Les Canons des Focke-Wulf
#1
[[ Résumé de l’épisode précédent ]]
Une base russe a été découverte sur une petite île au large. Une attaque surprise est prévue tôt ce matin.
16 Stukas, 8 Focke-Wulf 190A9 et 3 Messerschmitt Bf-109 formeront l’attaque.
Le dernier briefing a été donné, les hommes sont prêts à monter dans leurs machines
7h03
J’arrive devant mon Focke-Wulf, le « un Noir ». Gustav, mon mécano, m’aide à monter dans le cockpit après ma petite inspection de la machine. Comme d’habitude, il est parfait. Il m’a ramené de toutes les missions, même blessé. Franz, Friedrich et Viggo font de même. Le premier groupe, mené par Hanz, mettent leur moteur en route, ils partiront les premiers avec 4 minutes d’avance pour prendre de l’altitude. Les Stukas sont partis depuis une vingtaine de minutes, ils doivent être en pleine mer à l’heure qu’il est. Hanz annonce son départ à la tour et les voilà qui partent. Je jette un dernier regard à ma carte. Le chemin sera en pleine mer, pas facile. Je ferme les yeux et j’image la base qui nous attend. Collée à un petit village de pêcheurs. Le parking Sud est la cible, il devrait être rempli de Yaks. S’il nous reste des munitions nous tireront dans la tour de contrôle et dans les réserves de munitions et carburant. Les Yaks d’abord.
Il est temps. Je pousse un bouton et le moteur démarre. Suivent mes ailiers, leurs moteurs tournent rond comme le mien. Je ferme le cockpit et je pousse sur la manette des gaz. Gustav juché sur mon aile me guide.
Arrivés en bout de piste, d’un geste Gustav me souhaite bonne chance. Je me retourne, les trois autres Focke-Wulf sont là. Je regarde l’heure. 7h07.
« Kanon leader demande autorisation de décollage. »
« Ici contrôle sol, décollage autorisé. Vent nul. Visibilité 5000 »
« Kanon leader décollage. »
Mes pieds écrasent les freins alors que je pousse la manette des gaz. Le moteur prend des tours, je le laisse forcer un peu. Quand je sens qu’il veut partir, je le libère en relâchant les freins. En quelques secondes, je suis déjà en l’air. Je rentre les trains et les volets de décollage. Comme prévu au briefing, je fais un large virage à gauche en légère montée pour que le groupe se forme.
« Kanon 2, décollage. »
Quelques secondes plus tard suivent Kanon 3 et 4. Le groupe est prêt, nous prenons le cap de vol.
Je regarde l’heure. 7h10. Ce sont les Messerschmitt qui sont en train de décoller. Pourvu que la diversion marche, il ne faudrait pas que les Ivans nous tombent dessus. Il y a bien nos quatre Focke-Wulf qui nous couvrent mais face à des Yaks ils font bien pâle figure. Au mieux ils dissuaderont les Rouges de nous attaquer. Ca y est, je vois la mer. Le chemin interminable va commencer, aucun repère au sol, rien que de l’eau. Nous volons à une petite centaine de mètres au dessus des flots à plus de 400km/h, la moindre erreur de pilotage, la moindre inattention et c’est l’accident, la mort. Garder le cap, regarder le ciel pour d’éventuels contacts, conserver l’altitude, tenir la formation serrée. Non, finalement cette mission n’est pas de tout repos. Par chance, s’agit-il bien de chance dans ces conditions, nous n’emportons pas de bombe qui nous ralentirait.
« de Anton Leader, sur cap. »
Assurément, il s’agit d’un jeune Kapitan. Il ne sait pas qu’il faut garder le silence radio jusqu’au contact. Comme il est le plus gradé du Gruppe d’attaque, personne n’osera le contredire. Je soupire doucement dans le creux de mon masque.
Un rapide coup d’œil à droite, je vois mon numéro deux, Franz, qui scrute le ciel. Un coup d’œil à gauche et c’est Viggo et Friedrich que j’observe quelques secondes. Viggo est dernier arrivé, je le sens nerveux, il gigote tout seul dans son cockpit. Je reste fixé sur lui quelques secondes, puis nos regards se rencontrent, il me fait signe d’un mouvement de tête, tout va bien. Je lui réponds en levant le pouce gauche et je reprends ma surveillance du ciel. Ces silences radio peuvent vraiment être pesants, surtout pour les jeunes recrues. Un bref coup d’œil à la montre. 7h17. Tout se présente bien.
« Achtung ! Ivans ! »
Quoi ?
« de Anton Leader, Yaks à trois heures bas ! »
Bon, au moins les 109 auront attirés quelques Ivans loin de leur base. Je ne sais même pas combien de Yaks sont en l’air, ou même s’il en reste au sol.
« de Anton 3 ! Ivans dans mes 6 ! »
« On est encerclés ! Ils sont trop nombreux ! »
« J’en compte huit ! »
« Attention Horst ! Derrière toi ! BREAK !»
