ironclaude a écrit : ↑jeu. nov. 10, 2022 11:12 amVous remarquerez aussi que même la (re)vente des avions d'occase a repris du poil de la bête...
Tellement qu'il ne nous en reste plus en stock
On peut passer le balai dans les hangars.
ironclaude a écrit : ↑jeu. nov. 10, 2022 11:12 amVous remarquerez aussi que même la (re)vente des avions d'occase a repris du poil de la bête...
En juin 2021, le comité des Finances du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] se décida à débloquer le budget nécessaire pour permettre le lancement de la phase 1B du Système de combat aérien du futur, programme dirigé par la France, en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne. Pour autant, les députés allemands refusèrent de signer un chèque en blanc étant donné qu’ils n’accordèrent qu’une fraction de l’enveloppe qui leur était demandée de voter.
Cette décision du Bundestag permit ensuite la signature de l’arrangement d’application n°3 [IA3] par les trois impliqués. Ce qui ouvrait théoriquement la voie au développement de démonstrateurs. Seulement, maître d’oeuvre pour l’avion de combat de nouvelle génération devant être au centre de ce « système de systèmes » que doit être le SCAF, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’assurer le rôle pour lequel il a été désigné. Ce que lui conteste Airbus. D’où le blocage qui persiste encore actuellement… et qui fait que le programme est au point mort.
Un autre projet associant l’Allemagne et la France est également enlisé, en raison, là encore, de désaccords entre les industriels concernés. En effet, le Main Ground Combat System [MGCS – char du combat du futur] est encore au stade de l’étude d’architecture, laquelle a été prolongée plusieurs fois, faute d’une entente entre Rheinemetall [imposé par Berlin alors que ce n’était pas prévu au départ] et Nexter sur le canon et les munitions du futur char.
Ces blocages font que, en France, l’idée d’un « plan B », en particulier pour le SCAF, est de plus en plus souvent ouvertement évoquée lors des débats parlementaires, y compris par des membres de l’actuelle majorité. Cela a ainsi été le cas lors de la discussion sur le budget 2023 de la mission « Défense », le 27 octobre dernier, à l’Assemblée nationale. « Ne soyons pas naïfs face aux difficultés rencontrées. Notre volontarisme ne doit pas nous conduite à ignorer les risques d’échec des coopérations engagées, a fortiori lorsqu’elles se heurtent à des blocages qui se multiplient », a, par exemple, affirmé le député Mounir Belhamiti [Renaissance] dans l’Hémicycle.
Le Bundestag a aussi évoqué l’avenir de ces coopérations quand il s’est agi, le 11 novembre, de décider de porter à 50,1 milliards d’euros les dépenses militaires allemandes en 2023 et de débloquer une première tranche de 8,4 milliards d’euros sur les 100 milliards dont doit être doté le fonds spécial visant à moderniser la Bundeswehr.
Ainsi, une « résolution » a été adoptée en marge de ces discussions budgétaires. Pour rappel, au moment de lancer le SCAF et le MGCS, les députés d’outre-Rhin avaient exigé de faire avancer ces deux projets au « même rythme » et une meilleure prise en compte des intérêts de l’industrie allemande.
Or, selon le texte qu’il vient d’adopter, le Bundestag estime que ces deux conditions ne sont actuellement pas remplies… alors qu’elles sont essentielles à ses yeux pour libérer de nouvelles ressources à l’avenir. Aussi demande-t-il au gouvernement du chancelier Olaf Scholz de prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte que, « le plus rapidement possible », le MGCS et le SCAF progressent au même rythme.
En outre, il lui demande également « d’épuiser toutes les possibilités pour faire aboutir des accords particulièrement nécessaires pour l’industrie », notamment en vue de « consolider l’industrie allemande de l’armement terrestre », de veiller à ce que les pays partenaires « coopèrent entre eux sur un pied d’égalité » et d’étendre les mesures prises en faveur du développement, de la production et de la disponibilité de « technologies clés nationales » pour l’Allemagne. « Cela inclut, en particulier, la participation d’entreprises allemandes à des projets nationaux et internationaux […] de démonstrateurs », est-il précisé dans la résolution.
Reste que, sauf à trouver un prétexte pour les remettre en cause, lier le MGCS et le SCAF n’a pas de sens étant donné qu’il s’agit de deux programmes de nature foncièrement différente en termes d’enjeux et qu’ils ont chacun leur calendrier propre…
En clair, établir une sorte de parallélisme entre eux reviendrait à les paralyser. C’est d’ailleurs ce qu’avait fait valoir Florence Parly, quand elle était ministre des Armées. Qui plus est, s’il a voté les crédits nécessaires pour la phase 1B du SCAF, le Bundestag n’en a toujours fait autant pour passer à l’étape suivante du MCGS…
En espérant que ça va pas finir comme avec le F104.ironclaude a écrit : ↑dim. nov. 13, 2022 10:02 amOui, ils veulent un avion qui, surtout, ne puisse pas se poser sur un porte-avions, qui, surtout, ne puisse pas emporter de nukes, et qui, surtout, n'entre pas en service avant 15 ou 20 ans...
