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L'Armée de Terre s'intéresse au drone Aarok.

https://www.opex360.com/2025/02/02/larm ... ais-aarok/

Quand il fut dévoilé par Turgis & Gaillard lors de l’édition 2023 du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, le projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Aarok suscita l’intérêt de l’armée de l’Air & de l’Espace.

« J’attends de voir les premiers vols » car « il s’agit de bien identifier ce qui peut passer du papier à la réalité dans des délais raisonnable », avait alors confié le général Stéphane Mille, qui était alors son chef d’état-major [CEMAAE], lors d’une audition au Sénat. Quelques semaines plus tard, il fit savoir qu’il était même « prêt à payer pour voir », sous réserve d’en « avoir les ressources ».

De son côté, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, évoqua également un « projet très intéressant », avant de laisser entendre que l’Aarok pourrait s’inviter dans la programmation militaire 2024-30. « Globalement, le travail est de bonne qualité [et se fait] en confiance avec Turgis & Gaillard et les différents services du ministère », avait-il dit, avant de rappeler que la LPM [Loi de programmation militaire] prévoyait un « patch » sur les drones, financé à hauteur de 5 milliards de d’euros. « Cela va nous permettre justement d’explorer un certain nombre de concepts », avait-il conclu.

Depuis, après avoir fait l’objet d’un protocole d’accord entre le constructeur ukrainien Antonov et Turgis & Gaillard en vue de développer une version plus « légère » [et, surtout, « consommable »], l’Aarok a entamé ses essais au sol et été retenu par la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] du ministère des Armées pour étudier le concept de drone « certifiable mais non certifié », lequel vise à réduire le « niveau d’exigence normatif » pour faire voler un aéronef.


Cela étant, si le segment des drones MALE relève de l’armée de l’Air & de l’Espace, l’armée de Terre ne cache pas son intérêt pour l’Aarok. Et cela alors qu’elle dispose déjà du système de drones tactiques [SDT] Patroller, dont la mise en service au sein du 61e Régiment d’Artillerie [RA] n’a pas encore été prononcée.

Cette semaine, après avoir rendu une visite à Turgis & Gaillard, le général Bruno Baratz, le « patron » du Commandement du combat futur [CCF] de l’armée de Terre, a en effet estimé que l’Aarok « pourrait s’avérer un moyen de surveillance et d’intervention simple, rustique et bon marché », d’autant plus qu’il a été conçu « dans une optique résolument multi-domaines ».

« Nous suivrons le développement de ce projet avec attention », a ajouté le général Baratz, pour qui cette « initiative témoigne de l’importance d’une collaboration étroite entre l’industrie et l’armée de Terre et démontre également la richesse du terreau industriel français dans le domaine de la défense ».

Pour rappel, affichant une masse de 5,5 tonnes, l’Aarok devrait avoir une endurance supérieure à 24 heures, grâce à un turbopropulseur « sobre » censé développer une puissance de 1 200 chevaux. Doté d’un capteur optronique de grande dimension, d’une charge électromagnétique et d’un radar multimode, il pourra emporter jusqu’à 1,5 tonne de munitions et être mis en œuvre depuis des terrains sommaires [un détail qui peut intéresser l’armée de Terre…]. Conçu sans composant d’origine américaine [« Itar Free »], son coût serait compris entre 5 et 10 millions d’euros.

Quoi qu’il en soit, un achat de drones Aarok par l’armée de Terre peut-il être envisagé à court ou moyen terme ? Ce n’est pas exclu.

En effet, lors des débats sur le projet de loi de finances 2025, au Sénat, le 18 janvier, et après avoir souligné « le travail remarquable de Turgis et Gaillard, en particulier le drone Aarok », M. Lecornu a fait savoir qu’il avait demandé de « consacrer les gains budgétaires liés au retard du projet de drone MALE européen [Eurodrone, ndlr] pour réaliser des acquisitions susceptibles d’accélérer la dronisation de notre armée ».