Le risque géopolitique sera majeur. Dans le scénario NZE (Net Zero Emission) qui est le plus contraignant il reste encore une production de 24 Mb/j en 2050 pour les usages pour lesquels on sait qu'on aura du mal à remplacer les produits pétroliers. Il s'agit essentiellement de la pétrochimie mais les carburants aviation ne sont pas oubliés non plus... Evidemment les émissions devront être compensées (d'où le nom du scénario). Bref, ce scénario exige donc réduire la production par 4 par rapport à celle d'aujourd'hui. Idem pour le gaz d'ailleurs (on passe d'environ 400 Mcf/j à 100 et quelques). La question est donc: qui pourra continuer, c'est à dire sera autorisé, à produire?Jaguar a écrit :Là, je me pose vraiment la question. A court terme, tu as raison, la pauvreté est bien le premier impact, majeur, grave. J'approuve à 200%. J'y ajouterai les risques géopolitiques majeurs (quand le peuple a faim....
Grosso modo, il y a quatre scénarios envisagés:
- autoriser les pays les plus pauvres à continuer à produire pour se développer. Il faudra aller dire aux Américains, Saoudiens, Canadiens etc. de fermer leurs vannes
- laisser faire le marché autrement dit favoriser les pays dont les coûts de production sont les plus faibles. Dans ce cas ça se passera au Moyen Orient.
- autoriser les plus "propres" à produire. Dans ce cas il faudra que quelqu'un se dévoue pour aller dire à Poutine qu'il doit stopper sa prod.
- le dernier est le chacun pour soi: les pays produisent pour leurs seuls besoins avec en ligne de mire leur indépendance énergétique, quel que soit le coût. Dans ce cas là, l'Europe de l'Ouest est mal partie.
Cela reste de la théorie car l'autre question est: qui impose aux pays "malchanceux" d'arrêter effectivement de produire? Aujourd'hui personne n'est en mesure de le faire. Il n'y a pas de gouvernance mondiale suffisamment forte pour le faire. Et ça m'étonnerait fort qu'il y en ait une demain.
Il ne faut pas surestimer ce que peuvent faire les pouvoirs publics. Eux-mêmes sont soumis aux bons vouloir de la population et de ce qu'on appelle "l'acceptabilité sociale". Laquelle est assez facilement manipulable aujourd'hui. Et quand le torchon brûle il arrive parfois (j'aurais pu écrire souvent mais bon...j'ai décidé d'être optimiste) que les pouvoirs publics reculent car derrière il y a des politiques qui ont les yeux rivés sur les sondages.Jaguar a écrit :Yes, ils sont dans le pragmatique et le concret, et en effet, ça tient compte de tout ça ! Ce qui va dans le sens du fait que tout, absolument tout est dans la main des pouvoirs publics. Même nos changements de comportement majeurs, ça doit venir d'eux, sinon ça ne peut pas fonctionner. D'ailleurs, ça ne fonctionne pas, amha...Dédale a écrit : Par ailleurs, quand tu parles avec des ingés du secteur de l'énergie... (...)