OPIT a écrit : ↑lun. avr. 27, 2020 1:57 pm
En attendant, les accidents ont été plus facilement fait que dit. De quoi recentrer le curseur.
Et tu le mets où le curseur ?
Le pire dans le retour d'expérience de cet événement précis, c'est qu'il semble que l'accident soit arrivé précisément parce que les pilotes ont décidé de jouer la sécurité et de se poser. Ce qui était probablement la meilleure décision sur le moment, et la conséquence d'autres mauvaises décisions qui les ont mis dans une impasse. Du point de vue du pilote, c'est "désolé patron, j'ai fait de mon mieux et j'ai voulu jouer la sécurité" et du côté du patron c'est "j'ai deux avions au tas et c'est la faute de mes pilotes" voire "ils ont pris le risque de poser sur la plage au lieu de continuer alors que la météo était meilleure un peu plus loin" ce qui est pour le coup vraiment accidentogène.
La sécurité en travail aérien c'est un vrai problème. Les marges sont faibles, les boites sont petites, les clients sont peu nombreux, les avions souvent mal équipés, les conditions salariales assez basiques, donc les pilotes souvent peu expérimentés, et la pression est forcément présente - même quand le patron est raisonnable et conscient des impératifs de SV, ce qui est heureusement le cas de la majorité, ça n'empêche pas n'importe quel pilote de se mettre la pression facilement tout seul pour atteindre son objectif. Je ne connais pas cette boîte précisément, ma remarque est générale, si ça se trouve c'est un joyau de sécurité et ils sont tombés sur un os, mais bon.
Il reste de ta responsabilité de commandant de bord de dire non. Ça sert à éviter ce genre de gag.
Si un exploitant choisit de virer les employés qui refusent d’aller au-delà de la règlementation (qui est déjà très permissive dans le cas du VFR) c’est peut-être pas plus mal de changer d’exploitant.
On ne parle pas d'aller au-delà de la réglementation. Mais partir en vol avec 1500m de visi et 600ft de plafond, c'est légal. Dans certaines circonstances, c'est utile que ça soit légal, mais dans d'autres c'est un bon moyen de se tuer. Et je suis très circonspect quant à la capacité qu'a un jeune pilote de dire non à son patron quand la mission est urgente, que sur le papier ça passe au niveau météo, et que tout le monde compte sur lui. Bien sûr que c'est sa décision de CDB de dire non si il faut, mais ça c'est le bout de réglementation bidon qui permet de tout remettre sur les épaules du pilote en dédouanant les autres alors que ça entraîne tellement de choses qui le dépassent largement. Le rôle du chef pil est de mettre de l'huile dans les rouages pour encadrer sa prise de décision "du bon côté de la balance" mais encore faut-il qu'il soit là au bon moment et suffisamment conscient de la situation (et "safety oriented" accessoirement)... par ailleurs le fait d'être à deux avions peut rajouter une couche de prise de risques dont on se passerait aisément.
Enfin tout le monde va bien dans les trois machine accidentées de l'opération, c'est le principal.