pilote de Boeing
pilote de Boeing
#1Ci-dessous une photo souvenir d’un vol accompagné par le PT-17 Stearman d’AVA. Photo prises depuis le siège passager du T-6 d’AVA en juin 2013. A ce moment-là je n’imaginais même pas voler un jour de mes propres ailes.
Jeudi 12 novembre je suis sur le terrain, une nav avec le Cub est prévue pour un lâché sur le terrain de Pithiviers. La météo est parfaite mais l’instructeur me pose un lapin. Pas grave je vais Aider Baptiste à charger l’heureux passager qui s’est vu offrir un Baptême sur le Stearman. J’hésite à sortir le J3, le terrain est gras synonyme de séance de nettoyage importante e tj’ai besoin de baptiste pour lancer l’hélice. 30mn plus tard le voilà revenu au parking. Baptiste saute de l’avion et me lance : « la place est chaude, fait la prévol, installe toi, on va faire un tour ».
Je ne me fais pas prier. Je fais la prévol et m’installa confortablement dans l’avion, Baptiste Arrive, je déroule la check list
- L’avion est chaud deux injections suffiront, Baptiste debout sur le pneu gauche assure les injections.
- Je lui laisse le temps de s’installer et j’enchaine
- Mixture full rich, un poil de gaz
- Master switch « on »
- Magneto sur Both
- Pieds sur les freins, manche au ventre
- Personne devant… personne, Starter On
Le Continental démarre sans problèmes. Je le stabilise à 1000 rpm, température et pression d’huile OK
- Radio master switch : on, fréquence sur 129.75, OK
- Le passager est sanglé, j’annonce à la radio que je me dirige vers le seuil de la 28. Je lâche les freins, un poil de gaz supplémentaire, c’est parti. Je serai tranquille, pour l’instant le seul avion de la plate-forme à bouger c’est moi
- Au seuil, je continu la check, j’enchaine les essais moteur, les essais commandes et revérifie une dernière fois que tout est nominal et annonce à la radio un décollage de la 28 pour quelques PTU
Je m’aligne, manette des gaz sur full, le Stearman accélère tranquillement, pied à droite pour garde l’avion dans l’axe, je pousse sur le manche pour mettre l’avion en ligne de vol, l’accélération continu avec douceur.
60mph, je tire légèrement sur le manche, les roues quittent le sol. Je le mets en palier pour le laisser accélérer. 70mph, je tire et prend mon assiette de montée pour aller chercher les 400ft de mon tour de piste. Toujours du pied à gauche, manette des gaz sur 1900t/min, mon regard passe l’indicateur de vitesse à l’extérieur, pas le temps de profiter du paysage sur une PTU tout s’enchaine rapidement. Toujours en montée je jette un coup d’œil à gauche pour m’assurer que personne n’est en patrouille avec moi. Obligatoire sur ce terrain surtout quand Léon est en l’air. Je vire à gauche tout en gardant du pied à droite. Grosse différence avec le Cub, les 130ch d’écart se sentent sur le couple, c’est assez illogique de garder du pied à droite sur un virage à gauche mais la bille de ment pas…
Fin de virage, vent arrière 400ft. 1750rpm, réchauffe sur On. Personne en finale, je m’annonce à la radio. On arrive à la partie que je préfère, passé le bout de piste, gaz au ralenti, je pousse sur le manche et entame le virage. Autre grosse différence avec le Cub, le Stearman est plus proche de la pierre que du planeur. Je prends 80mph en descente, mon regard passe du seuil de piste que je vois parfaitement au-dessus de l’aile supérieure à l’indicateur de vitesse pour garder les 80mph. Je fais de léger ajustement pour garder l'aiguille sur 80mph, pour la trajectoire c’est presque automatique, je regarde où je veux aller et l’avion y va. La fin de mon virage m’amène dans l’axe de la piste, pied à droite je dégauchis, pile poil, l’approche est bonne, je laisse l’avion descendre, le seuil de piste passe sous les roues, je tire délicatement sur le manche, l’avion reprend contact avec le sol en douceur, manche au ventre je garde le contrôle et laisse ralentir l’avion.
