disponible gratuitement en pdf :
https://www.airuniversity.af.edu/AUPres ... er-kosovo/
C'est pas mal (surtout quand on ne connaît rien de précis sur ce sujet ^^).
C'est une compilation d'anecdotes organisées par thèmes, pas une narration complète, je conseille de lire l'annexe en premier pour avoir un résumé général.
En bref, l'A-10 a été utilisé dans Allied Force principalement dans les rôles d'AFAC (airborne forward air controller) pour trouver des cibles et coordonner les frappes dessus, et pour diriger les opérations de CSAR.
Et, pour ces rôles où il est un point nodal, l'A-10 n'a pas...
C'est un truc qui me fascine, le sous-équipement de cet appareil. Ca, les implications que ca a dans l'emploi ops de l'appareil, et le fait de ne le réaliser que récemment, car les pilotes ne semblent jamais s'en plaindre.La liste de ce qu'il n'avait pas est longue : un GPS pour la navigation de précision, un pod de ciblage pour l'identification de la cible ou la désignation par laser, une liaison de données pour recevoir ou transmettre les coordonnées des cibles, un bus de données à haut débit pour afficher une carte défilante, un équipement de localisation des radios de survie de précision pour la CSAR, et un radar pour fournir les altitudes précises des cibles pour les attaques à moyenne altitude ou pour trouver un ravitailleur de nuit ou par mauvais temps.
Ca fait un moment que je me disais que l'A-10 c'est le Jaguar de l'USAF, mais en fait c'est encore pire je pense...
Mais les pilotes sont très heureux d'avoir plein de place dans le cockpit pour caser des jumelles gyrostabilisées x12 ou x15 qu'ils tiendront à la main (ils ont les genoux pour tenir le manche) et des cartes, plusieurs cartes... voilà en gros la séquence que doit suivre le pilote d'A-10 qui a localisé une cible :
Les F-16CG (Blocks 40/42) et les F-14 avaient des pods qui faisaient tout ca en deux clics...1. Trouver la zone générale de la cible sur une carte à grande échelle (1:250 000) qui comporte des marques pour chacune des cartes à plus petite échelle (1:50 000).
2. Déterminer la carte au 1:50e à utiliser.
3. Trouver la bonne carte au 1:50e parmi la pile de 16 cartes de ce type.
4. Étudier le terrain, les routes, les forêts, les lignes électriques et les maisons marquées sur la carte afin de les faire correspondre à la zone de la cible au sol.
5. Lire les coordonnées, au format Transverse universelle de Mercator (UTM), à partir de l'échelle de la carte.
6. Inscrire ces coordonnées au crayon gras à l'intérieur de la verrière de l'A-10.
7. Revenir à l'échelle 1:50e, suivre les courbes de niveau pour déterminer l'altitude de la cible en mètres et l'inscrire sur la verrière.
8. Utiliser le système de navigation inertielle pour convertir les coordonnées UTM en latitude et longitude, et les inscrire sur la verrière.
9. Utiliser le HUD pour convertir l'altitude en mètres en pieds et l'inscrire sur la verrière.
10. Enfin, lire à la radio les informations de la cible pour les chasseurs qui arrivent.
Pour le CSAR, visiblement il y a eu un gros progrès d'organisation et de formation depuis la guerre du Golfe (où les quelques sauvetages réussis tenaient à la détermination des participants).
Je remarque aussi que pour un ouvrage publié par les presses universitaires de l'USAF (même s'il y a l'avertissement habituel que son contenu ne constitue pas une position officielle), il y a le récit d'un certain nombre de gaffes : une confusion sur les horaires lors de la missions CSAR pour le F-117 abattu, une confusion sur les règles d'engagement lors de la chasse au radar monténégrin, et je retiens surtout les communications pas sécurisées des AWACS OTAN et des C-130 ABCCC, que manifestement les Serbes écoutent.