En fait, il s'est passé quelques petites choses :
UNE RAFALE DE 15 OBUS
Officiellement, aucune balle n'a été tirée par les Français. Aucune, sauf le
"coup de semonce" destiné à stopper une colonne rebelle et dont on parle
beaucoup à N'Djamena. Nombre de Tchadiens considèrent cet engagement comme la manifestation du parti pris non avoué des Français. Le symbole aussi d'un épisode mettant directement aux prises les forces françaises avec des
populations locales. Sur un site Internet proche des rebelles, cette rafale
tirée le 12 avril par un Mirage F1 se transforme en "une frappe
chirurgicale", déchaînant les commentaires antifrançais.
Sur le tarmac de la base aérienne que se partagent aviateurs tchadiens et
français, les Mirage impliqués sont au repos sous de petits hangars voûtés.
Le lieutenant colonel Fabien Bajon-Arnal, commandant des aviateurs de la
base, raconte : "Une patrouille avait repéré une colonne composée d'une
cinquantaine de véhicules armés qui se dirigeait vers N'Djamena. Nous les
avons suivis pendant plus d'une heure et demie, nous avons vérifié auprès de
l'armée tchadienne qu'ils n'étaient pas de chez eux. Après consultation de
Paris, décision a été prise d'opérer un tir de semonce. Il s'agit d'une
procédure très précise : une rafale de 15 obus qui dure une demi-seconde, à
200 mètres en avant de la colonne. Celle-ci n'a été mise en danger à aucun
moment."
"On m'a demandé d'affirmer la présence française, de montrer notre
détermination, précise le colonel Mansion, qui confirme que l'ordre est venu
de Paris. Ensuite, nous nous sommes retirés et nous avons continué à
renseigner sans participer aux combats. La colonne de pick-up, elle, a
poursuivi sa route."
Source : le Monde
(http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 98,0.html)