La guerre vue du ciel
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#201
Je comprends : ça m'est déjà arrivé d'être un peu inquiet dans certaines conversations par le passé (et de devoir recadrer un peu, d'ailleurs, par MP), mais là nos deux pilotes de 2000 "rase-bitume" ne m'inquiètent guère.
#202
(le bonjour aux hommes en noir au passage)
Tout travail mérite son dû, n'est-ce pas "Oui Oui" ?
(Vainqueur de la Boulet's Cup Démo Team C6 en 2011 et 2013)
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#203
C'est mieux.eutoposWildcat a écrit :Je comprends : ça m'est déjà arrivé d'être un peu inquiet dans certaines conversations par le passé (et de devoir recadrer un peu, d'ailleurs, par MP)...
At F-15C Training School
Carte mère MSI B150M - Intel Core i5-7400 - Cooler Master Hyper 212 EVO - Sapphire RADEON HD 7850 2 Go - 8GB DDR4 2400 - Alimentation Antec HCG 520W 80PLUS Bronze - Ecran Samsung curve 34" - Thrustmaster Hotas Cougar - Thrusmaster MFD - 2 écrans LCD 8" - Track IR 5 + Track Clip Pro - ICP by Cat Plombe - Saitek Pro Flight Combat Rudder Pedals - Win.11 64bits - Falcon BMS
#204
Au final, trouvé au rayon livres du supermarché boeckler de mon patelin.
Pas l'intention de le lire immédiatement, aussi je l'ai simplement feuilleté... et j'ai eu beaucoup de mal à le reposer!
Pas l'intention de le lire immédiatement, aussi je l'ai simplement feuilleté... et j'ai eu beaucoup de mal à le reposer!
#205
C'est dur de le lacher ... j'ai pas fini de le lire histoire d'en suculer un petit morceau chaque jour.
Mais mon dieu que c'est dur de pas se faire une orgie !
Mais mon dieu que c'est dur de pas se faire une orgie !
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Re: La guerre vue du ciel
#206Bon, ben voilà, c'est lu.
C'était en quelque sorte mon livre de l'été.
Pas franchement prévu comme ça, mais après l'avoir un peu feuilleté, j'ai rapidement décidé de l'entamer.
Grosso merdo, ça m'a bien plu, et à part quelques critiques à deux balles (Une GBU, ce n'est pas nécessairement guidée laser) le reste est plutôt positif, et j'espère que cette grosse brique remportera beaucoup de succès, et pas seulement dans la communauté des simeurs.
Malgré quelques critiques de ce côté, j'ai trouvé le contenu relativement digeste, tout est expliqué quand il le faut à deux/trois exceptions près. Une histoire globalement variée, avec cependant les chapitres liés au CAS en Afgha qui deviennent au bout du compte un peu sopo, mais c'est le contexte qui veut ça. J'ai trouvé bien mieux la partie Libyenne.
Juste ce qu'il faut pour le côté famille et antécédents pré-AdA.
Les tentatives de poésie Clostermannesque m'ont souvent bien fait marrer, par contre, mais il faut bien équilibrer le texte.
Bref.
Bravo et merci.
Mais après?
C'est ce que je me suis demandé après avoir reposé le bouquin.
On n'écris pas un tel pavé sans une vraie envie derrière.
Et on vois mal l'auteur s'arrêter en si bon chemin.
Alors?
Une suite?
Peu probable, parce que tout semble dit.
De la fiction, alors?
Par goût perso, je dirais triple bof....
Si on me posait la question, je dirais qu'on tiens l'auteur d'un futur opus de la collec' Combat aircraft de chez Osprey.
Armée de l'Air Mirage 2000D/N units in combat 1995/2013
Je rigole à peine.
Je pense que tu as toute les billes (Et le temps, peut être, après le final en escadron de combat?), ainsi que le carnet d'adresse pour écrire ceci.
Succès assuré. Les Anglais et Américains en écrivent des volumes pour moins que ça.
Je propose ensuite dans la collection Aviation Elite Units, toujours chez Osprey.
EC 3/3 Ardennes
Et plus tard, une fois le filon assuré, et toujours par le biais du carnet d'adresses,
Armée de l'Air Jaguar A/E units in combat 1973/2005
Armée de l'Air Mirage F1 units in combat 1973/2013
Non?
C'était en quelque sorte mon livre de l'été.
Pas franchement prévu comme ça, mais après l'avoir un peu feuilleté, j'ai rapidement décidé de l'entamer.
Grosso merdo, ça m'a bien plu, et à part quelques critiques à deux balles (Une GBU, ce n'est pas nécessairement guidée laser) le reste est plutôt positif, et j'espère que cette grosse brique remportera beaucoup de succès, et pas seulement dans la communauté des simeurs.
Malgré quelques critiques de ce côté, j'ai trouvé le contenu relativement digeste, tout est expliqué quand il le faut à deux/trois exceptions près. Une histoire globalement variée, avec cependant les chapitres liés au CAS en Afgha qui deviennent au bout du compte un peu sopo, mais c'est le contexte qui veut ça. J'ai trouvé bien mieux la partie Libyenne.
Juste ce qu'il faut pour le côté famille et antécédents pré-AdA.
Les tentatives de poésie Clostermannesque m'ont souvent bien fait marrer, par contre, mais il faut bien équilibrer le texte.
Bref.
Bravo et merci.
Mais après?
C'est ce que je me suis demandé après avoir reposé le bouquin.
On n'écris pas un tel pavé sans une vraie envie derrière.
Et on vois mal l'auteur s'arrêter en si bon chemin.
Alors?
Une suite?
Peu probable, parce que tout semble dit.
De la fiction, alors?
Par goût perso, je dirais triple bof....
Si on me posait la question, je dirais qu'on tiens l'auteur d'un futur opus de la collec' Combat aircraft de chez Osprey.
Armée de l'Air Mirage 2000D/N units in combat 1995/2013
Je rigole à peine.
Je pense que tu as toute les billes (Et le temps, peut être, après le final en escadron de combat?), ainsi que le carnet d'adresse pour écrire ceci.
Succès assuré. Les Anglais et Américains en écrivent des volumes pour moins que ça.
