Les carnets de AOC Barbarossa juin/2001
Les carnets de AOC Barbarossa juin/2001
#1Les carnets de AOC Barbarossa. 60 ans après, avec IL/2 nous en avions fait une campagne AOC (campagne On Line); cela date pas d'hier non plus n'est ce pas? Par contre au fil des patch je l'ai modifié mais pas encore définitivement. Le récit suivant sortie de ces carnets lui date de l'année 2001.
Une nuit d’été, du 21 juin au 22 juin 1941, l’heure 3H 05 du matin.
Au début de l’après- midi, les adjoints régimentaires de la 3e division d’infanterie motorisée apportèrent l’ordre d’attaque à leurs PC respectifs. La dernière reconnaissance venait d’être effectué en cette après midi du 21 juin à 17h00 on attendait la dernière confirmation. L’ordre indiquait en outre que la phrase de code “ laissez en place les planches des baraques ” signifiait l’interruption, provisoire ou définitive, des opérations. Si bien que personne ne pouvait être tout à fait certain de ce qui allait se passer le lendemain. Le soir les hommes écoutèrent la musique de danse transmise de Berlin. A minuit, le speaker annonça la fin de l ‘émission : “ Bonne nuit, tout le monde, bonne nuit....”
Puis un immense silence descendit des hauts pins entourant le vaste terrain d’aviation. A part quelques sentinelles qui flânaient sous les arbres, tous les hommes, tous les officiers étaient couchés. Par endroit, brillaient de petites lumières. Elles trahissaient l’inquiétude de ceux qui, ne pouvant trouver le sommeil, essayaient d’écrire une dernière lettre. Le plus souvent, ils se contentaient de griffonner quelques ligne, pour confier ensuite l’enveloppe à une sentinelle qui allait pousser jusqu’au bureau du vaguemestre. Le grand silence dura jusqu’à trois heures du matin. Quelques minutes plus tard, on entendit le vrombissement des premiers avions, suivie immédiatement du tonnerre de l’artillerie. A trois heures et demie, tous les bruits s’étaient déjà fondu en un seul fracas, le grondement du front roulant vers l’est, Grondement qui n’allait plus s’arrêter pendant des années.
4H30 LE DEPART: Les pilotes avaient mis leurs casques. A chaque pas, le parachute, bouclé à la ceinture, leur battait les cuisses. En pénétrant sur le terrain, ils eurent l’impression de s’aventurer dans un néant immense. Au bout de quelques mètres, les tentes qu’ils venaient de quitter et même le hangar servant d’atelier étaient devenus invisibles, happés par la brume. Une grande chienne, un berger allemand, trottait à côté du groupe. Elle flaira l’Officier Stahl qui participait pour la première fois à cette sortie matinale, puis faisant demi tour, retourna à la tente pour alerter le Major Von No.
J’arrive, Rita, j’arrive. Le Major plia une lettre reçue la veille et la glissa dans sa poche. Il mit son casque, attacha son parachute à la ceinture et rejoignit ses hommes. Les appareils étaient prêts. De l’extérieur, on voyait les mécanos au travail sur leur machine, les ailes étaient repeintes, les bandes jaunes du fuselage et des capots moteurs brillaient d’un éclat mat.
Ils sont magnifiques, nos coucous, remarqua le Major. On a envie de les caresser.
L’adjudant Sokoii , chef du personnel rampant, le regarda d’un air de reproche. Le Major haussa les épaules, il avait vraiment assez de soucis comme cela ! Il savait, tout le monde savait, que, depuis la campagne de France l’adjudant rêvait du jour ou plus personne ne casserait plus ses avions qu’il soignait d’un amour paternel.
Le Major s ‘approcha de son appareil. Avant de grimper à bord, le Major enleva un gant pour poser sa main nue sur la tête de la chienne. La chienne frotta son museau contre la paume tiède et l’enfonça dans l’échancrure de la manche. Le Major lui sourit et se hissa dans l’appareil. C’est l’adjudant Sokoii qui lui referma la verrière avec un clin d’oeil et une grimace d’avertissement de ramener l’appareil entier. Le Major poussa un soupir et se laissa aller contre le dossier de son siége. A sa droite, à sa gauche, partout sur le terrain, éclatait le tonnerre croissant et décroissant des moteurs qui démarraient. D’un geste machinal, Von No déclencha avec l’aide de deux rampants, lui aussi, une tempête qui souleva la poussière et déchiqueta des volutes de vapeur blanchâtre. A présent le vacarme assourdissant des moteurs se fondait en un vrombissement puissant, l’expression de la force encore contenue. Des mécaniciens, en combinaison foncée, couraient dans tous les sens. Un officier portant à la main le drapeau de décollage sortit de la brume. D’un coup d’oeil rapide, le Major vérifia l’heure : 5h20
. Il accéléra, et l’avion s’ébranla, roula vers la piste de départ, encadré par son chien de garde l’officier Vicking. L’officier leva le drapeau. La piste était libre. L’appareil se mit en mouvement, contre le vent, mille mètres, douze cents mètres, puis le Major accéléra à fond, l’avion décolla, imité par son chien de garde. En bas, le sol se déroula comme un interminable ruban ; déjà, les ailes passaient au -dessus des arbres. Derrière lui, les autres appareils décollèrent, en file indienne, la seconde escadrille, la troisième, le groupe entier. Virant à gauche, ils firent le tour de l’immense terrain. A présent, l’escadre au grand complet avait pris l’air. Tournant toujours à gauche, les appareils, à chaque cercle accompli, se vissaient davantage dans le ciel. Un tourbillon ascendant en aluminium, en acier, en essence, enveloppé dans son propre fracas. Et à la même minute , des tourbillons semblables s’élevaient de la Prusse-Orientale, de Varsovie, de Loubline, de Ploesti. A quatre mille mètres d’altitude, les escadrilles abandonnèrent leur mouvement tournant. Lancée à trois cents kilomètres- heure, elles foncèrent vers l’est, orage d’Apocalypse sur la plaine épouvantée.
6H30 LE RETOUR :
La chienne Rita se tenait immobile au centre du terrain vide. A vrai dire, le terrain n’était pas absolument vide, on voyait, par-ci par- là, quelques appareils de transport, deux ou trois appareils en révision et tout en bordure 4 FW 189 d’une escadrille de reconnaissance. Mais ce n’était pas suffisant pour occuper l’immense espace. Et la chienne qui ne s’intéressait pas à ces appareils là avait bien l’impression d’être seule.
Soudain, elle émit quelques brefs jappements. Les oreilles dressées, elle leva son museau pointu vers le ciel. Pourtant, le ciel était rigoureusement désert, et l’on n’entendait pas le moindre bruit de moteur. Au bout d’une minute, les oreilles de la chienne se mirent à trembler. On n’entendait toujours rien ; pourtant Rita n’hésitait plus. Elle aboya de nouveau, d’une voix plus forte, plus impérieuse. Et comme personne ne répondait à ses appels, elle fila à toute allure vers l’entrée du terrain où se trouvaient les tentes et les baraquements. Elle poussa la porte d’une baraque, entra et s’arrêta devant l’adjudant Sokoii qui était en train de resquiller un petit somme. Doucement d’abord, puis avec insistance, elle frôla son nez froid contre le bras nu de l’homme.
Quand un peu plus tard, l’adjudant et Rita sortirent sur le terrain, le vrombissement des moteurs était perceptible même à une oreille humaine. Un tonnerre qui allait en s’enflant jusqu’à envahir le ciel tout entier. Enfin parut l’escadre rentrant de sa mission. Une première pointe glissa au-dessus de l’horizon, suivie du gros des appareils, masse grondante qui arriva rapidement à la verticale du terrain. Les escadrilles se séparèrent, bifurquèrent vers leurs bases respectives. Seule la 1e escadrille, alignée comme à la parade, survola à 200 mètres d’altitude la piste d ‘atterrissage que bordaient déjà les rampants.
Comptons-les, est ce qu’ils y sont tous ?
Ne manque pas un seul !
Une formation impeccable, rien à dire. Il y’a juste le premier groupe, le deuxième moulin à droite qui décroche un peu... ça doit être le nouveau L’aspirant Sieg.
Comme les appareils revenaient au -dessus du terrain, le chef du premier groupe dérapa sec, suivi d’un second, puis d ‘un troisième appareil. En l’espace d’une minute, la formation serrée se transforma en une longue succession d’avions qui contournaient le terrain en un large virage vers la gauche. Le premier avion se posa, roula jusqu’au bout de la piste, le deuxième à sa gauche, le troisième à sa droite. Quelques instants plus tard, l’espace disponible fourmillait déjà d’appareils en train d’atterrir. A 210 kilomètres- heures, les BF109F-2 descendaient vers le sol, et ils filaient encore 180 au moment où les roues touchaient le sol. Comme le pilote l’Officier Bilout allait se poser, l’officier de contrôle lança trois fusées rouges : interdiction d’atterrir. L’Officier fut obligé de remettre les gaz, amorcer une chandelle, ébaucher un renversement pour revenir sur le circuit. Malgré le haussement d’épaule de l’adjudant Sokoii et une mise en garde du poing plus un juron, il s’en tira honorablement. Quant à la seconde tentative, il put se poser, on vit que son appareil se tenait de guingois : le train avait “ un pied plat ”, un pneu crevé par une balle. Les mécanos, occupés à ouvrir les panneaux et à sortir le matériel, posaient nombrables questions. Partout, se formaient de petits groupes ; complaisamment, les aviateurs s’efforçaient de satisfaire la curiosité des rampants.
Eh bien, les gars, ç’a été formidable ! Qu’est-ce qu’on leur a passé ! Les bombes des bombardiers sont arrivées avec une précision ! De la DCA ? Non, on n’en a pas eu, pour ainsi dire, sauf les derniers qui ont pris toute la sauce ! Il y’avait toute une escadre de chasseurs russes, les appareils bien alignés au beau milieu du terrain, pas de mur pare éclats, ils se doutaient de rien quand nous leur sommes tombés dessus ! Ils doivent encore se demander ce qui leur est arrivé, ils n’avaient aucun camouflage, à des kilomètres, on voyait leur taxi briller au soleil ! Quelque rencontre dans le ciel, des diables de pilote ces rouges, ils n’ont pas peur de venir chatouiller les gros camions malgré notre présence on va en chié lorsqu’ils vont sortir du paquet surprise les ivans !
Le Major, accompagné de Rita se dirigea vers l’adjudant Sokoii qui venait de découvrir, dans le fuselage de l’avion de l’adjudant Pierrot un trou fait par une balle de mitrailleuse. Avec l’assistance d’un mécano, Sokoii plaça un carré de tôle sur la déchirure. Puis il y traça au minium un marteau et une faucille.
Je vais chez le vieux dragon pour le rapport, tu viens boire un coup ?
Il est ou pierrot ? L’attaque des vaches pour recevoir des balles de fusils ou quoi ? Non Major va faire ton rapport mon garçon et laisse nous faire le boulot, a ta place me grouillerait d’aller voir le vieux y’a de la reconnaissance dans l’air dans 20 minutes.
Et merde, Eh t’as pas un cigare STP ?
La suites des carnets au prochain numéro
Une nuit d’été, du 21 juin au 22 juin 1941, l’heure 3H 05 du matin.
Au début de l’après- midi, les adjoints régimentaires de la 3e division d’infanterie motorisée apportèrent l’ordre d’attaque à leurs PC respectifs. La dernière reconnaissance venait d’être effectué en cette après midi du 21 juin à 17h00 on attendait la dernière confirmation. L’ordre indiquait en outre que la phrase de code “ laissez en place les planches des baraques ” signifiait l’interruption, provisoire ou définitive, des opérations. Si bien que personne ne pouvait être tout à fait certain de ce qui allait se passer le lendemain. Le soir les hommes écoutèrent la musique de danse transmise de Berlin. A minuit, le speaker annonça la fin de l ‘émission : “ Bonne nuit, tout le monde, bonne nuit....”
Puis un immense silence descendit des hauts pins entourant le vaste terrain d’aviation. A part quelques sentinelles qui flânaient sous les arbres, tous les hommes, tous les officiers étaient couchés. Par endroit, brillaient de petites lumières. Elles trahissaient l’inquiétude de ceux qui, ne pouvant trouver le sommeil, essayaient d’écrire une dernière lettre. Le plus souvent, ils se contentaient de griffonner quelques ligne, pour confier ensuite l’enveloppe à une sentinelle qui allait pousser jusqu’au bureau du vaguemestre. Le grand silence dura jusqu’à trois heures du matin. Quelques minutes plus tard, on entendit le vrombissement des premiers avions, suivie immédiatement du tonnerre de l’artillerie. A trois heures et demie, tous les bruits s’étaient déjà fondu en un seul fracas, le grondement du front roulant vers l’est, Grondement qui n’allait plus s’arrêter pendant des années.
4H30 LE DEPART: Les pilotes avaient mis leurs casques. A chaque pas, le parachute, bouclé à la ceinture, leur battait les cuisses. En pénétrant sur le terrain, ils eurent l’impression de s’aventurer dans un néant immense. Au bout de quelques mètres, les tentes qu’ils venaient de quitter et même le hangar servant d’atelier étaient devenus invisibles, happés par la brume. Une grande chienne, un berger allemand, trottait à côté du groupe. Elle flaira l’Officier Stahl qui participait pour la première fois à cette sortie matinale, puis faisant demi tour, retourna à la tente pour alerter le Major Von No.
J’arrive, Rita, j’arrive. Le Major plia une lettre reçue la veille et la glissa dans sa poche. Il mit son casque, attacha son parachute à la ceinture et rejoignit ses hommes. Les appareils étaient prêts. De l’extérieur, on voyait les mécanos au travail sur leur machine, les ailes étaient repeintes, les bandes jaunes du fuselage et des capots moteurs brillaient d’un éclat mat.
Ils sont magnifiques, nos coucous, remarqua le Major. On a envie de les caresser.