« Gus ! »
« Ici Anton Leader, gardez votre calme ! »
« Il est derrière moi ! Je le vois pas ! Aidez moi ! »
« J’arrive ! »
« Je suis touché ! Je saute ! »
« Ralf ! Break gauche ! »
« Attends, j’ai … il faut que …. »
« … »
Ca y est. Ils sont tous tombés. Il est 7h17. Non, 7h18. La zone devait être calme, un ou deux Ivans tout au plus. Qu’est-ce …
« Achtung !! Feindliche Jadgfliegers !! »
Les Stukas appellent. Ils sont pris en chasse. Ils sont trop proches de la base ennemie pour faire le cercle défensif, ils n’ont d’autre choix que de foncer. La radio n’en dira pas plus. Les Stukas n’ont besoin de personne et personne ne peut les aider. Ils sont livrés à eux-mêmes, les pilotes garderont la formation aussi compacte que possible et les mitrailleurs… Ils feront ce qu’ils pourront. Je sais qu’ils sont sous les balles, et rien à faire. Même les Messerschmitt sont trop loins.
Je tourne la tête vers Viggo. Le pauvre, il est désorienté, c’est à peine s’il ne manque pas de rentrer en collision avec Friedrich. Il me regarde. Je le calme un peu du regard, Friedrich acquiesce d’un hochement de tête. L’ennemi nous attend.
« Dora 15, je saute ! »
A peine a-t-on entendu la fin de la phrase qu’un crépitement horrible se fit entendre dans la radio. Et d’un. Avait-il sauté ? Ont-ils sauté ?
« de Dora 12, je vois deux parachutes. »
Je regarde l’heure. 7h23. Encore 6 minutes et les Stukas seront sur la base. Encore 11 minutes et j’y serais.
« de Dora 12, je saute ! »
Mais combien sont-ils ? Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Mais qu’est-ce qu’ils ont foutu aux Renseignements ? Dans quel guêpier on s’est fourrés ?! Si je rentre vivants, il y a des têtes qui vont tomber, j’en fais serment.
« de Kanon Leader, combien de contacts ? »
« de Dora Leader, 4 contacts en attaque »
« de Dora 11, pas de parachutes pour Dora12. »
Et voila, un équipage de perdu. Bien sur je ne les connaissais pas, mais entendre la mort des compatriotes à la radio, ça ne peut laisser personne indifférent. Je les vengerais, assurément.
« de Dora 13, j’ai ai touché un ! Il fume ! Il dégage ! »
Bien joué garçon, mais il faut encore poser les bombes et rentrer à la maison.
« Ils partent tous ! Ils s’en vont ! »
« de Dora leader, objectif à 2 minutes. »
Ils arrivent dans la zone de Flak, c’est pour ça que les Yaks sont partis, pour ne pas se faire descendre par leur propre artillerie. Les Stukas vont avoir quelques instants de repos. La DCA, ils n’en ont pas peur.
Mais ce qui m’aura le plus étonné dans ces quelques secondes de combat, c’est le calme apparent des conversations.
« de Dora leader, plongeon dans 30 secondes »
Ils y sont.
« de Kanon leader, on change de plan de vol, restez avec moi. »
Avec tous ces russes dans les environs, je préfère changer de route et arriver plus vers l’Ouest, quitte à contourner l’île pour éviter les Yaks. Les Stukas vont repartir plein Nord, inutile de les croiser et d’engager les Yaks. Je penche légèrement le Focke-Wulf sur la gauche. Je lève la tête, et vois Hanz qui me suit. Il a bien reçu le message, mais ne s’est pas déclaré sur la radio. Ca sera toujours une surprise en plus pour ces Russes s’ils viennent à s’en prendre à nous.
« de Dora Leader, bombes larguées, on rentre ! »
Il faut encore attendre quelques secondes pour qu’un mitrailleur nous donne une première estimation des dégâts, surtout de la santé de la DCA.
« de Dora 14, aucun signe de DCA. »
Merveilleux ! On pourra s’exercer au tir et venger nos camarades perdus !
Comme prévu dans le plan de vol, les Stukas, partant vers le Nord, se font attaquer par les Yaks. Dora 11 et son équipage ne rentreront pas ce soir, deux Stukas furent endommagés à plus de 50% mais purent rentrer à la base et 3 autres furent légèrement endommagés. Cependant, un autre Yak a été descendu dans ce combat.
« de Kanon Leader à Schwarm Kanon, libérez vos sécurités, on monte à 1500m. »
...
[[ To Be Continued ]]
Une base russe a été découverte sur une petite île au large. Une attaque surprise est prévue tôt ce matin.
16 Stukas, 8 Focke-Wulf 190A9 et 3 Messerschmitt Bf-109 formeront l’attaque.
Le dernier briefing a été donné, les hommes sont prêts à monter dans leurs machines
7h03
J’arrive devant mon Focke-Wulf, le « un Noir ». Gustav, mon mécano, m’aide à monter dans le cockpit après ma petite inspection de la machine. Comme d’habitude, il est parfait. Il m’a ramené de toutes les missions, même blessé. Franz, Friedrich et Viggo font de même. Le premier groupe, mené par Hanz, mettent leur moteur en route, ils partiront les premiers avec 4 minutes d’avance pour prendre de l’altitude. Les Stukas sont partis depuis une vingtaine de minutes, ils doivent être en pleine mer à l’heure qu’il est. Hanz annonce son départ à la tour et les voilà qui partent. Je jette un dernier regard à ma carte. Le chemin sera en pleine mer, pas facile. Je ferme les yeux et j’image la base qui nous attend. Collée à un petit village de pêcheurs. Le parking Sud est la cible, il devrait être rempli de Yaks. S’il nous reste des munitions nous tireront dans la tour de contrôle et dans les réserves de munitions et carburant. Les Yaks d’abord.