Je propose ensuite dans la collection Aviation Elite Units, toujours chez Osprey.
EC 3/3 Ardennes
Et plus tard, une fois le filon assuré, et toujours par le biais du carnet d'adresses,
Armée de l'Air Jaguar A/E units in combat 1973/2005
Armée de l'Air Mirage F1 units in combat 1973/2013
Non?
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Re: La guerre vue du ciel
#207Je propose ensuite dans la collection Aviation Elite Units, toujours chez Osprey.
Cette collection est finie, ils ne publient plus.
Les historiques d'unités de chasse sont passé dans la collection Ace, les historiques d'unité de bomber ne semblent pas attirer les foules
Sinon on pourrait peut être conseiller à Claudia, dont le talent d'écrivain est loué ici; d'écrire un titre ou deux dans la collections les matériels de l'armée de l'air chez H & C.
Le 2000 N est cependant malheureusement déjà sortit
Cette collection est finie, ils ne publient plus.
Les historiques d'unités de chasse sont passé dans la collection Ace, les historiques d'unité de bomber ne semblent pas attirer les foules
Sinon on pourrait peut être conseiller à Claudia, dont le talent d'écrivain est loué ici; d'écrire un titre ou deux dans la collections les matériels de l'armée de l'air chez H & C.
Le 2000 N est cependant malheureusement déjà sortit
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Re: La guerre vue du ciel
#208D'accord, la partie libyenne est vraiment prenante.III/JG52-Freiherr V. Kaos a écrit : J'ai trouvé bien mieux la partie Libyenne.
On y trouve du suspens et un mélange, une sorte de synthèse, de tous les éléments techniques et émotionels qui ont fait leur apparition progressivement au fil des chapitres précédents.
Le lecteur y ayant été préparé au fil des pages, il peut donc beaucoup mieux se glisser dans la peau des équipages en action et imaginer en "3D" la mission libyenne en 2000D.
"... Par petites touches brèves ici et là, avec parcimonie, avec pudeur, avec honnêteté, mais aussi avec franchise, se crée et s'instaure..."Juste ce qu'il faut pour le côté famille et antécédents pré-AdA.
Non! Ces passages courts et éparpillés ne font que traduire la sensibilité de l'auteur - j'ai dit sensibilité et non pas sensiblerie - et j'ai beaucoup apprécié.Les tentatives de poésie Clostermannesque m'ont souvent bien fait marrer, par contre, mais il faut bien équilibrer le texte.
On peut être pilote de chasse, pilote de guerre et apprécier la magnificence d'un paysage avec ses formes, ses couleurs, ses éclairages... ce qu'il peut faire évoquer comme sentiments à propos de la beauté naturelle de notre planète... que nous les hommes, hélas, ne faisons que progressivement détruire.
Ce n'est pas vraiment qu'il faut équilibrer le texte. C'est seulement que l'auteur a eu besoin d'exprimer ce qu'il a ressenti de fort... d'ailleurs, ça commence un matin froid de décembre sur un parking à son arrivée au 3/3...
... Le titre d'un film de John Huston avec Robert Mitchum et Deborah Kerr : "Heaven Knows, Mr Allison" ***Alors?
Une suite?
Cependant...
Colonel : - "... Or,..., c'est un créneau d'effort littéraire. Je vous ai connu à l'Ecole de l'Air, vous n'étiez pas parmi les plus mauvais dans ce domaine !..."
Claudia : - "Admettons que je réussisse..."
On ne peut que vous le souhaiter !
*** Titre français : "Dieu seul le sait"
* * *
Dernière modification par SpruceGoose le dim. sept. 29, 2013 2:14 pm, modifié 3 fois.
Re: La guerre vue du ciel
#209Si!SpruceGoose a écrit :III/JG52-Freiherr V. Kaos a écrit :Non! blablabla....Les tentatives de poésie Clostermannesque m'ont souvent bien fait marrer, par contre, mais il faut bien équilibrer le texte.
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Re: La guerre vue du ciel
#210Tu remarqueras que j'ai écrit "Pilote de chasse, Pilote de guerre" et non pas "Tankiste" !SpruceGoose a écrit : On peut être pilote de chasse, pilote de guerre et apprécier la magnificence d'un paysage avec ses formes, ses couleurs, ses éclairages... ce qu'il peut faire évoquer comme sentiments à propos de la beauté naturelle de notre planète...
Ceci expliquant certainement cela.
* * *
Re: La guerre vue du ciel
#211Tankiste ou pilotes de chasse, quand ils viennent d'unités ayant pour insigne des gorets...
Mais je ne sais pas si tu peux le comprendre.
Libre a toi de batailler au bénéfice de la poésie pour tous.
Mais je ne sais pas si tu peux le comprendre.
Libre a toi de batailler au bénéfice de la poésie pour tous.
Dernière modification par ex:Kaos le dim. sept. 29, 2013 9:35 pm, modifié 1 fois.
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Re: La guerre vue du ciel
#212Un de mes anciens collègues de cockpit civil venait du 3/3... un type bien sous tous rapports, loin d'être un "goret"... alors pas d'insinuations douteuses, n'est-ce pas - il m'avait offert des stickers, dont celui de son escadron sur IIIE (que je possède toujours - photo jointe) !III/JG52-Freiherr V. Kaos a écrit :pilotes de chasse, quand il viennent d'unités ayant pour insigne des gorets...
... Tu n'aimes donc pas Clostermann et son Big Show ! Un scoop.Mais libre a toi de batailler au bénéfice de la poésie pour tous.
De toute façon, il ne s'agit nullement de poésie, ni ici, ni ailleurs.
* * *
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Re: La guerre vue du ciel
#213Original, le sticker !
On dirait qu'il est à l'envers (d'habitude la forme d'"écu" [au sens de bouclier] est plutôt dans l'autre sens)...
On dirait qu'il est à l'envers (d'habitude la forme d'"écu" [au sens de bouclier] est plutôt dans l'autre sens)...
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Re: La guerre vue du ciel
#214Absolument ! Les gens du 3/3 ont toujours été des originaux dans leur genre.JulietBravo a écrit :Original, le sticker !
On dirait qu'il est à l'envers (d'habitude la forme d'"écu" [au sens de bouclier] est plutôt dans l'autre sens)...
