Bonjour,
Désolé pour la réponse tardif, week-end un peu mouvementé sur Toulon après les deux titres Champion de France / Champion d'Europe, et en déplacement pour recherche juridique ces deux derniers jours.
Oui, je confirme, c'est bien ce lieu. Pour la carte, j'en suis évidemment le seul responsable, n'ayant pas été en mesure de fournir une carte (je suis totalement incompétent en matière de cartographie). Même si, il est vrai, que cet aspect n'est pas des plus évident, notamment, dans la rédaction car un certain nombre de lieux sont impossibles à retracer (notamment pour la Somalie), les changements de nom (surtout pour les territoires italiens), des variations parfois selon les documents (ou mal orthographié)..., etc... Conséquence, il est souvent délicat de localisé sur un carte, voir de déterminer la forme à employer dans le texte.
Éventuellement, il y'a une très bonne carte ici :
http://ibiblio.org/hyperwar/UN/SouthAfr ... ica-99.jpg
warbird2000 a écrit :
Même si un lieu ne se trouve pas sur la carte, dire que fort Moyale au Kenya au lieu de fort Moyale clarifiait les choses.
Merci pour la remarque, j'en prend bonne note.
warbird2000 a écrit :
J'ai apprécié que l'auteur prenne du recul par rapport au sujet en abordant les question stratégiques car on
pouvait légitiment se poser la question de se battre pour ces contrées reculées.
La carte et l'ordre de bataille avec les noms de base c'est très bien car cela aide à localiser l'action .
Des navires Anglais passaient en Mer Rouge ?
Y'a-t-il eut des tentatives des italiens de couler ce traffic ? je ne me souvient pas que c'est mentionné dans les texte.
Concernant "les questions stratégiques", j'ai essayé effleurer cet aspect dans l'article pour ne pas uniquement rester dans une simple description. Certes, c'est probablement beaucoup trop court, voir insuffisant, il aurait certainement été nécessaire d'y consacrer plus. Néanmoins, j'ai toujours encore un peu de mal avec ces problématiques (ayant encore des lacunes sur la vision globale du conflit, quoique j'essaye d'y travailler). Cependant, il me semblait nécessaire de tenter d'expliquer la façon dont j'ai compris cette campagne en AOI avec surement des défauts, peut-être des erreurs.
Cependant, si il était nécessaire de tirer un bilan général des combats en AOI, j'aurais tendance à présenter deux axes.
I°) Une campagne oubliée
J'ai déjà développé ce point sur l'autre fil de discussion et ce n'est pas la question ici, donc je passe.
II°) Une campagne inutile
Si on place de côté le cas de l'Union of South Africa où ces combats auront autorisé un premier test grandeur nature des forces armées terrestres et aériennes, qui sortent alors d'un véritable gouffre en terme d'armement, de formation et d'entrainement à un conflit moderne. Ce qui n'empêchera pas la SAAF de s'exploser en beauté lors des premiers mois en Afrique du Nord par des séries de mauvaises décisions.
Pour le reste, on peut s'interroger sur les résultats de cette campagne côté Britannique. Certes, l'AOI présente un inconfort pour l'Empire Britannique de par sa position. Tout au moins sur le papier. Dans la réalité, les italiens n'ont guère le choix que d'adopter une position strictement défensive et d'attendre la suite des événements, le territoire n'étant pas préparer à un conflit autre que de la police coloniale en Ethiopie (pour rappel, ce dernier territoire est tout sauf stabilisé puisque certaines zones sont encore en état de rébellion avec certains seigneurs locaux).
Les risques existant sur le papier sont en réalités inexistants. L'idée d'un second front sur l'Egypte depuis le sud tient du délire le plus complet. En réfléchissant un minimum, on ne peut raisonnablement pas imaginer la possibilité d'une armée italienne débouchant dans le delta du Nil après avoir traversé en long le Soudan puis longé le Nil. Soit, je ne sais combien de kilomètres (environ 1 600 km entre Khartoum et Le Caire, en sachant que le premier lieu est globalement à mi-distance entre les deux frontières soit plus de 2 000 km dans un environnement désertique ou semi-désertique et avec des voies de communication réduites voir inexistantes (il suffit de lire les témoignages des aviateurs en OTU au Soudan en 1942 - 1943 et les récits des transferts vers l'Egypte, c'est à dire plusieurs jours en empruntant le rail, la route et le fluviale...). Ceci avec une armée peu motorisé, une partie de troupes coloniales, depuis des bases mal aménagé donc une logistique faible.... Dans ces conditions, et même avec des troupes très faibles jusqu'à l'hiver 1940, je vois difficilement comment les Britanniques même avec des troupes réduites n'auraient pas été en mesure d'arrêter une telle offensive italienne qui dès le départ était un échec prévisible.
Le trafic maritime. Effectivement, je n'ai probablement pas traité ce point dans l'article. C'est une erreur de ma part.
D'abord, il est évident que la fermeture de la Méditerranée a fortement réduit l'importance de la Mer Rouge comme voie de communication. Cependant, des navires étaient bien présents (la majorité de l'activité des 14 et 203 Squadron étant consacré à des patrouilles au profit du trafic maritime. Reste à voir quelle est son importance, je dois reconnaître que je n'ai pas de données sur ce point.