Il est temps. Je pousse un bouton et le moteur démarre. Suivent mes ailiers, leurs moteurs tournent rond comme le mien. Je ferme le cockpit et je pousse sur la manette des gaz. Gustav juché sur mon aile me guide.
Arrivés en bout de piste, d’un geste Gustav me souhaite bonne chance. Je me retourne, les trois autres Focke-Wulf sont là. Je regarde l’heure. 7h07.
« Kanon leader demande autorisation de décollage. »
« Ici contrôle sol, décollage autorisé. Vent nul. Visibilité 5000 »
« Kanon leader décollage. »
Mes pieds écrasent les freins alors que je pousse la manette des gaz. Le moteur prend des tours, je le laisse forcer un peu. Quand je sens qu’il veut partir, je le libère en relâchant les freins. En quelques secondes, je suis déjà en l’air. Je rentre les trains et les volets de décollage. Comme prévu au briefing, je fais un large virage à gauche en légère montée pour que le groupe se forme.
« Kanon 2, décollage. »
Quelques secondes plus tard suivent Kanon 3 et 4. Le groupe est prêt, nous prenons le cap de vol.
Je regarde l’heure. 7h10. Ce sont les Messerschmitt qui sont en train de décoller. Pourvu que la diversion marche, il ne faudrait pas que les Ivans nous tombent dessus. Il y a bien nos quatre Focke-Wulf qui nous couvrent mais face à des Yaks ils font bien pâle figure. Au mieux ils dissuaderont les Rouges de nous attaquer. Ca y est, je vois la mer. Le chemin interminable va commencer, aucun repère au sol, rien que de l’eau. Nous volons à une petite centaine de mètres au dessus des flots à plus de 400km/h, la moindre erreur de pilotage, la moindre inattention et c’est l’accident, la mort. Garder le cap, regarder le ciel pour d’éventuels contacts, conserver l’altitude, tenir la formation serrée. Non, finalement cette mission n’est pas de tout repos. Par chance, s’agit-il bien de chance dans ces conditions, nous n’emportons pas de bombe qui nous ralentirait.
« de Anton Leader, sur cap. »
Assurément, il s’agit d’un jeune Kapitan. Il ne sait pas qu’il faut garder le silence radio jusqu’au contact. Comme il est le plus gradé du Gruppe d’attaque, personne n’osera le contredire. Je soupire doucement dans le creux de mon masque.
Un rapide coup d’œil à droite, je vois mon numéro deux, Franz, qui scrute le ciel. Un coup d’œil à gauche et c’est Viggo et Friedrich que j’observe quelques secondes. Viggo est dernier arrivé, je le sens nerveux, il gigote tout seul dans son cockpit. Je reste fixé sur lui quelques secondes, puis nos regards se rencontrent, il me fait signe d’un mouvement de tête, tout va bien. Je lui réponds en levant le pouce gauche et je reprends ma surveillance du ciel. Ces silences radio peuvent vraiment être pesants, surtout pour les jeunes recrues. Un bref coup d’œil à la montre. 7h17. Tout se présente bien.
« Achtung ! Ivans ! »
Quoi ?
« de Anton Leader, Yaks à trois heures bas ! »
Bon, au moins les 109 auront attirés quelques Ivans loin de leur base. Je ne sais même pas combien de Yaks sont en l’air, ou même s’il en reste au sol.
« de Anton 3 ! Ivans dans mes 6 ! »
« On est encerclés ! Ils sont trop nombreux ! »
« J’en compte huit ! »
« Attention Horst ! Derrière toi ! BREAK !»
« Gus ! »
« Ici Anton Leader, gardez votre calme ! »
« Il est derrière moi ! Je le vois pas ! Aidez moi ! »
« J’arrive ! »
« Je suis touché ! Je saute ! »
« Ralf ! Break gauche ! »
« Attends, j’ai … il faut que …. »
« … »
Ca y est. Ils sont tous tombés. Il est 7h17. Non, 7h18. La zone devait être calme, un ou deux Ivans tout au plus. Qu’est-ce …
« Achtung !! Feindliche Jadgfliegers !! »
Les Stukas appellent. Ils sont pris en chasse. Ils sont trop proches de la base ennemie pour faire le cercle défensif, ils n’ont d’autre choix que de foncer. La radio n’en dira pas plus. Les Stukas n’ont besoin de personne et personne ne peut les aider. Ils sont livrés à eux-mêmes, les pilotes garderont la formation aussi compacte que possible et les mitrailleurs… Ils feront ce qu’ils pourront. Je sais qu’ils sont sous les balles, et rien à faire. Même les Messerschmitt sont trop loins.
Je tourne la tête vers Viggo. Le pauvre, il est désorienté, c’est à peine s’il ne manque pas de rentrer en collision avec Friedrich. Il me regarde. Je le calme un peu du regard, Friedrich acquiesce d’un hochement de tête. L’ennemi nous attend.
« Dora 15, je saute ! »
A peine a-t-on entendu la fin de la phrase qu’un crépitement horrible se fit entendre dans la radio. Et d’un. Avait-il sauté ? Ont-ils sauté ?