Très rare, donc très cher. On m'en a proposé 5800 Euros très récemment.
Je te fais un prix d'amis : 4600 Euros non négociable - passe en MP - Santé !
Sinon on m'avait également offert certains du 2/2.
La Mort Qui Fauche et La Chimère sont toujours sur ma sacoche de vol.
A l'époque, les connaisseurs me demandaient tout le temps si j'avais été pilote AA sur Mirage III... évidemment je les menais en bateau avec le baratin récolté à partir des collègues qui l'avaient été... c'était à mourir de rire !!!
* * *
Re: La guerre vue du ciel
#215Original oui et non.JulietBravo a écrit :Original, le sticker !
On dirait qu'il est à l'envers (d'habitude la forme d'"écu" [au sens de bouclier] est plutôt dans l'autre sens)...
Pour la forme extérieure en firme d'écu effectivement c'est à l'envers.
Maintenant quand on met un avion sur un patch, en général le nez pointe vers le haut. Et pour un avion à aile delta c'est comme ça que ça rentre le mieux
Re: La guerre vue du ciel
#216Bonjour à tous,
III/JG52-FreiherrV.Kaos merci pour ton retour. Je prends la plupart de tes remarques...comme un compliment, aux vues de tes autres posts, je m'attendais à une critique bien plus sévère de ta part.
Écrire un pavé de 460 pages demande énormément de temps, 1 an et demi, pratiquement tous les soirs....et sortir la tête du guidon pour synthétiser et trouver les bons termes, aux bons moments pour expliquer à des lecteurs qui ne sont pas forcément des spécialistes, relève souvent du casse-tête.
J'ai lu le grand cirque il y bien longtemps...parler de tentatives "Clostermannesque" est...assez réducteur, d'autant que ces passages proviennent directement de notes prises à la suite des vols, lorsque les émotions et les impressions sont "fraîches", avec toujours la volonté d'essayer de "hisser" le lecteur dans le cockpit pour les partager...sinon j'aurai pu résumer les vols à : je décolle, je ravitaille, je tire, je rentre...
Bref des éléments d'immersions qui me paraissaient essentiels, que nous avons saupoudré en essayant que ça ne soit pas trop lourd, et qui moi, me rappelle des souvenirs (ce livre je l'ai aussi écrit pour moi...). De plus, ce sont ces passages que la plupart de mes camarades ont trouvé sympas, justement parce qu'on a essayé de trouver les mots justes et originaux pour décrire les paysages afghans par exemple...
Cela étant dit, libre à chacun de penser ce qu'il veut du livre...au moins, ça t'aura fait "marrer ", ce qui en soi, est déjà pas si mal...
Pour une suite...non, à moins de remplir autant les années qui viennent que les précédentes....donc de quoi écrire quelques pages, mais je ne me lancerai surement pas dans une fiction, n'ayant pas l'âme "d'un écrivain de roman ", et seul le témoignage me paraissait intéressant, sur le coup, puisque relatant des faits assez récents.
Voilà, merci à Sprucegoose pour ses remarques.
Bonne fin de journée à tous,
Claudia
III/JG52-FreiherrV.Kaos merci pour ton retour. Je prends la plupart de tes remarques...comme un compliment, aux vues de tes autres posts, je m'attendais à une critique bien plus sévère de ta part.
Écrire un pavé de 460 pages demande énormément de temps, 1 an et demi, pratiquement tous les soirs....et sortir la tête du guidon pour synthétiser et trouver les bons termes, aux bons moments pour expliquer à des lecteurs qui ne sont pas forcément des spécialistes, relève souvent du casse-tête.
J'ai lu le grand cirque il y bien longtemps...parler de tentatives "Clostermannesque" est...assez réducteur, d'autant que ces passages proviennent directement de notes prises à la suite des vols, lorsque les émotions et les impressions sont "fraîches", avec toujours la volonté d'essayer de "hisser" le lecteur dans le cockpit pour les partager...sinon j'aurai pu résumer les vols à : je décolle, je ravitaille, je tire, je rentre...
Bref des éléments d'immersions qui me paraissaient essentiels, que nous avons saupoudré en essayant que ça ne soit pas trop lourd, et qui moi, me rappelle des souvenirs (ce livre je l'ai aussi écrit pour moi...). De plus, ce sont ces passages que la plupart de mes camarades ont trouvé sympas, justement parce qu'on a essayé de trouver les mots justes et originaux pour décrire les paysages afghans par exemple...
Cela étant dit, libre à chacun de penser ce qu'il veut du livre...au moins, ça t'aura fait "marrer ", ce qui en soi, est déjà pas si mal...
Pour une suite...non, à moins de remplir autant les années qui viennent que les précédentes....donc de quoi écrire quelques pages, mais je ne me lancerai surement pas dans une fiction, n'ayant pas l'âme "d'un écrivain de roman ", et seul le témoignage me paraissait intéressant, sur le coup, puisque relatant des faits assez récents.
Voilà, merci à Sprucegoose pour ses remarques.
Bonne fin de journée à tous,
Claudia
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Re: La guerre vue du ciel
#217... Le titre d'un film de Irvin Kershner avec Sean Connery et Kim Basinger : "Never Say Never Again"Claudia a écrit : mais je ne me lancerai surement pas dans une fiction, n'ayant pas l'âme "d'un écrivain de roman "
* * *
Re: La guerre vue du ciel
#218il n'y avait aucune raison de toute façon, ma "critique" ne vaut pas mieux qu'une autre, et il n'y avait pas lieu de démonter quoi que ce soit.Claudia a écrit :Je prends la plupart de tes remarques...comme un compliment, aux vues de tes autres posts, je m'attendais à une critique bien plus sévère de ta part.
Il s'agit d'une autobio, liée à une histoire très récente, donc des événements racontés tels qu'ils sont vécus.
A partir de là, ça n'appelle pas moult commentaires, et ça sort un peu de mon créneau habituel.
Et pour le reste, c'est plutôt bien écrit, donc voilà, il n'y avait vraiment aucune raison.
J'ai vraiment apprécié ce bouquin.