L’adjudant Sokoii , chef du personnel rampant, le regarda d’un air de reproche. Le Major haussa les épaules, il avait vraiment assez de soucis comme cela ! Il savait, tout le monde savait, que, depuis la campagne de France l’adjudant rêvait du jour ou plus personne ne casserait plus ses avions qu’il soignait d’un amour paternel.
Le Major s ‘approcha de son appareil. Avant de grimper à bord, le Major enleva un gant pour poser sa main nue sur la tête de la chienne. La chienne frotta son museau contre la paume tiède et l’enfonça dans l’échancrure de la manche. Le Major lui sourit et se hissa dans l’appareil. C’est l’adjudant Sokoii qui lui referma la verrière avec un clin d’oeil et une grimace d’avertissement de ramener l’appareil entier. Le Major poussa un soupir et se laissa aller contre le dossier de son siége. A sa droite, à sa gauche, partout sur le terrain, éclatait le tonnerre croissant et décroissant des moteurs qui démarraient. D’un geste machinal, Von No déclencha avec l’aide de deux rampants, lui aussi, une tempête qui souleva la poussière et déchiqueta des volutes de vapeur blanchâtre. A présent le vacarme assourdissant des moteurs se fondait en un vrombissement puissant, l’expression de la force encore contenue. Des mécaniciens, en combinaison foncée, couraient dans tous les sens. Un officier portant à la main le drapeau de décollage sortit de la brume. D’un coup d’oeil rapide, le Major vérifia l’heure : 5h20
. Il accéléra, et l’avion s’ébranla, roula vers la piste de départ, encadré par son chien de garde l’officier Vicking. L’officier leva le drapeau. La piste était libre. L’appareil se mit en mouvement, contre le vent, mille mètres, douze cents mètres, puis le Major accéléra à fond, l’avion décolla, imité par son chien de garde. En bas, le sol se déroula comme un interminable ruban ; déjà, les ailes passaient au -dessus des arbres. Derrière lui, les autres appareils décollèrent, en file indienne, la seconde escadrille, la troisième, le groupe entier. Virant à gauche, ils firent le tour de l’immense terrain. A présent, l’escadre au grand complet avait pris l’air. Tournant toujours à gauche, les appareils, à chaque cercle accompli, se vissaient davantage dans le ciel. Un tourbillon ascendant en aluminium, en acier, en essence, enveloppé dans son propre fracas. Et à la même minute , des tourbillons semblables s’élevaient de la Prusse-Orientale, de Varsovie, de Loubline, de Ploesti. A quatre mille mètres d’altitude, les escadrilles abandonnèrent leur mouvement tournant. Lancée à trois cents kilomètres- heure, elles foncèrent vers l’est, orage d’Apocalypse sur la plaine épouvantée.
6H30 LE RETOUR :
La chienne Rita se tenait immobile au centre du terrain vide. A vrai dire, le terrain n’était pas absolument vide, on voyait, par-ci par- là, quelques appareils de transport, deux ou trois appareils en révision et tout en bordure 4 FW 189 d’une escadrille de reconnaissance. Mais ce n’était pas suffisant pour occuper l’immense espace. Et la chienne qui ne s’intéressait pas à ces appareils là avait bien l’impression d’être seule.
Soudain, elle émit quelques brefs jappements. Les oreilles dressées, elle leva son museau pointu vers le ciel. Pourtant, le ciel était rigoureusement désert, et l’on n’entendait pas le moindre bruit de moteur. Au bout d’une minute, les oreilles de la chienne se mirent à trembler. On n’entendait toujours rien ; pourtant Rita n’hésitait plus. Elle aboya de nouveau, d’une voix plus forte, plus impérieuse. Et comme personne ne répondait à ses appels, elle fila à toute allure vers l’entrée du terrain où se trouvaient les tentes et les baraquements. Elle poussa la porte d’une baraque, entra et s’arrêta devant l’adjudant Sokoii qui était en train de resquiller un petit somme. Doucement d’abord, puis avec insistance, elle frôla son nez froid contre le bras nu de l’homme.
Quand un peu plus tard, l’adjudant et Rita sortirent sur le terrain, le vrombissement des moteurs était perceptible même à une oreille humaine. Un tonnerre qui allait en s’enflant jusqu’à envahir le ciel tout entier. Enfin parut l’escadre rentrant de sa mission. Une première pointe glissa au-dessus de l’horizon, suivie du gros des appareils, masse grondante qui arriva rapidement à la verticale du terrain. Les escadrilles se séparèrent, bifurquèrent vers leurs bases respectives. Seule la 1e escadrille, alignée comme à la parade, survola à 200 mètres d’altitude la piste d ‘atterrissage que bordaient déjà les rampants.
Comptons-les, est ce qu’ils y sont tous ?
Ne manque pas un seul !
Une formation impeccable, rien à dire. Il y’a juste le premier groupe, le deuxième moulin à droite qui décroche un peu... ça doit être le nouveau L’aspirant Sieg.
Comme les appareils revenaient au -dessus du terrain, le chef du premier groupe dérapa sec, suivi d’un second, puis d ‘un troisième appareil. En l’espace d’une minute, la formation serrée se transforma en une longue succession d’avions qui contournaient le terrain en un large virage vers la gauche. Le premier avion se posa, roula jusqu’au bout de la piste, le deuxième à sa gauche, le troisième à sa droite. Quelques instants plus tard, l’espace disponible fourmillait déjà d’appareils en train d’atterrir. A 210 kilomètres- heures, les BF109F-2 descendaient vers le sol, et ils filaient encore 180 au moment où les roues touchaient le sol. Comme le pilote l’Officier Bilout allait se poser, l’officier de contrôle lança trois fusées rouges : interdiction d’atterrir. L’Officier fut obligé de remettre les gaz, amorcer une chandelle, ébaucher un renversement pour revenir sur le circuit. Malgré le haussement d’épaule de l’adjudant Sokoii et une mise en garde du poing plus un juron, il s’en tira honorablement. Quant à la seconde tentative, il put se poser, on vit que son appareil se tenait de guingois : le train avait “ un pied plat ”, un pneu crevé par une balle. Les mécanos, occupés à ouvrir les panneaux et à sortir le matériel, posaient nombrables questions. Partout, se formaient de petits groupes ; complaisamment, les aviateurs s’efforçaient de satisfaire la curiosité des rampants.
Eh bien, les gars, ç’a été formidable ! Qu’est-ce qu’on leur a passé ! Les bombes des bombardiers sont arrivées avec une précision ! De la DCA ? Non, on n’en a pas eu, pour ainsi dire, sauf les derniers qui ont pris toute la sauce ! Il y’avait toute une escadre de chasseurs russes, les appareils bien alignés au beau milieu du terrain, pas de mur pare éclats, ils se doutaient de rien quand nous leur sommes tombés dessus ! Ils doivent encore se demander ce qui leur est arrivé, ils n’avaient aucun camouflage, à des kilomètres, on voyait leur taxi briller au soleil ! Quelque rencontre dans le ciel, des diables de pilote ces rouges, ils n’ont pas peur de venir chatouiller les gros camions malgré notre présence on va en chié lorsqu’ils vont sortir du paquet surprise les ivans !
Le Major, accompagné de Rita se dirigea vers l’adjudant Sokoii qui venait de découvrir, dans le fuselage de l’avion de l’adjudant Pierrot un trou fait par une balle de mitrailleuse. Avec l’assistance d’un mécano, Sokoii plaça un carré de tôle sur la déchirure. Puis il y traça au minium un marteau et une faucille.
Je vais chez le vieux dragon pour le rapport, tu viens boire un coup ?
Il est ou pierrot ? L’attaque des vaches pour recevoir des balles de fusils ou quoi ? Non Major va faire ton rapport mon garçon et laisse nous faire le boulot, a ta place me grouillerait d’aller voir le vieux y’a de la reconnaissance dans l’air dans 20 minutes.
Et merde, Eh t’as pas un cigare STP ?
La suites des carnets au prochain numéro
"Tout ce que Boelcke nous disait était parole d'évangile !" Manfred von Richthofen
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
#2
21 Juin 6h30 : reconnaissance aérienne sur le bug et à l’est.
Visibilité parfaite. Beau fixe, répondit le Major pour en finir du Breifing à l’Officier Jester qui boucler son parachute et sa jugulaire de casque.
Et bien, allons-y ! proclama Jester.
Le Major vissa sa pipe refroidie dans un coin de bouche, se coiffa d’une veille casquette, il avait dû laisser son parachute et son casque dans l’avion, il fit signe à l’Officier Backdoor de passer le premier. Suivis de Jester et de l’Aspirant Sieg ainsi que des mécaniciens de piste, ils se dirigèrent vers les 4 BF109 réapprovisionner par les bons soins de l’adjudant Sokoii et son équipe.
Ils se hissèrent dans les appareils. Le major suivi de son Schwarm lança son moteur après les vérifications d’usage, roula jusqu’à l’entrée de la piste de départ, accéléra brutalement. Le BF109 se cabra, puis fila comme une diligence entraînée par un attelage en folie. On ne voyait nulle part un officier de contrôle, il fallait faire vite. Au bout de 700 mètres, l’appareil s’arracha au sol et entama la montée. L’appareil grimpa rapidement, le Major s’assura du bon fonctionnement de la radio, donna ses ordres et après le “ Viktor ” de ses coéquipiers, vida sa tête et se concentra sur son pilotage. A quatre mille mètres, ils mirent les masques à oxygène. Les moteurs hurlaient, les hélices labouraient l’air raréfier. A 5500 mètres, les appareils mirent le cap à l’est. Quelques heures plus tôt, dans la brume matinale, ce ruban avait encore constitué la frontière. A présent, une nouvelle frontière, en mouvement constant, était marquée par des éruptions de champignon de fumée, des villages incendiés, des nuages étirés de poussière.
La plaine ! Elle fuyait sous les ailes de l’appareil, l’immensité des territoires de l’est, telle une mer infinie, avec le vert profond de ses marais, le vert tendre des forêts, le blond fauve des champs. Déjà, ils avaient survolé le Bug, les marécages de Pinsk, la Bérésina. Ils avaient laissé Minsk sur leur gauche ; ensuite c’était du boulot caractéristique pour le vieux : ils faisaient ce qu’on leur demandait, mais pas d’avantage, ils s’étaient mis à suivre exactement l’autostrade Minsk-Smolensk. Un ordre bref du Major et Backdoor son ailier du jour faisant fonction d’observateur, avait mis en marche la caméra automatique et photographiait l’autostrade que doublait la voie ferrée.
Cette plaine, véritable océan de terre de ferme, sur lequel des armées entières peuvent se perdre, sur lequel des armées se sont perdues, dans la poussières, la boue, la neige ! Charles XII, roi de Suède, c’est dans cette plaine qu’avait péri son armée de quatre cent mille hommes, jusqu’au dernier soldat, jusqu’au dernier cheval, seul le roi en était revenu, à pied, s’appuyant sur un bâton, comme un mendiant. Napoléon 1er, empereur des Français, sur cette terre sans fin, son étoile avait sombrés. Battu, poursuivi, il avait dû abandonner quatre cent cinquante mille hommes dont les cadavres jonchaient les champs de neige, et ceux qui pouvaient encore se traîner derrière lui, les débris de la “ Grande Armée ” n’étaient plus que des spectres couverts de loques ensanglantées. Seulement, nous ne sommes plus en 1709, ni même en 1812. Nous sommes en 1941, le 22 juin 1941, et les moteurs des BF 109 vont conquérir en l’espace de quelques heures des distances énormes, distances qui signifiaient, pour les dragons et les voltigeurs d’autrefois, des souffrances et des marches sans fin, des tombes, des ossuaires où se mêlaient les squelettes des hommes et des chevaux. A présent, le moteur réussira t’il là où ont échoué les pieds des fantassins, les jarrets des chevaux, les roues de chariot ? Le moteur vaincra t’il l’espace infini ? Le moteur de l’avion et du char !
Les dés sont jetés... Ils sont en train de rouler... pensa le Major Von No.
Tout en photographiant l’autostrade et la voie ferrée Minsk-Smolensk, le Major avait eu le temps de poursuivre son rêve. Il sursauta comme un gamin pris en faute quand Jester se mit à grommeler des jurons.
Nom d’un sacré nom ! La météo s’est encore planté ! C’est ça, leur visibilité parfaite ?
Tournant la tête vers sa seconde Rotte, le Major aperçu que Jester prisonnier de sa verrière, d’un geste irrité, indiquer l’horizon. Droit devant eux montait une épaisse couche de stratus. Cinq minutes plus tard, les premiers amoncellements passaient déjà sous leurs ailes. Les oiseaux mécaniques se mirent à grimper, traversa une zone de vapeur blanchâtre, pour émerger finalement en pleine lumière. Cinq cents mètres plus bas, une mer de nuages, portant par endroits en guise de navires des tours massives, des pics, des colonnes tronquées, leur escamotait la terre. Le Major s’adressa à son ailier.
Coupe ta caméra, mon vieux Backdoor, je ne crois pas qu’ils aient besoin de photos de nuages.
Viktor Anton 1.
De son côté l’Aspirant Sieg était lui aussi plonger dans ses pensées. L’altitude, le vide irréel au- dessus des nuages, le frappèrent brusquement comme un phénomène extraordinaire. Décidément, bizarre la reconnaissance, songea t’il, mais cette bizarrerie provient sans doute dû longs vols, de leur détachement. Rien à voir, rien à entendre, le combat est bien différent, l’adrénaline est à son comble. Mais ici, c’est le néant, et si l’on tombe sur les chasseurs ennemis, on doit avoir tout juste le temps de faire une dernière prière. Il s’ébroua, comme pour chasser une image pénible.
Bientôt, ils constatèrent que la météo n’avait pas eu tellement tort. La couche de nuages allait en s’amincissant.
Anton 2 ! Backdoor envoi de la caméra, on est au- dessus de l’objectif.
Viktor j’envoi la machine à image.