« de Dora 12, je vois deux parachutes. »
Je regarde l’heure. 7h23. Encore 6 minutes et les Stukas seront sur la base. Encore 11 minutes et j’y serais.
« de Dora 12, je saute ! »
Mais combien sont-ils ? Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Mais qu’est-ce qu’ils ont foutu aux Renseignements ? Dans quel guêpier on s’est fourrés ?! Si je rentre vivants, il y a des têtes qui vont tomber, j’en fais serment.
« de Kanon Leader, combien de contacts ? »
« de Dora Leader, 4 contacts en attaque »
« de Dora 11, pas de parachutes pour Dora12. »
Et voila, un équipage de perdu. Bien sur je ne les connaissais pas, mais entendre la mort des compatriotes à la radio, ça ne peut laisser personne indifférent. Je les vengerais, assurément.
« de Dora 13, j’ai ai touché un ! Il fume ! Il dégage ! »
Bien joué garçon, mais il faut encore poser les bombes et rentrer à la maison.
« Ils partent tous ! Ils s’en vont ! »
« de Dora leader, objectif à 2 minutes. »
Ils arrivent dans la zone de Flak, c’est pour ça que les Yaks sont partis, pour ne pas se faire descendre par leur propre artillerie. Les Stukas vont avoir quelques instants de repos. La DCA, ils n’en ont pas peur.
Mais ce qui m’aura le plus étonné dans ces quelques secondes de combat, c’est le calme apparent des conversations.
« de Dora leader, plongeon dans 30 secondes »
Ils y sont.
« de Kanon leader, on change de plan de vol, restez avec moi. »
Avec tous ces russes dans les environs, je préfère changer de route et arriver plus vers l’Ouest, quitte à contourner l’île pour éviter les Yaks. Les Stukas vont repartir plein Nord, inutile de les croiser et d’engager les Yaks. Je penche légèrement le Focke-Wulf sur la gauche. Je lève la tête, et vois Hanz qui me suit. Il a bien reçu le message, mais ne s’est pas déclaré sur la radio. Ca sera toujours une surprise en plus pour ces Russes s’ils viennent à s’en prendre à nous.
« de Dora Leader, bombes larguées, on rentre ! »
Il faut encore attendre quelques secondes pour qu’un mitrailleur nous donne une première estimation des dégâts, surtout de la santé de la DCA.
« de Dora 14, aucun signe de DCA. »
Merveilleux ! On pourra s’exercer au tir et venger nos camarades perdus !
Comme prévu dans le plan de vol, les Stukas, partant vers le Nord, se font attaquer par les Yaks. Dora 11 et son équipage ne rentreront pas ce soir, deux Stukas furent endommagés à plus de 50% mais purent rentrer à la base et 3 autres furent légèrement endommagés. Cependant, un autre Yak a été descendu dans ce combat.
« de Kanon Leader à Schwarm Kanon, libérez vos sécurités, on monte à 1500m. »
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.TLS.
.Mistel pilotâh.
.Bombâh Lovâh.
.Mistel pilotâh.
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- Pilote Confirmé
- Messages : 2811
- Inscription : 06 mars 2003
#3
7h32.
La base des Ivans est là. Elle nous attend, seule désemparée. Timidement, quelques fumées noires montent vers nous, elle saigne. L’odeur du sang nous attire, surtout un animal qui nous a causé tant de pertes. Dans un léger piqué, en virant très légèrement à droite, je l’aligne dans mon viseur. Elle n’a pas fini de souffrir. Non, pas encore.
Un bref regard à ma vitesse. 550km/h et en accélération. Parfait. J’effleure les détentes, elles sont toutes armées, prêtes à déferler une pluie de plomb. Je m’enfonce dans mon siège et je me concentre sur la première rangée d’avions qui se dessine devant moi.
« Kanon Leader, j’attaque !! »
J’y suis. Quelques secondes. Attendre. A plus de 600km/h j’écrase toutes les détentes. Les canons de 30mm dévastent tout ce qu’ils rencontrent, deux appareils sont détruits et un semble endommagé. Finissant ma passe, je donne l’ordre à Franz d’attaquer. Puis c’est au tour de Viggo et Friedrich de s’en donner à cœur joie. Aussi étrange que cela paraisse, la haine qui me rongeait il y a quelques instants est devenue joie. Je fais ma deuxième passe sur le terrain alors que je vois en même temps l’infanterie qui court dans tous les sens. Cherchent-ils à nous disperser ? A nous déconcentrer ? Je ne sais pas, et ne saurais jamais. Je remonte doucement, préparant ma prochaine attaque. Je me tourne voir où en sont mes Focke-Wulf.
NON ! Ils montent des ballons de barrage ! Des automitrailleuses commencent à se mettre en batterie ! Viggo ! Il ne les a pas vues !
« ACHTUNG! Friedrich! Des ballons! Break! Break! »
Mais c’est trop tard. Il n’a rien vu venir. Trop concentré sur sa cible au loin, il n’a pas vu le câble tendu devant lui. Son avion explose en l’air et ses restes retombent sur le tarmac emportant avec lui quelques courageux Ivans qui nous mitraillaient depuis tout à l’heure avec leurs armes personnelles. Encore une perte pour notre escadrille. Sa mort sera vengée !
