Largage drone et crash SR71 ou YF12A?
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Largage drone et crash SR71 ou YF12A?
#1Vidéo d'un largage de drone D-21 emporté sur le dos d'un Blackbird.
http://fr.youtube.com/watch?v=FYsMli570K8 et crash ici. Mais je n'ai pas trouvé de renseignement sur cet incident. J'ai trouvé que la plupart des 38 drones ont étés perdus suite à un incident de largage. Par contre, j'étais resté sur le fait qu'aucun Blackbird n'a jamais été perdu? Légende urbaine, ou vérité faisant fit des prototypes?
http://fr.youtube.com/watch?v=FYsMli570K8 et crash ici. Mais je n'ai pas trouvé de renseignement sur cet incident. J'ai trouvé que la plupart des 38 drones ont étés perdus suite à un incident de largage. Par contre, j'étais resté sur le fait qu'aucun Blackbird n'a jamais été perdu? Légende urbaine, ou vérité faisant fit des prototypes?
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#2
Il y a au moins deux SR-71 qui ont été perdus, celui-là, et un autre qui s'est disloqué en vol suite à un départ en vrille à très haute vitesse. A mon avis, par "pas perdu", ils sous-entendent pas perdus du fait de l'ennemi.
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#3
Il ne faut pas confondre A-12, M-21 et SR-71.
Selon l'excellent livre "Lockheed's Skunk Works" (Midland), 4 A-12, 1 M-21 et 2 YF-12 ont été perdus sur les 15 A-12, 2 M-21 et 3 YF-12 construits.
Le M-21, 60-6941, a été perdu au-dessus du Pacifique le 30 juillet 1966, en larguant un drone D-21 (c'est celui du film).
Pour ceux qui se demandent pourquoi ces désignations exotiques "M-21" et "D-21" : "M" pour "Mother" et "D" pour "Daughter".
Sur les 31 SR-71, seuls 20 ont survécu. Les autres ont été détruits sur accident, ou ont été trop endommagés pour être réparés.
PS : selon le même livre, 4 missions opérationnelles de D-21 ont été effectuées entre 1969 et 1971. Seuls 2 D-21 ont été récupérés par les américains.
D'après une revue russe glanée au Bourget il y a 2 ans, les Russes ont récupéré un des D-21 crashé probablement en chine (ils en publient des photos), et ont essayé d'en faire une copie. Je vous donne plus de détails dès que j'ai remis la main sur l'article.
Selon l'excellent livre "Lockheed's Skunk Works" (Midland), 4 A-12, 1 M-21 et 2 YF-12 ont été perdus sur les 15 A-12, 2 M-21 et 3 YF-12 construits.
Le M-21, 60-6941, a été perdu au-dessus du Pacifique le 30 juillet 1966, en larguant un drone D-21 (c'est celui du film).
Pour ceux qui se demandent pourquoi ces désignations exotiques "M-21" et "D-21" : "M" pour "Mother" et "D" pour "Daughter".
Sur les 31 SR-71, seuls 20 ont survécu. Les autres ont été détruits sur accident, ou ont été trop endommagés pour être réparés.
PS : selon le même livre, 4 missions opérationnelles de D-21 ont été effectuées entre 1969 et 1971. Seuls 2 D-21 ont été récupérés par les américains.
D'après une revue russe glanée au Bourget il y a 2 ans, les Russes ont récupéré un des D-21 crashé probablement en chine (ils en publient des photos), et ont essayé d'en faire une copie. Je vous donne plus de détails dès que j'ai remis la main sur l'article.
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#4
Merci pour les précisions, et impatient d'avoir les détails,c'est un zinc qui m'a toujours passionné!
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#5
Justement, quel était le but de ce drone ?
Commment était-il drigé ?
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To patronize and to annoy...
And now for something completely different...