J'admet que c'est un peu caricatural, j'ai écris ça vite fait.Claudia a écrit :J'ai lu le grand cirque il y bien longtemps...parler de tentatives "Clostermannesque" est...assez réducteur, d'autant que ces passages proviennent directement de notes prises à la suite des vols, lorsque les émotions et les impressions sont "fraîches", avec toujours la volonté d'essayer de "hisser" le lecteur dans le cockpit pour les partager...sinon j'aurai pu résumer les vols à : je décolle, je ravitaille, je tire, je rentre...
Mais c'était aussi pour faire réagir.
Je comprend tout à fait la nécessité d'aérer le côté purement mili du texte, je l'ai d'ailleurs déjà écrit.
Ce sont quelques transition assez tranchées qui m'ont fait sourire, genre un passage très pouétique, suivi presque immédiatement d'un coup de douze à l'équipier pour sa tenue de patrouille. Il n'y pas mort d'homme, quoi.
Re: La guerre vue du ciel
#219Bonsoir Claudia,
Peu présent sur ce sujet durant l'été, j'ai loupé ton avatar avant migration des forums, et j'aurais bien aimé voir cet autre projet de couverture.
Si tu as l'occasion d'effectuer une mise à jour de profil...
Az'
Peu présent sur ce sujet durant l'été, j'ai loupé ton avatar avant migration des forums, et j'aurais bien aimé voir cet autre projet de couverture.
Si tu as l'occasion d'effectuer une mise à jour de profil...
Az'
Re: La guerre vue du ciel
#220Salut Az'
Voilà,
Marco
Voilà,
Marco
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Re: La guerre vue du ciel
#221Bonjour mon Commandant,
J'ai oublié de l'écrire sur ce topic, mais ça fait quelques semaines que j'ai fini d'engloutir le bouquin également.
Que dire... Jamais je ne me suis senti aussi "dans le cockpit" qu'en vous lisant ! C'est très agréable à lire et on s'y croirait !
Si je puis critiquer deux points, c'est le retour en Afgha, vers les 3/4 du livre : j'ai trouvé ça un peu lent - les missions se suivent et se ressemblent (surtout que le lecteur a déjà eu une bonne dose de CAS depuis le début du livre !). J'ai trouvé en revanche la partie sur la Lybie raffraichissante, après tant de CAS par les chaleurs afghanes...
Le deuxième point m'a fait me sentir un peu mal à l'aise. La lecture du livre m'a donné la vilaine impression que, à la fin, votre boulot n'est que de délivrer de l'armement sans trop réfléchir. J'ai trouvé malsain cette course au kill qui apparaît au fûr et à mesure des pages - notamment en Lybie...
J'ai une image précise du métier de PN, ayant moi même tenté de l'être pendant pas mal de temps. J'en connais les implications, notamment celle d'ôter la vie. Mais à vous lire, on a un peu l'impression qu'une mission réussie, c'est une mission dans laquelle on a fait du kill, durant laquelle on est allé au carton. On a l'impression qu'une mission où on fait le RTB avec les bombes sous les ailes, c'est une mission de perdue...
Si l'on se place du point de vue "efficacité de l'intervention", ce qui est un point de vue de décideur, limite de politique, évidemment, on préfère éviter de faire 2000 sorties pour mettre HS trois ou quatre chars. Mais du point de vue de pilote - le dernier maillon de la chaîne, qui appuie sur le bouton, je trouve ça malsain de ne pas se poser de questions. De ne pas penser que, si tel jour est calme et qu'on revient avec les bombes, c'est que tel jour, des vies humaines ont été épargnées, et que la paix a triomphé pour cette fois. Peut-être est-ce naif...
Je ne sais pas si les autres PN avec qui j'ai abordé le sujet en parlent avec plus du pudeur - mais la plupart d'entre-eux me disent que ça n'est jamais un plaisir, mais qu'il faut bien intervenir lorsque c'est nécessaire. Personnellement, j'ai eu plutôt l'impression qu'il fallait au contraire tout faire pour aller au carton...
Certes, placer les bombes au bon endroit, c'est votre boulot - et la satisfaction de l'avoir accompli correctement est parfaitement compréhensible. Mais je trouve que le livre passe un peu outre (volontairement ?) les aspects humains. Pourtant, le lecteur ressent bien cette 'course au kill'... il aurait été intéressant d'en savoir plus sur vos questionnements à ce sujet.
En tout cas, si j'en arrive à me poser ces questions, c'est que la lecture de l'oeuvre à vraiment réussi à m'immerger dans votre quotidien. Un grand merci !
J'ai oublié de l'écrire sur ce topic, mais ça fait quelques semaines que j'ai fini d'engloutir le bouquin également.
Que dire... Jamais je ne me suis senti aussi "dans le cockpit" qu'en vous lisant ! C'est très agréable à lire et on s'y croirait !
Si je puis critiquer deux points, c'est le retour en Afgha, vers les 3/4 du livre : j'ai trouvé ça un peu lent - les missions se suivent et se ressemblent (surtout que le lecteur a déjà eu une bonne dose de CAS depuis le début du livre !). J'ai trouvé en revanche la partie sur la Lybie raffraichissante, après tant de CAS par les chaleurs afghanes...
Le deuxième point m'a fait me sentir un peu mal à l'aise. La lecture du livre m'a donné la vilaine impression que, à la fin, votre boulot n'est que de délivrer de l'armement sans trop réfléchir. J'ai trouvé malsain cette course au kill qui apparaît au fûr et à mesure des pages - notamment en Lybie...
J'ai une image précise du métier de PN, ayant moi même tenté de l'être pendant pas mal de temps. J'en connais les implications, notamment celle d'ôter la vie. Mais à vous lire, on a un peu l'impression qu'une mission réussie, c'est une mission dans laquelle on a fait du kill, durant laquelle on est allé au carton. On a l'impression qu'une mission où on fait le RTB avec les bombes sous les ailes, c'est une mission de perdue...
Si l'on se place du point de vue "efficacité de l'intervention", ce qui est un point de vue de décideur, limite de politique, évidemment, on préfère éviter de faire 2000 sorties pour mettre HS trois ou quatre chars. Mais du point de vue de pilote - le dernier maillon de la chaîne, qui appuie sur le bouton, je trouve ça malsain de ne pas se poser de questions. De ne pas penser que, si tel jour est calme et qu'on revient avec les bombes, c'est que tel jour, des vies humaines ont été épargnées, et que la paix a triomphé pour cette fois. Peut-être est-ce naif...
