![Innocent :innocent:](./images/smilies/innocent.gif)
Page 11 : Petite précision à propos de la PC
C’est la flamme issue de l’injecteur PC situé dans la chambre de combustion qui allume la PC et non pas les gaz chauds issus de cette chambre (comme il est écrit).
En effet, sur le M53, l’injecteur PC envoie 12 cm3 de carburant qui engendre une flamme (très longue) dans le flux d’air. Cette flamme traverse la turbine et vient enflammer le carburant issu des rampes amont et des anneaux brûleurs du canal PC.
(Système identique pour l’Atar 9B/C et 9k50 des Mirage IIIC/E et F1 mais avec une petite différence dans la quantité de carburant injectée par l’injecteur PC (limitation en temps et non en volume)).
![Yes :yes:](./images/smilies/yes.gif)
Page 58 : L’annotation sur l’incidence-mètre est à revoir entièrement… n’est-ce pas ! La définition m’évoque davantage un produit de chez Guy Degrenne.
![Wink ;)](./images/smilies/wink.gif)
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Le premier chapitre vous met d’emblée dans le bain et va donner le ton sur tout ce qui va suivre.
On prend ça en pleine figure, comme un paquet d’embruns glacés qui vous fouette le visage sans faire cas de votre personne. Mais ce qui est paradoxal, c’est qu’on en redemande, et ça ne va pas en s’arrangeant.
Sorcellerie ? Adressez-vous à JK Rowling !
Masochisme ? Adressez-vous au Marquis de Sade !
Magie ? Adressez-vous à Claudia Schiffer !
Sorcellerie, masochisme et magie à la fois ? Adressez-vous à "Claudia" Scheffler !
On découvre donc d’entrée de jeu en 17 pages l’ébauche d’un univers complexe – oui, complexe – de la mission du pilote de combat du XXIè siècle avec ce qui suit :
- La pression de la mission de guerre sur le théâtre des opérations malgré les années d’entraînement passées.
- La crainte de son échec et de ses conséquences sous toutes ses formes.
- La prise en compte des règles d’engagement contraignantes omniprésentes.
- La fatigue engendrée par la concentration, la tension, la frustration, les évènements inattendus, les décisions à prendre, les comptes à rendre.
N’oublions pas le NOSA qui lui aussi, à sa manière subit exactement les mêmes contraintes.
Et c’est vraiment très bien que l’auteur, dans cet ouvrage, ait pu porter à la lumière et rendre un brillant et vibrant hommage à cet équipier de l’ombre en insistant sur sa fonction à bord, ses devoirs et ses responsabilités aussi bien sur le plan technique que sur le plan humain.
Cette reconnaissance est sans prix.
Nous sommes à des années-lumière du manque flagrant de considération, et même du mépris, d’un arrogant et flamboyant Robin Olds pour ses WSO lorsqu’il volait sur Phantom et qu’il pestait à voix haute "In my airplane the backseater only does what I tell him to do !", reléguant ainsi leur rôle à… moins que rien, et leur fonction à … pas grand-chose.
L’écriture est très fluide et permet donc une lecture aisée ; et une lecture aisée est plus propice à l’immersion, qui ici se révèle totale, à en perdre le souffle. On se retrouve en apnée à en friser la noyade.
Cependant, cette immersion, elle est surtout appuyée par le fait que l’auteur adopte un style très direct. Il va toujours droit au but, sans faire de détours. Il décoche des mots, il décoche des flèches, il décoche des mots fléchés.
Le langage est simple, ne laissant place à aucune mauvaise interprétation possible ; ce qui est à dire est dit. Point barre ! Le message doit passer au premier jet et la réception doit être sans ambiguïté. Pas de conversation de salon, donc. Tu encaisses ou tu dégages !
La profession veut certainement cela et ce n’est probablement pas plus mal – témoin ce passage qui résume et légitime tout dans sa globalité " … Mais il est impensable de garder quelqu’un qui ne donne pas entière satisfaction… Il est impensable de ne pas être à la hauteur… ".
Quoi qu’il arrive, l’adaptation est la règle pour tous ; et elle doit être particulièrement rapide.
"Lucky Luke tire plus vite que son ombre ! Alors toi, Homme Volant, tu dois faire mieux !".
Cela n’empêche pas la communauté d’être très soudée, au contraire, mais on en fait partie uniquement que si l’on démontre ses compétences, sa volonté de progresser, sa rage de réussir, son obsession à être toujours meilleur.
Bref, c’est un club très fermé où non seulement le droit d’inscription est astronomiquement élevé, mais où en plus la cotisation annuelle l’est encore bien davantage, et où on se charge bien de vous le rappeler sans cesse et sans ménagement, vous faisant comprendre que vous y êtes seulement membre journalier et que donc le fauteuil capitonné Chesterfield du lendemain estampillé à vos initiales est toujours susceptible d’être attribué à autrui… sur un simple claquement de doigts.
