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Un succès sans aucune ombre au tableau: c'est ainsi que General Atomics a présenté ses derniers tests du MQ-20 Avenger, son drone de combat piloté à distance par des opérateurs humains et par une série d'intelligences artificielles (IA). C'est grâce à un satellite en orbite basse que les commandes ont pu être transmises à l'appareil. L'une des priorités absolues de l'US Air Force est de constituer un escadron collaboratif de combat dans lequel les IA collaborent en bonne intelligence avec les humains. C'est avec cet objectif qu'ont été lancées les dernières expérimentations, raconte Business Insider, l'armée de l'air américaine souhaitant marquer les esprits et poser les bases de ce que seront les drones de combat du futur.
Ces avancées sont primordiales pour les États-Unis dans l'optique d'une compétition de plus en plus féroce avec le concurrent chinois. Les Américains sont notamment préoccupés par le fait que Pékin risque de disposer d'un nombre d'appareils bien supérieur au sien. Mais la polyvalence des engins comme celui développé par General Atomics pourrait bien permettre de compenser en grande partie ce défaut de quantité. Il est vrai que la flottille américaine a fondu comme neige au soleil lors des dernières décennies: de 4.321 appareils recensés en 1989, l'US Air Force est passée à 2.584 en 1999, puis à 1.176 en 2022. Une pénurie de pilotes chevronnés est également à déplorer, d'où le fait que des drones semi-autonomes (voire totalement) seront particulièrement les bienvenus.
Pour des raisons de budget, il ne sera pas possible de déployer des brochettes de MQ-20 Avenger dans un premier temps, mais l'armée de l'air américaine a en tout cas bien l'intention d'élargir progressivement sa palette d'engins collaboratifs de combat (CCA, pour «collaborative combat aircraft») polyvalents et aussi autonomes que possible.
Le secrétaire à la Force aérienne des États-Unis, Frank Kendall, a déjà décrit de manière très imagée ce que permettent de tels appareils: «Une façon de les envisager est de se dire que la capsule ou l'arme jadis situées sous l'aile d'un engin peuvent maintenant voler comme si elles étaient des engins séparés, tout en étant manœuvrées par le commandant de l'appareil initial.» Stratégiquement, cela ouvre de nouvelles portes: «L'adversaire doit composer avec chacun de ces appareils, qui constituent autant de menaces. Cela présente un grand avantage.»
Si les systèmes permettant de développer ces CCA sont toujours en cours de développement, le programme Skyborg, développé par les ingénieurs de l'US Air Force, a déjà montré tout son potentiel. Quant à celui de l'Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA), le Air Combat Evolution, il a lui aussi fait voir ce qu'il avait dans le ventre en battant des pilotes humains lors de simulations de combats.
On ne connaît pas encore le coût exact d'un CCA, mais Business Insider estime qu'il est compris entre 19 et 37 millions d'euros. Or, à terme, l'US Air Force voudrait en acquérir au moins 1.000. Il lui faudra donc dépenser au moins 19 milliards d'euros, et peut-être près du double, pour parvenir à cet ambitieux objectif.