Ton questionnement est fort légitime, Mav !
Ha ! J'adore quand on utilise la psychologie inversé avec moi
on ne pilote pas un chasseur équipé de commandes de vol électriques comme un planeur ou comme un avion d'aéroclub : sentir l'avion n'est pas suffisant pour t'assurer d'être dans les clous pour un décollage / vol / atterrissage en toute sécurité (même si ça aide beaucoup !). Ce sont des avions qui tolèrent très mal "l'a peu près" ... Et de plus, les CDVE "gomment" pas mal de sensations; il faut pas mal d'heures avant de commencer à vraiment sentir la machine. Les pilotes ne sont donc pas entraînés au vol sans rien, uniquement "aux fesses". Les avions étant hyper redondants, si tu en arrives à ne plus rien avoir, alors il y a fort à parier que tes CDVE t'ont lâché aussi, et il ne te reste plus qu' à sortir par le haut de la machine.
Ok. Après, les mecs sont entraîné à atterrir avec des pannes instruments j’imagine. Donc ils doivent bien apprendre à ressentir au mieux, comme tu dit.
Pour le décollage, je comprend mieux !
Reste que, je pensait que "sentir la portance", même sur du lourds, et au moins visuellement (comme sur simulateur), était possible.
Je juge à posteriori encore, ou alors c'est possible mais je pense ça plus facile que ça ne l'est (ce qui est pas une habitude totale chez moi hein, car j'ai plutôt tendance à croire que tout est trop dur dans cet univers habituellement).
Pour le black-out des CDVE. Ok, si tu voit plus rien, ya surement un soucis globale, si ca touche que la vitesse et pas les rpm, temp, pression, et que tout marche saus l'affichage vitesse... on peut induire un pitot foutu ?
Mais...je doit admettre que sentir un truc de 10 tonnes...je comprend. Cet histoire avec le Tu-22 et le M2000, c'est peutetre aussi une mauvaise evaluation de la distance menant à la décision de décoller ou non.
À la Vr, le Nav annonce "rotation", le pilote tire sur le manche et l'avion décolle. Cette vitesse se situe autour des 145 à 155kts, pour cette configuration "lourde" avec 2 bidons et le plein complet.
Pour une piste qui ne dispose pas de moyen physique d'arrêter l'avion (barrière ou brin), on calcule en plus une vitesse de décision : si une panne intervient avant, on interrompt le décollage et on sera capable de s'arrêter avant le bout de piste (en fonction de la masse de l'avion, de la longueur de la piste, des conditions météo, de la capacité des blocs de freins à évacuer l'énergie du freinage, ...), si c'est après, quelle que soit la panne, on décolle. Cette vitesse se situe évidemment entre 80kts et la Vr.
Oui ça je conçoit à 100%.
J'en profite pour demander : c'est dingue qu'il n'y ai pas un senseur de vitesse auxiliaire non ?
Mais bon, tout ça est basé sur la vitesse que tu lis... Si cette vitesse n'est pas correcte, tu vas prendre la décision au mauvais moment.
Mais, les pilotes sont pas entraîné à ça, en simu, et IRL, à des pannes de ce genres ?
Après...j'imagine bien que c'est plus facile à dire qu'a faire (et que mon manque de connaissance biaise mon jugement !).
Après, prendre la décision au mauvais moment, ça je comprend mieux
(attention, je dit pas que c'est de la faute entière du pilote, un telle situation n'est dans les cordes de personne j'immagine, ya bcp de chose qui doivent traverser l'esprit à ce moment la).
pour le coup de la forêt en bout de piste, c'est pris en compte : tu fais le maximum pour rester sur la piste ou pour décoller. Pas d'intermédiaire. Si tu as décollé et que ça merde au point que l'avion ne vole plus, éjection. C'est finalement assez simple, non ?
Ok
C'est vrai.
Et quand je voit ce qu'il c'est passé avec un Airbus au Bourget...ce jour la j'aurait peut-être eu le discours inverse aujourd’hui !
Merci pour tes précision Enzo