[TOPIC UNIk] SH3 découvertes

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666def
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#1101

Message par 666def »

il me semble que ça vient du mod GWX, d'origine, il y a les couleurs et avec le mod, elles n'y sont plus, enfin je crois.

Chisum

#1102

Message par Chisum »

Y aurait-il une bonne âme pour expliquer comment s'y prendre pour installer SH3 Commander sur un GWX 1.03 sans tout foutre en l'air ?
J'ai envie de changer d'air.
Merci d'avance.
;)
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LUSO 83
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#1103

Message par LUSO 83 »

Essais sur le Sîte et forums de Mille-Sabords,tu auras plus de chances d'avoir des réponses d'utilisateurs avertis,de plus se sont des amis de la famille C6.:yes:
ImageImageNN_Luso
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amraam
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#1104

Message par amraam »

J'ai eu aucun soucis pour l'installer, tout simplement. :)

Amraam.

Chisum

#1105

Message par Chisum »

Thanks.
;)
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Alain-James
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#1106

Message par Alain-James »

LUSO 83 a écrit :La capture vient de ce sîte:http://www.acepilots.com/

Pas que du bon mais pour les navires les fiches sont...interessantes pour le visuel avec les photos!!
Image

Avec ça ceux qui non pas de Carnet pour SH3 ou 4,peuvent s'en faire un de cool avec l'imprimante!
Merci Luso :)
Image

Chisum

#1107

Message par Chisum »

Amraam ou quelqu'un d'autre, c'est la version 2.7 la plus récente ?
Celle-ci ?
http://www.mille-sabords.com/forum/inde ... howfile=11
Et pour le français ça ne pose pas de problème non plus ?
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amraam
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#1108

Message par amraam »

J'ai actuelement la 2.7.0.130. :)

Amraam.

Chisum

#1109

Message par Chisum »

C'est bien celle-là.
Installée sans problème.
o_O
Mais je ne sais pas ce que je dois cocher dans les options. Vais un peu lire.
Mais je n'ai pas tout en français.

;)

Chisum

#1110

Message par Chisum »

J'ai lu tout et je ne pige pas très bien: qu'est-ce que vous trouvez d'intéressant dans SH3 Commander ?
:crying:

Edit

Arg...La fatigue, laquelle choisir ? J'ai mis "défaut sh3" et c'est une cata !

Chisum

#1111

Message par Chisum »

Pfff...Je comprends rien. Pas moyen de donner une qualification à un quartier maître via Commander ?
Mais à quoi ça sert ce truc ?
:crying:

EDIT

Ah !
Ca c'est bien par contre.
La liste des navires que jai coulés dans la première mission de la campagne 2 avec leurs noms :

M/V Penrith Castle (Cargo C2)
M/V Crest of the Wave (Cargo C2)
HMS Newcastle (Croiseur léger Southampton)
M/V Mooncrest (Cargo C2)
M/V Norfalk (Cargo C2)
S.S. Esso Roanoke (Cargo)

Soit 30 983 tonnes.
:cowboy:

Chisum

#1112

Message par Chisum »

J'ai trouvé pour donner les qualifications, fallait pas les mettre n'importe où dans le rectangle.
:sweatdrop
Par contre...est-ce bien normal qu'on puisse donner quasiment toutes les médailles à tout le monde et en plus, donner une qualification à tous les matelots alors que dans le jeu d'origine ils n'en recoivent jamais ??
:crying:

En dehors de ça, je viens de faire une traversée de la Manche époustouflante. Je me demande même si je n'aurai pas trouvé un truc pour passer facilement...
C'est simple, il pleuvait fort et la visibilité était nulle. Je suis donc resté en surface à fond !
Pas un poisson-chat !
Mais par contre, après Calais j'ai plongé, faut pas tenter le diable, et ben directement "navire de guerre" !
Dès qu'ils ont été partis je suis revenu en surface et il n'y en a plus eu un seul ! Se pourait-il que l'ennemi ne se montre que quand on est en plongée ??
:detective

Je me suis alors mis en x 512 pour aller jusqu'à la sortie de la zone dangereuse mais je me suis fait une sacrée frayeur !
Un moment, ça repasse à x1 à cause d'un navire marchand, mais avec la musique j'ai eu un temps de retard. Quand je suis arrivé dans le kiosque, je regarde devant à gauche derrière, je ne vois rien, je vérifie sur la carte: merde c'est à droite lol.
Je reviens dans le kiosque et regarde à droite: un mur devant moi !!!
Le cargo était à 125 mètres et suivait une route presque parallèle mais il allait me rentrer dedans !!!

Quelle aventure.
:sweatdrop
Surtout pour lui qui a fini au fond.
:tongue:
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amraam
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#1113

Message par amraam »

Si tu veux un de ces 4 on ce vois sous TS et je t'explique pour SH3 commander. Là j'ai un peu la flemme de tout ecrire en fait. :tongue:

Amraam.
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Warlordimi
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#1114

Message par Warlordimi »

Ya moyen de couler le sous-marin en tirant la chasse? Comme pour le U1206?
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-Les pilotes de chasse font des films, les pilotes de bombardiers ecrivent l'histoire!!!;
-Quand les allemands volent, les alliés tombent. Quand les britanniques volent, les allemands tombent. Et quand les américains volent, tout le monde tombe!!!

Chisum

#1115

Message par Chisum »

Yé bonne.
Mais ce n'est pas confirmé, c'est seulement une possibilité.
Et il n'a pas coulé, il a fait surface puis a été abandonné.

6/4/45, U1206 left to operate of North East Scotland. On 14th submerged boat ran into difficulties, possibly after a toilet malfunction. She surfaced and then ran aground near Buchan Ness, where she was abandoned and scuttled. 3 men died and the commander and 45 others were made prisoners.

@Amraam: laisse faire, c'est pas grave, je ne vais pas garder ce mode, ça ne me plait pas trop.
;)

Chisum

#1116

Message par Chisum »

Par contre y a un truc que j'aimerais bien d'avoir, c'est une autre carte avec les coordonnées géographiques exprimées en degré-minute-seconde.
Il me semble que j'ai lu quelque part qu'on pouvait changer la carte mais par contre j'ignore où je pourrais en trouver une autre...