Fait étrange, aucun éclair ne jaillissait de la terre, aucun éclatement noirâtre ne marquait le ciel. Il était 7H20 du matin, et la paix régnait au sol comme dans l’espace aérien.
Bizarre ! vont bien finir par réagir nos amis Ivan balança Jester, remarque avec le marmitage de cette nuit doit pas plus resté grand chose !
Vos gueules les Antons, on a ce que l’on est venu chercher, on rentre.
Posément, les appareils reprirent la direction de l’ouest. Le chemin du retour passait par Smolensk, Minsk, Slonim et Bialystock. Les BF109 atteignirent Bialystock au moment où un Gruppe de He 111 exécutait sa troisième attaque de la journée sur la ville et les terrains. Cette fois c’était Bialystock, déjà en flammes ; une autre fois, par une belle journée de printemps, cela avait été Rotterdam ; ou encore, par un soleil torride et aveuglant, la ville s ‘appelait Guernica ; et l’hivers dernier, par des nuits brumeuses et semées d’embûches, ses objectifs avaient été New-Castle-sur-tyn, Hull, Londres. Aujourd’huit, donc on attaquait Bialystock , siége d’un état- major d’armée russe. Explosion en chaîne... énormes nuages de fumée... maison qui s’effondraient... départs spasmodiques des canons de DCA et aussi des chasseurs russes qui prenaient l’air.
- Contact ! dans les 9h00 bas, Anton 3 !
Le Major en comptait 8 qui prenaient l’air.
Seigneur ! songea t’ il, des Tchaïkas, cela existe encore donc encore, ces coucous préhistoriques !
Anton 3 ! y’a de joli carton à faire en bas.
Ja ! C’est clair j’ai la mimine qui me démange pour Anton 4 !
Vos gueules merde ! Les Antons y’a pas le feu et c’est pas notre boulot, on monte 8000 mètres.
A huit mille mètres, le ciel était limpide d’une limpidité parfaite. Le tonnerre des moteurs des BF 109 ne pouvait atteindre la terre, et les bruits terrestres ne pouvaient monter si haut. Tranquillement, avec une indifférence sereine, les BF109 dépassaient la ville suppliciée pour regagner leur base.
- Vous en faites pas trop les gars, les emmerdes c’est pour bientôt avec le bordel qu’on leur fou y’en aura pour tout le monde n’en douter pas une seconde, vont pas rester longtemps les mains dans les poches nos amis Ivan ! ...
Visibilité parfaite. Beau fixe, répondit le Major pour en finir du Breifing à l’Officier Jester qui boucler son parachute et sa jugulaire de casque.
Et bien, allons-y ! proclama Jester.
Le Major vissa sa pipe refroidie dans un coin de bouche, se coiffa d’une veille casquette, il avait dû laisser son parachute et son casque dans l’avion, il fit signe à l’Officier Backdoor de passer le premier. Suivis de Jester et de l’Aspirant Sieg ainsi que des mécaniciens de piste, ils se dirigèrent vers les 4 BF109 réapprovisionner par les bons soins de l’adjudant Sokoii et son équipe.
Ils se hissèrent dans les appareils. Le major suivi de son Schwarm lança son moteur après les vérifications d’usage, roula jusqu’à l’entrée de la piste de départ, accéléra brutalement. Le BF109 se cabra, puis fila comme une diligence entraînée par un attelage en folie. On ne voyait nulle part un officier de contrôle, il fallait faire vite. Au bout de 700 mètres, l’appareil s’arracha au sol et entama la montée. L’appareil grimpa rapidement, le Major s’assura du bon fonctionnement de la radio, donna ses ordres et après le “ Viktor ” de ses coéquipiers, vida sa tête et se concentra sur son pilotage. A quatre mille mètres, ils mirent les masques à oxygène. Les moteurs hurlaient, les hélices labouraient l’air raréfier. A 5500 mètres, les appareils mirent le cap à l’est. Quelques heures plus tôt, dans la brume matinale, ce ruban avait encore constitué la frontière. A présent, une nouvelle frontière, en mouvement constant, était marquée par des éruptions de champignon de fumée, des villages incendiés, des nuages étirés de poussière.
La plaine ! Elle fuyait sous les ailes de l’appareil, l’immensité des territoires de l’est, telle une mer infinie, avec le vert profond de ses marais, le vert tendre des forêts, le blond fauve des champs. Déjà, ils avaient survolé le Bug, les marécages de Pinsk, la Bérésina. Ils avaient laissé Minsk sur leur gauche ; ensuite c’était du boulot caractéristique pour le vieux : ils faisaient ce qu’on leur demandait, mais pas d’avantage, ils s’étaient mis à suivre exactement l’autostrade Minsk-Smolensk. Un ordre bref du Major et Backdoor son ailier du jour faisant fonction d’observateur, avait mis en marche la caméra automatique et photographiait l’autostrade que doublait la voie ferrée.
Cette plaine, véritable océan de terre de ferme, sur lequel des armées entières peuvent se perdre, sur lequel des armées se sont perdues, dans la poussières, la boue, la neige ! Charles XII, roi de Suède, c’est dans cette plaine qu’avait péri son armée de quatre cent mille hommes, jusqu’au dernier soldat, jusqu’au dernier cheval, seul le roi en était revenu, à pied, s’appuyant sur un bâton, comme un mendiant. Napoléon 1er, empereur des Français, sur cette terre sans fin, son étoile avait sombrés. Battu, poursuivi, il avait dû abandonner quatre cent cinquante mille hommes dont les cadavres jonchaient les champs de neige, et ceux qui pouvaient encore se traîner derrière lui, les débris de la “ Grande Armée ” n’étaient plus que des spectres couverts de loques ensanglantées. Seulement, nous ne sommes plus en 1709, ni même en 1812. Nous sommes en 1941, le 22 juin 1941, et les moteurs des BF 109 vont conquérir en l’espace de quelques heures des distances énormes, distances qui signifiaient, pour les dragons et les voltigeurs d’autrefois, des souffrances et des marches sans fin, des tombes, des ossuaires où se mêlaient les squelettes des hommes et des chevaux. A présent, le moteur réussira t’il là où ont échoué les pieds des fantassins, les jarrets des chevaux, les roues de chariot ? Le moteur vaincra t’il l’espace infini ? Le moteur de l’avion et du char !
Les dés sont jetés... Ils sont en train de rouler... pensa le Major Von No.
Tout en photographiant l’autostrade et la voie ferrée Minsk-Smolensk, le Major avait eu le temps de poursuivre son rêve. Il sursauta comme un gamin pris en faute quand Jester se mit à grommeler des jurons.
Nom d’un sacré nom ! La météo s’est encore planté ! C’est ça, leur visibilité parfaite ?
Tournant la tête vers sa seconde Rotte, le Major aperçu que Jester prisonnier de sa verrière, d’un geste irrité, indiquer l’horizon. Droit devant eux montait une épaisse couche de stratus. Cinq minutes plus tard, les premiers amoncellements passaient déjà sous leurs ailes. Les oiseaux mécaniques se mirent à grimper, traversa une zone de vapeur blanchâtre, pour émerger finalement en pleine lumière. Cinq cents mètres plus bas, une mer de nuages, portant par endroits en guise de navires des tours massives, des pics, des colonnes tronquées, leur escamotait la terre. Le Major s’adressa à son ailier.
Coupe ta caméra, mon vieux Backdoor, je ne crois pas qu’ils aient besoin de photos de nuages.
Viktor Anton 1.
De son côté l’Aspirant Sieg était lui aussi plonger dans ses pensées. L’altitude, le vide irréel au- dessus des nuages, le frappèrent brusquement comme un phénomène extraordinaire. Décidément, bizarre la reconnaissance, songea t’il, mais cette bizarrerie provient sans doute dû longs vols, de leur détachement. Rien à voir, rien à entendre, le combat est bien différent, l’adrénaline est à son comble. Mais ici, c’est le néant, et si l’on tombe sur les chasseurs ennemis, on doit avoir tout juste le temps de faire une dernière prière. Il s’ébroua, comme pour chasser une image pénible.
Bientôt, ils constatèrent que la météo n’avait pas eu tellement tort. La couche de nuages allait en s’amincissant.
Anton 2 ! Backdoor envoi de la caméra, on est au- dessus de l’objectif.
Viktor j’envoi la machine à image.
Fait étrange, aucun éclair ne jaillissait de la terre, aucun éclatement noirâtre ne marquait le ciel. Il était 7H20 du matin, et la paix régnait au sol comme dans l’espace aérien.
Bizarre ! vont bien finir par réagir nos amis Ivan balança Jester, remarque avec le marmitage de cette nuit doit pas plus resté grand chose !
Vos gueules les Antons, on a ce que l’on est venu chercher, on rentre.
Posément, les appareils reprirent la direction de l’ouest. Le chemin du retour passait par Smolensk, Minsk, Slonim et Bialystock. Les BF109 atteignirent Bialystock au moment où un Gruppe de He 111 exécutait sa troisième attaque de la journée sur la ville et les terrains. Cette fois c’était Bialystock, déjà en flammes ; une autre fois, par une belle journée de printemps, cela avait été Rotterdam ; ou encore, par un soleil torride et aveuglant, la ville s ‘appelait Guernica ; et l’hivers dernier, par des nuits brumeuses et semées d’embûches, ses objectifs avaient été New-Castle-sur-tyn, Hull, Londres. Aujourd’huit, donc on attaquait Bialystock , siége d’un état- major d’armée russe. Explosion en chaîne... énormes nuages de fumée... maison qui s’effondraient... départs spasmodiques des canons de DCA et aussi des chasseurs russes qui prenaient l’air.
- Contact ! dans les 9h00 bas, Anton 3 !
Le Major en comptait 8 qui prenaient l’air.
Seigneur ! songea t’ il, des Tchaïkas, cela existe encore donc encore, ces coucous préhistoriques !
Anton 3 ! y’a de joli carton à faire en bas.
Ja ! C’est clair j’ai la mimine qui me démange pour Anton 4 !
Vos gueules merde ! Les Antons y’a pas le feu et c’est pas notre boulot, on monte 8000 mètres.
A huit mille mètres, le ciel était limpide d’une limpidité parfaite. Le tonnerre des moteurs des BF 109 ne pouvait atteindre la terre, et les bruits terrestres ne pouvaient monter si haut. Tranquillement, avec une indifférence sereine, les BF109 dépassaient la ville suppliciée pour regagner leur base.
- Vous en faites pas trop les gars, les emmerdes c’est pour bientôt avec le bordel qu’on leur fou y’en aura pour tout le monde n’en douter pas une seconde, vont pas rester longtemps les mains dans les poches nos amis Ivan ! ...
"Tout ce que Boelcke nous disait était parole d'évangile !" Manfred von Richthofen
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
#4
Merci Werner pour ce récit très prenant et très bien documenté.
Très belles images.
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#5
Merci Pelican et Oli ! Le troisième volet sent l’oxyde de carbone, le chaud et on entend presque le cliquetis des chenilles
Ce matin là sur le front de l'Est:
Ce matin-là, un soleil rouge sang était monté des marais du Pripet. Sous les pieds des hommes, le sol spongieux était comme de la purée chaude. Un pont, une route - on l’aurait plutôt prise pour une piste frayée par des générations de vaches, tant elle était pleine de trous, coupée de détours imprévus et de méandres inutiles, courait parallèle au Bug ; à gauche, elle passait sous le glacis du fort d’Arcadia qui, de son côté, couvrait Brest, de l’autre, elle traversait un bois et aboutissait à la levée de terre conduisant au pont sur le Mouchavetz. C’était à cet endroit, au pied de la berge qu’avait fait halte les deux officiers Vicking et CoolHand dans leur Kubenwagen du II/JG51 avec comme compagnie, la moitié de la compagnie Boblinck.
Pour cette unité d’infanterie la mission était exécutée, l’objectif de la journée atteint. A présent, les hommes se reposaient, pendant que l’autre moitié de la compagnie fouillait les fourrés de la rive, un hameau composé de quelques cabanes et une scierie voisine, afin de débusquer d’éventuels francs-tireurs russes.
Nos deux Officiers du II/JG51 avait été envoyer pour une mission de liaison entre le kommand-car radio de Guderian et l’unité de couverture aérienne du Stab JG/51, mais les deux malheureux en mal d’azur c’était vu bloqué sur cette berge par l’avance des troupes, chose pour eux bien ennuyeuse. L’atmosphère était alourdie par la poussière, la fumée, les miasmes fétides qu’exhalait le marécage. Mais il faisait quand même bon de se vautrer dans l’herbe.
La 18ème division blindée était en approche, toute la division, qui allait franchir le pont sur le Mouchavezt, seuls quelques éléments de l’arrière-garde devaient traverser Brest-litovsk et rejoindre le gros sur la route de Kodrin. Les automitrailleuses de reconnaissance, chiens de chasses expédiés en éclaireurs, avaient déjà atteint le pont dont elles faisaient vibrer les poutrelles métalliques. Derrière des chars énormes, aux chenilles brillantes, dans un nuage de poussière et une puanteur d’huile surchauffée. Toujours des chenilles se déroulant à l’infini, dans la même poussière, la même puanteur. Un enfer hurlant, fracassant. Vicking et CoolHand auraient pu s’éviter la peine de parler, de toute façon, leur voix étaient submergée par le tonnerre continu des moteurs. Le fleuve des blindées et des camions atteignit le pont. Les soldats couchés le long du talus furent rapidement recouverts d’une épaisse couche de poussière ainsi que les deux pilotes du II/JG51.Un bref arrêt de la colonne permit à nos deux kamaraden d’examiner en détail les colosses d’acier. Seul le conducteur restait invisible, assis à l’intérieur le chef de char, les écouteurs sur les oreilles, se tenait au milieu de l’ouverture de la tourelle, les autres, groupés derrière lui, étaient accroupis sur la carapace.
CoolHand : vise-moi ça, tout ce bazar accroché à l’extérieur !
Vicking : Bien sûr, dedans, avec la chaleur et les vapeurs d’essence, leur boustifaille serait vite fichue !
