https://air-cosmos.com/article/airbus-h ... nnee-36473
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Airbus Helicopters entend capitaliser sur le programme de démonstrateur Racer qui doit aussi être une démonstration de sa capacité de leader du monde de l’hélicoptère à fédérer 40 acteurs européens de 13 pays.
Le démonstrateur Racer est la descendance du X3 (...), qui avait déjà démontré la capacité d’un hélicoptère à aller beaucoup plus vite que les hélicoptères actuels. L'Airbus Racer vise un gain de 50 %, pour assurer 220 nœuds. Mais en plus de faire plus discrètement, plus écologiquement : Racer veut réduire de 20 % la signature sonore, et la production de C02 et de Nox. En éco-mode, l'Airbus Racer devrait aussi pouvoir n’utiliser qu’un seul moteur poussée à 90 % de puissance, permettant néanmoins d’offrir une vitesse de croisière 180 nœuds.
Le plus étonnant est sans doute sa queue asymétrique dépourvue de rotors anticouple, mais dont les plans sont pourvus de surface mobiles. Comme sur le X3, deux nacelles des hélices propulsives sont logées au bout de mini-ailes qui contribuent à la portance et soulagent le rotor (...). les nacelles des hélices propulsives contribuent à la vitesse… en générant un vortex qui accélère la machine. Idem pour la forme dissymétrique de la queue. Conséquences, à la même vitesse qu’un hélicoptère standard, on consomme deux fois moins, d’où un gain d’endurance. Ou de vitesse brute si la mission le nécessite : Airbus Helicopters assure ainsi que le nombre de bases de secours pourrait être réduit de près de 50 % en Europe de l’ouest, du fait du gain de vitesse d’intervention. Des expérimentations dans ce domaine précis sont d’ailleurs prévues.
Tout n’est pas forcément au rendez-vous pour autant, concède l’industriel. La boite de transmission principale a du retard (avec des composants Airbus, elle est développée et fabriquée par Fiat Avio). Idem pour les deux nacelles de bout d’ailes. 90 % des composants sont néanmoins livrés, permettant à Airbus Helicopters d’assembler ce qui peut l’être. Les Français sont bien représentés, Latécoère fournit le harnais électrique et Safran, les turbines Aneto (celles du NH90) et le circuit carburant. Les autres gros contributeurs sont italiens et roumains. Si tout finit par être nominal, l’hélicoptèriste escompte toujours mettre en vol ce programme à 200 M€ d’ici la fin de l’année.
Les applications seront multidomaines, avec évidemment le militaire en embuscade. La soute reste réduite (environ celle d’un H145) et la possibilité de loger des armements sous les bras propulsifs reste possible, mais générerait évidemment de la traînée. Solution, pour une hypothétique version de reconnaissance armée, des armements tirables depuis des caissons escamotables sortant du plancher de l’hélicoptère (mais entrant en conflit potentiel avec ce qui y est logé) ou plus simple, des bras d’armement repliables dans la soute pour le vol de croisière.