Rob1 a écrit : ↑jeu. mars 31, 2022 6:27 pm
Il y a une grosse différence entre estimer capacités et intentions. Nos moyens sont adaptés pour apprécier les capacités militaires, genre détecter les troupes déployées et les compter, et donc déduire ce qu'elles peuvent faire.
Tout le problème ici est d'apprécier l'intention, ce qu'elles allaient vraiment faire. Et dans un pouvoir aussi centralisé, ca veut dire être dans la tête de Vladimir Poutine - ou aussi proche que possible. Il faut percer ses secrets - et pour ça, il faut d'autres genres de moyens (agents, décryptage, cyber...) et qui sont de toutes façons plus aléatoires à fournir des résultats.
Si on regarde le déroulé depuis un mois, il semble y avoir d'autres erreurs d'appréciation que le péché originel (Macron qui arrive grand sourire au Kremlin deux jours avant l'invasion "Bonjour Vladimir comment allez vous"). Notamment :
- Les cartes du front données par le ministère des armées pendant plusieurs semaines.
- Les déclarations du CEMA évoquant un possible effondrement de l'armée ukrainiennes après 2 semaines de combat alors que les US, et même twiter, annonçaient déjà l'enlisement à venir.
- L'absence de déclarations, ou l'absence tout court, de livraisons d'armes histoire de ménager le futur vainqueur pressenti. Notons d'ailleurs que Erdogan s'est imposé en arbitre alors qu'il communique sur la livraison de ses drones.
- Les déclarations tonitruantes sur les négociations téléphoniques (très positives au début "CPA10", plus récemment l'évacuation de Marioupol par les Français/Turques...).
Si j'ai bien compris le chef de la DRM a été nommé par l'Elysée au dernier moment alors qu'un autre candidat était pressenti (info JD.Merchet). On est peut-être là devant ce qui est reproché à Poutine : privilégier les béni-oui-oui aux porteurs de mauvaises nouvelles.