Je ne sais pas si les autres PN avec qui j'ai abordé le sujet en parlent avec plus du pudeur - mais la plupart d'entre-eux me disent que ça n'est jamais un plaisir, mais qu'il faut bien intervenir lorsque c'est nécessaire. Personnellement, j'ai eu plutôt l'impression qu'il fallait au contraire tout faire pour aller au carton...
Certes, placer les bombes au bon endroit, c'est votre boulot - et la satisfaction de l'avoir accompli correctement est parfaitement compréhensible. Mais je trouve que le livre passe un peu outre (volontairement ?) les aspects humains. Pourtant, le lecteur ressent bien cette 'course au kill'... il aurait été intéressant d'en savoir plus sur vos questionnements à ce sujet.
En tout cas, si j'en arrive à me poser ces questions, c'est que la lecture de l'oeuvre à vraiment réussi à m'immerger dans votre quotidien. Un grand merci !
Re: La guerre vue du ciel
#223Merci !
Choix difficile, les deux sont réussies.
Je préfère néanmoins celle qui a été retenue, qui concentre l'attention sur l'avion et non sur le paysage désertique que l'on devine sur l'ocre. De plus, elle évite de "limiter" l'avion à un (type de) théâtre.
Choix difficile, les deux sont réussies.
Je préfère néanmoins celle qui a été retenue, qui concentre l'attention sur l'avion et non sur le paysage désertique que l'on devine sur l'ocre. De plus, elle évite de "limiter" l'avion à un (type de) théâtre.
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Re: La guerre vue du ciel
#224Une remarque en passant : tu accuses un certain retard.GunMan a écrit :… mon Commandant,
http://armeedelair.com/bourget2013/wp-c ... effler.pdf
* * *
Ton point de vue est intéressant.
Cependant de mon point de vue…
REM : Citations du livre en vert et italique…retour en Afgha… : j'ai trouvé ça un peu lent - les missions se suivent et se ressemblent… J'ai trouvé en revanche la partie sur la Lybie raffraichissantevotre boulot n'est que de délivrer de l'armement sans trop réfléchir. J'ai trouvé malsain cette course au killqu'une mission réussie, c'est une mission dans laquelle on a fait du kill, durant laquelle on est allé au cartonj'ai eu plutôt l'impression qu'il fallait au contraire tout faire pour aller au cartonle lecteur ressent bien cette 'course au kill
Oui, les missions se suivent et se ressemblent dans leur exécution, est-ce vraiment étonnant ?
Cela peut donc induire une impression de longueur, de langueur (par contre de lenteur, je ne vois pas trop).
Ce qui t’a peut-être échappé et qui vraiment, à mes yeux, apporte la touche plus que valorisante est que du début à la fin, le lecteur attentif peut suivre l’évolution psychologique du personnage "Claudia" ; comment l’officier, le pilote, l’homme a évolué depuis son appartenance à la "bleusaille" (… je suis en bas de la chaîne alimentaire de l’unité, avec une légitimité qu’il me reste à construire…) jusqu’à celle du "leadership" (… les autres doivent avoir envie de partir avec toi. Ton nav, ton leader, et par la suite tes équipiers… être choisi pour voler avec le CE ou son second est une marque de reconnaissance…) ; comment ses missions de guerre, ses responsabilités successives ont forgé son caractère, sa façon de penser, sa manière de réfléchir, sa façon de se comporter, sa manière de gérer sa vie (… fini le copinage aujourd’hui ; donneur d’ordre, je dois prendre mes distances. Etre exigeant et ferme… j’ai décidé d’être franc et direct, je n’ai toléré aucune intervention…).
Alors bien évidemment, l’épisode libyen devient tout d’un coup plus abouti, plus finalisé… plus prenant.
Nous n’avons plus affaire à un jeune équipier un peu gauche cherchant encore ses marques, cherchant à faire au mieux afin d’apprendre son métier (… sa réponse est un rappel à l’ordre. Je ne suis pas seul à bord…), cherchant à s’insérer et à s’ajuster correctement dans le dispositif professionnel que sa formation initiale lui impose(... n'oubliez pas qu'un parcours valorisant passe par la réussite au CID...), mais à un CP expérimenté, aguerri par les expériences successives et nombreuses des combats aussi bien sur le plan technique que sur le plan émotionnel, devant faire des choix, confronté à des décisions à prendre, devant mener des hommes mais aussi les instruire (… chef de patrouille. Une consécration… un bâton de maréchal… face au nombre et à la complexité des éléments à prendre en compte… plus tard, c’est toi qui serviras de guide aux jeunes navigateurs… un novice que j’embarque derrière moi pour le guider dans ses premiers pas en opex…).
(… la destruction des cibles est la seule justification à l’envoi d’une patrouille de bombardiers. Je mesure assez vite que la mission est un succès lorsqu’on a survécu jusqu’à l’objectif, que celui-ci est détruit et que tout le monde est rentré à la maison…).placer les bombes au bon endroit, c'est votre boulot
... début de l'ouvrage : (... même si je n'ai pas d'état d'âme, je n'oublierai jamais ces dernières images...)le livre passe un peu outre (volontairement ?) les aspects humains.
Mais du point de vue de pilote - le dernier maillon de la chaîne, qui appuie sur le bouton, je trouve ça malsain de ne pas se poser de questions.
... fin de l'ouvrage : (... pas de cris désespérés à la radio. Une vision déshumanisée obtenue à travers l'oeil optronique du pod. Difficile pourtant de ne pas penser aux hommes en bas...)
Quand on choisit le métier des armes, en particulier une spécialité où l’on est amené à porter la mort en direct, et si de plus on a choisi la carrière longue, les questions, il faut se les poser avant.
(… il n’y a pas de place pour les émotifs en mission de guerre, on se méfie d’eux… je suis capable d’ouvrir le feu sans hésiter… je suis fier d’appartenir à ce monde là…).
Si en cours de route, il se pose un problème de conscience, il faut alors quitter.
