jakive a écrit :ah bah tiens, je venais mettre le lien.
juste pour remettre 100 balles sur mon propos plus haut, une fois qu'on a une representation erronée d'une situation, il est ultra-difficile de s'en défaire, dans un avion plus qu'ailleurs (par contre, voir l'erreur d'un autre depuis une chaise, c'est ultra-facile). et c'est bien pourquoi l'accident intelligent n'existe pas, et c'est bien pourquoi l'aviation rend humble: on se fait/fera tous avoir un jour.
C'est bien pourquoi les procédures et les routines existent.
Et qu'il faut mieux, dans le doute, s'abstenir le plus vite possible, quand le choix est encore possible (sauf, évidemment, dans le cas de la mission militaire à remplir absolument ou de la mission de sauvetage).
Je me souviens de la première tentative d'Yves Rossy de traverser la Manche.
Il était en direct sur les chaînes françaises et suisses, caméra dans l'avion, un hélico prêt à le suivre. Un truc (je me souviens plus) n'allait pas, mais rien d'apparemment primordial. Hé bien, malgré la pression, il a décidé d'ajourner la tentative. S'est ensuivi sur la RSR une très intéressante interview où il expliquait sa décision : "quand j'ai les abeilles (sic), quand je sens qu'un truc va pas, j'évite ou j'ajourne." Et il a aussi une sacré expérience (pilote MirageIII, pilote Swiss), mais cette expérience justement continue à alimenter sa prudence méthodique ("toujours avoir un plan B" qu'il dit aussi).
Dernière remarque, le respect par rapport à des victimes ne doit jamais empêcher de discuter factuellement d'un accident. Par exemple, sur C6, il y a probablement de jeunes pilotes en formation. Hé bien, cette discussion leur reviendra peut-être en mémoire un jour où il faudra prendre la bonne décision et rien que pour cela, tout ce débat est utile, vitalement utile.