Sur L'intercom j’entends « pas mal Franck, presque parfait », il est là lui je l’avais oublié.. Comment ça presque parfait ? c’était parfait !! « il manquait un poil d'assiette pour que le trois points soit parfait, je te coupe la réchauffe et on y retourne »…bien chef.. c’est reparti, deuxième PTU identique, et on repart, sorti de mon virage gauche pour arriver en vent arrière, surprise panne moteur…il me l’a déjà faite celle-là, je plonge pour garder les 80 et break droit, aucune chance de faire la piste à cette altitude je profite du relief pour plonger sur les champs au sud de la piste. Les roues au-dessus des arbres je file chercher le champ qui va bien. « C’est bon, monte à 1400ft on va faire un encadrement », OK, 1900 rpm je monte en spirale, arrivé à 1400ft je coupe l’axe et Baptiste coupe les gaz. C’est automatique, je pousse sur le manche, je prends les 80mph et choisi la bonne trajectoire pour arriver en sécurité sur la piste. Joli trois point, manche au ventre je garde le contrôle. Petits coups légers sur les freins pour stopper la tonne de l’avion lancée sur la piste de 1000m. Assez content de moi j’attends la suite. « C’est bien Franck, retourne au seuil de piste on n’a pas la longueur pour redécoller ». Petit coups de gaz, frein à gauche je sors de la piste, Stearman, piste dégagée…Je remonte la piste, arrivé au niveau de la pompe j’entends à l'intercom « C’est bon Franck stoppe là je descends… » boum booum boum, le cœur s’emballe, mon sentiment oscille entre petite panique et joie immense.
Baptiste me regarde droit dans les yeux avec son petit sourire : « L’avion est à toi, amuse-toi bien, t’éloigne pas trop la nuit va pas tarder à tomber ». Il saute et s’éloigne, les potes sur les bords de piste ont tous le pouce levé pour partager ce moment important et surtout aussi pour s’abreuver du champagne qui va couler à flot au retour. C’est une tradition et les traditions sont faites pour être respectées
Stearman, je m’aligne en 28….manette des gaz dans le coin, ce coup-ci c’est pour moi, juste pour moi. Après un atterrissage et une remise des gaz je file faire un petit tour au soleil couchant, je suis bien là, le paysage est magnifique, l’atmosphère est calme, pas du tout envie de rentrer… Stearman, en vent arrière pour un circuit court. Réchauffe ON, 1750rpm, 400ft, passé le bout de piste, Gaz ralenti, on pousse sur le manche pieds à gauche, virage, visuel sur le seuil, vérification de la vitesse, aligné, posé trois point, avion contrôlé, Stearman, piste 28 dégagée…c’est bon, je suis un pilote de Boeing !!!!
Je viens de réaliser un énorme rêve, je suis simplement heureux, mais ça c’était le 12, juste avant le 13 Novembre et le 14 Novembre 2015. Je continuerai à écouter du rock et à aller boire des coups en terrasse pour mon plaisir et pour les emmerder tout comme je regarderai toujours avant de virer pour vérifier que Léon n’est pas là à jouer les morpions avec son Zlin. Il va non manquer
Le champagne a bien coulé à flot
Enjoy
Jeudi 12 novembre je suis sur le terrain, une nav avec le Cub est prévue pour un lâché sur le terrain de Pithiviers. La météo est parfaite mais l’instructeur me pose un lapin. Pas grave je vais Aider Baptiste à charger l’heureux passager qui s’est vu offrir un Baptême sur le Stearman. J’hésite à sortir le J3, le terrain est gras synonyme de séance de nettoyage importante e tj’ai besoin de baptiste pour lancer l’hélice. 30mn plus tard le voilà revenu au parking. Baptiste saute de l’avion et me lance : « la place est chaude, fait la prévol, installe toi, on va faire un tour ».
Je ne me fais pas prier. Je fais la prévol et m’installa confortablement dans l’avion, Baptiste Arrive, je déroule la check list
- L’avion est chaud deux injections suffiront, Baptiste debout sur le pneu gauche assure les injections.