Si on décide de rester, il faut alors assumer (… ils endossent la responsabilité technique du tir et l’effectuent en leur âme et conscience…) .
Cependant l’auteur reconnaît son penchant de plus en plus marqué pour la "culture du résultat" (… l’instruction est exclusivement tournée vers une culture du résultat… tout ce qui m’intéresse, c’est le résultat … les préparations sont interminables, techniquement compliquées et l’échec impossible à envisager... plus je tire et plus j’éprouve l’envie de tirer) .
Il a donc bien eu conscience que pris dans l’engrenage et le rythme effréné des missions, des largages, pris dans l'ivresse de l’obsession de la réussite de la mission comme inculqué à ses débuts, pris dans la tourmente de la pression hiérarchique, médiatique, politique (... une pression lancinante… palpable à tous les échelons, depuis les hautes sphères de la hiérarchie… les généraux peinent à masquer leurs inquiétudes, à demi-mot on nous fait comprendre qu’il faut être plus efficace…la mission sera médiatisée, nous n'avons aucun droit à l'erreur... une façon de m’expliquer que la pression médiatique oriente les décisions tactiques… directement d’un petit avec des talonnettes…) , il a certainement dérivé vers un certain côté obscure, vers le Mr Hyde de sa personnalité (… qui m’entraîne dans une spirale que je juge effrayante…) .
Mais est-ce réellement anormal que de se retrouver grisé, envoûté, assommé, transformé dans de telles circonstances (… responsable de mes missions, je porte chacune d’elles à bout de bras…) , en particulier lorsque l’on commence à se poser de sérieuses questions sur la fragilité de sa propre existence (… les risques de prendre une bûche existent… mais la simple perspective de s’éjecter et de tomber dans les pattes des…) ?
Pour moi, ce livre est particulièrement intéressant dans son genre car il revêt un double aspect dont chacun est indissociable l'un de l’autre ; d’une part celui de la spécificité technique des évènements vécus, point sur lequel vous avez tous accroché ; et d’autre part celui de la métamorphose progressive de l’auteur de poussin en aigle au travers d’un long parcours initiatique digne de Sparte (…je viens de concrétiser des années d’entraînement difficiles…), celui à côté duquel vous êtes peut-être passé.
Certainement inconsciemment. Si tel n’avait pas été le cas, l’ouvrage vous aurait paru sans saveur. Votre enthousiasme a bien prouvé le contraire.
Le "Claudia" qui laisse derrière lui la Libye n'est plus le "Claudia" qui était arrivé "Bleu-bite" au 3/3; des années se sont écoulées où les expériences ont été particulièrement intenses, rudes, et donc marquantes.
Je vous invite à relire ce livre et à vous pencher sur les phrases-clés (celles que j’ai mises en citation, mais il y en a bien d’autres) à leur instant précis jalonnant le parcours professionnel de l’auteur et vous entreverrez certainement la cohérence entre les faits relatés et ses attitudes, son état d’esprit du moment.
Vous avez tous écrit, ou pensé très fort "Il est bien écrit" ; si le livre est bien écrit, c’est principalement dû à ce double aspect. Enfin, c’est mon avis.
… Ce que l’auteur dit de son supérieur Arsène… s’applique rigoureusement identiquement à lui-même.
Je veux dire par là que la grande institution militaire a fait d’eux… exactement ce qu’elle attendait d’eux. Tout simplement !
* * *
Re: La guerre vue du ciel
#225Bonjour à tous,
De retour des supers "rencontres aéronautiques " de Gimont (super accueil, supers rencontres, super ambiance, bref, je me suis bien régalé !), j'en profite pour donner quelques éléments de réponses.
Avant tout, merci GunMan de partager tes interrogations parfaitement compréhensibles sur le livre, et merci à Sprucegoose pour partager également son sentiment et pour s'être autant imprégné du livre. Vos deux posts montrent tout l'intérêt que vous portez à l'ouvrage, à travers deux visions différentes, je trouve ça excellent, et j'en suis même très honoré (et pour III/JG52-Freiherr V. Kaos les notations c'est en avril...).
Pour GunMan, je me suis posé la question (et beaucoup d'autres...)sur les chapitres "Afghans " qui jalonnent la deuxième partie du livre, que je trouvais longs pour les lecteurs que les "hyper détails " de l'Afgha risquaient de lasser. Mais chacun illustre des problématiques différentes : matériel, travail en équipage, règle d'engagement...Effectivement, pour une personne qui n'a pas baigné dans ces opérations, en saisir les nuances est difficile et la lecture peut paraître répétitive. Pourtant, Gunman, si à l'occasion tu les relis en détail, tu verras que chaque mission apporte un éclairage supplémentaire sur un aspect des vols, sur le travail en équipages et les relations entre nous. C'est aussi pour cela que j'avais choisi ces missions. Par exemple, la gestion d'une panne au sein de la patrouille avec la L16, qui diffère que ce que nous faisions jusque-là, le rôle du deuxième membre d'équipage lorsque l'autre "s'excite un peu trop ", deux exemples de situations tendues lorsque mon équipier casse en ravitaillement en vol, ou lorsqu'il faut se poser en pleine tempête de sable un peu "short pétrole". La situation "dans son ensemble " peut sembler déjà vue, mais ce sont les détails qui font la différence.
Lorsque j'ai voulu élagué le livre, la réponse de l'éditeur et de Frédéric a été la même: "c'est un livre pour les fanas d'aéro, plus tu racontes, mieux c'est ". Et nous avons gardé ces chapitres. Au final, les critiques sont bonnes, et certains passages ont "lassé " certains et passionnés d'autres, et vis-versa. Tu as aimé "la Libye", alors que je connais des lecteurs qui l'ont trouvé "trop long et trop superficiel, voire le récit trop "haché" alors qu'ils ont adoré le chapitre avec les JTAC anglais, que d'autres ont survolé parce qu'il est difficile à suivre...
Le deuxième aspect concerne "l'addiction aux tirs". Ce n'est pas une addiction aux tirs en soi, délivrer de l'armement n'a rien d'anodin...c'est plus l'excitation de la situation qui mène vers le tir (les poussées d'adrénalines, au risque de paraître un peu pompeux, sont pourtant réelles...doublée de l'envie de réussir) qui, au fil des missions, donne son sens aux opérations, et donc aux vols (C'est aussi pour cela qu'on parle de déprime "post DETAM", lorsqu'il faut retourner aux vols plus routiniers de l'entrainement en métropole).