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#7
Sympa. Je suis impatient de voir le point de vue de "l'autre coté" sur ce drone !Col. Chibani a écrit :D'après une revue russe glanée au Bourget il y a 2 ans, les Russes ont récupéré un des D-21 crashé probablement en chine (ils en publient des photos), et ont essayé d'en faire une copie. Je vous donne plus de détails dès que j'ai remis la main sur l'article.
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#8
Chose promise, chose due. Voici l'histoire du clone russe du D-21 :
Le 9 novembre 1969, le D-21B codé "517" fut largué d’un B-52H spécialement modifié, pour la première mission opérationnelle de ce drone de reconnaissance développé par Lockheed. Le D-21 devait, à l’issue de son vol préprogrammé, larguer le conteneur contenant les appareils de reconnaissance et de navigation, qui devait être récupéré en vol par un JC-130B. Les Américains attendirent en vain la réapparition de l’appareil, qui fut considéré comme perdu.
Pas perdu pour tout le monde, puisqu’il fut découvert peu après par les Soviétiques, posé en relativement bon état, au milieu de la steppe kazakhe. Vu l’intérêt de la prise, aussitôt surnommée "Corbeau Noir", il fut décidé de le transporter à Moscou pour y être examiné de plus près. La première tentative de transport du drone, suspendu sous un hélicoptère, se solda par un échec. Lorsque l’hélicoptère prit de la vitesse, le D-21 commença à voler, ce qui provoqua d’importantes oscillations verticales. Le pilote préféra larguer la charge, qui subit donc un second crash, ce qui l’endommagea davantage.
Finalement arrivé à Moscou, le drone, sous le nom officiel d’"objet R", fut confié à la section "K" du bureau d’étude Tupolev, chargée du développement des drones et dirigée à l'époque par Alekseï A. Tupolev, fils d'Andreï. Le drone à haute vitesse (Mach 2,5-2,7) Tu-123 étant alors en cours de production, il était donc du plus grand intérêt de connaître les avancées américaines dans ce domaine. Les ingénieurs russes furent surpris de la compacité des équipements qu'ils purent analyser en partie, ceux-ci ayant été détruits automatiquement au moment de la perte d'altitude de l'appareil, avant le crash. La construction en titane était également surprenante, l'assemblage étant parfois assez approximatif, ce qui avait peu d'importance, l'appareil étant ensuite recouvert intégralement d'une couche d'un centimètre de matériau absorbant les ondes radar, elle-même recouverte d'un film élastique noir.
Le rapport final, supervisé de près par A. N. Tupolev, estimait les performances du D-21, et concluait à la possibilité technique pour l'Union Soviétique de développer un appareil aux capacités identiques, voire supérieures.
Le projet "Voron" (Corbeau) fut donc lancé en avril 1971. Ce drone était une copie exacte du D-21, au moins en ce qui concernait ses dimensions et son aspect extérieur. Seul le booster de 47 tonnes de poussée, beaucoup plus court, était différent, dans la mesure où les Soviétiques ne disposaient d'aucune information à son sujet. Le Voron devait pouvoir être équipé soit d'une caméra, soit d'équipements de reconnaissance électronique. Le largage devait se faire soit d'un Tu-95KD, depuis la soute à bombes, soit depuis un Tu-160 (alors en projet). Il semble que, dans le cas d'un largage depuis un Tu-160, le Voron n'aurait pas eu besoin de booster. Une version lancée depuis le sol fut même un temps étudiée.
Plusieurs routes furent prévues, survolant les USA, le Japon ou l'Europe, la récupération se faisant soit au-dessus du territoire soviétique, soit à Cuba, ou encore en plein océan.
Cependant tout ceci resta à l'état de projet, face aux promesses de la reconnaissance par satellite. Du "Voron" ne restent que quelques plans et schémas, ainsi que l'épave du D-21 "517", qui était en 2004 toujours en la possession du bureau d'étude de Tupolev.
Sources : Airfleet n°45, Lockeed's Skunk Works (Midland), OKB Tupolev (Midland).
Si vous êtes sages, un jour Tonton Chibani vous racontera l'histoire de la copie russe du U-2.