Chisum

#1117

Message par Chisum »

Mission 1

M/V Penrith Castle (Cargo C2)
M/V Crest of the Wave (Cargo C2)
HMS Newcastle (Croiseur léger Southampton)
M/V Mooncrest (Cargo C2)
M/V Norfalk (Cargo C2)
S.S. Esso Roanoke (Cargo)

Mission 2

S.S. India Arrow (Cargo)
S.S. Esso Williamsburg (Cargo)
S.S. Perote (Cargo C4)
M/V Gurney E. Newlin (Pétrolier T3)
S.S. Belmoira (Cargo)

Je commence à m'ennuyer ferme...
:crying:

Chisum

#1118

Message par Chisum »

Troisième mission de cette seconde campagne et troisième fois que je traverse La Manche en surface(janvier 1940) !
Cependant, cette fois le temps n'était pas mauvais et j'ai quand même été forcé de plonger, mais pas pour rien puisque j'ai coulé un destroyer au milieu d'une meute à laquelle j'ai faussé compagnie pendant qu'ils me cherchaient là où je n'étais plus.
:tongue:

Un peu plus loin, j'ai coulé mon premier cargo français depuis que je joue à SH3, un C2 dont j'ai hâte d'apprendre quel était son nom.

Note: pour cette seconde carrière, j'ai décidé de ne pas cheater et donc de ne pas reprendre une sauvegarde pour vivre encore. Bref, quand je serais coulé j'aurais fini la campagne.
Par contre question de réalisme je reste où j'étais c'est déjà bien assez difficile comme ça.
:hum:
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jam1
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#1119

Message par jam1 »

Tu les prends comment ces screens?
Asus P5Q PRO, Core 2 Duo E8400, 4 Go DDR2, 7850, 2*Raptor 74 Go en Raid 0, P182, Hanns.G HG281D,Stick de Warthog et throttle de Cougar, Rudder Saïtek Pro Flight

Chisum

#1120

Message par Chisum »

CTRL + F11 puis tu vas les chercher dans le dossier SH3.
;)

Chisum

#1121

Message par Chisum »

Salut les kaleun.


Hier devant l'ennui mortel je me suis mis en tête d'aller faire une petite excursion à Scapa Flow.
Janvier 1940 toujours et donc assez discret question surveillance et j'ai pu contourner les Orcades en surface sans la moindre anicroche sur des fonds de 80 mètres !

Approche silencieuse de la baie de Scapa, de nuit et par un beau clair de lune avec interdiction formelle de plonger: 11 mètres de fond !
Je me demandais par où Gunther Prïen était passé dans son raid...
:sweatdrop
Puis je me suis approché fort près mais je ne suis pas allé au bout car un berf survol en hydravion F12 m'a aidé à voir qu'il n'y avait rien dans la rade...
Donc demi-tour et je me suis vengé sur quelques cargos inconscients qui passaient par là.

Bien amusé c'est déjà ça.
;)
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LUSO 83
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#1122

Message par LUSO 83 »

"Le Taureau de Scapa Flow"
C’est à 31 ans que le lieutenant de vaisseau Günther Prien, reçut son premier commandement « l’U-47 », dix mois avant que n’éclate la guerre. C’est en 1933, lors de la prise de pouvoir d’Hitler, que l’Etat lui offrit un grade équivalent à son grade de capitaine au long court.

Au chômage, après des années de misère dans une Allemagne ruinée par l’inflation et la guerre, il saisit l’occasion. Mais pourquoi avoir choisi les sous-marins, arme offensive interdite par l’armistice de 1918 ? On chuchotait que dans le secret de la Baltique Dönitz entraînait des équipage !

Grand et mince dans son uniforme bleu marine, sa légendaire casquette blanche sur la tête. C’est en 1938, qu’il rencontra le Commodore Dönitz, à bord du Weichsel, le bâtiment d’état major du commandant des U-Boote, mouillé dans le port de Kiel .

Là, il retrouva le capitaine de frégate Sobe, chef de flottille, et Wellner, commandant l’U-16. Le commodore Dönitz, dit le Lion, tendit la main à Prien et plongea dans ses yeux son regard d’acier : un bleu clair virant au gris presque noir, comme le ciel après l’orage. Prien ne put soutenir ce regard, le sien glissa sur la table des cartes où soudain il lut le nom de Scapa Flow.

Scapa Flow, le repaire inviolé de la flotte cuirassée britannique, maîtresse incontestée des mers.

La voix de Dönitz s’éléva, irréelle :
Prien, voulez-vous aller à Scapa Flow ? Vous forcerez le blocus et vous tenterez de couler un cuirassé britannique. C’est la démonstration que j’attends pour pouvoir persuader le Führer que nos sous-marins constituent l’arme décisive du IIIe Reich, bonne à autre chose que de couler d’inoffensifs cargos .

Hoxa Sound. Ici est mort Emsmann, le 28 octobre 1918, quelques jours avant l’armistice. Il comptait venger l’honneur allemand en torpillant le cuirassé amiral, mais il ne put pénétrer dans la rade et sauta sur un champs de mines commandé à distance. Au début de cette même guerre, von Hennig avait aussi tenté de pénétrer dans la rade avec son U-18. Un patrouilleur le repéra et le coula. Mais c’était en 1914, les moteurs de Hennig ne lui fournissaient que 1 400 CV, vous en avez le double. Cette fois, je veux une victoire !

Bien, Commandant.

Ce n’est pas un ordre, Prien. Vous allez étudier le dossier avec Wellner, puis vous donnerez votre réponse. Mais Sachez-le : humainement parlant, les Anglais ont fait tout ce qui est possible pour rendre la passe infranchissable. Nous connaissons qu’un point faible : le Kirk Sound ; les courants et marées y sont si forts qu’aucun barrage n’y peut tenir. Mais le passage est encombré d’épaves et les fonds sont si faibles qu’un sous-marin, la nuit, a toutes les chance de s’échouer, même en surface.

