warbird2000 a écrit : ↑ven. juil. 23, 2021 10:18 am
Pour revenir à Mitchell
Cela reste quand même un fameux visionnaire
en 1921, il détermine que le poids correct d'une bombe est de 2000 pounds pour couler un cuirassé soit environ 900 kg
Les japonais utiliseront une bombe de 800 kg à pearl harbor ( source hs aj n 38 )
@garance, les sbd us avec leur bombe de 500 kg sont incapables de couler un cuirassé.
Je ne pense pas qu'ils y soient arrivé pendant la 2 GM ou au mieux en collaboration avec d'autres avions ou cuirassés
800 kg pour les japonais c'est une limite imposée par la capacité d'emport du B5N calibrée sur le poids de la torpille Type 91 Mod 1 de surcroit la bombe Mod. 80 anticuirassé est avant tout un obus de marine réalésé à coiffe durcie et fabriquée artisanalement ses capacités de perforation n'excédaient guère une épaisseur d'acier cumulée de 150 mm
Côté US la cible prioritaire des SBD et de leurs bombes de 1000 livres ce sont les porte-avions adverses, le schéma d'intervention de l'aéro embarquée de l'époque est le suivant
-empêcher les spotters ennemis d'opérer au-dessus de la ligne amie
-détruire les moyens aéronavals adverses pour priver celui-ci de ses moyens de détection et d'agression trans-horizon
Pour le reste dans les années 30 c'est l'affaire du Gun Club et de la quinzaine de cuirassés de la Pacific Fleet. Les Américains opèrent à quasiment 3 contre 2 en matière de cuirassés dans les années 30 face au Japon et encore sur les 10 navires de ligne japonais 4 (les Kongo certes plus rapides - 30 kn) ne disposent pas d'une protection susceptible de les immuniser contre les obus de 14'' (356 mm) en-dessous de 20 000 yards.
C'est pour compenser cela que la Marine impériale contrairement à la Navy consacre beaucoup de moyens humains et matériels à l'un des seuls systèmes d'arme capable à ses yeux de rétablir l'équilibre: l'avion torpilleur. Ceci explique le B5N (le meilleur de son temps dans sa spécialité - ses contemporains sont le Devastator et l'Albacore) et la Type 91 ... (c'est ce même raisonnement qui les conduit à concevoir les Yamato à partir de 36/37).
La culture des deux Marines est donc différente et les missions dévolues aux aéronavales embarquées l'est tout autant, ceci en grande partie en raison de la supériorité numérique (et qualitative) de la Battle Force US.
Dans ce contexte les affirmations de Mitchell rencontrent une certaine hostilité chez les Amiraux.
Ceci est remis en cause partiellement par la destruction totale de deux cuirassés et la mise hors de combat pour une longue période de trois autres (West Virginia, Nevada et California) à PH. Partiellement car Tennessee, Pennsylvania et Maryland sont réparés rapidement et les trois Idaho ainsi que le Colorado sont intacts.
En fait ce qui change la donne c'est que les Américains se rendent compte que pour commencer à porter des coups aux Japonais aux frontières de leur zone de conquête il faut des navires rapides dont la vitesse de croisière excède de 5 à 8 noeuds celle des dreadnoughts de la Battle Force. Pour ce faire ils ne disposent que des porte-avions et des croiseurs lourds et ce durant 8 mois jusqu'à l'arrivée des North Carolina et des South Dakota.
D'autre part la démonstration effectuée par les porte-avions japonais dessille les yeux des responsables navals US qui vont faire du porte-avions l'élément central de leur force de frappe et par là même leur principal moyen d'acquisition de la supériorité navale de zone le premier exemple étant la bataille de la Mer de Corail à l'issue de laquelle craignant que l'USN dispose encore de moyens aériens alors que ses forces sont éreintées Inoue décide d'annuler au moins temporairement l'opération MO.
Il me semble que l'une des principale qualités de gens comme Nimitz ou Halsey dès janvier février 42 est d'utiliser très rapidement le potentiel de leurs rares porte-avions et de réaliser tout le gain qu'ils peuvent tirer même en opérant selon le "risque calculé".