Salut tout le monde,
Je confirme bel et bien, pour l'histoire des câbles. C'est très facile de tendre un simple fil de fer dans un champ : un pilote qui vient se poser clandestinement ne le voit pas, et y retourne son avion. Ceci est écrit de la main même de Gouin dans son rapport. Et je l'ai lu à plusieurs reprises dans la Guerre Aérienne illustrée, dans les récits de Navarre ou les missions spéciales de Védrine. J'imagine que les Allemands devaient faire cela à côté des terrains à protéger, ponts, voies ferrées, etc...
V. Kaos, je réalise que la légende urbaine sur le Hanriot HD 1 refusé par l'armée française, je l'ai bel et bien écrite dans le BA n°81.
![Bored :bored:](./images/smilies/bored.gif)
Et en plus, c'est Gregori Alegi himself qui l'a personnellement expliqué l'histoire. Quelqu'un peu m'expliquer pourquoi j'ai fait cette connerie ?
J'assume l'entière responsabilité de cette erreur et me retire définitivement de l'histoire de l'aviation.
(euh... Nan, j'déconne).
Bon, pour tout le monde, voir le fil sur le BA n°77.
En deux mots, c'est un officier italien en poste en France au mois de mars 1916, après avoir combattu dans une escadrille sur le front italien, qui contacte une firme désœuvrée, la société Hanriot-Dupont, et leur propose de construire un chasseur. Ce chasseur n'a pas été commandé par l'armée française, qui n'en n'a tout simplement rien à f... car c'est un appareil à moteur rotatif Gnome et Rhone de 120 hp. Quand l'appareil vole fin 1916, l'armée française met le paquet sur le SPAD au moteur bien plus puissant et n'a pas besoin d'un Nieuport "bis" ; cependant il faut aider les alliés et le ministère autorise la société Hanriot à produire le chasseur pour les Italiens qui ont en face d'eux les appareils autrichiens qui n'ont ni la qualité ni la combattivité des Allemands en France : ce chasseur leur suffira largement, et il arrivera en unités au mois de juillet 1917. Les Belges, qui doivent se débrouiller pour trouver des appareils, le commandent également.
La société Hanriot n'a plus rien à voir avec celle d'avant-guerre. C'est une nouvelle société formée en 1915 par René Hanriot et qui a son atelier à Billancourt. Début 1916 elle vivote en produisant sous licence une toute petite série de l'hydravion Sopwith Baby (17 exemplaires), et a reçu une commande pour 80 Sopwith Strutter (elle en produira dix fois plus durant toute la guerre).
L'officier italien, le capitano Ermanno Beltrano, leur propose de concevoir un chasseur biplan comme le Nieuport, mais amélioré, en se basant sur ses directives qui lui viennent des ressentis des pilotes italiens volant sur Nieuport. L'ingénieur de la firme, Emile Dupont (un ancien de chez Ponnier) se met au travail et réalise un coup de maître, le meilleur chasseur à moteur rotatif 120 hp jamais produit, un compromis parfait entre maniabilité et solidité, supérieur aux Nieuport 24/27 ou au Camel. Son aile supérieure est en V, il n'est armé que d'une mitrailleuse.
Les Italiens, qui en valident les plans, vont le construire sous licence chez eux en 1917 en plus d'en commander plein d'exemplaires à Hanriot dans son usine française. La marine française, qui connaît Hanriot pour les Sopwith Baby qu'il leur a fabriqué, va commander pour sa part la version hydravion de l'appareil qui entrera en service au CAM de Dunkerque en octobre 1917, pour escorter ses hydravions de bombardement lors de leurs patrouilles en mer. Ils ne remporteront aucune victoire aérienne, par contre deux seront descendus en combat aérien en 1918 et 10 autres détruits au sol par les bombardement aériens du port de Dunkerque régulièrement pratiqués par les Allemands.
C'est sur le Hanriot HD 1 que l'as belge Will Coppens, spécialisé dans la chasse au Drachen, va reporter en 1918 ses 37 victoires (3 avions et 34 drachen). Les Italiens vont adorer l'appareil, qui va recevoir nombre de décorations originales et/ou flamboyantes, propres aux italiens. J'y reviendrai peut-être un jour dans un article séparé ; il y a une tonne de profils couleurs à faire de la bête ! En voici un, inédit, réalisé sur les conseils de mon ami Paolo Varriale, un pilote de la 85a Squadriglia qui aime sa copine et le Grappa :
Je reviendrai sur le front italien dans un autre post, y'avait tant de trucs à dire mais bon, mise en page et pu la place et 240 000 caractères bordel de merde.
DM