En effet, les flancs des chars étaient transformés en d’étranges panoplies : des casseroles, des poêles, des paquets de pain emballés se balançaient le long des parois. A l’arrière étaient fixés des fûts d’essence, des planches, des poutres, de gros faisceaux de rondins destinés à permettre le passage des endroits marécageux. Certains camions traînaient même une remorque.
CoolHand : On dirait une tribu de romanichels !
Qu’est ce que tu racontes, l’as du manche à balai, tu as perdu ton tromblon volant à nez jaune ?
Un des visages plaqués de poussières s’était tourné vers les deux pilotes ; dans la croûte jaunâtre, on distinguait à peine le blanc des yeux et l’émail des dents. Sur les arcades sourcilières, la boue formait de gros bourrelets ; autour de la bouche, elle était liquéfiée par la salive et du nez à la lèvre supérieure, elle formait un sillon noir.
CoolHand : Eh bien je croyais que vous amarriez votre barda bien proprement, à l’intérieur, grommela l’Officier.
T’es pas un peu cinglé, non ? Tu t’imagines peut-être que c’est notre première campagne ?
Vexé, CoolHand se tu. La colonne reprit sa progression d’avalanche canalisée, a l’allure réglementaire de 15 km/h.
Soudain, dans le ciel, un vrombissement de moteur s’enflait jusqu’à devenir assourdissant. Dés que les avions furent en vue, la DCA se déchaîna. Les appareils s’égaillèrent, dépliant leur formation comme un immense éventail.
-Alerte aux avions ! cria une voix affolée.
Vicking : Bordel de bordel ! D’un mouvement des lèvres, il fit passer son cigare dans l’autre coin de la bouche, puis, à la suite de CoolHand quitta la voiture. Il fit quelque pas, puis, constatant qu’il n’avait pas la moindre possibilité de s’abriter, il se dirigea vers la voiture.
Non d’un sacré non ! Hurla t’il. Tous ces camions et blindés qui ne peuvent plus bouger, ca devait les attirer, les avions de ces messieurs, c’était fatal.
Dressé dans sa voiture découverte, appuyé des deux mains sur le pare brise, il ressemblait à un bloc de roche au milieu du tourbillon général. Déjà, les bombardiers soviétiques arrivaient sur la colonne. Rafales précipitées des mitrailleuses, chapelets de bombes, fûts d’essence enflammés, débris de voitures qui volaient en l’air. Dans la masse serrée des camions, chaque bombe faisait mouche.
Vite ! S’écria CoolHan là ! Sur la droite, se trouve une petite dépression. On sera moins exposé.
Ils sont ou vos nez jaunes bande de pecno? Interpella un sergent.
Vicking : Imbéciles ! Tirez leur dessus, nom de dieux, ils sont pourtant assez bas pour vos fusils ! Vous n’avez pas honte de vous sauver devant quelques vieux coucous ?
CoolHand : Les voila ! Juste au dessus des arbres les nez jaunes ! Une vrai ruche en furie, sa va chier pour les Ivans maintenant, bigre c’est les notre !
J’ai vu le zing à Pierrot avec Dragon à son cul ! Fait chier le vieux avec sa mission de liaison, et bang ! Un pour Pierrot.
Ce matin là sur le front de l'Est:
Ce matin-là, un soleil rouge sang était monté des marais du Pripet. Sous les pieds des hommes, le sol spongieux était comme de la purée chaude. Un pont, une route - on l’aurait plutôt prise pour une piste frayée par des générations de vaches, tant elle était pleine de trous, coupée de détours imprévus et de méandres inutiles, courait parallèle au Bug ; à gauche, elle passait sous le glacis du fort d’Arcadia qui, de son côté, couvrait Brest, de l’autre, elle traversait un bois et aboutissait à la levée de terre conduisant au pont sur le Mouchavetz. C’était à cet endroit, au pied de la berge qu’avait fait halte les deux officiers Vicking et CoolHand dans leur Kubenwagen du II/JG51 avec comme compagnie, la moitié de la compagnie Boblinck.
Pour cette unité d’infanterie la mission était exécutée, l’objectif de la journée atteint. A présent, les hommes se reposaient, pendant que l’autre moitié de la compagnie fouillait les fourrés de la rive, un hameau composé de quelques cabanes et une scierie voisine, afin de débusquer d’éventuels francs-tireurs russes.
Nos deux Officiers du II/JG51 avait été envoyer pour une mission de liaison entre le kommand-car radio de Guderian et l’unité de couverture aérienne du Stab JG/51, mais les deux malheureux en mal d’azur c’était vu bloqué sur cette berge par l’avance des troupes, chose pour eux bien ennuyeuse. L’atmosphère était alourdie par la poussière, la fumée, les miasmes fétides qu’exhalait le marécage. Mais il faisait quand même bon de se vautrer dans l’herbe.
La 18ème division blindée était en approche, toute la division, qui allait franchir le pont sur le Mouchavezt, seuls quelques éléments de l’arrière-garde devaient traverser Brest-litovsk et rejoindre le gros sur la route de Kodrin. Les automitrailleuses de reconnaissance, chiens de chasses expédiés en éclaireurs, avaient déjà atteint le pont dont elles faisaient vibrer les poutrelles métalliques. Derrière des chars énormes, aux chenilles brillantes, dans un nuage de poussière et une puanteur d’huile surchauffée. Toujours des chenilles se déroulant à l’infini, dans la même poussière, la même puanteur. Un enfer hurlant, fracassant. Vicking et CoolHand auraient pu s’éviter la peine de parler, de toute façon, leur voix étaient submergée par le tonnerre continu des moteurs. Le fleuve des blindées et des camions atteignit le pont. Les soldats couchés le long du talus furent rapidement recouverts d’une épaisse couche de poussière ainsi que les deux pilotes du II/JG51.Un bref arrêt de la colonne permit à nos deux kamaraden d’examiner en détail les colosses d’acier. Seul le conducteur restait invisible, assis à l’intérieur le chef de char, les écouteurs sur les oreilles, se tenait au milieu de l’ouverture de la tourelle, les autres, groupés derrière lui, étaient accroupis sur la carapace.
CoolHand : vise-moi ça, tout ce bazar accroché à l’extérieur !
Vicking : Bien sûr, dedans, avec la chaleur et les vapeurs d’essence, leur boustifaille serait vite fichue !
En effet, les flancs des chars étaient transformés en d’étranges panoplies : des casseroles, des poêles, des paquets de pain emballés se balançaient le long des parois. A l’arrière étaient fixés des fûts d’essence, des planches, des poutres, de gros faisceaux de rondins destinés à permettre le passage des endroits marécageux. Certains camions traînaient même une remorque.
CoolHand : On dirait une tribu de romanichels !
Qu’est ce que tu racontes, l’as du manche à balai, tu as perdu ton tromblon volant à nez jaune ?
Un des visages plaqués de poussières s’était tourné vers les deux pilotes ; dans la croûte jaunâtre, on distinguait à peine le blanc des yeux et l’émail des dents. Sur les arcades sourcilières, la boue formait de gros bourrelets ; autour de la bouche, elle était liquéfiée par la salive et du nez à la lèvre supérieure, elle formait un sillon noir.
CoolHand : Eh bien je croyais que vous amarriez votre barda bien proprement, à l’intérieur, grommela l’Officier.
T’es pas un peu cinglé, non ? Tu t’imagines peut-être que c’est notre première campagne ?
Vexé, CoolHand se tu. La colonne reprit sa progression d’avalanche canalisée, a l’allure réglementaire de 15 km/h.
Soudain, dans le ciel, un vrombissement de moteur s’enflait jusqu’à devenir assourdissant. Dés que les avions furent en vue, la DCA se déchaîna. Les appareils s’égaillèrent, dépliant leur formation comme un immense éventail.
-Alerte aux avions ! cria une voix affolée.
Vicking : Bordel de bordel ! D’un mouvement des lèvres, il fit passer son cigare dans l’autre coin de la bouche, puis, à la suite de CoolHand quitta la voiture. Il fit quelque pas, puis, constatant qu’il n’avait pas la moindre possibilité de s’abriter, il se dirigea vers la voiture.
Non d’un sacré non ! Hurla t’il. Tous ces camions et blindés qui ne peuvent plus bouger, ca devait les attirer, les avions de ces messieurs, c’était fatal.
Dressé dans sa voiture découverte, appuyé des deux mains sur le pare brise, il ressemblait à un bloc de roche au milieu du tourbillon général. Déjà, les bombardiers soviétiques arrivaient sur la colonne. Rafales précipitées des mitrailleuses, chapelets de bombes, fûts d’essence enflammés, débris de voitures qui volaient en l’air. Dans la masse serrée des camions, chaque bombe faisait mouche.
Vite ! S’écria CoolHan là ! Sur la droite, se trouve une petite dépression. On sera moins exposé.
Ils sont ou vos nez jaunes bande de pecno? Interpella un sergent.
Vicking : Imbéciles ! Tirez leur dessus, nom de dieux, ils sont pourtant assez bas pour vos fusils ! Vous n’avez pas honte de vous sauver devant quelques vieux coucous ?
CoolHand : Les voila ! Juste au dessus des arbres les nez jaunes ! Une vrai ruche en furie, sa va chier pour les Ivans maintenant, bigre c’est les notre !
J’ai vu le zing à Pierrot avec Dragon à son cul ! Fait chier le vieux avec sa mission de liaison, et bang ! Un pour Pierrot.
"Tout ce que Boelcke nous disait était parole d'évangile !" Manfred von Richthofen
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
#6
Effectivement ça sent le roussi, la chenille dézinguée, le diesel qui fume, la poudre et tout le toutim !!!
Est-ce bien notre jeu, sans retouches ? Eh bien oui !!!
J'imagine la patience qu'il a fallu pour placer tous ces objets, véhicules sur la carte !
Bravo.
Ca donne envie de la jouer, cette mission !!!
Merci Werner.
Antec Nine Hundred II - Asus P6X58D-E / Intel X58 - Intel Core I7 950 3 GHz - 6 Go DDR3 1600 MHz Corsair - Windows Seven Professional 64 bits - NVidia Geforce 480 GTX 1,5 Go
#7
Journal du Major 22 juin 1941 6h30 :
Au petit matin, café brûlant, pain dur et marmelade. Sur la piste, une sale brume tenace, humide comme de la pluie. Cela se dissipera quand le soleil sera levé. Nos Messerschmitts sont luisants d’humidité, la peinture mate de camouflage semble devenue un vernis luisant.
-Allez, les gars, il est temps ! Le vieux a parlé, me faisant un clin d’oeil pour faire suivre la troupe.
Le He-III qui doit nous guider jusqu’aux bombardiers survole le terrain en battant de l’aile au passage, comme pour nous faire signe.
Nous décollons en trombe et lui emboîtons le pas.
Au dessus du Bug, nous rattrapons la formation, des Ju 88 déjà escorter par le JG53 nos “ rivaux ” de ces premiers de jour de campagne. Direction Brest-Litovsk pour ce nouveau vol en ce matin de 22 juin, nous prenons de l’altitude au-dessus du Walhalla, pas de gaffe les gars, le vieux le supportera pas. Ciel gris bleu, en bas c’est du vert avec le fleuve qui tranche religieusement de son ton de gris. En survolant nos troupes, j’ai le pressentiment que les choses vont se gâter. J’ai déjà entrevu un éclair argenté, loin devant nous, probablement produit par le reflet du soleil sur l’aile d’un avion qui vire...
En tripotant la radio, j’accroche, par hasard la fréquence ennemie et entend des voix russes, nombreuses et existées, me semble t’il... Au moment où je remets sur notre fréquence, la voix du Staffelkapïtan me fait sursauter.
- Attention, Ivans ! Attention , les Ceasar ! Ils arrivent et haut à 13h00.
Nous nous dispersons moi avec mes Ceasar et les Dora, le kommodor avec les Anton et Bruno. Les Russes sont sur nous, mais la puissance de nos moteurs nous tire d’affaire. L’essentiel c’est de faire des manoeuvres à la verticale (une guerre d’ascenseur, dit Werner) et d’éviter les combats déjà perdus ou qui ne servent à rien pour la mission du moment. Les bombardiers continuent leur route, frileusement. Le JG53 qui les escortent ont fort affaire avec l’espèce de pucerons de I-16 qui les traquent.
On dirait que les russes ont trouvé la meilleure façon d’utiliser leur vieux appareils. Les Mig-3 viennent nous accrocher et les I-16 ont les mains libres pour les bombardiers.
Si seulement, j’arrivais à me dépêtrer de ces Mig-3... j’ai beau faire, me flanquer le voile noir à deux reprises, tant mes manoeuvres sont violentes, ils ne me lâchent pas. Voler en ligne droite, à la poursuite des bombardiers, c’est ce condamner à mort, ouf ! vla Ceasar 2 Majestic il a bien appris sa leçon notre amis. Je tiraille une seconde, au jugé, sur un Mig-3 qui vire devant moi, à cent mètres, mais je le rate. Je sue sang et eau pendant de longues minutes et encaisse tout de même deux ou trois balles dans le fuselage.
Soudain, les Ivans lâchent prise et se défilent par petits groupes, probablement à court de munitions.
A tous on rentre ! Regroupez vous les Ceasar, nous rentrons.
Cette bagarre m’a épuisé et nous n’avons même pas pu escorter les bombardiers jusqu’a l’objectif.
Deux BF109 sont manquants, et un troisième perd de la hauteur en vomissant un panache de fumée. Werner le réconforte :
- Tenez bon, Ceasar 5. Plus que quelques minutes !
- J’espère que ça ira. Cela pue l’essence, là-dedans !
Ceasar 5, c’est le stabsfeldwebel Bilout, un brave garçon bavard, un vrai boute en train.
- Redressez, Ceasar 5, vous perdez de l’altitude !
- Mon moulin chauffe, Anton 1, il chauffe terriblement...
- Tenez vous prêt à sauter si le feu se déclare !