« Ici Kanon leader. Ordre au schwarm Kanon de se concentrer sur les pièces de DCA ! On se reforme »
« de Kanon 2, bien reçu »
« de Kanon 3, bien reçu »
J’en aperçois une qui se déplace vers des avions déjà détruits, ils cherchent à se cacher les fourbes. J’ordonne à Franz d’aller s’en charger pendant que je récupère la formation avec Viggo.
« de Kanon leader à Kanon 4 , reste avec moi, on va attendre que Franz nettoie »
« de Kanon 4, bien reçu »
En légère montée, pour s’écarter de la DCA et reprendre de l’énergie, je regarde Franz faire sa passe sur l’automitrailleuse. Touchée. Mais elle résiste. Il braque à droite, il préfère refaire un passage dans le même axe, celui où n’est pas protégée par les baraquements. Viggo me suit comme mon ombre, et je le vois faire de la tête pour contrôler le ciel. Un futur As, sûrement.
« de Kanon 4, je vois quelque chose au sol bouger. »
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Une sorte de camion. »
« Franz, est ce que tu confirmes ? »
« Affirmatif. Je le prends à la prochaine passe, vous pouvez descendre. »
« On arrive. »
Alors que Franz s’engage dans sa dernière passe, une énorme explosion survient. Le camion de tout à l’heure était bourré d’explosif ! Franz emporté par sa vitesse ne peut que rentrer dans cet enfer, et n’en ressortira malheureusement que sous forme d’une boule de feu. Son avion explose au sol, raclant sur plusieurs centaines de mètres le tarmac. Seule consolation, il emporte avec lui la dernière pièce de DCA encore valide.
Enragé de haine, je fonce tête baissée contre les positions russes et j’envoie tout ce que je peux. Je ne peux pas croire qu’ils m’aient emportés deux de mes pilotes avec des techniques aussi lâches. Auraient-ils perdu toute dignité dans l’art de se battre ?! Encore et encore je déferle mes munitions sur toute cible qui se présente dans mon viseur. Ce n’est plus de la rage ni de la haine, c’est indescriptible. Je veux que tout s’arrête, que cette base disparaisse. Je ne veux plus la voir, je ne veux plus qu’elle existe.
« de Kanon leader, je suis à court de munitions, je rentre à la base. »
« de Kanon 4, je fais encore 2 passes et je rejoins. »
A quoi a rimé cette attaque ? Les renseignements étaient faux, les Stukas se font tailler en pièces, deux de mes pilotes sont assassinés lâchement. Rien ne va plus. Je mets les gaz au régime de croisière et je prends le cap de la base. Je ne fais même plus attention au ciel. Les Yaks pourraient me tomber dessus que je ne les verrais pas.
Je rentre.
[ To be Continued ]
La base des Ivans est là. Elle nous attend, seule désemparée. Timidement, quelques fumées noires montent vers nous, elle saigne. L’odeur du sang nous attire, surtout un animal qui nous a causé tant de pertes. Dans un léger piqué, en virant très légèrement à droite, je l’aligne dans mon viseur. Elle n’a pas fini de souffrir. Non, pas encore.
Un bref regard à ma vitesse. 550km/h et en accélération. Parfait. J’effleure les détentes, elles sont toutes armées, prêtes à déferler une pluie de plomb. Je m’enfonce dans mon siège et je me concentre sur la première rangée d’avions qui se dessine devant moi.
« Kanon Leader, j’attaque !! »
J’y suis. Quelques secondes. Attendre. A plus de 600km/h j’écrase toutes les détentes. Les canons de 30mm dévastent tout ce qu’ils rencontrent, deux appareils sont détruits et un semble endommagé. Finissant ma passe, je donne l’ordre à Franz d’attaquer. Puis c’est au tour de Viggo et Friedrich de s’en donner à cœur joie. Aussi étrange que cela paraisse, la haine qui me rongeait il y a quelques instants est devenue joie. Je fais ma deuxième passe sur le terrain alors que je vois en même temps l’infanterie qui court dans tous les sens. Cherchent-ils à nous disperser ? A nous déconcentrer ? Je ne sais pas, et ne saurais jamais. Je remonte doucement, préparant ma prochaine attaque. Je me tourne voir où en sont mes Focke-Wulf.
NON ! Ils montent des ballons de barrage ! Des automitrailleuses commencent à se mettre en batterie ! Viggo ! Il ne les a pas vues !
« ACHTUNG! Friedrich! Des ballons! Break! Break! »
Mais c’est trop tard. Il n’a rien vu venir. Trop concentré sur sa cible au loin, il n’a pas vu le câble tendu devant lui. Son avion explose en l’air et ses restes retombent sur le tarmac emportant avec lui quelques courageux Ivans qui nous mitraillaient depuis tout à l’heure avec leurs armes personnelles. Encore une perte pour notre escadrille. Sa mort sera vengée !
« Ici Kanon leader. Ordre au schwarm Kanon de se concentrer sur les pièces de DCA ! On se reforme »
« de Kanon 2, bien reçu »
« de Kanon 3, bien reçu »
J’en aperçois une qui se déplace vers des avions déjà détruits, ils cherchent à se cacher les fourbes. J’ordonne à Franz d’aller s’en charger pendant que je récupère la formation avec Viggo.