Mais comme je l'explique à plusieurs reprises, les règles d'engagement sont strictes, et sont notre "protection juridique". Donc pas question d'y déroger. Et tous les tirs décrits l'ont été dans cet état d'esprit. Quand j'ai délivré un armement, c'est qu'il fallait le faire. Partir en vol le couteau entre les dents pour "faire avancer" la campagne, ce n'est pas "se transformer en tueur décérébré", c'est plus le sentiment d'échec lors d'un retour avec l'armement qui m'a parfois frustré, et je rassure, le tir en lui-même, en opération, n'a rien d'une partie de plaisir en soi, mais réussir sa mission, après avoir été bien "pressurisé" pour ça, est une vraie satisfaction.
En Libye, une journée calme..c’est une journée où l'on n’a rien trouvé comme objectif...donc des "ennemis" passés au travers des gouttes et donc toujours actifs. Et eux, ils ne vont se priver de leur côté. C'est comme ça lors d'un conflit. Le char que vous n'avez pas détruit la veille, c'est peut-être celui qui sera en train de tirer sur des civils le lendemain, et surtout, c'est celui qui va nécessiter l'envoi de vos camarades pour le détruire, parce que le "travail" n'a pas été fait, avec les risques que cela comporte.
Donc, rentrer avec son armement lors de cette campagne aérienne...c'était en quelque sorte un échec personnel, un échec de la chaine de renseignement qui n'avait pas su vous envoyer au bon endroit, et surtout une mission à recommencer le lendemain...en trouver pour les "traiter", c'était réussir...
Lors d'un conflit, la paix "triomphe" lorsque l'un des deux camps a pris l'avantage et que les hostilités cessent...avant...je peux te garantir qu’au sol, ce n'est "la paix" pour personne, et si tu regardes les images de la répression loyaliste en Libye...les proKad n'avaient surement aucun état d'âme "journalier" pour épargner leurs adversaires...
Le dernier point, que j'aborde également dans le livre, à partir du moment ou je porte l'uniforme, que j'agis au nom de la France, dans une intervention légitimée par une résolution des Nations unies, donc sous couvert du droit...alors oui, je ne me pose plus de question métaphysique en vol...elles ont été posées pour moi avant...
Mais chacun d'entre nous aura une approche différente, une sensibilité différente. La mienne était simple, je suis soldat...militaire français, respectant des ordres cohérents, avec des règles pour que mon camp l'emporte...et donc, une fois de plus j'applique les règles. Point. Les questions existentielles, je me les suis posées avant de m'engager, et encore plus lors de mon affectation sur Mirage 2000D. Comme mes camarades de l'armée de Terre ou de la Marine, et comme nos pilotes de transports ou d'hélicos, qui déversent nos hommes pour aller se battre. Après, en temps réel, ma réflexion se limite en permanence (ce qui demande déjà pas mal de neurones en mission...) à: comment faire au mieux pour réussir à traiter l'objectif.
Sinon je n'aurai pas pu accepter de faire ce métier-là...et ceux qui se posent des questions sur le bien-fondé de leurs actions...quittent en général les unités opérationnelles, d'eux même, puisqu'ils n'ont plus rien à y faire. Je n'en ai pas rencontré dans ma carrière. Preuve que le conditionnement et la formation sont bon de ce côté-là.
Ce que je décris n'est donc pas "une course au Kills", mais plutôt une course contre la montre pour que l'opération en cours se termine au plus vite, et à mon modeste niveau, comme pour mes camarades, le seul moyen pour faire avancer la campagne et pour que le conflit bascule en faveur des rebelles...c'était réduire le potentiel militaire adverse...donc détruire le plus de cibles possible...
Mais comme dit par sprucegoose, je voulais aussi montrer la "métamorphose" entre le jeune PIM qui débarque à l'escadron, et le Chef de Patrouille qui doit décider...vite...et bien quelques années plus tard !
Voilà, j'espère que ça répond à tes interrogations, et ta dernière question est celle qui revient le plus souvent lors de mes interventions...ou les lecteurs/auditeurs "français" découvrent...que l'armée française fait la guerre (et en ce moment...ça ne chôme pas...).
@ bientôt,
Marco
PS: Et si ça peut te rassurer, Gunman (surnom...plutôt...démonstratif non ?), il manque au moins une cinquantaine de pages dans la version éditée de l'ouvrage, ou je racontais des situations de "tirs non effectués ou refusés", pour de bonnes raisons...mais ces situations, pour le coup étaient vraiment répétitives, et je n'en ai gardé qu'une dans le livre, en évoquant juste les autres au passage.
De retour des supers "rencontres aéronautiques " de Gimont (super accueil, supers rencontres, super ambiance, bref, je me suis bien régalé !), j'en profite pour donner quelques éléments de réponses.
Avant tout, merci GunMan de partager tes interrogations parfaitement compréhensibles sur le livre, et merci à Sprucegoose pour partager également son sentiment et pour s'être autant imprégné du livre. Vos deux posts montrent tout l'intérêt que vous portez à l'ouvrage, à travers deux visions différentes, je trouve ça excellent, et j'en suis même très honoré (et pour III/JG52-Freiherr V. Kaos les notations c'est en avril...).
Pour GunMan, je me suis posé la question (et beaucoup d'autres...)sur les chapitres "Afghans " qui jalonnent la deuxième partie du livre, que je trouvais longs pour les lecteurs que les "hyper détails " de l'Afgha risquaient de lasser. Mais chacun illustre des problématiques différentes : matériel, travail en équipage, règle d'engagement...Effectivement, pour une personne qui n'a pas baigné dans ces opérations, en saisir les nuances est difficile et la lecture peut paraître répétitive. Pourtant, Gunman, si à l'occasion tu les relis en détail, tu verras que chaque mission apporte un éclairage supplémentaire sur un aspect des vols, sur le travail en équipages et les relations entre nous. C'est aussi pour cela que j'avais choisi ces missions. Par exemple, la gestion d'une panne au sein de la patrouille avec la L16, qui diffère que ce que nous faisions jusque-là, le rôle du deuxième membre d'équipage lorsque l'autre "s'excite un peu trop ", deux exemples de situations tendues lorsque mon équipier casse en ravitaillement en vol, ou lorsqu'il faut se poser en pleine tempête de sable un peu "short pétrole". La situation "dans son ensemble " peut sembler déjà vue, mais ce sont les détails qui font la différence.
