Article OPEX 360, avec le titre : L’arme laser anti-drone française « HELMA-P » a fait des débuts prometteurs
http://www.opex360.com/2020/11/09/larme ... ometteurs/
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En matière de lutte anti-drones, les projets ne manquent pas. Et quasiment tous les modes opératoires possibles et imaginables font l’objet de recherches, qui ne donnent pas forcément les résulats attendus. En juin dernier, le Pentagone en a évalué une quarantaine, pour finalement n’en retenir que huit. Un an plus tôt, l’US Army avait indiqué avoir déployé le système Howler, reposant sur le radar KuRFS et le drone « rôdeur » Coyote, fournis par Raytheon.
En France, l’une des capacités anti-drones repose sur le système BOREADES, livré par CS Group au ministère des Armées dans le cadre du projet MILAD [Moyens de lutte anti-drones]. Les informations sur ce dispositif sont confidentielles. Mais on sait qu’il est en mesure de brouiller et de leurrer le système de navigation d’un drone, jusqu’à permettre d’en prendrele contrôle.
Seulement, l’idéal serait de pouvoir neutraliser n’importe quel type de drones, du rudimentaire au plus évolué. D’où le projet mené par l’entreprise française CILAS [ Compagnie industrielle des lasers, filiale d’Ariane Group], avec le soutien de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et la Direction générale de l’armement [DGA].
Appelé HELMA-P, il vise à mettre au point une arme laser capable de suivre un drone en vol et de le détruire. Une première campagne de tests a récemment été menée sur le site de la DGA « Essais de Missiles » à Biscarosse. Et les résultats sont « prometteurs », indique l’AID, ce 9 novembre.
« Le système HELMA-P, installé sur trépied, a été expérimenté en conditions opérationnelles réelles. Les résultats se sont montrés prometteurs dès la 1ère semaine, notamment en raison du temps de neutralisation qui s’est avéré très court », affirme en effet l’AID. « Plusieurs tirs dits « fichants » [tirs vers le sol] ont été réalisés à une distance allant jusqu’au kilomètre sur différents modèles de drones. Ils ont permis de démontrer une bonne efficacité du système HELMA-P avec la destruction en vol de plusieurs drones », précise-t-elle.
Quatre autres semaines d’essais sont prévus d’ici la fin 2020 et 2021. Il s’agira d’évaluer l’arme laser conçue par CILAS contre d’autres modèles de drones, et dans des conditions différentes, notamment d’altitude.
Selon l’AID, l’objectif avec HELMA-P est de pouvoir disposer prochainement d’un système laser « polyvalent » non seulement pour détruire les drones mais aussi pour neutraliser les moyens optroniques de l’adversaire, voire les roquettes et les obus de mortier. Et ce système « pourrait aussi participer à l’autoprotection d’un porteur terrestre », a-t-elle aussi estimé.
À noter que CILAS est à la tête du programme européen TALOS [Tactical Advanced Laser Optical System], lequel vise à développer un laser de grande puissance compact devant être en mesure de neutraliser rapidement des cibles en mouvement [y compris les drones].