« de Kanon leader à Kanon 4 , reste avec moi, on va attendre que Franz nettoie »
« de Kanon 4, bien reçu »
En légère montée, pour s’écarter de la DCA et reprendre de l’énergie, je regarde Franz faire sa passe sur l’automitrailleuse. Touchée. Mais elle résiste. Il braque à droite, il préfère refaire un passage dans le même axe, celui où n’est pas protégée par les baraquements. Viggo me suit comme mon ombre, et je le vois faire de la tête pour contrôler le ciel. Un futur As, sûrement.
« de Kanon 4, je vois quelque chose au sol bouger. »
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Une sorte de camion. »
« Franz, est ce que tu confirmes ? »
« Affirmatif. Je le prends à la prochaine passe, vous pouvez descendre. »
« On arrive. »
Alors que Franz s’engage dans sa dernière passe, une énorme explosion survient. Le camion de tout à l’heure était bourré d’explosif ! Franz emporté par sa vitesse ne peut que rentrer dans cet enfer, et n’en ressortira malheureusement que sous forme d’une boule de feu. Son avion explose au sol, raclant sur plusieurs centaines de mètres le tarmac. Seule consolation, il emporte avec lui la dernière pièce de DCA encore valide.
Enragé de haine, je fonce tête baissée contre les positions russes et j’envoie tout ce que je peux. Je ne peux pas croire qu’ils m’aient emportés deux de mes pilotes avec des techniques aussi lâches. Auraient-ils perdu toute dignité dans l’art de se battre ?! Encore et encore je déferle mes munitions sur toute cible qui se présente dans mon viseur. Ce n’est plus de la rage ni de la haine, c’est indescriptible. Je veux que tout s’arrête, que cette base disparaisse. Je ne veux plus la voir, je ne veux plus qu’elle existe.
« de Kanon leader, je suis à court de munitions, je rentre à la base. »
« de Kanon 4, je fais encore 2 passes et je rejoins. »
A quoi a rimé cette attaque ? Les renseignements étaient faux, les Stukas se font tailler en pièces, deux de mes pilotes sont assassinés lâchement. Rien ne va plus. Je mets les gaz au régime de croisière et je prends le cap de la base. Je ne fais même plus attention au ciel. Les Yaks pourraient me tomber dessus que je ne les verrais pas.
Je rentre.
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.Mistel pilotâh.
.Bombâh Lovâh.
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#4
(( Je sais, et désolé d'avance, mais les deux derniers "épisodes" -inclus celui juste au dessus- seront plus courts que d'habitude ))
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#5
:D d'accord, je ferai comme si ce n'en était qu'un (du moment que j'ai la fin :lol: )
Merci pour le mal que tu te donnes, j'aime bien ton histoire :P
Merci pour le mal que tu te donnes, j'aime bien ton histoire :P
#7
Viggo annonce sa dernière passe. Je ne suis pas là pour le protéger mais les Yaks ne sont pas revenus et la DCA a été réduite au silence. A quel prix. Je réduis les gaz, je vais l’attendre pour qu’il me rattrape. Je suis le seul dans ce coin de mer, et selon mon radio compas, je suis parfaitement aligné sur le cap de la base. 300 mètres. Je suis un peu haut. 200 mètres. C’est mieux ainsi. Tiens, je n’ai pas entendu Hans depuis le décollage. Je me règle sur leur canal radio. Rien. Je n’ose pas parler, je ne veux pas briser leur silence radio, ou pire apprendre de mauvaises nouvelles, j’ai eu ma dose pour la journée. Encore un peu. Non, ce n’est que le grésillement de fond que j’entends. J’attendrais d’être à la maison pour savoir, de toutes façons, je ne peux rien y changer, je n’ai plus de munitions, mon réservoir est presque vide avec juste de quoi rentrer… Un bruit de moteur ! Machinalement, je vire à droite. Changer de cap. Trouver une trajectoire d’évasion. Un coup d’œil derrière… Un Focke-Wulf ! C’est Viggo. Légèrement au dessus de moi, en rapprochement rapide, il est là. Je ne sais pas s’il m’a vu. Il bat des ailes, qu’est-ce que …. La radio. Je change de canal pour me remettre sur la fréquence « Kanon ».
« … me recevez ? Ici Kanon 4 à Kanon leader, est ce que vous me recevez ? »
« Ici Kanon leader, affirmatif. J’avais changé de fréquence. »
« Ici Kanon 4, bien reçu. Heureux de vous entendre à nouveau. »
Ce n’est pas dans mon habitude de donner des explications comme ça, mais c’est un nouveau et il en a assez vu pour aujourd’hui je pense.
« Ici Kanon leader, formation ligne, serrée. »
Rentrons.
10 minutes. Nous sommes bientôt rentrés.
5 Minutes.
« Alarm ! Deux chasseurs en vue ! Alarm ! »
C’est la base qui appelle ! On est attaqués ! Et on ne peut rien y faire, impuissants sans munitions et vides de carburant.
« Ici Kanon 4, je monte ! »
J’aimerais lui donner l’ordre de rester en formation, mais sa voix n’était pas calme. C’était celle d’un vengeur, et on avait besoin d’une vengeance. Et puis, le temps qu’il arrive, ces Ivans seraient sûrement partis. Il est impulsif, je ne peux pas lui en vouloir.