Nous sommes au -dessus de notre terrain maintenant. Ceasar 5 fume moins et l’hélice semble tourner par à-coups. Par moment on arrive presque à la voir.
- Laissez-vous glisser sur l’herbe et posez-vous sur le ventre !
- Victor ! Je débranche ma radio.
Le panache de fumée glisse jusqu’au terrain, il va s’en sortir ! Le Messerschmitt, tangue d’une aile sur l’autre, racle et s’arrête sur un spectaculaire “ cheval de bois ”. Je pousse un soupir de soulagement en même temps que la formation. Par chance, il s’est immobilisé tout près des ateliers et du hangar. Les rampants se mettent aussitôt à noyer le fuselage et l’habitacle sous leurs extincteurs à neige carbonique.Le chef mécanicien hisse de toute sa force le pauvre stabsfeldwebel Bilout dans les pommes, malgré la neige l’essence embrase le moteur !
- foutons le camp ! Crit le l'UnterOffizer Sokoii.
Feu d’artifice des traceuses qui partent en tous les sens. Je n’aurais jamais cru qu’il y en ait autant à bord du BF109. En combat, nous avons toujours l’impression qu’il n’y en a pas assez.
- Ben je l’ai bien posé hein ! C’est le stabsfeldwebel Bilout qui retrouve connaissance.
- l'UnterOffizer Sokoii: Tu veux pas retomber dans les pommes, histoire d’avoir un prétexte pour t’en coller une !
Le Kommodor s’approche de moi.
- Quelle saloperie ! Trois des nôtres au tapis ! Bruno 3, Dora 2 et Ceasar 5 en vrac. Deux bleus et un ancien y’a de l'entrainement dans l’air en plus de nos missions: je vous le dit.
Au petit matin, café brûlant, pain dur et marmelade. Sur la piste, une sale brume tenace, humide comme de la pluie. Cela se dissipera quand le soleil sera levé. Nos Messerschmitts sont luisants d’humidité, la peinture mate de camouflage semble devenue un vernis luisant.
-Allez, les gars, il est temps ! Le vieux a parlé, me faisant un clin d’oeil pour faire suivre la troupe.
Le He-III qui doit nous guider jusqu’aux bombardiers survole le terrain en battant de l’aile au passage, comme pour nous faire signe.
Nous décollons en trombe et lui emboîtons le pas.
Au dessus du Bug, nous rattrapons la formation, des Ju 88 déjà escorter par le JG53 nos “ rivaux ” de ces premiers de jour de campagne. Direction Brest-Litovsk pour ce nouveau vol en ce matin de 22 juin, nous prenons de l’altitude au-dessus du Walhalla, pas de gaffe les gars, le vieux le supportera pas. Ciel gris bleu, en bas c’est du vert avec le fleuve qui tranche religieusement de son ton de gris. En survolant nos troupes, j’ai le pressentiment que les choses vont se gâter. J’ai déjà entrevu un éclair argenté, loin devant nous, probablement produit par le reflet du soleil sur l’aile d’un avion qui vire...
En tripotant la radio, j’accroche, par hasard la fréquence ennemie et entend des voix russes, nombreuses et existées, me semble t’il... Au moment où je remets sur notre fréquence, la voix du Staffelkapïtan me fait sursauter.
- Attention, Ivans ! Attention , les Ceasar ! Ils arrivent et haut à 13h00.
Nous nous dispersons moi avec mes Ceasar et les Dora, le kommodor avec les Anton et Bruno. Les Russes sont sur nous, mais la puissance de nos moteurs nous tire d’affaire. L’essentiel c’est de faire des manoeuvres à la verticale (une guerre d’ascenseur, dit Werner) et d’éviter les combats déjà perdus ou qui ne servent à rien pour la mission du moment. Les bombardiers continuent leur route, frileusement. Le JG53 qui les escortent ont fort affaire avec l’espèce de pucerons de I-16 qui les traquent.
On dirait que les russes ont trouvé la meilleure façon d’utiliser leur vieux appareils. Les Mig-3 viennent nous accrocher et les I-16 ont les mains libres pour les bombardiers.
Si seulement, j’arrivais à me dépêtrer de ces Mig-3... j’ai beau faire, me flanquer le voile noir à deux reprises, tant mes manoeuvres sont violentes, ils ne me lâchent pas. Voler en ligne droite, à la poursuite des bombardiers, c’est ce condamner à mort, ouf ! vla Ceasar 2 Majestic il a bien appris sa leçon notre amis. Je tiraille une seconde, au jugé, sur un Mig-3 qui vire devant moi, à cent mètres, mais je le rate. Je sue sang et eau pendant de longues minutes et encaisse tout de même deux ou trois balles dans le fuselage.
Soudain, les Ivans lâchent prise et se défilent par petits groupes, probablement à court de munitions.
A tous on rentre ! Regroupez vous les Ceasar, nous rentrons.
Cette bagarre m’a épuisé et nous n’avons même pas pu escorter les bombardiers jusqu’a l’objectif.
Deux BF109 sont manquants, et un troisième perd de la hauteur en vomissant un panache de fumée. Werner le réconforte :
- Tenez bon, Ceasar 5. Plus que quelques minutes !
- J’espère que ça ira. Cela pue l’essence, là-dedans !
Ceasar 5, c’est le stabsfeldwebel Bilout, un brave garçon bavard, un vrai boute en train.
- Redressez, Ceasar 5, vous perdez de l’altitude !
- Mon moulin chauffe, Anton 1, il chauffe terriblement...
- Tenez vous prêt à sauter si le feu se déclare !
Nous sommes au -dessus de notre terrain maintenant. Ceasar 5 fume moins et l’hélice semble tourner par à-coups. Par moment on arrive presque à la voir.
- Laissez-vous glisser sur l’herbe et posez-vous sur le ventre !
- Victor ! Je débranche ma radio.
Le panache de fumée glisse jusqu’au terrain, il va s’en sortir ! Le Messerschmitt, tangue d’une aile sur l’autre, racle et s’arrête sur un spectaculaire “ cheval de bois ”. Je pousse un soupir de soulagement en même temps que la formation. Par chance, il s’est immobilisé tout près des ateliers et du hangar. Les rampants se mettent aussitôt à noyer le fuselage et l’habitacle sous leurs extincteurs à neige carbonique.Le chef mécanicien hisse de toute sa force le pauvre stabsfeldwebel Bilout dans les pommes, malgré la neige l’essence embrase le moteur !
- foutons le camp ! Crit le l'UnterOffizer Sokoii.
Feu d’artifice des traceuses qui partent en tous les sens. Je n’aurais jamais cru qu’il y en ait autant à bord du BF109. En combat, nous avons toujours l’impression qu’il n’y en a pas assez.
- Ben je l’ai bien posé hein ! C’est le stabsfeldwebel Bilout qui retrouve connaissance.
- l'UnterOffizer Sokoii: Tu veux pas retomber dans les pommes, histoire d’avoir un prétexte pour t’en coller une !
Le Kommodor s’approche de moi.
- Quelle saloperie ! Trois des nôtres au tapis ! Bruno 3, Dora 2 et Ceasar 5 en vrac. Deux bleus et un ancien y’a de l'entrainement dans l’air en plus de nos missions: je vous le dit.
"Tout ce que Boelcke nous disait était parole d'évangile !" Manfred von Richthofen
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
#8
On va essayer de poster une histoire par mois de ces fameux carnet d' AOC Barbarossa.
La poche de Pinsk est en cour de verrouillage
Les unités aériennes russes tentent d’échapper à l’étau qui se resserre afin de reprendre le combat à partir de Minsk et Bobrouisk. Cela concerne aussi l’aviation soviétique sauver ce qui peut l’être encore et prendre de la profondeur sur une nouvelle ligne de front.
25 Juin 1941-10h00. Malgré la résistance héroïque de la forteresse de Brest-Litosvk, les Russes reculent en désordre avec les panzers sur leurs talons. Les Russes se reprennent et une ligne de résistance avec de nouveaux renfort se regroupant sur Minsk et Bobruisk.
Il faut agir vite.
Pour la Luftwaffe débordante d’activités, les objectifs ne manquent pas avec l’avance des panzers de Guderian. L’aviation russe est très affaiblie après le terrible coup d’assomoir du 22 juin, mais pourtant elle fait face bravement malgré la situation critique...
Ce n’est pas faute d’essayer de contre attaquer pour les Russes. Mais il est difficile de regrouper dans ses premiers jours de Barbarossa un soutien aérien efficace. L’absence de soutien perceptible des “ Faucon de Staline ” aggrave la situation des forces terrestres de l’armée rouge. Les avions allemands repèrent les unités soviétiques qui monte en ligne et les attaquants violemment avant même leur entrée en action. Dans de pareilles conditions, tout regroupement en vue de contre attaquer devient impossible et la progression des blindées allemands force l’armée rouge à se retirer en désordre.
- Leutnant Macil : Dia ! En me posant j’ai vu des avions rouges et certainement en train de faire une approche d’atterrissage, juste de l’autre côté de la rivière, sympathique le coin y’a du Ivan tout proche et quel foutu bazard , on se croirait dans un orage en pleine montagne tellement sa gronde !
- Major Von No : C’est cela les colonies de vacances mon grand.
Le Major était assis sur l’aile de la Kubenwagen des rampants et feuillette nerveusement des messages radio qui ont dû lui parvenir dans la nuit. Les Leutnant Jabs et Outlaw prépare en vitesse le café qui chauffe sur notre petit réchaud à pétrole.
Qu’est ce qu’on fout si prêt du front, Major ? Qu’est ce qui ce passe au juste ? Demanda Jabs.
Le restant de l’escadrille ayant finie par rejoindre la Volkswagen, le Major lu le communiqué et replie soigneusement la feuille de papier. Les pilotes se regardent d’un air désabusé. Le II/JG51 vient d’atterrir y’a de cela 15mn sur ce terrain de fortune anciennement Russe aménager rapidement juste derrière le front. L’endroit est assez hostile, le fracas des armes lourdes roulent le long de l’horizon. Deux vielles maisons bordent le terrain, l’une pour nous, l’autre pour les mécaniciens de l’escadrille. Les rampants arrivaient dans la nuit avec les troupes de protection du terrain, sont en train de ravitailler les Bf109F-2. Spectacle familier, odeur d’essence, défense de fumer. Les missions nous ont fait survoler Brest-Litovsk et ses prairies et maintenant ?
23 Juin 1941 : Ordre de continuer la bataille contre la force aérienne Russe en harcelant les terrains d’aviation : Il faut obliger l’ennemie à sortir ses chasseurs en redoublant nos attaques qui doivent être ininterrompues. En outre, notre chasse en plus de ses dispositifs d’escorte, portera un soutien aux unités de bombardement en attaquant au sol suite à l’attaque de ces même bombardiers. Les terrains et installations au sol ainsi que les appareils sont des objectifs prioritaires.
Oberkommando der Luftwaffe.
- Leutnant Bilout : ça a l’air tout à fait facile, sur le papier, mais nous ne sommes plus que huit her Major...
- Major Von No : Justement c’est pas tout, le vieux arrive avec le reste du Gruppe, dans environ 10mn d’après les
ordres et le RDV.
En effet 10mn après, une vingtaine de Messerschmmitts atterrissent sur l’ancien aérodrome russe de secours, qui n’en a jamais tant vu... Les mécaniciens ainsi que les pilotes de 2ème escadrille regarde le spectacle.
- Leutnant Sokoii (chef mécanicien): Beaucoup trop nombreux pour que ce soit des renforts pour nous.
- Leutnant Lutz : Tu ne reconnais pas les numéros blancs ? C’est la 1ère Staffel.
- Leutnant Manu : Et voilà les numéros jaunes ! La 3ème est là aussi. Ils ont dû décider de rassembler tout le groupe I ici !
- Leutnant Sokoii : C’est gai ! Nous allons être les uns sur les autres !
Le Bf 109F-2 qui atterri le premier arbore le chevron de Gruppe Kommandeur . La petite équipe tourne autour de son appareil à la peinture soigneusement entretenue, pendant qu’il donne ses instructions aux chefs des trois escadrilles. Des équipes de mécaniciens, maintenant plus nombreuse qu’à l’accoutumée refont le plein des avions qui viennent d’atterrir. Près des veilles maison qui bordent le terrain, une dizaine d’autobus peints en gris mat sont camouflés sous les arbres.
- Leutnant Outlaw : Ils ne nous dérangeront pas trop, les nouveaux voisins. Ils ont amené leurs mécaniciens.
- Leutnant Sokoii : Et leur casernement ! T’as vu ces autobus ? Ils sont équipés comme des roulottes de luxe. Ces messieurs ne se refusent rien. C’est nous qui faisons triste figure, dans nos villas délabrées.
- Leutnant Pierrot : Restons près de nos appareils. Si les autres escadrilles font refaire leur plein, faut s’attendre à une mission.
- Leutnant Bilout : On se sentira plus épais, au moins, si nous partons tous ensemble.
Le Major revient vers ses pilotes, balançant son serre tête dans un geste désinvolte.
Décollage dans quinze minutes, avec la totalité de nos effectifs. En exécution de la directive de l’OKL, on va tâcher de bousiller le maximum d’avions rouges. Les Stukas sont de la partie mais le Kommodor compte pas rester avec eux.
Quinze minutes après, vingt huit Bf109F-2 franchisse le Bug, altitude 5000 M. C’est une impression exaltante, de partir au combat en si grand nombre, et sans la servitude cette foi d’escorter les lourds Stukas qui se traînent si lentement. Une escorte éloignée, pour un objectif proche, avec en plus le nombre, c’est nouveau pour la 2ème Staffel. Nous virons vers le Nord Ouest et déjà nous sommes au contact de la grande base soviétique en pleine ébullition après un premier passage de Stuka.
- Allô ! Anton zero, je vois des avions au dessous, sur la droite, 15H bas, probablement des Ivans, signale un pilotes de la 1ère Staffel.