Le 9 novembre 1969, le D-21B codé "517" fut largué d’un B-52H spécialement modifié, pour la première mission opérationnelle de ce drone de reconnaissance développé par Lockheed. Le D-21 devait, à l’issue de son vol préprogrammé, larguer le conteneur contenant les appareils de reconnaissance et de navigation, qui devait être récupéré en vol par un JC-130B. Les Américains attendirent en vain la réapparition de l’appareil, qui fut considéré comme perdu.
Pas perdu pour tout le monde, puisqu’il fut découvert peu après par les Soviétiques, posé en relativement bon état, au milieu de la steppe kazakhe. Vu l’intérêt de la prise, aussitôt surnommée "Corbeau Noir", il fut décidé de le transporter à Moscou pour y être examiné de plus près. La première tentative de transport du drone, suspendu sous un hélicoptère, se solda par un échec. Lorsque l’hélicoptère prit de la vitesse, le D-21 commença à voler, ce qui provoqua d’importantes oscillations verticales. Le pilote préféra larguer la charge, qui subit donc un second crash, ce qui l’endommagea davantage.
Finalement arrivé à Moscou, le drone, sous le nom officiel d’"objet R", fut confié à la section "K" du bureau d’étude Tupolev, chargée du développement des drones et dirigée à l'époque par Alekseï A. Tupolev, fils d'Andreï. Le drone à haute vitesse (Mach 2,5-2,7) Tu-123 étant alors en cours de production, il était donc du plus grand intérêt de connaître les avancées américaines dans ce domaine. Les ingénieurs russes furent surpris de la compacité des équipements qu'ils purent analyser en partie, ceux-ci ayant été détruits automatiquement au moment de la perte d'altitude de l'appareil, avant le crash. La construction en titane était également surprenante, l'assemblage étant parfois assez approximatif, ce qui avait peu d'importance, l'appareil étant ensuite recouvert intégralement d'une couche d'un centimètre de matériau absorbant les ondes radar, elle-même recouverte d'un film élastique noir.
Le rapport final, supervisé de près par A. N. Tupolev, estimait les performances du D-21, et concluait à la possibilité technique pour l'Union Soviétique de développer un appareil aux capacités identiques, voire supérieures.
Le projet "Voron" (Corbeau) fut donc lancé en avril 1971. Ce drone était une copie exacte du D-21, au moins en ce qui concernait ses dimensions et son aspect extérieur. Seul le booster de 47 tonnes de poussée, beaucoup plus court, était différent, dans la mesure où les Soviétiques ne disposaient d'aucune information à son sujet. Le Voron devait pouvoir être équipé soit d'une caméra, soit d'équipements de reconnaissance électronique. Le largage devait se faire soit d'un Tu-95KD, depuis la soute à bombes, soit depuis un Tu-160 (alors en projet). Il semble que, dans le cas d'un largage depuis un Tu-160, le Voron n'aurait pas eu besoin de booster. Une version lancée depuis le sol fut même un temps étudiée.
Plusieurs routes furent prévues, survolant les USA, le Japon ou l'Europe, la récupération se faisant soit au-dessus du territoire soviétique, soit à Cuba, ou encore en plein océan.
Cependant tout ceci resta à l'état de projet, face aux promesses de la reconnaissance par satellite. Du "Voron" ne restent que quelques plans et schémas, ainsi que l'épave du D-21 "517", qui était en 2004 toujours en la possession du bureau d'étude de Tupolev.
Sources : Airfleet n°45, Lockeed's Skunk Works (Midland), OKB Tupolev (Midland).
Si vous êtes sages, un jour Tonton Chibani vous racontera l'histoire de la copie russe du U-2.
#9
merci beaucoup !!
vous avez compris les gars, on se tient à carreau !!
Si vous êtes sages, un jour Tonton Chibani vous racontera l'histoire de la copie russe du U-2.
vous avez compris les gars, on se tient à carreau !!
Life is nothing but the occasional burst of laughter rising above the interminable wail of grief...
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