- Je lui laisse le temps de s’installer et j’enchaine
- Mixture full rich, un poil de gaz
- Master switch « on »
- Magneto sur Both
- Pieds sur les freins, manche au ventre
- Personne devant… personne, Starter On
Le Continental démarre sans problèmes. Je le stabilise à 1000 rpm, température et pression d’huile OK
- Radio master switch : on, fréquence sur 129.75, OK
- Le passager est sanglé, j’annonce à la radio que je me dirige vers le seuil de la 28. Je lâche les freins, un poil de gaz supplémentaire, c’est parti. Je serai tranquille, pour l’instant le seul avion de la plate-forme à bouger c’est moi
- Au seuil, je continu la check, j’enchaine les essais moteur, les essais commandes et revérifie une dernière fois que tout est nominal et annonce à la radio un décollage de la 28 pour quelques PTU
Je m’aligne, manette des gaz sur full, le Stearman accélère tranquillement, pied à droite pour garde l’avion dans l’axe, je pousse sur le manche pour mettre l’avion en ligne de vol, l’accélération continu avec douceur.
60mph, je tire légèrement sur le manche, les roues quittent le sol. Je le mets en palier pour le laisser accélérer. 70mph, je tire et prend mon assiette de montée pour aller chercher les 400ft de mon tour de piste. Toujours du pied à gauche, manette des gaz sur 1900t/min, mon regard passe l’indicateur de vitesse à l’extérieur, pas le temps de profiter du paysage sur une PTU tout s’enchaine rapidement. Toujours en montée je jette un coup d’œil à gauche pour m’assurer que personne n’est en patrouille avec moi. Obligatoire sur ce terrain surtout quand Léon est en l’air. Je vire à gauche tout en gardant du pied à droite. Grosse différence avec le Cub, les 130ch d’écart se sentent sur le couple, c’est assez illogique de garder du pied à droite sur un virage à gauche mais la bille de ment pas…
Fin de virage, vent arrière 400ft. 1750rpm, réchauffe sur On. Personne en finale, je m’annonce à la radio. On arrive à la partie que je préfère, passé le bout de piste, gaz au ralenti, je pousse sur le manche et entame le virage. Autre grosse différence avec le Cub, le Stearman est plus proche de la pierre que du planeur. Je prends 80mph en descente, mon regard passe du seuil de piste que je vois parfaitement au-dessus de l’aile supérieure à l’indicateur de vitesse pour garder les 80mph. Je fais de léger ajustement pour garder l'aiguille sur 80mph, pour la trajectoire c’est presque automatique, je regarde où je veux aller et l’avion y va. La fin de mon virage m’amène dans l’axe de la piste, pied à droite je dégauchis, pile poil, l’approche est bonne, je laisse l’avion descendre, le seuil de piste passe sous les roues, je tire délicatement sur le manche, l’avion reprend contact avec le sol en douceur, manche au ventre je garde le contrôle et laisse ralentir l’avion.
Sur L'intercom j’entends « pas mal Franck, presque parfait », il est là lui je l’avais oublié.. Comment ça presque parfait ? c’était parfait !! « il manquait un poil d'assiette pour que le trois points soit parfait, je te coupe la réchauffe et on y retourne »…bien chef.. c’est reparti, deuxième PTU identique, et on repart, sorti de mon virage gauche pour arriver en vent arrière, surprise panne moteur…il me l’a déjà faite celle-là, je plonge pour garder les 80 et break droit, aucune chance de faire la piste à cette altitude je profite du relief pour plonger sur les champs au sud de la piste. Les roues au-dessus des arbres je file chercher le champ qui va bien. « C’est bon, monte à 1400ft on va faire un encadrement », OK, 1900 rpm je monte en spirale, arrivé à 1400ft je coupe l’axe et Baptiste coupe les gaz. C’est automatique, je pousse sur le manche, je prends les 80mph et choisi la bonne trajectoire pour arriver en sécurité sur la piste. Joli trois point, manche au ventre je garde le contrôle. Petits coups légers sur les freins pour stopper la tonne de l’avion lancée sur la piste de 1000m. Assez content de moi j’attends la suite. « C’est bien Franck, retourne au seuil de piste on n’a pas la longueur pour redécoller ». Petit coups de gaz, frein à gauche je sors de la piste, Stearman, piste dégagée…Je remonte la piste, arrivé au niveau de la pompe j’entends à l'intercom « C’est bon Franck stoppe là je descends… » boum booum boum, le cœur s’emballe, mon sentiment oscille entre petite panique et joie immense.