On aperçoit nettement les chasseurs qui grimpent vers nous. Ils sont une dizaine seulement. Un peu au- dessous de nous des Ju 88, vol de 8 appareils. On s’explique mieux l’attitude des Ivans : c’est aux bombardiers qu’ils en ont. Peut être ne nous ont- ils même pas vus. Devant nous, le Bf 109 à chevrons bat des ailes.
- Anton zero, à tous les Anton et Bruno. Nous attaquons. Les Ceasars restent en altitude pour nous couvrir.
Les vingt Bf109f-2 basculent et se laissent tomber comme des faucons sur les dix Mig-3. Rongeant notre frein, nous restons au-dessus, en exécution des ordres. Les Ju 88 continuent leur route sans être inquiétés. Seuls quelques éclatements de DCA les suivent un moment, imprécis et clairsemés. Au- dessous, la bagarre est engagée. Nous distinguons des avions qui tombent en flammes. Parfois, l’un d’eux passe sur le dos, nous révélant son ventre et ses ailes bleu pâle. La radio retentit d’exclamations haletantes et de jurons.
- Allô ! Ceasar 1. Attention, traînées de condensation au dessus ! Au moins quatres appareils !
Attention Ceasar 1. Ceux qui sont au- dessus... Attention ! ils arrivent
“ Sie Komen ! ”
Les MIG-3 dérapent en tous sens, à la recherche d’une proie. Ils ont l’avantage de l’altitude. Ils sont quatre flèches qui fendent l’air.
- Attention derrière Ceasar 2 !
La voix du Major... Leutnant Jabs cabre, et la rafale le rate d’un cheveu. Une seconde de plus et il encaissait. Le Mig-3 passe au- dessous, suivi d’un 109 qui tire de toutes ses armes. On distinque le chiffre 1, peint en rouge c’est le Major son lead de Rotte.
Le Mig-3 s’enflamme comme une torche, passe sur le dos et tombe comme une pierre, perdant son aile droite qui tombe en virevoltant. “ Saute nom de dieux ” crie le Major au malheureux pilote russe, la seconde suivante son voeux ce réalise. Une seconde Rotte vire et revient vers la bagarre les Leutnant Manu/Macil. Un Messerschmitt désemparé tombe en feuille morte. Deux MIG-3 passent sur leur droite, rapides, sans les apercevoir. “ En avant pour l’arrosage ! ” crie Macil. Ses traçantes s’éparpille trop à droite. Correction. Ça va, c’est dans le mille ! Le MIG-3 se lance dans un virage serré, mais sa rafale est au but, une flamme court le long du fuselage. Le pilote ouvre son cockpit dont la verrière heurte son aile au passage, et se lance dans le vide... Juste à temps ! L’avion explose, réservoir atteint.
- Leutnant Manu : Allô ! Ici Ceasar 8. Où êtes vous, les Ceasar ?
- Major Von No : Ceasar 8, descendez de là, imbécile ! On vous voit depuis Moscou, avec le panache que vous traînez au cul.
Confus, l’égaré pique du nez pour nous rejoindre, sans demander son reste.
- Allô ! Les Ceasar, Sago ! Sur hanni 8.0.
Les autres escadrilles ont déjà pris le chemin du retour, et nous nous engageons à notre tour sur la “ Flackstrasse ”, salués par les éclatements des défenses du terrain soviétique. Par le plus grand des hasards, un obus éclate même dangereusement près. S’ils se mettent à viser juste maintenant... Nous sommes toujours huits, la 2ème Staffel à fait son boulot.
Au- dessus du Bug nous rallions le reste du groupe. Ils semblent avoir perdu du monde, ils ne sont plus que dix sept. Après dix minutes de désordre et d’imprécations à la radio, nous nous retrouvons au sol sans casse. Le Kommandeur est satisfait de la sortie et nous apprend que le 3ème Staffel à fait son passage en straffing sur le terrain russe sans dommages notables avec des coups au but. Trois des nôtres ont été abattus, mais douze Mig-3
ont été envoyés au tapis.
- Kommandeur : La 1ère Staffel mettra un Schwarm en alerte renforcée, pilotes assis et moteurs chauds, prêt à
décoller. Pour les autres rien pour le moment, les chefs de groupe au débreifing.
La poche de Pinsk est en cour de verrouillage
Les unités aériennes russes tentent d’échapper à l’étau qui se resserre afin de reprendre le combat à partir de Minsk et Bobrouisk. Cela concerne aussi l’aviation soviétique sauver ce qui peut l’être encore et prendre de la profondeur sur une nouvelle ligne de front.
25 Juin 1941-10h00. Malgré la résistance héroïque de la forteresse de Brest-Litosvk, les Russes reculent en désordre avec les panzers sur leurs talons. Les Russes se reprennent et une ligne de résistance avec de nouveaux renfort se regroupant sur Minsk et Bobruisk.
Il faut agir vite.
Pour la Luftwaffe débordante d’activités, les objectifs ne manquent pas avec l’avance des panzers de Guderian. L’aviation russe est très affaiblie après le terrible coup d’assomoir du 22 juin, mais pourtant elle fait face bravement malgré la situation critique...
Ce n’est pas faute d’essayer de contre attaquer pour les Russes. Mais il est difficile de regrouper dans ses premiers jours de Barbarossa un soutien aérien efficace. L’absence de soutien perceptible des “ Faucon de Staline ” aggrave la situation des forces terrestres de l’armée rouge. Les avions allemands repèrent les unités soviétiques qui monte en ligne et les attaquants violemment avant même leur entrée en action. Dans de pareilles conditions, tout regroupement en vue de contre attaquer devient impossible et la progression des blindées allemands force l’armée rouge à se retirer en désordre.
- Leutnant Macil : Dia ! En me posant j’ai vu des avions rouges et certainement en train de faire une approche d’atterrissage, juste de l’autre côté de la rivière, sympathique le coin y’a du Ivan tout proche et quel foutu bazard , on se croirait dans un orage en pleine montagne tellement sa gronde !
- Major Von No : C’est cela les colonies de vacances mon grand.
Le Major était assis sur l’aile de la Kubenwagen des rampants et feuillette nerveusement des messages radio qui ont dû lui parvenir dans la nuit. Les Leutnant Jabs et Outlaw prépare en vitesse le café qui chauffe sur notre petit réchaud à pétrole.
Qu’est ce qu’on fout si prêt du front, Major ? Qu’est ce qui ce passe au juste ? Demanda Jabs.
Le restant de l’escadrille ayant finie par rejoindre la Volkswagen, le Major lu le communiqué et replie soigneusement la feuille de papier. Les pilotes se regardent d’un air désabusé. Le II/JG51 vient d’atterrir y’a de cela 15mn sur ce terrain de fortune anciennement Russe aménager rapidement juste derrière le front. L’endroit est assez hostile, le fracas des armes lourdes roulent le long de l’horizon. Deux vielles maisons bordent le terrain, l’une pour nous, l’autre pour les mécaniciens de l’escadrille. Les rampants arrivaient dans la nuit avec les troupes de protection du terrain, sont en train de ravitailler les Bf109F-2. Spectacle familier, odeur d’essence, défense de fumer. Les missions nous ont fait survoler Brest-Litovsk et ses prairies et maintenant ?
23 Juin 1941 : Ordre de continuer la bataille contre la force aérienne Russe en harcelant les terrains d’aviation : Il faut obliger l’ennemie à sortir ses chasseurs en redoublant nos attaques qui doivent être ininterrompues. En outre, notre chasse en plus de ses dispositifs d’escorte, portera un soutien aux unités de bombardement en attaquant au sol suite à l’attaque de ces même bombardiers. Les terrains et installations au sol ainsi que les appareils sont des objectifs prioritaires.
Oberkommando der Luftwaffe.
- Leutnant Bilout : ça a l’air tout à fait facile, sur le papier, mais nous ne sommes plus que huit her Major...
- Major Von No : Justement c’est pas tout, le vieux arrive avec le reste du Gruppe, dans environ 10mn d’après les
ordres et le RDV.
En effet 10mn après, une vingtaine de Messerschmmitts atterrissent sur l’ancien aérodrome russe de secours, qui n’en a jamais tant vu... Les mécaniciens ainsi que les pilotes de 2ème escadrille regarde le spectacle.
- Leutnant Sokoii (chef mécanicien): Beaucoup trop nombreux pour que ce soit des renforts pour nous.
- Leutnant Lutz : Tu ne reconnais pas les numéros blancs ? C’est la 1ère Staffel.
- Leutnant Manu : Et voilà les numéros jaunes ! La 3ème est là aussi. Ils ont dû décider de rassembler tout le groupe I ici !
- Leutnant Sokoii : C’est gai ! Nous allons être les uns sur les autres !
Le Bf 109F-2 qui atterri le premier arbore le chevron de Gruppe Kommandeur . La petite équipe tourne autour de son appareil à la peinture soigneusement entretenue, pendant qu’il donne ses instructions aux chefs des trois escadrilles. Des équipes de mécaniciens, maintenant plus nombreuse qu’à l’accoutumée refont le plein des avions qui viennent d’atterrir. Près des veilles maison qui bordent le terrain, une dizaine d’autobus peints en gris mat sont camouflés sous les arbres.
- Leutnant Outlaw : Ils ne nous dérangeront pas trop, les nouveaux voisins. Ils ont amené leurs mécaniciens.
- Leutnant Sokoii : Et leur casernement ! T’as vu ces autobus ? Ils sont équipés comme des roulottes de luxe. Ces messieurs ne se refusent rien. C’est nous qui faisons triste figure, dans nos villas délabrées.
- Leutnant Pierrot : Restons près de nos appareils. Si les autres escadrilles font refaire leur plein, faut s’attendre à une mission.
- Leutnant Bilout : On se sentira plus épais, au moins, si nous partons tous ensemble.
Le Major revient vers ses pilotes, balançant son serre tête dans un geste désinvolte.
Décollage dans quinze minutes, avec la totalité de nos effectifs. En exécution de la directive de l’OKL, on va tâcher de bousiller le maximum d’avions rouges. Les Stukas sont de la partie mais le Kommodor compte pas rester avec eux.
Quinze minutes après, vingt huit Bf109F-2 franchisse le Bug, altitude 5000 M. C’est une impression exaltante, de partir au combat en si grand nombre, et sans la servitude cette foi d’escorter les lourds Stukas qui se traînent si lentement. Une escorte éloignée, pour un objectif proche, avec en plus le nombre, c’est nouveau pour la 2ème Staffel. Nous virons vers le Nord Ouest et déjà nous sommes au contact de la grande base soviétique en pleine ébullition après un premier passage de Stuka.
- Allô ! Anton zero, je vois des avions au dessous, sur la droite, 15H bas, probablement des Ivans, signale un pilotes de la 1ère Staffel.
On aperçoit nettement les chasseurs qui grimpent vers nous. Ils sont une dizaine seulement. Un peu au- dessous de nous des Ju 88, vol de 8 appareils. On s’explique mieux l’attitude des Ivans : c’est aux bombardiers qu’ils en ont. Peut être ne nous ont- ils même pas vus. Devant nous, le Bf 109 à chevrons bat des ailes.
- Anton zero, à tous les Anton et Bruno. Nous attaquons. Les Ceasars restent en altitude pour nous couvrir.
Les vingt Bf109f-2 basculent et se laissent tomber comme des faucons sur les dix Mig-3. Rongeant notre frein, nous restons au-dessus, en exécution des ordres. Les Ju 88 continuent leur route sans être inquiétés. Seuls quelques éclatements de DCA les suivent un moment, imprécis et clairsemés. Au- dessous, la bagarre est engagée. Nous distinguons des avions qui tombent en flammes. Parfois, l’un d’eux passe sur le dos, nous révélant son ventre et ses ailes bleu pâle. La radio retentit d’exclamations haletantes et de jurons.
- Allô ! Ceasar 1. Attention, traînées de condensation au dessus ! Au moins quatres appareils !
Attention Ceasar 1. Ceux qui sont au- dessus... Attention ! ils arrivent
“ Sie Komen ! ”
Les MIG-3 dérapent en tous sens, à la recherche d’une proie. Ils ont l’avantage de l’altitude. Ils sont quatre flèches qui fendent l’air.
- Attention derrière Ceasar 2 !
La voix du Major... Leutnant Jabs cabre, et la rafale le rate d’un cheveu. Une seconde de plus et il encaissait. Le Mig-3 passe au- dessous, suivi d’un 109 qui tire de toutes ses armes. On distinque le chiffre 1, peint en rouge c’est le Major son lead de Rotte.
Le Mig-3 s’enflamme comme une torche, passe sur le dos et tombe comme une pierre, perdant son aile droite qui tombe en virevoltant. “ Saute nom de dieux ” crie le Major au malheureux pilote russe, la seconde suivante son voeux ce réalise. Une seconde Rotte vire et revient vers la bagarre les Leutnant Manu/Macil. Un Messerschmitt désemparé tombe en feuille morte. Deux MIG-3 passent sur leur droite, rapides, sans les apercevoir. “ En avant pour l’arrosage ! ” crie Macil. Ses traçantes s’éparpille trop à droite. Correction. Ça va, c’est dans le mille ! Le MIG-3 se lance dans un virage serré, mais sa rafale est au but, une flamme court le long du fuselage. Le pilote ouvre son cockpit dont la verrière heurte son aile au passage, et se lance dans le vide... Juste à temps ! L’avion explose, réservoir atteint.
- Leutnant Manu : Allô ! Ici Ceasar 8. Où êtes vous, les Ceasar ?
- Major Von No : Ceasar 8, descendez de là, imbécile ! On vous voit depuis Moscou, avec le panache que vous traînez au cul.
Confus, l’égaré pique du nez pour nous rejoindre, sans demander son reste.
- Allô ! Les Ceasar, Sago ! Sur hanni 8.0.
Les autres escadrilles ont déjà pris le chemin du retour, et nous nous engageons à notre tour sur la “ Flackstrasse ”, salués par les éclatements des défenses du terrain soviétique. Par le plus grand des hasards, un obus éclate même dangereusement près. S’ils se mettent à viser juste maintenant... Nous sommes toujours huits, la 2ème Staffel à fait son boulot.