L’U-47, sous marin de 750 t, venait d’être mis en service, labourant de son étrave la mer du Nord déchaînée. C’était sans conteste l’un des meilleurs sous-marin du monde ; en surface , ces deux diesels lui permettaient de filer 17 nœuds par mer maniable. Aucun convoi marchand ne pouvait donc lui échapper.

Comme tous les sous-marins jusqu’à l’invention du moteur nucléaire, ses performances en plongée étaient médiocre : deux moteurs électriques de 375 CV lui donnaient une vitesse maximum de 8 nœuds, les accumulateurs étant rechargés en surface par des dynamos couplées aux diesels. Il plongeait jusqu’à 200 mètres en cas de danger, et même davantage, ce qui en 1939, lui permettait d’échapper à n’importe quel adversaire, à condition de naviguer en mer profonde.

Créé pour l’attaque en surface, il était armé de cinq tubes lance-torpilles, et d’un canon de 88 mm qui lui servait à couler les cargos non armés et à repousser les avions.

Son équipage de quarante hommes, dont quatre officiers, s’entassaient dans ce long tuyau d’acier de soixante sept mètres sur six, encombré d’appareils, malgré l’absence de confort, aucun de ces quarante volontaires n’aurait changé sa place pour les vastes postes des cuirassés qui dormaient au fond des rades allemandes de la mer du Nord.

L’équipage ne se doutait encore de rien, mais un certain soupçon l’avait gagné lorsqu’on avait débarqué à Kiel une partie de la nourriture et du combustible, et remplacé les torpilles classiques à air comprimé par des engins électriques ultra-modernes.

Le Vieux est fou d’avoir appareillé un dimanche, murmura un homme. Tout le monde sait que cela porte malheur.
Et vous avez vu ? glissa un autre : on évite les cargos ! c’est à n’y rien comprendre !

Dans le minuscule carré des officiers, Prien mit au courant Endrass, le second, un petit homme maigre et taciturne, mais possédé d’une énergie inépuisable. Prien ensuite gagna le poste central. Il retrouva Willhelm Spahr, le premier maître navigateur, chargé de la route.

Doyen de l’équipage avec ses quarante ans, c’était un marin de premier ordre.
Nous sommes bel et bien égaré, Commandant. Avec ces vents de force 7, ces courants de 10 nœuds, cette visibilité nulle, impossible de ne pas dériver, et impossible de faire le point.
Cap sur la côte britannique. On verra bien.

Enfin ce jeudi 12 octobre 1939, à 22h, une haute masse sombre se profila dans la nuit.
Terre à bâbord, 45 degrés à l’avant !


Prien se rua dans le kiosque.
Les Orcades ?
On ne sait pas encore, Commandant. On n’a pas trouvé de repère.

La vision avait disparu dans la nuit et les embruns, et Prien fouillait en vain l’obscurité de ses jumelles.
Nous risquons de nous échouer. La barre à droite 20. Cap à l’ouest-nord ouest..
La barre à droite 20, Commandant.

Soudain un faisceau lumineux troua la nuit, puis un autre, et un autre.
Bon Dieu ! Les Anglais allument leurs feux ! Que se passe-t-il ?

Il ne fallut que quelques secondes aux Allemands pour identifier le feux à occultation. Ils étaient tombés en plein sur les Orcades.
S’ils allument, dit Prien, c’est qu’ils ont une raison impérative de le faire.

Il se pencha vers le second :
Endass, la flotte quitte Scapa Flow, ou bien elle y entre. Dans un cas comme dans l’autre, nous risquons de nous trouver en plein sur son passage !

Le lieutenant von Varendorff, un grand gars dégingandé de vingt quatre ans, très facétieux, gloussa :
Se faire couper en deux par un gros cul, alors qu’on va pour le surprendre au dodo, ce ne serait pas banal !
Taisez-vous ! gronda Prien.

Prien réfléchissait intensément. Le succès ou l’échec de cette folle opération dépendait entièrement de la décision qu’il allait prendre.
La barre à droite au 360. Nous prenons le large.

Brusquement les feux s’éteignirent.
A 1 h 30 nous virerons de bord, cap sur Scapa Flow. On plongera devant les îles et on passera le reste de la nuit au fond.

Prien se laissa glisser dans le kiosque et aboutit lourdement dans le poste central. L’ingénieur mécanicien Hans Wessels, un géant, l’attendait, très pâle.
Quelque chose ne va pas, Chef ?
Infiltration d’eau de mer dans la chambre de combustion du moteur tribord, Commandant ! On va devoir le stopper. J’espère réparer dans la nuit.
Si un moteur sur deux est inutilisable, nous n’aurons pas assez de puissance pour franchir les passes. C’est ainsi qu’en 1914 est mort Henning. Il faut réparer, Wessels. Il le faut !

Vendredi 13 octobre 1939, 4 h 30.
Aux postes de plongée !

Les veilleurs de la baignoire se laissèrent glisser dans le kiosque, et le dernier boucla le panneau.
Immersion 90 mètres. Sur le fond.

Par les vannes ouvertes des purges, l’eau s’engouffra dans les ballasts. Diesels stoppés, le sous-marin, poussé par ses deux moteurs électriques, s’enfonça rapidement. Le regard fixé sur les tableaux de contrôle, l’ingénieur mécanicien Wessals surveillait la descente en annonçant la profondeur.
30 mètres, 35, 40, 50...

Un calme étonnant avait succédé à l’agitation de la surface. Le hurlement du vent sur la passerelle avait fait place au silence rompu seulement par le ronronnement des moteurs électriques. Un choc léger. Le sous-marin venait de se poser au fond.

La mer était déserte.
Surface !

Dès que le panneau du kiosque fût hors de l’eau, le second se rua dans la baignoire. Une bouffée d’air glacé et pur s’y engouffra.
Les deux diesels en avant demi.

Le commandant se tourna vers l’intérieur Wessels, qui, tandis que l’équipage dormait, avait passé la journée avec son équipe à réparer l’avarie. Les deux « moulins » tournaient rond, et un sourire éclaira la face du Vieux mangée par la barbe.
Beau travail, Chef !

