eutoposWildcat a écrit :Tu es certain que le radar fonctionne en monoimpulsion lorsqu'il est en poursuite STT? Bêtement, je pensais qu'il n'y avait qu'un seul émetteur pour un radar embarqué moderne, de sorte qu'il opérait la poursuite de la cible en se contentant de la balayer constamment. Si ce n'est pas le cas, j'aurais appris quelque chose aujourd'hui.
(Pour tout le monde, et pour que la discussion ne soit pas trop ésotérique: un radar classique à impulsions mesure la distance à la cible en envoyant des impulsions, de très courtes émissions quoi, et en mesurant le temps qu'elles mettent à revenir. Connaissant la vitesse de propagation des impulsions, on en déduit une distance. C'est comme ça que fonctionnent nos radars en recherche.
Un radar monoimpulsion va, lui, avoir plusieurs émetteurs qui vont envoyer chacun une impulsion dans le même secteur, exactement en même temps. Donc, chaque émetteur émet un faisceau, assez large. Si une cible se trouve illuminée par le radar, elle va réfléchir chacun des faisceaux. Sur chacun des faisceaux, on va analyser le retour pour connaître l'écart de la cible par rapport au centre du faisceau, angulairement, et ce de façon très précise. Comme les émetteurs des faisceaux, traditionnellement trois ou quatre (on parlera de trilobe ou de quadrilobe), ne sont pas tout à fait au même endroit, ca va nous donner la direction du contact depuis trois ou quatre points d'observation différents. En croisant ces résultats, on en déduit la position très précise du contact dans l'espace.
Bon, j'espère que l'explication est à peu près claire...
)
Salut Wild
Si ton radar est assez "moderne", le mode STT est bien basé sur la fonctionnalité monopulse du radar, la distance pouvant être récupérée grace à de la modulation sur la fréquence des impulsions (un peu comme pour un radar "continuous wave" en fait...).
Tu n'as pas trop le choix, dans la mesure ou un simple balayage ne te fournit pas d'indications de positions angulaires assez précises et un faisceau assez étroit (plus c'est fin, moins des cibles voisines apparaitront comme un seul écho...) pour guider des Fox 1 et/ou "casser" du brouillage.
Il existe d'autres méthode "historiques" genre : "Sequential lobing", "Conical Scan" "COSRO" (Conical Scan on Received Only), mais toutes offrent des performances inférieures au "Monopulse".
Soit dit en passant il faut bien distinguer le fonctionnement des radars de tracking et des autodirecteurs des missiles qu'ils guident éventuellement, on peut très bien imaginer dans un système un peu ancien un radar d'avion qui tracke en monopulse pour guider des fox 1 à l'aide d'un illuminateur CW qui utilisent eux mêmes un autodirecteur COSRO...
Au passage, c'est le fait qu'il travaille en monopulse qui fait qu'un radar en STT est -super- morpion et qu'il faut avoir beaucoup de chance pour casser le lock en beamant... (comme déja évoqué dans une discussion récente...), mais aussi qu'un RWR détecte assez facilement le "lock"
J'espère avoir été clair, pour les anglophiles un petit lien :
http://www.fas.org/man/dod-101/navy/docs/fun/part05.htm bien synthétique qui présente les différents méthodes de tracking
Ciao
Hub.
PS : dans le cas de tir d'AIM 7M, tu as "du monopulse" dans le radar de l'avion pour pointer le faisceau et dans l'autodirecteur (monopulse inverse) missile pour le diriger
PPS : apparemment, une fois en STT, certains modèles de radar des F-15 et F-18 "préfèreraient" utiliser du MPRF plutot que du HPRF, le radar passant en HPRF uniquement quand un Sparrow serait sélectionné/shooté. Dans ce cas, il y aurait moyen de faire la différence lock/tir sur un RWR...