Jaguar a écrit : ↑dim. janv. 09, 2022 9:59 am
Le fait de s'acharner, même uniquement psychologiquement, sur une personne, ne lui apporte rien qui l'aidera en ce sens et ne permet qu'à quelques imbéciles aux bas instincts d'y laisser libre cours...
20 ans après ... mon expérience personnelle me permet de confirmer, ça ne ma rien apporté du tout.
A part quelques bons souvenirs (le repas partagé avec copain, le gobage d’œuf ... pas pour le repas ni parce-que j'aime la coquille d’œuf et la bave de porc, mais pour le moment passé avec les copains de promos et les instructeurs qui étaient eux bienveillants sur ce coup) et quelques TRÈS mauvais ainsi que la "haine" d'une ou deux personnes qu'il ne faudrait pas que je croise aujourd’hui, qui nous vendaient du stress à la mission de guerre alors qu'ils n'en ont jamais accomplie une seule.
Ce sont des anecdotes qui n'auront rien changé à ma carrière opérationnelle, et même si j'ai effectivement encore les boyaux qui se nouent un peu quand je traverse Tours (alors que ne n'est absolument pas le cas quand je traverse d’autre zones du monde) je n'en sors pas non plus avec un traumatisme insurmontable.
Certains vont aussi vendre le concept de la pression psychique en considérant que leur méthode est la bonne et qu'elle a faite ses peuvent car ils n'ont pas, ou très rarement eut de pilote qui se sont effondré en mission de guerre réelle.
Ils en concluent que tous les jeunes qu'ils ont dégagé jusque-là sur autre choses que leurs compétences en vol propre, n’entaient pas aptes à la mission de combat et que c'est bien s'en être débarrassé.
Ça, ... c'est un biais cognitif qui s’appelle le
bais du survivant.
Le souci est que cela est extrêmement subjectif. Il est facile en "meute", de se convaincre les uns les autres (et notamment si c'est l'alpha mâle qui sort les crocs) qu'un bonhomme ne fera pas l'affaire (encore un biais,
celui de groupe).
On ne dit certainement pas qu'il faille leur faire des papouilles dans le cou, ni de leur offrir des chocolats au briefing, ni de les mettre dans en environnement aseptisé à la mode civile ...
Mais il y a des choses qui mériteraient aujourd'hui d’être confiées à des spécialistes des méthode d’enseignement et arrêter de penser que parce qu’on va à la mission de guerre, on est les seuls à pouvoir juger de ce qui est bon pour pas pour le psychique. Rien n’empêche de travailler avec ces gens là à l’élaboration des méthodes, mais à chacun son métier. Un psy ne m'apprendra pas comment fonctionne le système d'arme de mon avion. Je ne considère pas être légitime pour lui apprendre comment fonctionne de psychique d'un jeune élève pilote (même si j'en ait été un moi même) à fortiori lorsque qu'il y a décalage générationnel, ni quelles sont les bonnes ou les mauvaises méthodes d’enseignement/apprentissage. Et aussi (voir surtout), arrêter de penser que TOUT le monde peut être moniteur/instructeur sous la seule condition (quasi exclusive) d'avoir obtenu la qualif supérieur. On peut être un excellent pilote/navigateur, et ne pas être fait du tout pour l’enseigner.
Sachant que certains (en plus) n’aiment franchement pas ça et que ça fait chier ... ils ne font aucuns efforts pour être performant ni ne se mettent en question et considèrent que tout est sur les épaules de l’élève/stagiaire. Pas besoin qu'ils soient nombreux pour faire beaucoup de mal.
A titre d'exemple, j'ai toujours été mal à l'aise avec cette tradition de la question du jour au cinéma base où (pour de "bonnes" ou de mauvais raisons) des jeunes PN sont amenés parfois à être en difficulté devant l’ensemble de la base aérienne et se retrouvent parfois humiliés (littéralement) en publique face à des gens qui n'ont pas les compétences techniques pour apprécier de la situation. C'est quoi le but? ... Réviser les checks, procédures et connaissances ensemble? ... On peut faire ça en comité plus réduit de façons collégiale ou plus participative plutôt qu'en mettant un jeune "au hasard" (souvent ça n'est pas du hasard vu qu'il est désigné) sur le devant de la scène. Ou alors, histoire aussi de montrer l'exemple, un tirage au sort incluant l’ensemble de l'escadron y compris CP/SCP ... bref ...
Ça peut être fait intelligemment. Ça l'est certainement souvent. Ce n'est pas toujours le cas. Dans ces cas, c'est préjudiciable. Ça peut tomber dans la perception de ce qu'est le harcèlement, et ça donne des sujets comme on en voit là.
Si c'est pour faire évoluer leurs connaissances et rafraîchir les nôtres, au briefing mission ça suffit. Et c'est juste un petit truc parmi d'autres.
Dernier point. Je trouve l'exemple des légionnaires assez différent. Je ne vais pas détaillé ... mais ces méthodes c'est du collectifs ... pas de l'individuel. Ça fait aussi une différence dans la perception de l'individu. Et ce que l'on voit dans le reportage sur l’intégration de la légion, ça ne dur pas pendant plusieurs années de formation.