Poliakov a écrit : ↑sam. août 22, 2020 10:51 pm
Peut-être faire un nouveau sujet sur C6 avec le titre du livre comme les autres sortis lui offrirait plus de visibilité
Honnêtement, je ne vois pas trop l'intérêt pour un post qui sera rapidement relégué (et oublié) hors de la première page du forum, contrairement à ici où je poste régulièrement.
Pour info, la page de présentation sur mon site internet :
https://aviationaoi.com/combats-au-dess ... que-vol-1/
Sinon quelques précisions concernant le volume 2 puisque l'intérêt repose évidemment sur la chronique complète de la Campagne d'Afrique orientale. Comme indiqué, il portera sur les deux offensives britanniques : celle depuis le Front Sud jusqu'à la libération d'Addis-Abeba (6 avril 1941) et en direction du Front Nord avec la chute de la base navale de Massawa (8 Avril 1941). Ces dates ne sont pas prises au hasard, mais constitue deux étapes majeures britanniques et les Sud-Africains. En effet, l'Offensive depuis le nord constitue l'objectif primaire des Britanniques en assurant la capture de l’Érythrée où sont situées les principales bases aériennes et navales (dont Massawa est la pièce maîtresse) susceptibles de constituer une menace sur la navigation en Mer Rouge. Il est intéressant de noter qu'après la chute de Massawa, le Président Roosevelt retire la Mer Rouge comme zone de combat dès le 11 avril avec toutes les conséquences en termes de navigation. Autre preuve, l'essentiel est moyen britanniques sont progressivement retirés durant cette seconde moitié d'avril et début mai pour être redéployé vers l'Afrique du Nord.
Inversement l'offensive depuis le Sud et la question de l'Éthiopie apparaît comme très secondaire pour les Britanniques et l'offensive en direction du Soudan est principalement constituée pour fixer une partie des troupes italiennes sans réel objectif. Dans la pratique, les événements vont basculer beaucoup plus rapidement sur le Front Sud que le Front Nord. Toutefois, il ne faut pas oublier le deuxième acteur important : l'Afrique du Sud ou plus exactement son Premier ministre Jan Smuts lequel souhaite une participation active des troupes sud-africaines pour des raisons politiques et rendre une place plus importante à cette offensive dont la prise d'Addis-Abeba constitue un objectif politique fort (d'où une certaine course entre troupes britanniques et sud-africaines pour entrer en premier). Lorsqu'on sait que ce dernier à l'oreille de Chruchill (dont il deviendra progressivement un des conseillers majeurs, quoique largement oubliés aujourd'hui), on comprend toute l'importance politique. Accessoirement en termes de politique régionale les Britanniques sont assez tièdes vis-à-vis d'Addis-Abeba et surtout la question de l'Empereur Haïlé Sélassié (il est intéressant de noter que ce dernier devra patienter un mois , soit le 5 mai 1941, avant d'être autorisé à entrer dans son ancienne capitale).
Le récit sera donc découpé entre ces deux offensives pour une meilleure lecture et compréhension, un troisième (court) chapitre sera ajouté concernant la reprise de la Somalie britannique durant le mois de mars à travers une opération finale assez secondaire et limitée.
La (très réduite) participation française sur le plan terrestre et aérien à l'offensive sur le front nord constituera potentiellement un quatrième chapitre ou sera introduite dans le volume 3 selon le nombre de pages finales pour rester dans certaine limite.
Je n'ai pas encore pris de décision concernant la participation (plus importante) des Belges n'ayant pas forcément accès à la documentation et archives concernées.
Autre point important si ce deuxième volume est orienté sur l'aspect aérien, des développements importants seront accordés aux combats terrestres pour deux raisons :
- il reste difficile d'appréhender les opérations aériennes sans appréhender les événements au sol et les évolutions ;
- contrairement à un ouvrage qui traiterait, par exemple, de la Guerre de Corée où le lecteur peut facilement consulter des livres spécialisés ou des ressources internet, celles-ci sont très limitées pour la Campagne d'Afrique orientale et doivent souvent être récupérées dans diverses publications, il m'apparaît donc préférable de fournir directement les données au lecteur. J'essaye cependant de ne pas trop entrer dans les détails et à fournir lorsque possible un maximum de témoignage (car oui en cherchant on peut en trouver) avec de restituer l'ambiance sans y passer trop de temps, l'aérien restant la matière essentiel.
Par ailleurs, je ferais en sorte d'offrir une primeur de l'information aux lecteurs de ce deuxième volume puisque l'ensemble de la chronique sortira d'abord dans cette publication avant toute mise en ligne sur mon site internet. Je n'ajouterais progressivement ces informations sur mon site internet (sous une forme plus détaillé, les exigences d'une publication et d'un site internet n'étant pas les mêmes) qu'après cette publication pour éviter d'une part toute récupération de cette chronique et d'autre part pour offrir de l'inédit ce qui n'est pas forcément le cas de ce premier volume.
Toutefois afin de faire suivre l'évolution de l'écriture, donner une idée du contenu et montrer l'évolution des recherches, je ferais en sorte de publier sur divers forum quelques extraits bruts (sans mise en page).
Concernant la date de publication : c'est très simple, lorsqu'il sera terminé (si possible au plus tard pour l'été 2021, en espérant avant).
Et je vous propose donc le premier extrait du deuxième volume de cette Chronique (attention, il ne s'agit pas d'une version définitive).