Ils lisent pas les journaux ou quoi ?
« Lors de leur ‘virée shopping’ aux États-Unis, les reponsables [allemands] n’ont pas réfléchi aux détails et aux conséquences pour l’industrie. D’autres pays, quand ils passent des commandes à des entreprises étrangères, exigent des retours industriels et imposent des conditions pour pouvoir utiliser les appareils en fonction de leurs propres besoins », a relevé un responsable allemand dans les pages de l’hebdomadaire Witschafts Woche. Là, a-t-il continué, « nous voulons juste envoyer une valise d’argent aux États-Unis ».
Vice-président de la BDLI et par ailleur Pdg d’Autoflug GmbH, Martin Kroell, ne dit pas autre chose. « L’argent que nous dépensons aux États-Unis ne revient pas » alors qu’une « participation de l’industrie nationale rapporte et crée des emplois », a-t-il soutenu au quotidien Die Welt.
En outre, M. Kroell a également souligné le risque d’une perte de compétences. « Il ne s’agit pas seulement de maintenance et d’assistance, mais aussi de politique industrielle stratégique », a-t-il affirmé. Responsable du groupe Diehl, Gerdo Walle a estimé que la « manière dont le gouvernement achète des armes aux États-Unis fait courir le risque d’une perte de technologies clés importants », et donc « de l’autonomie allemande en matière d’armement ».
« En ce qui concerne la souveraineté allemande, nous devons nous assurer que nous ne nous remettrons pas complétement entre les mains des Américains pendant les 30 ou 50 prochaines années », a rebondi Martin Kroell. Cela pourrait avoir, a-t-il plaidé, des « conséquences tout aussi néfastes que la dépendance vis-à-vis de la Russie, pour l’énergie et les matières premières, et de la Chine, pour les semi-conducteurs ».
Cela étant, du côté du ministère allemand de la Défense, on estime qu’une implication de l’industrie nationale ne ferait que compliquer le processus d’approvisionnement aux États-Unis… Et, par conséquent, de le retarder et d’en faire augmenter les coûts. Ce qu’admet la BDLI, mais uniquement pour l’achat des appareils… Car l’enjeu porte bien sur l’entretien de ces derniers, et donc sur leur disponibilité.
« Le recours à une industrie de l’armement innovante, compétitive et efficace en Allemagne, avec des employés hautement qualifiés, est la garantie d’une haute disponibilité opérationnelle » des aéronefs, fait d’alleurs valoir la BDLI.
A un moment, tu ne peux pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le c... de la crémière !ironclaude a écrit : ↑dim. nov. 13, 2022 5:48 pmOui, mais les Zallemands, ils ont tellement laissé filer ces 20 dernières années que, pour relancer / rattrapper, ça va leur prendre des décennies...
Alors, en attendant, la seule solution pour eux, c'est d'aller chez "Arms Are Us"
Entièrement d'accord, et ce serait cool qu'ils arrêtent de miner l'industrie militaire des petits copains d'à côté. Je ne saisis pas tous les enjeux politiques, mais actuellement, les Allemands nous plombent, c'est énervant.jojo a écrit : ↑dim. nov. 13, 2022 6:04 pmA un moment, tu ne peux pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le c... de la crémière !ironclaude a écrit : ↑dim. nov. 13, 2022 5:48 pmOui, mais les Zallemands, ils ont tellement laissé filer ces 20 dernières années que, pour relancer / rattrapper, ça va leur prendre des décennies...
Alors, en attendant, la seule solution pour eux, c'est d'aller chez "Arms Are Us"
Soit tu fais bosser ton industrie, soit tu achètes sur étagère.
Allez savoir pourquoi, je ne suis pas vraiment rassuré...Le projet d’avion de chasse européen redécolle. Le président français Emmanuel Macron a salué ce vendredi « un grand pas en avant » suite à la conclusion d’un accord entre industriels pour la construction de l’appareil de combat de nouvelle génération, relançant un projet enlisé depuis plus d’un an.
« Après des négociations intenses, un accord entre industriels a pu être atteint pour la prochain phase du programme » de Système de combat aérien du futur (Scaf), a d’abord indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué diffusé à Berlin. « L’accord politique sur le Scaf est un grand pas en avant et - surtout dans le contexte international actuel - un signal important de l’excellente coopération entre la France, l’Allemagne et l’Espagne. Il renforce les capacités militaires de l’Europe et garantit un savoir-faire important pour notre industrie et, plus largement, pour l’industrie européenne », a dans la foulée écrit la présidence française dans un communiqué qui souligne que « la France assure le rôle de chef de file du projet ».