Par contre, dès le départ les italiens ne sont pas en mesure de le menacer sérieusement :
- la Regia Marina
Il y'a un très bon article sur le sujet en français dont je conseil la lecture (MORDAL J., « La guerre aéro-navale en Mer Rouge », in La revue maritime, n°71, mars 1952, p. 277 à 293.), dont on peut relever les éléments suivants : les navires de surface présent sont peu nombreux, anciens et de taille réduite donc difficilement en mesure d'engager le combat ; les deux principales bases navales (Massaoua et Mogadiscio) ont des réserves en carburants et munitions très réduites empêchant la flotte d'opérer en totale autonomie (les réserves sont signalées insuffisantes pour une activité minimum en temps de paix) ; les rares tentatives (principalement voir uniquement du fait des sous-marins) au début du conflit se soldent par un échec complet (la majorité des sous-marins étant perdus).
- la Regia Aeronautica
Il ne faut pas oublier que la majorité des appareils est constitué par des Ca.133. Résultat, le nombre d'appareil utilisable pour ce type de mission se réduit aux S.79 et S.81 (dont une partie est utilisé pour d'autres missions ou dans d'autres secteurs du territoire). Il faudrait aussi déterminer le nombre de pilotes formés à ce type d'attaque, probablement très peu... On imagine rapidement le risque réduit pour le trafic maritime anglais.
Pour preuve, on note très peu de tentative par les italiens, en général les attaques visant surtout les installations portuaires d'Aden ou de Port Sudan (sauf erreur, aucune tentative contre les ports du Kenya). On trouve, cependant, une série d'attaque en septembre (à titre exemple :
http://aviationaoi.wordpress.com/2014/0 ... mbre-1940/ et voir les jours précédents et suivants). Et sont l'œuvre d'un nombre très réduit d'appareils (3 à 6 au maximum).
Certes, cette campagne était probablement inévitable du fait de la structure du conflit mondial, et que les deux adversaires ne pouvaient que se taper dessus sur des territoires où ils ont une frontière commune.
Si la menace existait sur le papier, il était probablement nécessaire de l'éliminer dans le doute.
Les italiens ont aussi utilisé pour le conflit pour agrandir le territoire : cas du Somaliland (au demeurant une décision logique pour éliminer un troisième front supplémentaire) et de Djibouti (si le III Reich n'avait pas stoppé les visées italiennes).
Donc, oui, ce conflit était probablement inévitable ; présentant un intérêt pour les deux acteurs principaux, je pense que non (mais, c'est évidemment mon simple avis personnel).
Ce n'est pas un hasard, si l'occupation de l'AOI à la mi-1941 est finalement un surprise, la stratégie britannique étant beaucoup plus réduite car on voit bien que l'offensive de début 1941 vise principalement la capture de l’Érythrée. L'offensive au sud étant jugé secondaire et avec des chances de réussites très réduites. La capture de Mogadicio puis la course vers Addis-Abeba étant plus une surprise qu'autre chose. Cela se voit bien dans les hésitations du commandement britannique lors de l'entrée à Addis-Abeba, que faire du Negusa Negest Haile Selassie ? (preuve que ce n'était pas prévu).
warbird2000 a écrit :
Personnellement , je n'aurais pas cru qu'il aurait été publié, pas à cause de ses qualités personnelles mais comme vous le dites
très bien à cause d'un sujet très exotique
Sur ce point, il faut surtout remercier CJE, qui m'a un jour envoyé un message sur le forum pour m'en faire la proposition. Car, sincèrement, je n'aurais jamais pensé qu'un article sur ce sujet était publiable dans une revue papier et payante.
David M a écrit :
(Excellents au demeurant, j'aime bien la plume de Manfred et son analyse stratégique, mais j'aurais aimé voir l'article se prolonger jusqu'au dernier carré de l'AOI )
Merci à vous, surtout venant de la part d'un auteur de votre qualité. J'attends avec grande impatience de trouver le temps pour lire votre article.
Sinon, effectivement, je suis en accord, il aurait été très intéressant d'étudier l'offensive de 1941 (par ailleurs, beaucoup plus attractif pour les lecteurs en terme d'affrontement aérien), ainsi que les derniers mois (bien moins "sexy" mais, il y'a pas mal de publications récentes sud-africaines, dont deux chroniques de Squadron, qui autorisent de nouveaux détails non présent chez Shores).
Cependant, soit il aurait été nécessaire d'écrire un article faisant le double (ayant déjà explosé le nombre de caractère autorisé, j’imagine la réponse de CJE si j'avais proposé 20 pages supplémentaires sur un tel sujet, et pour un premier article avec tous les défauts et erreurs qu'il comporte surement). Je suppose aussi que 75% des lecteurs auraient lâché rapidement ou uniquement tourné les pages pour regarder les photos et fermé déçu de ne pas voir le moindre profil couleur. Je serais, par ailleurs, très curieux de connaitre le pourcentage de lecteurs qui ont réellement lu cet article et trouvé un certain intérêt à cette campagne.
Soit conservé le format et faire plus synthétique, mais probablement au détriment de la précision. Comme certains le savent, je suis très bavard à l'écrit (j'ai toujours des difficultés avec le style "Conseil d'Etat", pourtant fortement apprécié des juristes) et j'ai toujours aimé voir comment les choses se passent au sein des unités et aviateurs. Donc, faire une simple analyse de cette campagne, je ne sais...., et probablement difficile d'accès pour le lecteur qui ignore le sujet (ou qui n'a en mémoire que la B.D. d'Hugo Pratt).