« de Kanon leader, sur fréquence d’urgence ! »
Une attaque de base, ça justifie au moins une urgence, surtout quand les Schwarms sont sur le retour, ou devraient l’être. Il n’y a que Viggo pour me répondre. Je savais qu’il ne penserait pas à changer de fréquence, il aurait été perdu sinon.
« de Dora leader, hyppo, 25 minutes. »
Les Stukas restent à couvert, ils ont entendu l’annonce de l’attaque. Ils vont tourner en cercle à très basse altitude, à bonne distance de la base, mais ils n’ont que 25 minutes de carburant restant. Et moi 5, à peine.
« de Blitz leader, bandits en vue, on plonge ! »
Hans est là, notre protecteur, notre sauveur. Au loin, je vois la DCA qui se déchaîne et d’un coup, s’arrête. Il ne faudrait pas toucher nos propres appareils, si durs à remplacer, sans parler des pilotes. Hans a du se remettre sur sa fréquence car la radio est redevenue muette, place aux combattants. Je commence à distinguer des points qui s’agitent, l’un d’entre eux se met à fumer. Il est en bas, c’est un Ivan. Quatre points remontent en flèche dans le ciel, Hans et son Schwarm. Ils plongent. Chacun leur tour ils se confondent avec l’Ivan. La fumée, rectiligne il y a un instant se courbe, devient parabole. Un drap blanc apparaît. Blitz a une victoire.
« de Blitz leader, le ciel est dégagé. »
Pourtant, ils avaient annoncé deux Ivans. Hans l’a laissé partir ou il s’est dérobé du combat, laissant son équipier se faire descendre seul. Il n’est pas temps de penser à ça, le carburant manque, le diode d’alerte s’est allumée.
« de Kanon leader, demande priorité, carburant 2. »
Plus que deux minutes de carburant, pas le temps d’attendre.
« de Contrôle Sol, priorité Schwarm Kanon »
Je n’ai d’ailleurs pas dévie de ma trajectoire lors de l’attaque de la base, je m’y serais posé, même au milieu de la DCA. Viggo a d’ailleurs rejoint et me suit. Il est encore plus critique, il se posera avant moi.
On s’aligne, et finalement on se pose en Rotte, Viggo devant, contre les conventions, mais pour la sécurité. Sans encombre. Alors que l’on roule vers nos parkings, les Stukas rescapés, certains durement touchés, se posent. Ce n’est pas leur base d’affectation, mais dans leur malheur, ils ne veulent pas rallonger leur vol davantage.
J’arrive sur le parking, je serre les freins et éteins le moteur. J’ouvre la canopée. De l’air frais, enfin ! Je suis en vie, sauf. Viggo est à ma gauche, il me regarde en souriant, je lui rends son sourire bien malgré moi. Qu’il y a-t-il à sourire sinon d’être en vie avec ces camarades tombés ? Il est nouveau, il n’avait beaucoup d’amis encore…
Tiens, voila Gustav qui accourt. On s’est trompé de parking. Il est heureux pour moi, pour son avion rentré à la base, mais je sens son visage triste. Ses compagnons versent quelques larmes pour leurs pilotes disparus et Gustav est avec eux, il pleure aussi. Mon appareil n’est cependant pas sorti indemne de la mission, on comptera une cinquantaine d’impact de petit calibre sur le fuselage et les ailes, mais heureusement aucun organe vital n’a été touché, surtout le moteur. Dérisoire DCA, mais bons tireurs.
Je file à la cantine prendre un verre, laissant les mécanos avec les avions. J’en ai eu pour ma journée. Hans et les autres me rejoindront quelques minutes après. Hans me confiera plus tard que le deuxième Ivan s’est effectivement dérobé lors du combat sur la base, et qu’il était inutile de le poursuivre. Je n’ai pas manqué de lui dire que je ne l’aurais pas laissé partir, moi. Quelques verres après, on est tous repartis dans nos baraquements nous reposer, dormir pour certains.
Ne trouvant pas le sommeil, j’ai écrit mon rapport de mission, mettant en avant les défauts et lacunes du système de renseignements qui a coûté la vie à de nombreux d’entre nous. Des têtes vont tomber, j’espère.
[ The End ]
« … me recevez ? Ici Kanon 4 à Kanon leader, est ce que vous me recevez ? »
« Ici Kanon leader, affirmatif. J’avais changé de fréquence. »
« Ici Kanon 4, bien reçu. Heureux de vous entendre à nouveau. »
Ce n’est pas dans mon habitude de donner des explications comme ça, mais c’est un nouveau et il en a assez vu pour aujourd’hui je pense.
« Ici Kanon leader, formation ligne, serrée. »
Rentrons.
10 minutes. Nous sommes bientôt rentrés.
5 Minutes.
« Alarm ! Deux chasseurs en vue ! Alarm ! »
C’est la base qui appelle ! On est attaqués ! Et on ne peut rien y faire, impuissants sans munitions et vides de carburant.
« Ici Kanon 4, je monte ! »
J’aimerais lui donner l’ordre de rester en formation, mais sa voix n’était pas calme. C’était celle d’un vengeur, et on avait besoin d’une vengeance. Et puis, le temps qu’il arrive, ces Ivans seraient sûrement partis. Il est impulsif, je ne peux pas lui en vouloir.