Au- dessus du Bug nous rallions le reste du groupe. Ils semblent avoir perdu du monde, ils ne sont plus que dix sept. Après dix minutes de désordre et d’imprécations à la radio, nous nous retrouvons au sol sans casse. Le Kommandeur est satisfait de la sortie et nous apprend que le 3ème Staffel à fait son passage en straffing sur le terrain russe sans dommages notables avec des coups au but. Trois des nôtres ont été abattus, mais douze Mig-3
ont été envoyés au tapis.
- Kommandeur : La 1ère Staffel mettra un Schwarm en alerte renforcée, pilotes assis et moteurs chauds, prêt à
décoller. Pour les autres rien pour le moment, les chefs de groupe au débreifing.
"Tout ce que Boelcke nous disait était parole d'évangile !" Manfred von Richthofen
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
#9
Ich erinnere mich an meine Anfänge in Russland
(Je me souviens de mes débuts en Russie)
Staffel 8, II/JG51, 1er septembre 1941.
- Le temps est Q.B.I.
- Qu'est-ce que c'est, déjà, Q.B.I.? interroge un bleu.
- Mauvais temps avec brouillard, eh, saucisse!
- Alors, on n'y va pas aujour*d'hui?
- T'en fais pas, t'auras bien le temps d'y aller. Le plus dur sera d'en revenir!
Nous éclatons de rire, à la grande confusion du bleu. C'est un petit Leutnant roux et aux yeux vifs. Celui-là, si on secoue un peu son arbre généalogique, on risque fort d'en faire dégringoler un grand-père Irlandais. C'est peut-être pour ça qu'il fait du zèle ...
- Dieu nous conserve la brume au sol et la solde à l'air! dit le Major Von No, d'un air ironiquement mystique.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Messieurs, un peu de silence! J'ai à vous parler.
Sur la piste, un Junker 52 de transport fait chauffer ses moteurs. C'est probablement le nôtre, celui qui va nous mener en Allemagne.
- Je viens de recevoir une liste d'affectations pour la plupart d'entre vous. Il vous est prescrit de rallier sans délai votre nouvelle unité. Vous comprendrez que, dans ces conditions, les permissions qui vous avaient été accordées sont annulées.
Un murmure de protestation monte de notre groupe. C'est un coup dur, mais chacun de nous espère encore être de ceux qui ne sont pas concernés par cet ordre.
- Quels Sont ceux qui partiront tout de même, Herr Oberst ?
- Les leutnants Kowalski et Langen, ainsi que Rausch n'ont pas encore reçu leur affectation. La permission est donc maintenue, pour eux.
Les trois intéressés rayonnent de joie, tandis que nous nous renfrognons. L'oberst nous donne lecture de l'ordre d'affectation. J'apprends que je dois rallier la Staffel 8, du II/JG 51, basée près de Bobrouisk, sur un aérodrome de campagne.
- Dans la mesure du possible, je vous ferai rallier votre affectation par avion, mais si l'occasion ne se présente pas, vous partirez par la route. C'est tout, messieurs. Que les trois permissionnaires se présentent au départ.
Nous nous dispersons, ulcérés. Nous nous attablons au mess, le moral à zéro.
Le Junker décolle avec les trois veinards, et nous, nous sirotons mélancoliquement notre Schnaps, sans même aller nous changer. Qu'importe si nous froissons nos tenues de sortie? Quand aurons-nous une permission, à présent?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Un planton vient chercher l'un ou l'autre d'entre nous, pour prendre passage, en surnombre, sur des bombardiers ou des transports qui vont vers leur nouvelle affectation. Nous faisons des adieux rapides à celui qui s'en va. Quand nous reverrons-nous? La guerre continue.
- On vous enverra des cartes postales de Moscou!
- Prends garde à tes os, vieux vantard! L'un après l'autre, ils embarquent sur un Heinkel ou un Dornier. Je reste seul dans un coin du mess, envahi par des aviateurs italiens qui mènent grand tapage. Vers le soir, il apparaît qu'aucun avion de passage ne va à Bobrouisk , et le commandant de la base, vu l'urgence de l'ordre, se résigne à me mettre en route par camion, avec un convoi d'infanterie qui ramène des troupes vers le front.
- Je suis désolé,Hauptmann Branko , je n'ai pas pu faire mieux pour vous.
- Je vous remercie d'avoir essayé, Herr Oberst.
Il me regarde avec bonté. C'est un homme déjà âgé, probablement un réserviste. Les pilotes de la base l'adorent. Un chic type, paraît-il.
- Prenez garde à vous, Branko; les Ivans, je les connais. Ils étaient déjà coriaces à Lipetsk. Dieu vous garde!
- Merci, Herr Oberst.
Je le salue réglementairement et empoigne ma valise. Le convoi stationne sur la route. Vacarme et puanteur des gros moteurs diesel. Le chef du convoi m'indique une place libre, dans la cabine d'un camion déjà occupée par un Oberfeldwebel d'infanterie qui raconte des histoires salées au chauffeur.
Le convoi s'ébranle dans une grande secousse. Je vois les jeunes soldats assis sur le camion qui nous précède. Ils sont tête nue et lancent des plaisanteries aux filles. L'Oberfedlwebel, intarissable, raconte ses amours avec une boulangère qui portait des dessous rouges et noirs. La route paraît interminable. Des paysans russes, sur le pas de leur porte, nous regardent passer. Parfois, quelques façades noircies, des carcasses de véhicules incendiés nous rappellent que la guerre est passée par-là. Les heures de route passent, interminables, les kilomètres défilent dans le bourdonnement des diesels. Des motocyclistes de la feldgendarmerie nous guident aux approches des villes...
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Aux approches de Bobrouisk, je les quitte avec soulagement pour prendre passage à bord d'une Volkswagen de la Luftwaffe qui stationnait devant une "popote". Le Feldwebel vaguemestre qui la conduit connaît l'aérodrome où est stationnée cette fameuse 8ème Staffel de la II/JG51.
- C'est une chance pour moi de vous avoir rencontré. Jamais je n'aurais trouvé tout seul.
Nous avons quitté la grande route, et la voiture cahote sur les fondrières d'un chemin boueux bordé de roseaux et d'étangs aux eaux noirâtres.
- On ne se douterait jamais qu'il y a une escadrille de la Luftwaffe par ici. Vous êtes sûr de votre route, Feldwebel ?
- Voyez vous-même, Herr Hauptmann.
Les empreintes de pneus des camions sont bien visibles, dans la boue. Et puis, vous savez, je leur porte leur courrier régulièrement. Vous verrez, ça ne paie pas de mine, au premier abord, mais ça n'est pas si mal que ça, quand on est installé, et le Major Von No est un brave gars. Vous êtes tombé sur une bonne affectation.
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- Bienvenue à la 8ème Staffel JG 51. Notre insigne est le "chat qui fait le dos rond", c'est ce que nous faisons tous, à son image! J'ai une cafetière qui traîne dans un coin. Pendant que je vous prépare le café de bienvenue, racontez-moi un peu votre guerre !
Un énorme chat gris me fixait de ses yeux curieux, et il finit mème par se dresser et à appuyer ses pattes sur ma jambe pour me regarder de plus près.
- Allons, Vodka, laisse le Hauptmann Branko tranquille!
C'est notre mascotte. Au moment de notre arrivée, comme nous avions capturé quelques caisses de Vodka aux Ivans, nous lui en avons fait boire à la petite cuiller, pour le baptiser. Le nom lui est resté, ainsi qu'un penchant immodéré pour l'alcool. Si vous avez du Schnaps, vous pouvez lui en offrir, il s'en contente, à défaut de Vodka!
Je lui ai raconté rapidement ,tout ,ce que j'avais fait depuis le 10 mai, notre escadrille totalement anéantie à la fin de la Bataille d'Angleterre, mon vieux copain Meier descendu au dessus de la Manche. Il m'a écouté avec sympathie et s'est informé du nombre de mes victoires.
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Debout, les gars! Les autres escadrilles sont déjà en l'air!
Le Major Von No, en tenue de vol, planté au milieu du vestibule, crie à s'en faire claquer les cordes vocales, Quelques portes s'ouvrent au premier étage, un type en pyjama descend quelques marches.
- T'attends qu'on te porte le café au lit?
Monte t'habiller, et en vitesse! Je veux tout le monde en bas dans dix minutes!
Tout en m'habillant, j'ai mis du café à chauffer sur notre petit réchaud à pétrole, ce qui me permet de me brûler le gosier juste avant de descendre les trois marches du perron au pas de course.
Nous nous empilons dans les deux Volkswagen qui nous mènent à nos avions dispersés à proximité.
Après avoir franchi la Desna, le Panzergruppe Guderian s'élance vers le sud à la rencontre des blindés de Von Kleist remontant à partir de Krementschug. Cherchant à deviner les intentions allemandes, les Russes multiplient les patrouilles de reconnaissance aérienne armé. «angriff*ausführen» ( Poursuivre l'attaque).
- Attention, un "Sokol" bombardiers au-dessous!
A une altitude de 3500 M , c'est*à-dire bien au-dessous de nous, des chasseurs du VVS viennent à notre rencontre, groupés en formation serrée, «en banane ».
- Allô! les Cesars, on y va. N'oubliez pas de surveiller vos arrières, c'est toujours de là que vient le coup dur! Les Anton avec moi sur le "Sokol"...
Toute l'escadrille se précipite sur les Yak qui montaient à notre rencontre. La formation soviétique se disloque à notre approche et nous nous dispersons par deux, nous aussi, à la recherche d'une proie.
- Attention, idiot de cesars 4! T'as failli me rentrer dedans!
- Ici Cesar 4 suivez-moi, les Cesar, j'en vois un!
- Mais merde! ferme là, Rottenflieger de bleusaille!
- Ici, Bruno 3. J'en ai eu un! Vous le voyez brûler?
- Cesar 2, dégagez!
- Cesar 2 ? Mais c'est moi! Je cabre brutalement mon appareil et une gerbe de traceuses passe sous mes ailes. Les russes ont tiré de si près que j'entends nettement le crépitement de leurs mitrailleuses. Je fais un demi-*tonneau et me retrouve dans la queue du second. Ma carte, mal arrimée, s'est décrochée et demeure en équilibre sur mes genoux. D'un geste impatient, je la jette à terre. Vite! Le Yak se présente magnifiquement bien, au centre de mon collimateur.
Je commence à tirer, et il se lance en virage serré. Je coupe les gaz pour rester derrière et parviens à le suivre. Vite! Il va m'échapper! Cette fois, mes rafales sont au but et le Yak se met à vomir une épaisse fumée noire. Le pilote fait glisser son hood en arrière et se lance dans le vide.
Je ne m'attarde pas à le suivre des yeux et cherche une autre cible autour de moi. Deux Messerschmitts me rattrapent, mais les Ivans ont disparu. Un Yak s'est posé sur la Desna et nous le voyons s'enfoncer, le nez en avant.Je renonce à chercher les autres copains et je rentre à la base en compagnie de mes deux compagnons. En arrivant, nous constatons que nous sommes les derniers rentrés.
- Alors, Branko, tu fais des heures supplémentaires ?
- Oui, mais le Yak que j'ai descendu n'en fera plus, lui!
- Tu en as eu un aussi ? Au poil! Ça nous en fait cinq! Tu sais que le petit Manu en a eu deux, à lui tout seul?
- Qui? Poil de carrotte ?
- Oui, mon cher! Un vrai cinglé, ce garçon! Il a foncé sur les Ivans comme s'il cherchait la collision. Je n'ai jamais vu ça !
- En tout cas, ça n'explique pas la furie belliqueuse du jeune Manu. On dirait qu'il veut un tableau de chasse ... ou se faire tuer!
- Va falloir le modérer un peu.
Sur le chemin du retour, j'observe le Leutnant Manu, assis à côté de moi, dans la Volkwagen. Il tire à petits coups sur sa cigarette, le regard tendu et fixe. Les yeux qu'il devait avoir, tout à l'heure, en tirant sur les Ivans. Ses doigts sont jaunis par la nicotine.
- T'as fait du beau boulot, aujourd'hui, Manu !
- Oui, Herr Hauptmann, mais j'ai eu beaucoup de chance.
- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, les Ivans, pour que tu veuilles les bouffer?
- C'est trop long à raconter, Herr Hauptmann, et puis ... c'est personnel!
- Une histoire de fille, une Nathalie de Moscou?
Il rougit violemment, et je n'insiste pas.
- Bon, bon, c'est tes oignons. Mais tu devrais faire un peu attention à toi, si tu veux voir la fin de cette guerre. Démolir des ennemis, c'est bien beau, mais personne ne t'offrira une autre peau ...
- Vous voulez dire, Herr Hauptmann, que vous conseillez la prudence à un pilote de chasse, même au détriment de son efficacité? interroge sournoisement le Leutnant Mahler, à qui on ne demandait rien.
Celui-là, avec son regard faux et ses cheveux coupés en brosse, il pue le mouchard!
Von No vient à mon secours en jouant les anciens bourrus.
- Ta gueule, bleusaille! C'est pas parce que nous sommes rentrés au complet qu'il faut croire que les gars d'en face tirent avec des pistolets à eau !
- Ouais! Le jour où les Ivans s'occuperont de toi, on verra si ton caleçon restera sec!
Les voitures freinent devant la villa, et je me précipite, parachute à l'épaule et serre*tête dégrafé, pour être le premier à atteindre la salle de bains, la seule et unique de notre palace. Jabs tambourine à la porte, mais je lui crie d'aller se faire voir. Quel plaisir de faire ruisseler l'eau froide sur mon corps encore moite! Allons, il faut abréger ces délices, ils sont quatorze à attendre, dehors. Je sors en caleçon, les vêtements sur les bras, et j'ai recoiffé le serre-tête, par coquetterie. Jabs me bouscule au passage, pour entrer avant les autres. J'entre dans la chambre où Vodka regarde cet animal bizarre avec étonnement. Je sors la bouteille de Schnaps de la botte ou l' Oberleutnant Moldy la dissimule, et en bois une rasade avec satisfaction. Allons, ce n'est pas encore pour cette fois!