Dans le costume moiré de L’Etoffe des Héros, vous pouvez devenir le personnage central du Bûcher des Vanités de Tom Wolfe, enfoncé dans ce fauteuil qui 6 siècles en arrière avait été consumé sur ce même bûcher, mais celui élevé par Jérôme Savonarole.
Cependant, le côté touchant de l’ouvrage se révèle dans la sincérité de l’auteur lorsqu’il dévoile ses faiblesses au fil de sa progression dans la profession, lorsqu’il fait part de ses satisfactions au fil de ses réussites, lorsqu’il fait part de ses appréhensions au fil de ses difficultés, lorsqu’il fait part de ses frustrations au fil de certaines situations.
Mais il n’est jamais dupe ; la tête bien vissée sur les épaules, il assume ses choix et les conséquences.
Par petites touches brèves ici et là, avec parcimonie, avec pudeur, avec honnêteté, mais aussi avec franchise, se créé et s’instaure une bulle irisée de fragilité dans un monde de brutes fait de vert et de gris, nous rappelant que sous l’apparente résilience de la cuirasse se cache toujours un être humain avec ses émotions, ses joies, ses peines, sa capacité à les contenir ou non.
A retenir donc, cette phrase qui en dit long "Même si je n’ai aucun état d’âme, je n’oublierai jamais ces dernières images…".
Quant à savoir si cet ouvrage peut s’adresser à un public non initié… je pense que oui !
Le glossaire est suffisamment clair et complet, et les annotations en bas de page éclairent bien des points, en leur donnant un intérêt propre.
Mais l’essentiel dans cet ouvrage, à mon avis, n’est pas trop la compréhension technique de l’environnement de La Guerre Vue du Ciel mais plutôt la prise de conscience de la complexité de la guerre telle qu’elle est menée aujourd’hui et telle que doivent la vivre très localement certains de ses combattants, ici le Pilote et son Nosa, et par conséquent comment ces acteurs doivent être formés, entraînés, préparés et conditionnés pour la tâche de difficulté toujours croissante, mais aussi parfois ingrate, qui leur est assignée ; et à ce titre "un très beau texte" concernant le chapitre de la formation initiale du PN où les mots sonnent avec une justesse de diapason et où les phrases raisonnent comme un écho de couperet révolutionnaire en fin de course.
Et ce livre, à travers l’expérience de son auteur, nous le fait découvrir sans concession, avec ses phrases "crues", ses situations qui peuvent paraître insupportables et injustes, son côté "marche ou crève" ; certainement pour nous rappeler que la guerre ne se fait plus en dentelle, qu’elle n’est pas un jeu et que le but est d’en sortir "en marchant".
Et qui sait, cet ouvrage pourra certainement confirmer ou bien infirmer de nombreuses vocations naissantes candides… mais en tout cas cela sera à bon escient, car il en possède toutes les qualités.
Would be Air Force pilots, vous n’avez désormais plus aucun motif pour excuser vos possibles désillusions futures… ou plutôt, pour garder un brin d’optimisme, vous avez toutes les raisons pour savourer votre possible satisfaction professionnelle future.
Mais quoi qu’il arrive, vous ne pourrez plus dire "Je ne savais pas !".
Lisez ce livre… car il est sans prétention, car il est profondément vrai, car il est le reflet d’une existence assumée.
460 pages rédigées de manière si simple afin de relater chronologiquement les étapes d’une vie sans qu’une once d’ennui ne vienne s’installer dans la lecture relève pour moi de l’exploit.
Ce n’est pas que l’ordinaire raconté soit si extraordinaire en soi, mais plutôt que l’extraordinaire finit toujours par faire surface et marquer sa présence, certainement parce que la simplicité la plus extrême, celle que l’on ne remarque jamais, lorsqu’elle est mise au grand jour, nous fait prendre conscience des réalités, et donc des nécessités, de la vie et par conséquent de ce que cette dernière peut avoir d’essentiel pour chacun de manière différente.
Tout au long de la lecture de cet ouvrage, au fil des pages qui se tournaient, j’avais éprouvé la sensation grandissante que se déroulait lentement devant moi, sous mes pieds, à un rythme immuable, avec une précision métronomique, un interminable tapis persan qui ravissait toujours crescendo mes yeux captivés en dévoilant et en précisant les formes, en créant et en détaillant les motifs, en étalant et en ravivant les couleurs, en marquant et en enrichissant les nuances, en faisant naître et en faisant vivre les personnages, et en fixant et en encadrant les scènes de la fresque, donnant ainsi réponse à des questions, livrant ainsi des secrets, résolvant ainsi des énigmes, et en même temps qui me communiquait une sensation de bien-être par le toucher doux, soyeux et précieux de sa laine, mais toujours rappelant à mon esprit le labeur long, appliqué, acharné et passionné de l’artisan qui l’a tissé dans une persévérance infinie et qui sait qu’il n’en sera jamais propriétaire.
![Notworthy :notworthy](./images/smilies/notworthy.gif)
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Une "grosse" question technique... mais elle sera posée... plus tard !
![Sweatdrop :sweatdrop](./images/smilies/sweatdrop.gif)
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