Jusqu'ici, la Navy défend faiblement le F-35C en disant qu'un petit nombre lui serait utile pour réaliser des frappes furtives très ciblées dans les premiers moments d'un conflit, mais d'abord ça ne semble pas les passionner quand on lit leurs rapports sur le sujet (surtout à comparer à la dithyrambe de l'USAF concernant sa stratégie furtive), et ensuite il est vrai que le F-35B des Marines pourrait tout à fait y pourvoir.
En effet...
J'ai toujours trouvé que l'US Navy avait une vision assez pragmatique des choses: elle vise l'efficacité plutôt que le tape à l'oeil.
Elle est tout à fait consciente que pour le prix de deux F-35C, elle se paye 3 F/A-18E. Et quand on connait sa réflection sur l'utilité de la furtivité, cela prend tout son sens.
A mes yeux, la furtivité du F-35 est une CAPACITE, pas une CARACTERISTIQUE, surtout pour la version embarquée...
Dans la plupart des cas de figure, le F-35C embarquera des charges externes (missiles air-air, missiles de croisière et anti-navire, réservoirs suplémentaires). Il ne sera pas vraiment furtif, surtout avec son immense lampe à souder entre les empenages...
L'US Navy ne prévoyait de l'utiliser en configuration d'attaque furtive (2 JDAM et 2 AMRAAM) que pour certaines missions de SEAD, voire anti-AWACS... Deux missions que le EA-18G (ou F/A-18G...) Growler remplira parfaitement à moindre frais et plus efficacement (brouilleurs plus puissants et armement plus conséquent)...
Pour l'US Navy, la menace radar n'est traditionnellement plus un réel problème. Les raids étant escortés de Prowler et bientôt de Growler, tous ses avions étant cablés pour le HARM, un avion furtif ne présente pas de nouveauté révolutionnaire: sa capacité furtive étant contrecarrée par une puissance de brouillage plus faible et l'absence de missiles dédiés.
Grosso modo, les coûts suplémentaires et les inconvénients de maintenance, associés à des avantages loin d'être significatifs, font que le soutien de la Navy est plus que discret... Et le choix plus politique qu'autre chose...