(Je me souviens de mes débuts en Russie)
Staffel 8, II/JG51, 1er septembre 1941.
- Le temps est Q.B.I.
- Qu'est-ce que c'est, déjà, Q.B.I.? interroge un bleu.
- Mauvais temps avec brouillard, eh, saucisse!
- Alors, on n'y va pas aujour*d'hui?
- T'en fais pas, t'auras bien le temps d'y aller. Le plus dur sera d'en revenir!
Nous éclatons de rire, à la grande confusion du bleu. C'est un petit Leutnant roux et aux yeux vifs. Celui-là, si on secoue un peu son arbre généalogique, on risque fort d'en faire dégringoler un grand-père Irlandais. C'est peut-être pour ça qu'il fait du zèle ...
- Dieu nous conserve la brume au sol et la solde à l'air! dit le Major Von No, d'un air ironiquement mystique.
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Messieurs, un peu de silence! J'ai à vous parler.
Sur la piste, un Junker 52 de transport fait chauffer ses moteurs. C'est probablement le nôtre, celui qui va nous mener en Allemagne.
- Je viens de recevoir une liste d'affectations pour la plupart d'entre vous. Il vous est prescrit de rallier sans délai votre nouvelle unité. Vous comprendrez que, dans ces conditions, les permissions qui vous avaient été accordées sont annulées.
Un murmure de protestation monte de notre groupe. C'est un coup dur, mais chacun de nous espère encore être de ceux qui ne sont pas concernés par cet ordre.
- Quels Sont ceux qui partiront tout de même, Herr Oberst ?
- Les leutnants Kowalski et Langen, ainsi que Rausch n'ont pas encore reçu leur affectation. La permission est donc maintenue, pour eux.
Les trois intéressés rayonnent de joie, tandis que nous nous renfrognons. L'oberst nous donne lecture de l'ordre d'affectation. J'apprends que je dois rallier la Staffel 8, du II/JG 51, basée près de Bobrouisk, sur un aérodrome de campagne.
- Dans la mesure du possible, je vous ferai rallier votre affectation par avion, mais si l'occasion ne se présente pas, vous partirez par la route. C'est tout, messieurs. Que les trois permissionnaires se présentent au départ.
Nous nous dispersons, ulcérés. Nous nous attablons au mess, le moral à zéro.
Le Junker décolle avec les trois veinards, et nous, nous sirotons mélancoliquement notre Schnaps, sans même aller nous changer. Qu'importe si nous froissons nos tenues de sortie? Quand aurons-nous une permission, à présent?
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Un planton vient chercher l'un ou l'autre d'entre nous, pour prendre passage, en surnombre, sur des bombardiers ou des transports qui vont vers leur nouvelle affectation. Nous faisons des adieux rapides à celui qui s'en va. Quand nous reverrons-nous? La guerre continue.
- On vous enverra des cartes postales de Moscou!
- Prends garde à tes os, vieux vantard! L'un après l'autre, ils embarquent sur un Heinkel ou un Dornier. Je reste seul dans un coin du mess, envahi par des aviateurs italiens qui mènent grand tapage. Vers le soir, il apparaît qu'aucun avion de passage ne va à Bobrouisk , et le commandant de la base, vu l'urgence de l'ordre, se résigne à me mettre en route par camion, avec un convoi d'infanterie qui ramène des troupes vers le front.
- Je suis désolé,Hauptmann Branko , je n'ai pas pu faire mieux pour vous.
- Je vous remercie d'avoir essayé, Herr Oberst.
Il me regarde avec bonté. C'est un homme déjà âgé, probablement un réserviste. Les pilotes de la base l'adorent. Un chic type, paraît-il.
- Prenez garde à vous, Branko; les Ivans, je les connais. Ils étaient déjà coriaces à Lipetsk. Dieu vous garde!
- Merci, Herr Oberst.
Je le salue réglementairement et empoigne ma valise. Le convoi stationne sur la route. Vacarme et puanteur des gros moteurs diesel. Le chef du convoi m'indique une place libre, dans la cabine d'un camion déjà occupée par un Oberfeldwebel d'infanterie qui raconte des histoires salées au chauffeur.
Le convoi s'ébranle dans une grande secousse. Je vois les jeunes soldats assis sur le camion qui nous précède. Ils sont tête nue et lancent des plaisanteries aux filles. L'Oberfedlwebel, intarissable, raconte ses amours avec une boulangère qui portait des dessous rouges et noirs. La route paraît interminable. Des paysans russes, sur le pas de leur porte, nous regardent passer. Parfois, quelques façades noircies, des carcasses de véhicules incendiés nous rappellent que la guerre est passée par-là. Les heures de route passent, interminables, les kilomètres défilent dans le bourdonnement des diesels. Des motocyclistes de la feldgendarmerie nous guident aux approches des villes...
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Aux approches de Bobrouisk, je les quitte avec soulagement pour prendre passage à bord d'une Volkswagen de la Luftwaffe qui stationnait devant une "popote". Le Feldwebel vaguemestre qui la conduit connaît l'aérodrome où est stationnée cette fameuse 8ème Staffel de la II/JG51.
- C'est une chance pour moi de vous avoir rencontré. Jamais je n'aurais trouvé tout seul.
Nous avons quitté la grande route, et la voiture cahote sur les fondrières d'un chemin boueux bordé de roseaux et d'étangs aux eaux noirâtres.
- On ne se douterait jamais qu'il y a une escadrille de la Luftwaffe par ici. Vous êtes sûr de votre route, Feldwebel ?
- Voyez vous-même, Herr Hauptmann.
Les empreintes de pneus des camions sont bien visibles, dans la boue. Et puis, vous savez, je leur porte leur courrier régulièrement. Vous verrez, ça ne paie pas de mine, au premier abord, mais ça n'est pas si mal que ça, quand on est installé, et le Major Von No est un brave gars. Vous êtes tombé sur une bonne affectation.
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- Bienvenue à la 8ème Staffel JG 51. Notre insigne est le "chat qui fait le dos rond", c'est ce que nous faisons tous, à son image! J'ai une cafetière qui traîne dans un coin. Pendant que je vous prépare le café de bienvenue, racontez-moi un peu votre guerre !
Un énorme chat gris me fixait de ses yeux curieux, et il finit mème par se dresser et à appuyer ses pattes sur ma jambe pour me regarder de plus près.
- Allons, Vodka, laisse le Hauptmann Branko tranquille!
C'est notre mascotte. Au moment de notre arrivée, comme nous avions capturé quelques caisses de Vodka aux Ivans, nous lui en avons fait boire à la petite cuiller, pour le baptiser. Le nom lui est resté, ainsi qu'un penchant immodéré pour l'alcool. Si vous avez du Schnaps, vous pouvez lui en offrir, il s'en contente, à défaut de Vodka!
Je lui ai raconté rapidement ,tout ,ce que j'avais fait depuis le 10 mai, notre escadrille totalement anéantie à la fin de la Bataille d'Angleterre, mon vieux copain Meier descendu au dessus de la Manche. Il m'a écouté avec sympathie et s'est informé du nombre de mes victoires.
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Debout, les gars! Les autres escadrilles sont déjà en l'air!
Le Major Von No, en tenue de vol, planté au milieu du vestibule, crie à s'en faire claquer les cordes vocales, Quelques portes s'ouvrent au premier étage, un type en pyjama descend quelques marches.
- T'attends qu'on te porte le café au lit?
Monte t'habiller, et en vitesse! Je veux tout le monde en bas dans dix minutes!
Tout en m'habillant, j'ai mis du café à chauffer sur notre petit réchaud à pétrole, ce qui me permet de me brûler le gosier juste avant de descendre les trois marches du perron au pas de course.
Nous nous empilons dans les deux Volkswagen qui nous mènent à nos avions dispersés à proximité.
Après avoir franchi la Desna, le Panzergruppe Guderian s'élance vers le sud à la rencontre des blindés de Von Kleist remontant à partir de Krementschug. Cherchant à deviner les intentions allemandes, les Russes multiplient les patrouilles de reconnaissance aérienne armé. «angriff*ausführen» ( Poursuivre l'attaque).
- Attention, un "Sokol" bombardiers au-dessous!
A une altitude de 3500 M , c'est*à-dire bien au-dessous de nous, des chasseurs du VVS viennent à notre rencontre, groupés en formation serrée, «en banane ».
- Allô! les Cesars, on y va. N'oubliez pas de surveiller vos arrières, c'est toujours de là que vient le coup dur! Les Anton avec moi sur le "Sokol"...
Toute l'escadrille se précipite sur les Yak qui montaient à notre rencontre. La formation soviétique se disloque à notre approche et nous nous dispersons par deux, nous aussi, à la recherche d'une proie.
- Attention, idiot de cesars 4! T'as failli me rentrer dedans!
- Ici Cesar 4 suivez-moi, les Cesar, j'en vois un!
- Mais merde! ferme là, Rottenflieger de bleusaille!
- Ici, Bruno 3. J'en ai eu un! Vous le voyez brûler?
- Cesar 2, dégagez!
- Cesar 2 ? Mais c'est moi! Je cabre brutalement mon appareil et une gerbe de traceuses passe sous mes ailes. Les russes ont tiré de si près que j'entends nettement le crépitement de leurs mitrailleuses. Je fais un demi-*tonneau et me retrouve dans la queue du second. Ma carte, mal arrimée, s'est décrochée et demeure en équilibre sur mes genoux. D'un geste impatient, je la jette à terre. Vite! Le Yak se présente magnifiquement bien, au centre de mon collimateur.
Je commence à tirer, et il se lance en virage serré. Je coupe les gaz pour rester derrière et parviens à le suivre. Vite! Il va m'échapper! Cette fois, mes rafales sont au but et le Yak se met à vomir une épaisse fumée noire. Le pilote fait glisser son hood en arrière et se lance dans le vide.
Je ne m'attarde pas à le suivre des yeux et cherche une autre cible autour de moi. Deux Messerschmitts me rattrapent, mais les Ivans ont disparu. Un Yak s'est posé sur la Desna et nous le voyons s'enfoncer, le nez en avant.Je renonce à chercher les autres copains et je rentre à la base en compagnie de mes deux compagnons. En arrivant, nous constatons que nous sommes les derniers rentrés.
- Alors, Branko, tu fais des heures supplémentaires ?
- Oui, mais le Yak que j'ai descendu n'en fera plus, lui!
- Tu en as eu un aussi ? Au poil! Ça nous en fait cinq! Tu sais que le petit Manu en a eu deux, à lui tout seul?
- Qui? Poil de carrotte ?
- Oui, mon cher! Un vrai cinglé, ce garçon! Il a foncé sur les Ivans comme s'il cherchait la collision. Je n'ai jamais vu ça !
- En tout cas, ça n'explique pas la furie belliqueuse du jeune Manu. On dirait qu'il veut un tableau de chasse ... ou se faire tuer!
- Va falloir le modérer un peu.
Sur le chemin du retour, j'observe le Leutnant Manu, assis à côté de moi, dans la Volkwagen. Il tire à petits coups sur sa cigarette, le regard tendu et fixe. Les yeux qu'il devait avoir, tout à l'heure, en tirant sur les Ivans. Ses doigts sont jaunis par la nicotine.
- T'as fait du beau boulot, aujourd'hui, Manu !
- Oui, Herr Hauptmann, mais j'ai eu beaucoup de chance.
- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, les Ivans, pour que tu veuilles les bouffer?
- C'est trop long à raconter, Herr Hauptmann, et puis ... c'est personnel!
- Une histoire de fille, une Nathalie de Moscou?
Il rougit violemment, et je n'insiste pas.
- Bon, bon, c'est tes oignons. Mais tu devrais faire un peu attention à toi, si tu veux voir la fin de cette guerre. Démolir des ennemis, c'est bien beau, mais personne ne t'offrira une autre peau ...
- Vous voulez dire, Herr Hauptmann, que vous conseillez la prudence à un pilote de chasse, même au détriment de son efficacité? interroge sournoisement le Leutnant Mahler, à qui on ne demandait rien.
Celui-là, avec son regard faux et ses cheveux coupés en brosse, il pue le mouchard!
Von No vient à mon secours en jouant les anciens bourrus.
- Ta gueule, bleusaille! C'est pas parce que nous sommes rentrés au complet qu'il faut croire que les gars d'en face tirent avec des pistolets à eau !
- Ouais! Le jour où les Ivans s'occuperont de toi, on verra si ton caleçon restera sec!
Les voitures freinent devant la villa, et je me précipite, parachute à l'épaule et serre*tête dégrafé, pour être le premier à atteindre la salle de bains, la seule et unique de notre palace. Jabs tambourine à la porte, mais je lui crie d'aller se faire voir. Quel plaisir de faire ruisseler l'eau froide sur mon corps encore moite! Allons, il faut abréger ces délices, ils sont quatorze à attendre, dehors. Je sors en caleçon, les vêtements sur les bras, et j'ai recoiffé le serre-tête, par coquetterie. Jabs me bouscule au passage, pour entrer avant les autres. J'entre dans la chambre où Vodka regarde cet animal bizarre avec étonnement. Je sors la bouteille de Schnaps de la botte ou l' Oberleutnant Moldy la dissimule, et en bois une rasade avec satisfaction. Allons, ce n'est pas encore pour cette fois!
"Tout ce que Boelcke nous disait était parole d'évangile !" Manfred von Richthofen
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
Août 1916 Laguincourt:"Rétrospectivement mes succès en solitaire sont désormais d'une autre époque,l'effet de surprise risquant un jour de se retourner contre moi.Il faut donc organiser les formations de combat pour minimiser l'effet du hasard." Oswald Boelcke.
#10
Encore merci Werner !!!:yes:
Un lien pour charger vers une des premières missions de ces war reports serait extraordinaire.
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