Lorsque j'ai voulu élagué le livre, la réponse de l'éditeur et de Frédéric a été la même: "c'est un livre pour les fanas d'aéro, plus tu racontes, mieux c'est ". Et nous avons gardé ces chapitres. Au final, les critiques sont bonnes, et certains passages ont "lassé " certains et passionnés d'autres, et vis-versa. Tu as aimé "la Libye", alors que je connais des lecteurs qui l'ont trouvé "trop long et trop superficiel, voire le récit trop "haché" alors qu'ils ont adoré le chapitre avec les JTAC anglais, que d'autres ont survolé parce qu'il est difficile à suivre...
Le deuxième aspect concerne "l'addiction aux tirs". Ce n'est pas une addiction aux tirs en soi, délivrer de l'armement n'a rien d'anodin...c'est plus l'excitation de la situation qui mène vers le tir (les poussées d'adrénalines, au risque de paraître un peu pompeux, sont pourtant réelles...doublée de l'envie de réussir) qui, au fil des missions, donne son sens aux opérations, et donc aux vols (C'est aussi pour cela qu'on parle de déprime "post DETAM", lorsqu'il faut retourner aux vols plus routiniers de l'entrainement en métropole).
Mais comme je l'explique à plusieurs reprises, les règles d'engagement sont strictes, et sont notre "protection juridique". Donc pas question d'y déroger. Et tous les tirs décrits l'ont été dans cet état d'esprit. Quand j'ai délivré un armement, c'est qu'il fallait le faire. Partir en vol le couteau entre les dents pour "faire avancer" la campagne, ce n'est pas "se transformer en tueur décérébré", c'est plus le sentiment d'échec lors d'un retour avec l'armement qui m'a parfois frustré, et je rassure, le tir en lui-même, en opération, n'a rien d'une partie de plaisir en soi, mais réussir sa mission, après avoir été bien "pressurisé" pour ça, est une vraie satisfaction.
En Libye, une journée calme..c’est une journée où l'on n’a rien trouvé comme objectif...donc des "ennemis" passés au travers des gouttes et donc toujours actifs. Et eux, ils ne vont se priver de leur côté. C'est comme ça lors d'un conflit. Le char que vous n'avez pas détruit la veille, c'est peut-être celui qui sera en train de tirer sur des civils le lendemain, et surtout, c'est celui qui va nécessiter l'envoi de vos camarades pour le détruire, parce que le "travail" n'a pas été fait, avec les risques que cela comporte.
Donc, rentrer avec son armement lors de cette campagne aérienne...c'était en quelque sorte un échec personnel, un échec de la chaine de renseignement qui n'avait pas su vous envoyer au bon endroit, et surtout une mission à recommencer le lendemain...en trouver pour les "traiter", c'était réussir...
Lors d'un conflit, la paix "triomphe" lorsque l'un des deux camps a pris l'avantage et que les hostilités cessent...avant...je peux te garantir qu’au sol, ce n'est "la paix" pour personne, et si tu regardes les images de la répression loyaliste en Libye...les proKad n'avaient surement aucun état d'âme "journalier" pour épargner leurs adversaires...
Le dernier point, que j'aborde également dans le livre, à partir du moment ou je porte l'uniforme, que j'agis au nom de la France, dans une intervention légitimée par une résolution des Nations unies, donc sous couvert du droit...alors oui, je ne me pose plus de question métaphysique en vol...elles ont été posées pour moi avant...
Mais chacun d'entre nous aura une approche différente, une sensibilité différente. La mienne était simple, je suis soldat...militaire français, respectant des ordres cohérents, avec des règles pour que mon camp l'emporte...et donc, une fois de plus j'applique les règles. Point. Les questions existentielles, je me les suis posées avant de m'engager, et encore plus lors de mon affectation sur Mirage 2000D. Comme mes camarades de l'armée de Terre ou de la Marine, et comme nos pilotes de transports ou d'hélicos, qui déversent nos hommes pour aller se battre. Après, en temps réel, ma réflexion se limite en permanence (ce qui demande déjà pas mal de neurones en mission...) à: comment faire au mieux pour réussir à traiter l'objectif.
Sinon je n'aurai pas pu accepter de faire ce métier-là...et ceux qui se posent des questions sur le bien-fondé de leurs actions...quittent en général les unités opérationnelles, d'eux même, puisqu'ils n'ont plus rien à y faire. Je n'en ai pas rencontré dans ma carrière. Preuve que le conditionnement et la formation sont bon de ce côté-là.
Ce que je décris n'est donc pas "une course au Kills", mais plutôt une course contre la montre pour que l'opération en cours se termine au plus vite, et à mon modeste niveau, comme pour mes camarades, le seul moyen pour faire avancer la campagne et pour que le conflit bascule en faveur des rebelles...c'était réduire le potentiel militaire adverse...donc détruire le plus de cibles possible...
Mais comme dit par sprucegoose, je voulais aussi montrer la "métamorphose" entre le jeune PIM qui débarque à l'escadron, et le Chef de Patrouille qui doit décider...vite...et bien quelques années plus tard !
Voilà, j'espère que ça répond à tes interrogations, et ta dernière question est celle qui revient le plus souvent lors de mes interventions...ou les lecteurs/auditeurs "français" découvrent...que l'armée française fait la guerre (et en ce moment...ça ne chôme pas...).
@ bientôt,
Marco
PS: Et si ça peut te rassurer, Gunman (surnom...plutôt...démonstratif non ?), il manque au moins une cinquantaine de pages dans la version éditée de l'ouvrage, ou je racontais des situations de "tirs non effectués ou refusés", pour de bonnes raisons...mais ces situations, pour le coup étaient vraiment répétitives, et je n'en ai gardé qu'une dans le livre, en évoquant juste les autres au passage.