« de Kanon leader, sur fréquence d’urgence ! »
Une attaque de base, ça justifie au moins une urgence, surtout quand les Schwarms sont sur le retour, ou devraient l’être. Il n’y a que Viggo pour me répondre. Je savais qu’il ne penserait pas à changer de fréquence, il aurait été perdu sinon.
« de Dora leader, hyppo, 25 minutes. »
Les Stukas restent à couvert, ils ont entendu l’annonce de l’attaque. Ils vont tourner en cercle à très basse altitude, à bonne distance de la base, mais ils n’ont que 25 minutes de carburant restant. Et moi 5, à peine.
« de Blitz leader, bandits en vue, on plonge ! »
Hans est là, notre protecteur, notre sauveur. Au loin, je vois la DCA qui se déchaîne et d’un coup, s’arrête. Il ne faudrait pas toucher nos propres appareils, si durs à remplacer, sans parler des pilotes. Hans a du se remettre sur sa fréquence car la radio est redevenue muette, place aux combattants. Je commence à distinguer des points qui s’agitent, l’un d’entre eux se met à fumer. Il est en bas, c’est un Ivan. Quatre points remontent en flèche dans le ciel, Hans et son Schwarm. Ils plongent. Chacun leur tour ils se confondent avec l’Ivan. La fumée, rectiligne il y a un instant se courbe, devient parabole. Un drap blanc apparaît. Blitz a une victoire.
« de Blitz leader, le ciel est dégagé. »
Pourtant, ils avaient annoncé deux Ivans. Hans l’a laissé partir ou il s’est dérobé du combat, laissant son équipier se faire descendre seul. Il n’est pas temps de penser à ça, le carburant manque, le diode d’alerte s’est allumée.
« de Kanon leader, demande priorité, carburant 2. »
Plus que deux minutes de carburant, pas le temps d’attendre.
« de Contrôle Sol, priorité Schwarm Kanon »
Je n’ai d’ailleurs pas dévie de ma trajectoire lors de l’attaque de la base, je m’y serais posé, même au milieu de la DCA. Viggo a d’ailleurs rejoint et me suit. Il est encore plus critique, il se posera avant moi.
On s’aligne, et finalement on se pose en Rotte, Viggo devant, contre les conventions, mais pour la sécurité. Sans encombre. Alors que l’on roule vers nos parkings, les Stukas rescapés, certains durement touchés, se posent. Ce n’est pas leur base d’affectation, mais dans leur malheur, ils ne veulent pas rallonger leur vol davantage.
J’arrive sur le parking, je serre les freins et éteins le moteur. J’ouvre la canopée. De l’air frais, enfin ! Je suis en vie, sauf. Viggo est à ma gauche, il me regarde en souriant, je lui rends son sourire bien malgré moi. Qu’il y a-t-il à sourire sinon d’être en vie avec ces camarades tombés ? Il est nouveau, il n’avait beaucoup d’amis encore…
Tiens, voila Gustav qui accourt. On s’est trompé de parking. Il est heureux pour moi, pour son avion rentré à la base, mais je sens son visage triste. Ses compagnons versent quelques larmes pour leurs pilotes disparus et Gustav est avec eux, il pleure aussi. Mon appareil n’est cependant pas sorti indemne de la mission, on comptera une cinquantaine d’impact de petit calibre sur le fuselage et les ailes, mais heureusement aucun organe vital n’a été touché, surtout le moteur. Dérisoire DCA, mais bons tireurs.
Je file à la cantine prendre un verre, laissant les mécanos avec les avions. J’en ai eu pour ma journée. Hans et les autres me rejoindront quelques minutes après. Hans me confiera plus tard que le deuxième Ivan s’est effectivement dérobé lors du combat sur la base, et qu’il était inutile de le poursuivre. Je n’ai pas manqué de lui dire que je ne l’aurais pas laissé partir, moi. Quelques verres après, on est tous repartis dans nos baraquements nous reposer, dormir pour certains.
Ne trouvant pas le sommeil, j’ai écrit mon rapport de mission, mettant en avant les défauts et lacunes du système de renseignements qui a coûté la vie à de nombreux d’entre nous. Des têtes vont tomber, j’espère.
[ The End ]
.TLS.
.Mistel pilotâh.
.Bombâh Lovâh.
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#8
Super, Moutton
Merci pour ton histoire
Merci pour ton histoire
Si l'homme a été crée avant la femme, c'était pour lui permettre de placer quelques mots.
- Jules Renard -
Amis fans de Bd : http://www.bouletcorp.com/blog/
OrneryBoy
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OrneryBoy
#9
Menteur, tout ça pour être mon Numéro2 sur Mistel.
Je marche pas à ça moi môssieur !!
( nan, merci, ça fait plaisir des commentaires de temps en temps )
Je marche pas à ça moi môssieur !!
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.TLS.
.Mistel pilotâh.
.Bombâh Lovâh.
.Mistel pilotâh.
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#10
:lol: :lol: :lol: :P
Si l'homme a été crée avant la femme, c'était pour lui permettre de placer quelques mots.
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OrneryBoy
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OrneryBoy
#11
Très chouette, très bien écrit et prenant, avec plein de détails qui rendent l'histoire vraiment crédible.
Bref, merci
Bref, merci