Un « certain nombre d’étapes » avant la signature du contrat
« Nous pouvons confirmer que les discussions entre l’industrie et les gouvernements sur la prochaine phase du SCAF ont abouti, ce qui représente un grand pas en avant pour ce programme phare de défense européen », a réagi l’avionneur européen Airbus. « Maintenant, un certain nombre d’étapes formelles dans les pays respectifs doivent être franchies afin de permettre une signature rapide du contrat auquel nous devrons nous conformer », a-t-il ajouté.
Lancé en 2017, le projet est censé entrer en service à l’horizon 2040. Fin août 2021, les trois pays concernés, France, Allemagne et Espagne avaient signé un accord prévoyant 3,6 milliards d’euros d’études détaillées pour lancer en 2025 la construction d’un démonstrateur en vol.
Mais les contrats n’avaient pas été passés faute d’accord sur le partage des tâches entre le constructeur français Dassault Aviation et son partenaire principal Airbus, qui représente les intérêts de l’Allemagne et de l’Espagne.
Au moins troisironclaude a écrit : ↑ven. nov. 18, 2022 9:59 pmBen, tu vois, on est déjà deux...
Et je m'attends à ce que dans 6 mois la question du leadership refasse surface
Il y a ceux qui se réjouiront de l'accord trouvé entre Dassault Aviation et Airbus sur la phase 1B du SCAF (Système de combat aérien du futur). Ils auront raison. C'est effectivement une bonne nouvelle. "L'accord politique sur le SCAF est un grand pas en avant et - surtout dans le contexte international actuel - un signal important de l'excellente coopération entre la France, l'Allemagne et l'Espagne", a assuré l'Élysée dans un communiqué. Puis, il y a ceux qui expliqueront que cet accord n'ouvre pas encore la voie à un succès définitif de ce programme, qui est le plus emblématique dans la coopération européenne (Allemagne, Espagne et France). Ils auront également raison. Car rien n'est véritablement et définitivement réglé aujourd'hui.
Le Bundestag, l'arbitre suprême
Pourquoi rien n'est réglé ? Le lancement de la phase 1B (études détaillées pour aboutir à la définition d'un démonstrateur), qui doit s'étaler sur trois ans, reste suspendu au vote de la toute puissante commission budgétaire du Bundestag, qui a un droit de regard sur tous les contrats de plus de 25 millions d'euros signés par l'État allemand. Perméable aux lobbying des industriels allemands, elle a donc encore le pouvoir de faire capoter cet accord. Et elle le fera sans aucun état d'âme si elle juge que les intérêts des industriels allemands ont été bradés par Berlin. Pour les protéger, Cette commission a formulé plusieurs exigences dès le début des programmes SCAF et MGCS (char du futur).
La commission budgétaire du Bundestag exige sur le SCAF une répartition équitable des travaux technologiques du programme sur deux niveaux, les États et les industriels. Elle exige en outre des avancées parallèles pour ces deux programmes - ce qui semble impossible à ce stade -, et la consolidation de l'armement terrestre, qui est tout aussi irréaliste. Ces deux exigences ne sont donc pas actuellement remplies. Par ailleurs, la réalisation de la phase 1B ne rend pas non plus encore irréversible le SCAF.
Alors pourquoi un accord maintenant ?
Sur la phase 1B, tout est réglé depuis mars dernier entre Airbus et Dassault Aviation, y compris sur les commandes de vol sur lesquelles les deux industriels se sont longtemps déchirés. Dassault Aviation a donc veillé à ce que le contrat reflète bien l'accord trouvé en début d'année entre les deux industriels. Les commandes de vol seront fournies sur étagère par l'avionneur tricolore pour équiper le démonstrateur. Mais Airbus et Dassault Aviation se sont surtout bagarrés au printemps et à l'été sur l'après démonstrateur quand les enjeux pour les deux industriels seront alors majeurs. Airbus Allemagne, qui exigeait plus de responsabilités sur les commandes de vol du NGF (Next Generation Fighter) pour soutenir ses bureaux d'études de Manching, voulait obtenir des engagements fermes de Dassault Aviation sur l'après démonstrateur. L'avionneur tricolore n'aurait pas cédé face aux demandes pressantes d'Airbus.
Pourquoi un accord maintenant ? Parce qu'il y a des crédits budgétaires à dépenser et qui sont disponibles. En août 2021, Berlin, Madrid et Paris avaient expliqué qu'ils allaient financer à hauteur de 3,6 milliards d'euros la phase 1B, soit 1,2 milliard chacun, avait-on alors assuré au cabinet de l'ancienne ministre des Armées, Florence Parly. La France a programmé entre 2023 et 2025 1,26 milliard d'euros de crédits de paiement (372,8 millions en 2023, 471,17 millions en 2024 et 416,51 millions en 2025). Étant par nature très pragmatiques, les industriels, notamment Airbus, n'ont pas eu envie de voir filer sous leur nez ces crédits budgétaires disponibles. Pour l'avionneur européen, il sera alors temps de revenir plus tard à la charge pour obtenir ce qu'il n'a pas eu cette fois-ci.