Mais son optimisme le quitta lorsqu’il mit le pied sur la passerelle, une splendide aurore boréale illuminait le ciel et argentait la mer, éclairant par la même occasion leur silhouette.
Avoir tout prévu, sauf cette lumière dégoûtante ! grogna t-il ?

Renoncer ? Avec cette nouvelle difficulté, leur chance de réussir, une sur dix, se réduisait à une sur cent. Mais Prien n’envisagea que le but. Leurs vies ne comptaient pas, seule la mission importait, et cette lumière imprévue éclairait aussi la flotte britannique, facilitant l’identification des cibles.
En avant, toute ! Cap sur les îles.

La côte grandissait à vue d’œil sous la clarté laiteuse. Ils doublèrent les falaises accores de l’île Ronaldsay. Les Orcades se présentent comme un archipel à la pointe de Mainland, formant comme des croissants entourant l’immense rade de Scapa Flow.

Le passage ouest, qu’ils avaient décidé d’emprunter, était à demi fermé par des îles, qui rendaient la défense d’autant plus facile qu’à marée montante, la mer s’y engouffrait en créant un courant de 10 nœuds. Aucun sous-marin ne pouvait passer en plongée, faute de fond, et même en surface le risque était plus grand encore, aussi fallait-il s’y prendre de nuit, à l’étale.

23h30. Cap au 320, sur Holm Sound.
Sondez !
15 mètres, 10, 7....
Mettez le pont au ras de l’eau.
Tirant d’eau 5 mètres 10, Commandant !

L’U-47 calait 4 mètre 70. Il ne restait donc que 40 centimètres d’eau entre la quille et le fond rocheux. Pour un navire de 67 mètres de long, c’était peu, un seul remous et il pouvait talonner.
Serrez la côte !

A tribord, le phare de Rose Ness se dressa, aveugle et apparemment désert , comme les rivages de cette côte sauvage. Etait-il possible qu’il n’y ait aucun veilleur pour surveiller et garder les passages du repaire de la plus puissante flotte du monde, le trésor de l’Empire britannique ? Les dernières reconnaissances aériennes signalaient cinq navires de ligne, un porte-avions et dix croiseurs, sans parler d’une multitude de destroyers dont on se serait bien passé....
La barre à droite 10.

Devant la passe de Kirk Sound, l’une des deux portes du Holm Sound apparut.
Epave en travers de la passe ! La carcasse noire d’un bateau coulé obstruait le passage.
Cap au 270

L’U-47 avançait en silence, comme un fantôme. Soudain, la voix angoissé du sondeur raisonnât dans le haut parleur de la passerelle.
Attention, il n’y a plus de fond !
La barre à droite, toute ! Nous faisons fausse route.
Ce n’est pas Kirk Sound, cria le navigateur.
Je m’en doutais, dit Prien. Les photos aériennes montrent trois épaves, et je n’en vois qu’une.

L’U-47 vira docilement à 90 degrés et mit le cap au nord. Trop tard. La coque racla le fond.
En avant toute !
0 m 50 sous la quille.
Nous passons... Ouf !

Le fond s’abaissa, l’angoisse qui étreignait les hommes relâcha son étreinte.
Cap au 30. En plein sur les hautes falaises de la grande île de Mainland.

Cependant, Prien, les yeux collés à ses jumelles, fouillait en vain la mer à bâbord pour y découvrir la passe .
Où sont elles, ces maudites épaves ?
Cachées par l’îlot de Lamb Holm, Commandant.

Simultanément les deux veilleurs bâbord annoncèrent :
Les épaves !

Il était temps, face à l’étrave, les falaises abruptes se dressaient à deux cent cinquante mètres.
La barre à gauche toute, cap au 300.

L’U-47, vira tout en s’engageant dans l’étroit chenal du Kirk Sound, entre les rives escarpées des îlots où se répercutaient, assourdissants, les battements des diesels. Brusquement, le commandant Prien se rendit compte que cette chance inouïe ne pouvait durer. Impossible qu’aucun veilleur anglais n’entende, ou n’aperçoive, ce sous-marin ennemi navigant en surface, le cap sur l’ouvert de la rade !
Les moteurs électriques en avant demi. Stoppez les diesels. Cap 260.

Ils avaient le nez sur les épaves ; il fallait passer entre elles et la côte nord. Le sous-marin n’aurait alors que 40 centimètres d’eau sous sa quille, sans aucune possibilité de faire demi-tour. Malheurs à eux si quelque veilleur, déclenchant l’alerte, leur amenait un destroyer sur le nez. Incapable de plonger ou de fuir, ils seraient perdus.
Les charges explosives ?
Toutes en place, Commandant.

Le sabordage ne resterait alors que le geste ultime avant l’évacuation sous le feu de l’ennemi. A cet instant critique, l’aurore boréale s’éteignit, comme si quelqu’un avait actionné un interrupteur.
Le ciel est avec nous, murmura un veilleur.

Dans son rapport, Prien a écrit : « Nuit Féerique ! A terre, tout est sombre, l’aurore boréale éclaire tout le ciel. La vue sur Scapa Flow est extraordinaire. La baie, entourée de hautes montagnes, est éclairée d’en haut par les lueurs des phares de la côte nord. »

Bien que la mer fût étale, le courant augmentait sans cesse dans le goulet, obligeant Prien à faire remettre les diesels en marche. Soudain, le courant s’empara du sous-marin et le fit pivoter, obligeant la sollicitation de la puissance du gouvernail et du moteur.

Selon toute vraisemblance, ils allaient se briser sur l’une des épaves, un vieux voilier d’un coté, deux cargos rouillés de l’autre. La mer roulait et se soulevait comme un torrent furieux.
Là, Commandant, une chaîne !

Mouillée au centre du chenal, une énorme chaîne d’ancre, fixée à l’épave d’un cargo, barrait le passage en diagonale. La coque du sous-marin la heurta, il pivota sur lui-même. La puissance des moteurs le remit en place, mais la chaîne, en raguant, le repoussait vers les eaux profondes. Et soudain, l’U-47 heurta le fond. La chaîne était alors à la hauteur du kiosque, on voyait ses énormes maillons rouillés, recouverts de coquillages.
Bâtiment échoué.

