larsenjp a écrit : ↑jeu. juin 06, 2019 9:28 pm
Azrayen a écrit : et ça utilise du pétrole (donc c'est problématique lorsque la prod diminue... ce qui semble déjà +/- être le cas sauf les non conventionnels dont, si j'ai bien suivi, on ne peut pas faire les mêmes choses).
Sur ce plan là, si cela peut te rassurer, les réserves de pétrole n'ont probablement jamais été aussi élevées grâce aux non conventionnels justement, et notamment les fameux shales actuellement uniquement produits aux States (mais d'autres pays se préparent à suivre).
Sur ta seconde partie, non pas vraiment non plus... en fait il faut distinguer deux types de pétroles non conventionnels:
- ceux où c'est le réservoir (la roche qui contient le pétrole brut) qui est non conventionnel: c'est typiquement le cas des shales. Le pétrole est en général de bonne qualité, équivalent aux conventionnels, mais par contre c'est plus difficile de le faire sortir (d'où la fracturation hydraulique)
- ceux où c'est le pétrole lui-même qui est non conventionnel, c'est à dire généralement lourd et assez sale (fort contenu en souffre par exemple etc.); ceux-là sont en effet beaucoup plus difficiles à transformer (raffiner) derrière, et "accessoirement" à produire (il faut les chauffer, injecter des solvants etc.). Le bilan environnemental est particulièrement désastreux, probablement pire que pour les premiers (cf. le Canada où ils ont carrément des sables bitumineux exploités avec des techniques minières...).
Le coût de production est généralement plus élevé que pour les conventionnels mais pas forcément tant que ça, surtout pour les shales: un "shale" US est encore nettement moins cher à produire qu'un conventionnel en offshore profond/ultra-profond typiquement produit en Afrique (Nigeria, Angola, etc.) ou en Amérique (Brésil, Golfe de Mexico). En fait l'environnement (onshore, offshore) joue beaucoup plus.
Quant au prix, c'est aussi (et même surtout) une histoire de politique internationale voire nationale de certaines pays.
Merci pour ton retour
Noté pour les shale oils qui effectivement font un gros boum ces dernières années ; je n'ai pas assez de visi pour me faire un avis sur la durabilité de ce boum, à la fois en terme de stocks accessibles (la technique impliquant si j'ai bien compris une baisse rapide de la rentabilité de chaque "puits"), et en terme d'inconvénients (moyen/long terme) qui pourraient finir par outrepasser l'avantage productif (court terme).
Ça va sans doute se résumer (*), comme pour le très profond, à la quantité non seulement de capitaux nécessaire pour produire tant de barils, mais aussi à la quantité d'énergie nécessaire pour extraire chacun des barils.
(*) en marché "libre" or là, on voit pointer des contraintes réglementaires visant à réduire les émissions GES donc à "laisser les réserves là où elles sont".
Je suis d'accord pour le prix, j'irais même (quitte à en surprendre quelques uns) qu'il joue assez peu.
Oui, je sais c'est surprenant de le résumer ainsi, mais on parvient bien mieux à lier les croissances à la
quantité d'énergie disponible (et notamment énergie issue du pétrole, la plus efficace pour les transports et la seule réellement mondiale) qu'aux prix dudit pétrole.
F/JG300_Olaf a écrit : ↑ven. juin 07, 2019 4:17 pm
Si véritablement la menace absolue qui pèse sur le destin de l'Humanité est le CO² , il faudrait immédiatement cesser d'en produire, non ?
Notamment en cessant immédiatement la production de boissons gazeuses et de vins pétillants...
Il faudrait, oui. Si on cessait immédiatement d'en produire, on aurait quand même des effets moyen/long terme avec ce qu'on a déjà produit. Le temps que les effets max se fassent sentir, c'est en années/dizaines d'années. Et le temps que les concentrations dans l'atmosphère diminuent naturellement, là c'est en centaines/milliers d'années.
Le "petit" souci, c'est que les boissons ne créent pas de CO2, elles déplacent du CO2 déjà existant (et/ou en quantités négligeables). Contrairement à la combustion énergétique.
Et que donc si on arrête tout ce qui produit en masse du CO2, aujourd'hui, on arrête quasi tous les moyens de transport, tous les moyens de production d'énergie à base fossile, tous les moyens de production d'objets sur base pétrole (non y'a pas que les plastiques) et en réduisant considérablement la quantité d'énergie disponible on réduit considérablement le nombre de machines (consommatrices d'énergie) à notre disposition. Or c'est sur elles que reposent notre monde actuel.
Donc l'équation à résoudre est un peu plus complexe, c'est comment décarboner au plus vite sans foutre en l'air la société ; et comment gérer les effets de ce qu'on carbone quand même.
++
Az'