Article OPEX 360, avec le titre : La filiale d’Airbus dédiée au transport aérien stratégique et « hors gabarit » jette l’éponge
https://www.opex360.com/2025/01/25/la-f ... e-leponge/
En septembre 2022, il était compliqué de trouver des avions hors gabarit pour le transport aérien stratégique. La compagnie privée ukrainienne Antonov Logistics Salis, titulaire du contrat SALIS [Solution intérimaire pour le transport aérien stratégique] attribué par l’Otan, avait des problèmes de disponibilité avec ses AN-124-100, capables d’emporter 120 tonnes de fret et il n’était plus possible de recourir aux Illiouchine Il-76 de conception russe. Aussi, Airbus y vit une opportunité pour prendre pied sur ce marché et proposa une solution reposant sur ses avions de transport hors gabarit A300-600ST « Beluga », alors utilisés essentiellement pour acheminer des pièces volumineuses d’un site industriel à un autre depuis les années 1990.
(...)
avant de se lancer sur le marché du transport hors gabarit, Airbus Defence & Space avait pris la peine de développer, sur ses fonds propres, un système de chargement pour « soulever des cargaisons militaires hors normes » en moins d’une heure. Des essais, ayant consisté à charger un hélicoptère de transport lourd CH-53 de la Bundeswehr à bord d’un A300-600ST avaient d’ailleurs été menés avec succès. (...). Puis, un an plus tard, Airbus franchit le pas en créant la filiale « Airbus Beluga Transport » [AiBT]. Celle-ci ne devait pas se limiter au seul marché militaire puisqu’elle s’adressait aussi aux secteurs liés à l’espace, à l’aéronautique, à la construction navale et à l’humanitaire.
Seulement, le succès n’aura pas été au rendez-vous. En effet, le 24 janvier, Airbus a confirmé son intention de mettre un terme aux activités d’AiBT. (...). D’après le quotidien Les Échos, la décision d’arrêter les activités d’AiBT serait motivée par une rentabilité insuffisante et le manque de clients, les contrats civils espérés ne s’étant pas concrétisés.
Reste que, en matière de transport aérien stratégique, les armées européennes vont au devant de gros problèmes, même si ce domaine fait l’objet du programme SATOC [Strategic Air Transport for Outsized Cargo] qui, lancé au titre de la Coopération stratégique permanente [CSP] est coordonné par l’Allemagne. Du moins, c’est ce qu’avait estimé le général Stéphane Mille, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE]. « On a un vrai problème. Le contrat SALIS, ce sont de vieux appareils qui commencent à arriver en fin de vie. Et, pour autant, le marché, tout important qu’il soit, n’est pas suffisant pour justifier le lancement d’un programme nouveau », avait-il en effet expliqué, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2023. Et d’ajouter : « On a un vrai sujet qui est de sensibiliser un certain nombre de pays de manière à pouvoir créer une masse suffisante. Si on n’y arrive pas, on ne pourra pas avancer dans ce domaine. »