Mais presque aussitôt, à nouveau empoigné par le courant, le sous-marin avança. Dans un crissement sauvage, la chaîne glissa sur l’arrière.
Nous passons !
Peut-être.

Le courant les précipitait sur l’épave d’un vapeur.
Les deux moteurs en avant toute ! Bâbord stop ; tribord en arrière ; barre à droite.

L’épave défila enfin à babord, à les toucher. Mais ils avaient maintenant le cap sur la côte qui menaçait de les mettre à sec.
La barre à gauche toute !

Et soudain l’U-47 navigua allègrement au centre du chenal, qui s’élargissait, tandis que la profondeur augmentait sous la quille, tel un gros poisson, sorti miraculeusement d’une flaque d’eau lorsque la mer se retire, n’aurait pas été plus heureux !

Ils étaient passés !

Mais ce n’était pas le moment de s’attendrir sur la beauté du paysage. Tous les veilleurs avaient le regard fixé sur l’avant. S’il y avait un champ de mines, c’est là qu’il se trouvait, ce même champ qui avait envoyé par le fond Emsmann en 1914.

Avoir vaincu tant d’obstacles, et finir ici, la coque crevée par l’un de ces engins sournois. Pour éviter les mines, Prien colla au rivage, au risque de s’échouer, jamais la notion de chance ne lui apparut aussi évidente, étroitement melée à celle de la maîtrise de l’équipage et de la qualité du matériel. « Un mètre de trop à droite, je m’échoue ; un mètre de trop à gauche, je saute. Dans les deux cas, l’échec, et sans doute aussi la mort. »
Commandant, regardez ! Là, un vélo !

Sur la route cotière, à cinq cents mètres d’eux, un cycliste pédalait en silence dans la nuit, se dirigeant vers le village de Saint-Mary, qui l’absorba, puis une auto surgit. Dans un virage, ses phares plongèrent vers la mer et l’illuminèrent, éclairant de plein fouet le sous-marin, éblouissant ses hommes de veille. L’auto stoppa, fit demi-tour, et fonça sur le village de Scapa.

Etaient-ils repérés ? Combien de temps mettrait cet Anglais pour donner l’alerte ? Serait-il pris au sérieux par la Royal Navy ?

Désormais, il fallait se hâter vers l’accomplissement de la mission, le temps se comptait en minutes. Détournant son regard de la côte, Prien fixa le passage qui s’élargissait. Devant eux, immobile sous la clarté céleste, étrangement paisible, s’étendait la rade de Scapa Flow. « Oui, une nuit féérique », songea Prien. Puis il s’approcha du micro :
Au poste de combat !

Le sous-marin avançait en surface dans la nuit claire, la rade paraissait déserte, mais elle était si vaste que la moindre de ses anses pouvait abriter une escadre. Soudain, ils aperçurent la silhouette d’un petit patrouilleur au mouillage, qui les ignora... Après avoir fouillé en vain au sud, Prien décida de remonter au nord, l’angoisse commençait à les tenailler. Il paraissait évident que la flotte britannique avait quitté Scapa Flow, ce qui expliquait peut-être la relative facilité de leur entrée, et l’indifférence du patrouilleur de garde. Prien en aurait pleuré de rage, mais devant ses hommes il resta maître de lui, espérant encore, malgré tout.

Près de quarante-cinq minutes s’étaient écoulées et ils patrouillaient toujours en vain. L’aurore boréale, qui brillait par intermittence, rendait la visibilité excellente, mais en face d’eux se dressaient les falaises abruptes de la grande île, et dans leur ombre épaisse une escadre pouvait encore se dissimuler.

Et soudain, ce que l’on n’espérait plus se produisit. Le veilleur Dziallas murmura d’un ton impasssible :
Gros bâtiment sur l’avant, 10 degrés tribord.

Le commandant braqua aussitôt ses jumelles.
Je le vois ; il s’est mis à l’abri des falaises, à cause du danger aérien, sans doute. Distance 4 000 mètres environ. Vous avez entendu, Smyczek ?

Le quartier-maître préposé au transmetteur de gisement, dans le kiosque juste au-dessous acquiesça.

Le sous-marin avançait vers sa proie, dont les détails se précisaient. Cheminée unique, mât tripode à l’arrière, quatre tourelles jumelées, on avait affaire à un cuirassé du type Royal Sovereign (35 000 t , 1200 hommes, 8 canons de 381 et 12 de 152 mm). Un morceau de choix ! Le bâtiment était au mouillage, sans qu’aucune lumière ne filtre. Mais les hommes de Prien ne pouvaient avoir aucun doute ; plusieurs veilleurs devaient fouiller sans cesse la mer de leurs jumelles.
Un second cuirassé au mouillage, annonça von Varendorff.

Prien le découvrit aussitôt. Deux cheminées, une plage avant dégagée interminable, trois tourelles d’artillerie : ce ne pouvait être que le croiseur de bataille Repulse (37 000 t, vitesse 29 nœuds, 6 canons de 381 mm), l’un des bâtiments cuirassés les plus rapides de la flotte britannique. C’est grâce à ce type de bâtiment de ligne rapide que la Grande-Bretagne, depuis 1914 avait la maîtrise des mers.
A vous le soin, Endrass, dit Prien. Alors, le second ordonna :
Paré à lancer en surface. Tubes 1 à 4 !

Presque aussitôt, il entendit dans le tube acoustique la voix de Bleeck, maître torpilleur :
Tubes 1 à 4 parés, lieutenant.
Attention ! Tube 1 et 2 distance 2 700 mètres, gisement 16, profondeur 7 mètres. Tube 3 et 4, distance 3 000 mètres, gisement 20. Vitesse des torpilles 30 nœuds.

Endass tenait sa cible dans la lunette de mire, couplée avec le compas gyroscopique donnant le gisement du but, qui communiquait dans le kiosque avec le transmetteur de gisement [1]. Dès que celui-ci l’eut enregistré, Smyczek le brancha sur le circuit des torpilles, dont les gouvernails se trouvèrent automatiquement réglés.
Tube 1 et 2, feu ! Cria Endass. A droite, la barre.