Baptiste me regarde droit dans les yeux avec son petit sourire : « L’avion est à toi, amuse-toi bien, t’éloigne pas trop la nuit va pas tarder à tomber ». Il saute et s’éloigne, les potes sur les bords de piste ont tous le pouce levé pour partager ce moment important et surtout aussi pour s’abreuver du champagne qui va couler à flot au retour. C’est une tradition et les traditions sont faites pour être respectées
Stearman, je m’aligne en 28….manette des gaz dans le coin, ce coup-ci c’est pour moi, juste pour moi. Après un atterrissage et une remise des gaz je file faire un petit tour au soleil couchant, je suis bien là, le paysage est magnifique, l’atmosphère est calme, pas du tout envie de rentrer… Stearman, en vent arrière pour un circuit court. Réchauffe ON, 1750rpm, 400ft, passé le bout de piste, Gaz ralenti, on pousse sur le manche pieds à gauche, virage, visuel sur le seuil, vérification de la vitesse, aligné, posé trois point, avion contrôlé, Stearman, piste 28 dégagée…c’est bon, je suis un pilote de Boeing !!!!
Je viens de réaliser un énorme rêve, je suis simplement heureux, mais ça c’était le 12, juste avant le 13 Novembre et le 14 Novembre 2015. Je continuerai à écouter du rock et à aller boire des coups en terrasse pour mon plaisir et pour les emmerder tout comme je regarderai toujours avant de virer pour vérifier que Léon n’est pas là à jouer les morpions avec son Zlin. Il va non manquer
Le champagne a bien coulé à flot
Enjoy
Dernière modification par Franck66 le ven. nov. 27, 2015 9:43 pm, modifié 6 fois.
Re: pilote de Boeing
#3Joli récit, merci Et félicitations pour ton lâché Stearman.
Comme tu le dis, l'important c'est de continuer à faire vivre la passion de nos prédécesseurs, se faire plaisir en continuant à faire voler ces vieilles et belles machines, et surtout garder ce sentiment de liberté et la capacité à s'émerveiller d'un coucher de soleil. C'est ce qui fait de nous des humains.
VMFA_Hud / }{ùd£x
Comme tu le dis, l'important c'est de continuer à faire vivre la passion de nos prédécesseurs, se faire plaisir en continuant à faire voler ces vieilles et belles machines, et surtout garder ce sentiment de liberté et la capacité à s'émerveiller d'un coucher de soleil. C'est ce qui fait de nous des humains.
VMFA_Hud / }{ùd£x
X5460 @4.33GHz / 8Go DDR2 912 / GTX 560 Ti / Saïtek X52Pro + PZ35 / Cougar FSR mod "Pistolero" + MFD / FreeTrack
Re: pilote de Boeing
#4Félicitations
Tu nous fait rêver
Tu nous fait rêver
"Tu as peur, Boyington, tu refuses le combat" (Tomio Arachi).
Re: pilote de Boeing
#5merci
la prochaine fois, photo et vidéo, je n'ai pas eu la présence d'esprit de poser la Go Pro sur ce vol là
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Re: pilote de Boeing
#8L'esprit était ailleurs c'est compréhensif, voir souhaitableFranck66 a écrit :merci
la prochaine fois, photo et vidéo, je n'ai pas eu la présence d'esprit de poser la Go Pro sur ce vol là
Super récit Franck, a plus en vol (ou au sol)
Tout travail mérite son dû, n'est-ce pas "Oui Oui" ?
(Vainqueur de la Boulet's Cup Démo Team C6 en 2011 et 2013)
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