Article Le Figaro, avec le titre : Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron ne s’interdit pas de livrer des avions à Kiev, Biden dit «non»
https://www.leparisien.fr/international ... DQTGCE.php
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Le président ukrainien espère (...) obtenir des avions de chasse occidentaux pour faire face aux soldats russes. Il en avait fait la demande le 25 janvier dernier. En déplacement aux Pays-Bas ce lundi, le président de la République Emmanuel Macron n’a pas échappé à une question sur le sujet. Le président français a a indiqué que « rien n’est interdit par principe ».
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Emmanuel Macron a cependant fixé des conditions pour envisager une livraison de Mirage 2000 à l’Ukraine, celle de Rafale étant exclue selon les informations de nos confrères de BFMTV. Le président français a souligné des « critères », pour le moins restrictifs, avant toute décision : une « demande formulée » par l’Ukraine : que cela ne « soit pas escalatoire » et « pas de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l’effort de résistance » et que « ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l’armée française ».
Le chef de l’Etat a affirmé ce lundi soir que Kiev n’avait pas formulé directement « cette demande aujourd’hui » auprès des autorités françaises. « C’est en fonction des demandes qui sont formulées mais pas en fonction des bruits qui courent » que les décisions sont prises, a encore souligné le chef de l’Etat français en précisant que le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, était attendu mardi à Paris pour des entretiens avec son homologue Sébastien Lecornu.
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Article BFM TV, avec le titre : Guerre en Ukraine : pourquoi la France hésite à fournir des Mirage 2000 à Kiev
https://www.bfmtv.com/international/gue ... 70494.html
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D'après les informations de BFMTV ce vendredi, si l'export de Rafale à destination de l'Ukraine semble d'emblée exclu, les échanges ont bien débuté entre Kiev et Paris autour d'une possible livraison française de Mirage 2000, avions de chasse construits par Dassault, selon un haut-gradé proche de ces échanges. Mais la France se montre pour le moment rétive à l'idée d'accéder à la requête ukrainienne.
Notre éditorialiste pour les questions de politique étrangère, Patrick Sauce, qui a pu vérifier la réalité de ces négociations, a d'abord prédit : "Le mois de février va arriver, ce sera le mois de l'avion. Dans quasiment toutes les chancelleries le téléphone va sonner." S'attachant au cas français, il a pondéré d'office: "Ces discussions ne vont que dans un sens pour l'instant." En d'autres termes, "beaucoup de questions se posent mais pour l'instant la réponse est négative", a expliqué plus tard le journaliste.
"Oui, les Ukrainiens réfléchissent vraiment à demander des avions à la France. Ils réfléchissent encore plus à demander à la France de former des pilotes ukrainiens." Toutefois, le sommet de l'État oppose un triple rideau entre la sollicitation d'avions par l'Ukraine et leur livraison: l'opportunité d'un tel don ou prêt, sa soutenabilité pour la France, l'intendance. "Est-ce que ça va servir à quelque chose pour les Ukrainiens? C'est-à-dire des avions qui pourraient bombarder des zones russes mais des zones russes protégées par des systèmes antimissiles et antiaériens très perfectionnés", questionne Patrick Sauce.
À dire vrai, les deux camps se sont hérissés de ces dispositifs. Au point que si les Ukrainiens manquent de ressources pour s'élever jusqu'au ciel, les Russes évitent aussi de le sillonner.
Il y a Mirage 2000-D et Mirage 2000-5 :
Patrick Sauce a alors développé le deuxième critère: "Ensuite, est-ce que ça va amoindrir le parc des avions de la France? On sait qu'on va passer au tout Rafale mais il y a un petit delta, singulièrement entre 2023 et 2024 où on va enlever nos Mirage 2000 mais où on n'aura pas encore le nombre équivalent de Rafale, ce serait donc bien d'en garder sous le coude".
À en juger par les chiffres fournis par le ministère des Armées à BFMTV, le peloton de Mirage 2000 à disposition de la France n'a en effet rien de mirifique. D'une part, on ne compte que 113 appareils. De l'autre, tous n'ont pas les mêmes facultés... et n'affichent pas la même forme.
"Ils sont de deux types: les Mirage 2000-D et -5", a introduit le général Jérôme Pellistrandi, consultant de BFMTV pour les questions de défense. L'officier a précisé que sur ces 113 Mirage 2000-D ou Mirage 2000-5, il fallait en retrancher 55 en cours de "rénovation".
Il s'agit plus spécifiquement des Mirage 2000-D qu'on bichonne justement parce qu'ils présentent encore "un potentiel important". Et les Mirage 2000-5? "Les Mirage 2000-5 sont plutôt un modèle en fin de vie", a averti le général.
Maintenance et avenir :
Outre ces difficultés, Patrick Sauce précise que l'effectif a un œil - et un œil particulièrement sourcilleux - sur un dernier critère, la question de la "maintenance et "tout ce qui va autour de l'avion":
"C'est-à-dire le pilote qu'on va former mais aussi le système qui fait qu'un avion, en 2023, face à des avions MIG ou des Soukoï qui sont pour certains très évolués en Russie, vont pouvoir évoluer dans toute une bulle de sécurité". "Et ça, c'est encore plus difficile à obtenir que des chars", a mis en lumière le journaliste.
"On ne transfère pas un avion comme on peut transférer un véhicule blindé", a plussoyé le général Jérôme Pellistrandi. Et encore la chose ne doit pas être si évidente pour les blindés. L'absence de garantie en matière de maintenance est déjà l'un des points d'achoppement quant à l'expédition éventuelle de chars lourds Leclerc, tandis que la France a accepté de donner des AMX-10RC, des tanks "reconnaissance-feu", bien plus légers.
Le consultant Défense de BFMTV a toutefois noté que si les discussions n'aboutissaient pas aujourd'hui sur la livraison d'avions de chasse, elles n'auraient pas pour autant vocation à s'éteindre: "La question de la fourniture d'avions peut se poser dans les mois et les années à venir, car l'Ukraine devra bien disposer de capacités pour se défendre face à ce que sera la Russie de demain".
Mhoui, bon. Pas un mot sur les 2000 C, seulement retirés l'été dernier...