Les deux torpilles venaient à peine de quitter les tubes que l’étrave du sous-marin était braquée sur la seconde cible. Le transmetteur de gisement communiqua les nouveaux chiffres.
Tube 3 et 4, feu !

Mais que se passait-il ? Le maître torpilleur jura. La torpille 4 n’avait pas quitté son tube. Cependant , les trois autres anguilles filaient dans la nuit, silencieuses et sans sillage, et la trotteuse du chronomètre de l’officier de tir comptait les secondes. Trente et une ! Une gerbe d’écume s’éleva à l’avant du croiseur de bataille, puis les falaises de la rade répercutèrent un grondement énorme. Un seul. L’U-47 vira de bord et présenta son arrière.
Tube 5 paré à lancer !
Tube 5 paré !
Feu !

La torpille manqua à nouveau son but. Que se passait-il ? Apparemment rien. C’était à devenir fou. Un sous-marin allemand était là, au centre de Scapa Flow, en train de lâcher ses anguilles tueuses dans le ventre des gros culs britanniques, et rien ne semblait devoir ébranler la paix énorme, le silence étrange, l’obscurité laiteuse des lieux. Des navires fantômes dans une rade fantôme ! Pas une réaction, pas un coup de projecteur, un coup de canon, un destroyer qui fonce, rien. Rien que la stupeur des Anglais surpris en pleine nuit à leur mouillage, qu’ils croyaient inviolable. Prien se pencha vers le tube acoustique.
Rechargez les tubes pour une seconde attaque !
Bien, Commandant, le tube 4 est réparé.

Il aurait fallu fuir alors qu’il était encore temps. Mais Prien n’y songea même pas ; un seul coup au but, trois ratés, une torpille bloquée dans son tube, c’était presque l’échec, puisque les Anglais étaient toujours à flot. Il fallait s’approcher d’avantage, tant qu’il aurait une torpille il se battrait. Recharger les tubes demandait quinze minutes. Quinze minutes d’attente intolérable, qui semblèrent quinze années à l’équipage. Le sous-marin, qui naviguait à petite vitesse vers le sud-est, vira de bord à nouveau pour se rapprocher de l’adversaire.

A 1 h 22, vingt quatre minutes après le premier lancement, l’U-47 était à nouveau en position de tir. Seul signe du réveil britannique, un projecteur s’était allumé fouillant la mer du mauvais côté...
Paré au lancement, cria Prien. On tirera sur le cuirassé.

Rapidement, le second transmit les indications de tir au transmetteur de gisement. Il fallait se hâter, impossible que les Anglais ne réagissent pas enfin et ne leur jettent sur le dos ces dix destroyers que l’on voyait dormir, un peu à l’écart des cuirassés. Mais Prien prenait son temps. C’est seulement lorsque l’U-47 fut à moins de 1 500 mètres qu’il autorisa le feu.
Tube 1, 2 et 4, feu ! cria Endass
La barre à droite, toute, dit alors Prien

Une nouvelle attente aussi intolérable que la première, puis trois explosions énormes.
Cette fois, il a son compte !

S’en suivit une lueur éblouissante jaillit de la mer comme une éruption volcanique, éclairant toute la baie, tandis qu’une énorme déflagration secouait l’atmosphère. Une colonne de feu monta du cuirassé frappé à mort, accompagné d’une fumée noire criblée de bloc d’acier déchiquetés.
Les soutes à munitions !

A l’intérieur du sous-marin, tout l’équipage, qui avait ressenti l’onde de choc, puis une autre série d’explosions, ne cachait pas sa joie. L’unité la plus faible de la marine allemande venait de détruire ce que la glorieuse marine britannique avait de plus fort. Désormais, quelque chose d’essentiel était changé dans la guerre, la suprématie du cuirassé venait d’être remise en question, et de là, celle de l’Empire britannique sur le monde.

Que s’était-il passé à bord du Royal Oak ? A 0 h 58, on avait entendu une explosion à l’avant, que le commandant attribua à un incendie accidentel. Personne ne croyait au danger sous-marin, cette rade était si sure ! Ainsi les Anglais perdirent leur seule chance, sinon de parer au second coup, du moins de sauver l’équipage. Treize minutes après, l’enfer c’était abattu. Trois explosions au centre avaient désemparé le cuirassé et provoqué une panne électrique générale.

L’eau s’engouffrait par les brèches et par les hublots ouverts, accentuant la gîte. Les survivants qui avaient la chance d’atteindre le pont se jetèrent dans l’eau glaciale, où beaucoup périrent de froid. Seul secours, un petit harenguier qui se trouvait acollé au cuirassé envoyait des S.O.S. désespérés dans la nuit et recueillait les naufragés.

Mais le Royal Oak, avec les trois quarts de son équipage, s’était déjà enfoncé dans la mer en chavirant. Huit minutes seulement s’étaient écoulées, et les Anglais des bâtiments voisins commençaient à peine à se réveiller.

Du sous-marin qui fuyait dans la nuit, on contemplait à la jumelle la danse folle des destroyers autour de la tombe du géant abattu. Des projecteurs trouaient la nuit, mais personne ne s’occupait des Allemands !
Cap au 132, à toute vitesse, ordonna Prien. Nous allons repasser par le Kirk Sound.

Impossible de plonger, de se mettre à l’abri, les fonds ne le permettaient pas. A cet instant, les sous-mariniers comprirent que leur vie ne tenait qu’à un fil.

En effet, sur toutes les rives de la baie et à bord des navires au mouillage, les Anglais se réveillaient. Des autos filaient en trombe le long de la route côtière, sur tous les postes de veille à terre, sur toutes les passerelles en mer les projecteurs s’allumaient, et il paraissait impossible désormais que l’U-47 passe inaperçu.

Mais par une étrange aberration collective, les Anglais, obnubilés par une attaque aérienne, se contentaient de fouiller le ciel. Et sous cette voûte lumineuse le sous-marin filait à 17 nœuds vers la sortie.

