglais……quel bonheur
Commence ensuite le circuit d’approche….
« Mother Country, checking in »….
« Roger…stand at 1500 »
….
« Hell’s Angel, checking in »
« Roger Hell’s Angel »
« …Krrr..rrk….Loving’ lady…chec… krr in…eux blessé à bord… »
Mon approche se fit sans radio, difficilement à l’aide d’une fusée de détresse de la part des contrôleurs au sol.
120 miles par heure, volets sortis, équipage en place et complet……gaz tout réduits, arrondis, touché…..retour parking…et toujours les même procédures….pompes de gavages, turbo compresseurs….arrêts des moteurs…
Très vite une ambulance arrive et prend en compte le radio. L’enlèvement de sa combi de vol nous fais prendre conscience de la gravité de ses blessures……
Je m’accorde un bonne Lucky avec Jeff et Buck . Ensemble nous faisons le tour de notre bombardier criblé de balle et d’éclats d’obus.
« Nous avons eu de la chance aujourd’hui »
….
« Oui… »
Nous prenons la Willis pour nous diriger vers la salle où un interminable débriefing nous attend, ainsi qu’une bonne collation.
Nous apprendrons plus tard le décès de Colin à l’hôpital militaire de la ville d’à côté.
Ainsi, pour remplacer Colin (19 raids, 31 ans, ) on nous en a donné un nouveau, un prénommé Alan (19 ans, 31 heures de formation.).
Pour moi le ciel est redevenu bleu, je suis en perm ‘ pour 3 jours, le temps de changer d’air si j’ose dire. Il redeviendra gris lorsque je verrai mon nom aux ops’ pour le prochain raid…..Mais pour l’instant, profitons de ces quelques jours, peut être les derniers.
Pélican 72
"Fermez, démontez, roulez."
#2
Beau war report !
Ca nous fait rappeler que les bombardiers n'offraient aucune protection contre les mitrailleuses des chasseurs ennemis et que souvent ils rentraient avec un ou plusieurs morts à bord...
Ca nous fait rappeler que les bombardiers n'offraient aucune protection contre les mitrailleuses des chasseurs ennemis et que souvent ils rentraient avec un ou plusieurs morts à bord...
"Et c'est à cet instant qu'il vit la Mort arriver, chevauchant une plaine de feu pour s'emparer de son âme..." Tom Clancy - Les dents du tigre
#3
Superbe War Report sur un simu malheureusement trop peu diffusé...
la réplique: "ce type avait les yeux bleus", ça vient de Memphis Belle, ça, non?
la réplique: "ce type avait les yeux bleus", ça vient de Memphis Belle, ça, non?
Resistance is futile, you will be assimilated... and we have a plan! Hasta la vista, Baby!
#4
Oué sa viens bien de Memphis Belle cette réplique :lol:
En tout cas sa donne envie de reinstallert ce bon vieux jeux
Merci Péli
En tout cas sa donne envie de reinstallert ce bon vieux jeux
Merci Péli
#5
Merci Booly, merci Roro et Scrat, :POriginally posted by Booly@30 Jun 2004, 23:24
Superbe War Report sur un simu malheureusement trop peu diffusé...
la réplique: "ce type avait les yeux bleus", ça vient de Memphis Belle, ça, non?
Effectivement la réplique vient de Memphis Belle et n'est malheureusement pas reprise dans le jeu, bien que les dialogues des équipages n'en retent pas moins bien complets quand même!!!!
Je me suis aussi servi, en enrobant un peu le war report de certains dialogues, d'une BD de Marvano (les septs nains).
Pour le reste, l'action, certains dialogue, c'est du pur B17 !!!
Pélican 72
"Fermez, démontez, roulez."
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#7
Félicitations, Très beau War Report. J'ai encore les images du Menphis Belle dans la tête et ça collait parfaitement au récit.
Il faudra que j'essaye un jour ce jeu...
Il faudra que j'essaye un jour ce jeu...
#9
Ouais c'est vrai il est bien ce jeu, assez réaliste lorsque l'on peut bouger dans l'avion et toutes les mitraillettes qui déconnent et qu'il faut réparer.
Merci Pélican
Merci Pélican
No Brain, No Fear!!!
#10
Superbe, Pélican ! Très bien raconté ... je le reinstalle ce soir !
Encore Encore Encore !!
Encore Encore Encore !!
Si l'homme a été crée avant la femme, c'était pour lui permettre de placer quelques mots.
- Jules Renard -
Amis fans de Bd : http://www.bouletcorp.com/blog/
OrneryBoy
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OrneryBoy
#11
L'un d'entre vous peut mettre quelques screenshot de ce simu que je ne conaais ni des levres ni des dents ?Originally posted by Flyingtom@2 Jul 2004, 08:05
Superbe, Pélican ! Très bien raconté ... je le reinstalle ce soir !
Encore Encore Encore !!
Gracias !
A pluche !
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Quand le bucheron penetra dans la forêt avec sa hache, les arbres se dirent:
"nous n'avons rien a craindre, le manche est des nôtres."
Taltos
Quand le bucheron penetra dans la forêt avec sa hache, les arbres se dirent:
"nous n'avons rien a craindre, le manche est des nôtres."
Taltos