Front Nord, 21 Janvier 1940
L’avant-garde de la 5th Indian Infantry Division pénètre en territoire Érythréen en capturant le village de Haykota à 10h30. La 10th Indian Infantry Brigade pousse alors plus à l’est en direction de Bishia et entre en contact avec l’arrière-garde italienne. De son côté, la 11th Indian Infantry Brigade est en mesure d’avancer jusqu’au fort de Keru (à environ 60 km à l’est de Kassala). Les troupes britanniques se retrouvent cependant bloquées par une position défensive adverse où se trouve retrancher la XLI Brigata Coloniale (Generale Ugo Fongoli) avec cinq bataillons.
L’avancée de la Gazelle Force est plus difficile. En effet, cette dernière menace le flanc des troupes italiennes. Le commandement ordonne au Capitano Amedeo Guillet de charger avec le Gruppo Bande Amahara, afin de retarder l’adversaire pendant au moins 24 heures. Les cavaliers érythréens réussissent à s’infiltrer dans la nuit et lance une charge, à l’aube, sur les arrières de la Gazelle Force totalement prise par surprise. Un premier groupe d’environ 60 cavaliers attaque en premiers, en larguant des grenades, pour provoquer un mouvement de panique. Une seconde charge, avec 500 hommes, est alors effectuée afin de profiter du trou dans la défense britannique. Les cavaliers érythréens sont seulement repoussés au moment d’arriver au contact avec le QG et l’artillerie de la Gazelle Force grâce à l’intervention des Matilda et plusieurs mitrailleuses. Si le Gruppo Bande Amahara subit des pertes non négligeables : 179 cavaliers tués et environ 260 blessés, la Gazelle Force reçoit l’ordre de stopper son mouvement, ce qui permet à l’ensemble des troupes italiennes de rejoindre les positions défensives à Agordat.
Selon un officier britannique : « Alors que notre batterie prend position, nous apercevons soudain un groupe de cavaliers indigène, dirigé par un officier sur un cheval blanc, charger depuis les collines au nord. Avec un courage impressionnant, ces soldats ont galopé jusqu’à une trentaine de mètres de nos canons en tirant et lançant des grenades. Nous tournons en catastrophes nos canons sur 180° et tirons quasiment au ras du sol. Certains obus tombent sans même exploser, tandis que d’autres déchirent le poitrail des chevaux. Nous sommes finalement obligés de recourir à nos mitrailleuses et nos blindés pour repousser cette charge furieuse. »
Selon un document italien : « (…) avec la mission de protéger la retraite de nos bataillons (…) par une manœuvre habile et l'intuition d'un commandant (…) durant une journée de combats acharnés à pied et à cheval (…) il chargea plusieurs fois tout en menant ses unités à l'assaut d'un adversaire supérieur (en nombre et en moyens), incendiant des chars, atteignant le flanc des artilleries ennemies (…) malgré de lourdes pertes (…) le Capitano Amedeo Guillet (…) dans un moment particulièrement difficile de ce combat acharné, il a guidé sans se soucier du danger, une attaque contre des chars ennemis à l'aide de grenades à main et de bonbonnes d'essence. »
La Regia Aeronautica continue à harceler les troupes britanniques en envoyant ses bombardiers et ses chasseurs. Inversement, la RAF continue d’être employée essentiellement hors de la zone de combat. Ainsi, quatre Blenheim, du No.8 (RAF) Squadron, bombardent la gare d'Aysha sur la ligne de chemin de fer en provenance de Djibouti, entre 13h20 et 16h25. De son côté, le No.14 (RAF) Squadron retourne sur le port de Massawa avec trois appareils, entre 22h25 et 23h45, quoique les équipages ne réussissent pas à identifier la cible en raison d’une importante couche nuageuse. Enfin, six Wellesley du No.223 (RAF) Squadron décollent pour une opération de soutiens aux patriotes éthiopiens dans la région du lac Tana entre 22h25 et 02h25. Là encore le bombardement ne donne guère de résultat puisque les cibles ne peuvent pas être identifiées, après avoir cerclé dans le secteur dans une heure, en raison du brouillard recouvrant les hauts plateaux.
À noter que le No.237 (Rhodesia) Squadron, dont deux Hawker Hardy patrouillent le secteur de Keru dans la matinée, est en mesure de transformer l’ensemble du C Flight sur Westland Lysander Mk II en remplacement des Hawker Audax.
Le No.1 (SAAF) Squadron continue aussi ses patrouilles au-dessus de la zone des combats. À 07h20, les Lieutenant Oscar B. Coetzee, Johan J. Coetzer, Hendrik J. Burger, Robin Pare et Denis L. Taylor décollent, à bord des Gloster Gladitator, pour intercepter une formation de Savoia-Marchetti SM.79 à l’ouest de Haykota. Comme la veille, les Sud-Africains ne sont pas en mesure d’intercepter l’adversaire. À la suite de ses échecs, décision est prise de diviser l’escadron en trois Flight répartis sur des terrains avancés le plus près possible du front :
- A Flight (Oxo, ouest de Kassala) : Captain Gerald J. le Mesurier ; Lieutenant Servaas de Kock Viljoen, Hendrik J. Burger, Oscar B. Coetzee et Leonard le Clues Theron ;
- B Flight (Kassala) : Captain Brian J.L. Boyle ; Lieutenant Thomas A.W. Irvine, Robin Pare, E.A. Jarvis et Denis L. Taylor ;
- C Flight (Kassala) : Lieutenant John L. Hewitson, Johan J. Coetzer, P.H. Smith, Walter J. Townshend-Smith et K.A. Young.