En effet, sur toutes les rives de la baie et à bord des navires au mouillage, les Anglais se réveillaient. Des autos filaient en trombe le long de la route côtière. Sur tous les postes de veille à terre, sur toutes les passerelles en mer les projecteurs s’allumaient, et il paraissait impossible désormais que l’U-47 passa inaperçu. Mais par une étrange aberration collective, les Anglais, obnubilés par une attaque aérienne, se contentaient de fouiller le ciel. Et sous cette voûte lumineuse le sous-marin filait à 17 nœuds vers la sortie !

Depuis quelque instants, Prien ne quittait pas des jumelles un point noir frangé d’écume qui, vers l’arrière, grossissait à vue d’œil.
Un destroyer sur nous, dit-il enfin. Nous sommes repérés. Paré à lancer, pour le tube arrière.

C’était leur dernier espoir, mais combien minime ! A cette époque où les torpilles magnétiques n’étaient pas au point, où les engins acoustiques n’existaient pas encore, il fallait un beau coup au but pour déclencher la percussion. Un coup sur l’étrave d’un destroyer lancé sur vous à pleine vitesse ne s’était jamais vu, surtout avec ce courant.
Tube 5 paré, Commandant .

Mais Prien hésitait, en effet, s’il était visible que le destroyer les poursuivait, il ne les voyait pas. Il entendait seulement le bruit des diesels à pleine puissance, et ce bruit, il le prenait pour un moteur d’avion !
Je comprends enfin pourquoi les projecteurs sont obstinément braqués au-dessus de nous, dit Prien.

Les Allemands respirèrent, déjà en face d’eux, s’ouvrait le goulet sombre de Kirk Sound. Ils étaient sauvés ! Mais y aurai-il assez d’eau ?

La mer avait baissé, la marée remontait maintenant, et un courant tumultueux bousculait l’U-47, tentant de le refouler dans la rade.
Allons-y, dit Prien. Cap au 46.

Puis il se retourna, le destroyer était toujours sur eux, si proche que l’on distinguait avec précision ses superstructures et ses pièces menaçantes à la clarté de l’aurore boréale. « Cette fois, c’est la fin, pensa Prien. Il ne peut pas ne pas nous voir, et avec ce courant nous avançons à peine. »

Comme pour lui répondre, un projecteur s’alluma sur la passerelle de l’Anglais. Des brèves, des longues. Un message ! Visiblement, l’autre demandait l’identification, le code secret ! Prien pouvait bluffer, gagner quelques minutes, en répondant n’importe quelles lettres, mais il ne ferait que retarder sa perte.
Ne répondez pas, dit-il.

Le destroyer s’approcha encore, émit une nouvelle série de lettres... puis il vira subitement de bord. Un bref instant il se présenta à eux par le travers, comme offert à leurs torpilles. Mais Prien n’osa pas braver un sort qui lui était aussi favorable et ne tira pas.
Il y a peut-être une explication, dit-il en regardant l’Anglais se fondre dans la nuit. Ou bien il ne nous a pas vus et ses signaux ne s’adressaient donc pas à nous ; ou bien, dans la nuit, il nous a pris pour un chalutier, incapable de répondre. D’ailleurs, écoutez !

Des explosions sourdes retentissaient au loin. Visiblement, les Anglais s’en prenaient à un sous-marin fantôme en plongée, et grenadaient à tort et à travers au centre de la rade. C’est sans doute ce qui avait motivé le rappel brutal du seul destroyer qui se trouvait sur la bonne piste.
Commandant, nous n’avançons plus ! Le courant est trop fort !
Couplez les électriques.

Grâce à cette puissance supplémentaire, l’U-47 progressait lentement. Ce fut un instant dramatique, où la pensée des ses camarades de 1914 ne cessa de d’obséder Prien. Mètre par mètre, le rivage défilait, enfin le courant était vaincu.
Les épaves, Commandant !
Attention, il va falloir gouverner au poil près, et ce courant risque de nous jeter sur les carcasses.

L’U-47 passa à toucher la première épave.
Attention, nous allons crever nos ballasts contre cette sacrée ferraille !

Lentement, l’épave défila par bâbord, le sous-marin manqua de peu de heurter un môle qui dépassait, presque invisible dans la nuit, puis ils doublèrent l’épave du vieux voilier. Enfin, ils naviguaient dans le chenal libre face à la mer.
Cap au 158, dit Prien. En avant, toute ! Et faites rompre les postes de combat.

Ils étaient sauvés, et avaient gagné.

Gagné, sûrement. Sauvés, ce n’était pas sûr. Revenus de leur stupeur, les Anglais paraissaient avoir compris leur méprise et semblaient décidés à leur faire payer cet exploit de leur vie. Il fallait s’éloigner à toute vitesse en surface pour profiter de l’obscurité. C’est l’instant que choisit l’embrayage du moteur tribord sur l’arbre d’hélice pour flancher.

Plutôt que de naviguer au ralenti avec un seul moteur, Prien préféra se poser sur le fond pour réparer. Dans l’exiguë salle des machines, où aucune place inutile n’avait été laissée, ce fut pour les mécaniciens un travail incroyable. Besognant dans un air qui se raréfiait, au ras du sol, maculé de graisse, les hommes démontèrent le moteur et confectionnèrent les pièces de rechange. Le jour s’était levé depuis longtemps lorsque Wessels rendit compte à Prien :
Tout est en ordre, Commandant.
Bravo, Chef ! Et maintenant, aux postes de manœuvre. Nous allons faire surface.
Chassez les caisses en douceur, ordonna l’ingénieur.

Le sous-marin décolla doucement du fond, Wessels contrôlait la montée.
Les électriques en avant lente, dit Prien. Le cap au 192. Hissez le périscope.

On ne voyait rien, que le ciel étoilé.
Le panneau est hors de l’eau, annonça l’ingénieur.

Silencieusement, Prien enfilait sa veste de cuir, il accrocha ses jumelles à son cou, grimpa dans le kiosque et déverrouilla le panneau. Puis il sauta dans la baignoire.

Des patrouilleurs anglais rôdaient aux alentours.
Ne mettez pas les diesels en marche.

Pendant quinze minutes, ils s’éloignèrent ainsi, silencieusement et lorsque les silhouettes menaçantes se furent fondues dans la nuit, Prien commanda :
Les diesels en route, le cap au 102.

Alors seulement, il respira à fond l’air pur du large.


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Après bien des péripéties ( le compas s’étant déréglé, ils traversèrent un champ de mines ... allemandes), l’U-47 rentra à Wilhelmeshaven. Dans ce port, puis à Kiel, à Berlin et dans toutes les villes allemandes, l’équipage reçut un accueil triomphal, et Hitler de sa main décora Prien et Endass. Les Anglais reconnurent immédiatement la perte du cuirassé Royal Oak. Sur 1203 hommes d’équipage, il n’y eut que 370 survivants. L’amiral Blagrove, commandant de la 2e Escadre de ligne, était parmi les morts.

En revanche, ils contestèrent les avaries du croiseur de bataille Repulse, qui, d’après eux, aurait pris la mer quelques heures avant l’arrivée de Prien. Ce point n’a pas été élucidé ; le Repulse a pu être touché, et prendre la mer le lendemain. Comme le suggère Alexandre Korganoff dans son excellent ouvrage, la première torpille aurait pu aussi avarier le vieux cuirassé Iron Duke, ex-flagship de 1914-1918, que la Luftwaffe achèvera trois jours plus tard. A noter que le gros de la flotte venait d’appareiller, ce qui explique en partie le relâchement de la surveillance.

Bien entendu, les Anglais renforcèrent les défenses de la base, qui ne sera plus jamais violée. Mais dans l’intervalle, ils durent évacuer leur flotte, qui trouva un abris plus sûr dans les estuaires écossais, mais très éloignés des bases allemandes et de la mer du Nord, zone stratégique essentielle. Ainsi l’exploit de Prien eut des retombées importantes. Il permit aussi la mise hors de combat du cuirassé Nelson, qui heurta une mine de l’U-31.

Suite à cet exploit, Endass recevra le commandement de l’U-567 et coulera 215 000 tonneaux avant de périr en 1941. Von Varendorff aura le même sort en 1942 sur son U-213. Quand aux 833 morts du Royal Oak, ils reposent toujours dans leur cercueil d’acier, par vingt mètres de fond.

Pexee_le_Vrai.













Voilà un poil romancé,mais interessant.
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jam1
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#1123

Message par jam1 »

Merci

Excellent ce site
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Chisum

#1124

Message par Chisum »

Géant !
o_O
Y aurait pas un croquis quelque part pour identifier les points stratégiques comme le Kirck Sound par exemple ? J'ai peine à voir où il est passé sur la carte du jeu.

En tout cas, merci LUSO. J'ai un bouquin traitant de U47 près de moi et ça fait 6 mois que j'ai envie de le relire, mais je ne sais pas pourquoi, depuis que j'ai un ordi, je n'arrive plus à rester dans un livre plus de 3 minutes...

Enfin, j'y suis allé 3 minutes quand même et il y est dit en préambule que Gunther Prien n'a pas été coulé par les anglais mais par la Kriegsmarine, par un autre U-boot plus exactement. Et après avoir été recueilli, l'équipage aurait été interné au camp de concentration de Torgau puis à celui de Esterwegen.

Heinz Grann, membre de l'équipage de U-47 raconte.

"Notre bateau devait quitter sa base de Lorient en février 1941. Il était très fatigué et venait de subir une remise en état mais, lors des essais, quelque chose clocha dans les moteurs. Prien ne voulait pas appareiller mais l'ordre était formel et nous prîmes la mer.
Un autre bateau était parti avant nous. Il avait pour mission de nous couler en nous abordant. nous ne le savions pas bien entendu et je n'indiquerais pas son numéro...
En plongée nous l'avons entendu dans nos hydrophones et fîmes surface. Nous commençâmes à lui transmettre un message et le vîmes, avec stupéfaction, manoeuvrer pour nous aborder. Il était déjà trop tard. Les survivants ne commencèrent à comprendre que quand les sentinelles en armes les entourèrent après qu'ils furent repêchés.
Prien fut blessé comme plusieurs et nous fûmes soignés dans un hopital de Wilhelmshaven avant d'être conduit de nuit et sous bonne garde à Torgau."

Tout celà viendrait du fait que des habitants de Neu-Seddin près de Potsdam ont découvert dans des wagons de marchandises abandonnés, des documents provenant du Ministère de la Justice. Certaines pièces concernaient Prïen et des personnes les ayant lues ont raconté la chose.

"Prien fut traduit devant un conseil de guerre puis, avec la plus grande partie de son équipage, interné d'abord au camp de Torgau, ensuite à Esterwegen. La Commission possède aussi une lettre écrite par Hans Bothmann, père de l'ingénieur mécanicien de U-47, dans laquelle il affirme avoir reçu la visite du témoin Werner Kowernik lequel a rencontré son fils et Prien à Esterwegen.
Selon d'autres dépositions, Prien aurait encore été vu à Torgau en janvier-février 1945."

Naturellement, moi je en sais pas si tout ça est bien vrai...


En attendant fini Mission 3.

Mes victimes:

HMS Wren (Destroyer V&W)
M/V Empire Avocet (Cargo C2)
S.S. Deborah (Cargo)
S.S. Leise Mærsk (Cargo)
S.S. Ciltvaira (Cargo)
M/V Tisnaren (Cargo C2)
S.S. Meridian (Cargo)
S.S. Firethorn (Cargo)

N'est pas repris un chalutier armé français...Sais pas pourquoi.
Enfin, après être allé à 4 km de Scapa Flow ça fait trois missions sans problèmes(97 jours selon Commander) et sans devoir reprendre une sauvegarde.
Pièces jointes
c2m3_fin003.jpg
c2m3_fin002.jpg
c2m3_fin001.jpg

Chisum

#1125

Message par Chisum »

J'ai trouvé ça:
http://www.taucher.net/edb/scapakirk.html

Et ça:
Image

Mais celle-ci semble nettement plus précise:
Image

C'est assez marrant car je me souviens que quand j'ai eu installé SH3, la première chose que j'ai fait c'est la mission de Scapa Flow et je suis passé par là sans savoir que c'était la route qu'avait prise Prien !
Mais je m'étais fait liquéfier par contre...
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