R.Fonck l'as des as

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Fifi
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#26

Message par Fifi »

je vous recomande, si vous ne l'avez pas lu, le René Fonck de Claude Perrin: http://www.priceminister.com/offer/buy/ ... Livre.html

Cette biographie est assez objective, et facile à lire.
J'ai appris pas mal de choses sur ce fameux bonhomme.
D'ailleurs, si les gradés de l'époque l'avaient écouté, les Huns ne nous auraient pas mis la raclée qu'on a eu en 40 :innocent:
N'hésitez pas, c'est de la bonne lecture!

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Crickey
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#27

Message par Crickey »

Il y a aussi," René Fonck, l'homme" de Corinne Micelli.

Les érudits de la section livre de C6 affirment qu'il est très bien. Et a demi-mots qu'il serait mieux que celui de Claude Perrin.

Pour ma part je n'ai lut ni l'un ni l'autre, j'étaie tenté par celui de C.Micelli, mais je ne l'ai pas trouvé.
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murgol
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#28

Message par murgol »

Quelle chance pour ceux qui sont anglophones, ils peuvent lire pleins des récits sur l'aviation et ses pilotes, alors que nous en France, les "Cultureux" méprisent les livres de récits historiques, pas assez élitiste pour nos grosses têtes, et
en plus si ça parle de combat pour la patrie, ont frôles le fachisme.....:busted_re

Fonck en est une trés bonne illustration....

merci pour ces titres
[code]À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.[/code]

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Crickey
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#29

Message par Crickey »

Que retenir de Fonck comme pilote en 14/18 ?
Du fait qu'il soit un As, Surement celui qui a abattu le plus d'avion adverse ? (il est impossible de comparer les chiffres, les systèmes de comptages sont trop différents, mais celui du GC12 est reconnus comme étant des plus strict)
Qu'il soit passé a travers balles et obus ?

Il a 20 ans quand la guerre débute, Il est affecté a l'aviation. Ça tombe assez bien il s'intéresse aux choses de l'air, sans avoir jamais pratiqué cela dit, il lit les récits des aviateurs comme bcp dans la presse.
Ceci dit il est au sol et n'entre a l'école d'aviation qu'en février 15. A l'époque on forme un pilote en 3 mois.
Vers Juin 15, il est pilote a la C 47, escadrille d'observation. sur Caudron.
Déjà l'esprit de la chasse est présent, il cherche les rencontres avec les pilotes allemands. Il n'en rencontre guère, de toute façons il n'est pas armé. Mais dès juillet il tente quelques coups a la carabine, contre des Taube. Des Aviatik.
Il s'applique a l'observation, fait aussi du bombardement a basse altitude, des missions périlleuses alors, car on vole pas bien haut et a porté de tout un tas d'armes terrestres. Il n'est pas rare de ramener un écumoire.

En aout 15 il est déjà cité.

Il y a de plus en plus de rencontres avec l'ennemi et notamment les redoutables Fokker. Le gout du sang arrive fin aout 1915. Quand le Lt observateur du Cal Fonck pilote, tue un observateur ennemi, toutefois l'avion ennemi se sauve.
Première fois a terre, survol des combats dans les tranchées durant l'offensive de champagne, a 50 m de hauteur. Réservoir percé, posé entre les boyaux.
Il se morfond comme beaucoup de pilote de n'avoir pas malgré 6 combats abattu d'ennemi. A l'époque la différenciation chasse/reco n'existe pas.
Mais il apprend ou plutôt il comprend, il imagine déjà comment il faut faire, ce qui va et ce qui ne marche pas, pourquoi ses combats ne vont pas a terme.
Il est question de vitesse, de manœuvre, le Caudron est trop lourd, trop lent, pas assez manœuvrant. Il faut une mitrailleuse tirant vers l'avant, l'approche est importante. Il cogite tout cela.

Mars 1916, il a 22 ans, il fait de la reco photo et autres missions du type de celle attribuée au Caudron.
Juillet 16, il place une mitrailleuse fixe a l'avant de son G4. Et commence a combattre sérieusement tout ce qu'il rencontre, y comprit les Fokker.

6 aout 1916 il riposte par une contre attaque a l'assaut de 2 fokker, lui et son observateur en touche un, les 2 avions s'enfuient. Ils s'en prennent alors a 2 Rumpler l'un s'enfuie, l'autre se rend et l'équipage est fait prisonnier. Après un dogfight de 20 minutes. 1ère victoire officielle, et pas des moindres il pilote un bimoteur biplace de reconnaissance et bombardement !

Et cela continue jusqu'en mars 1917. En binome avec un autre Caudron, ils subissent l'attaque de 5 Albatros.
L'affaire semble simple, se rendre ou mourir. Il choisissent de combattre a mort. Le second Caudron se pose en flamme, Fonck abat un albatros en le couvrant. Seconde victoire, mais très dure, long combat, périlleux. Je pense que Fonck va en sortir nombres d'enseignements.

Après ce coup la il est appelée fin avril 1917 au GC 12, le plus prestigieux des groupe de Chasse, il rejoint la SPA 103 et voleras dorénavant en SPAD. Il entre dans la chasse, mais ce n'est pas un bleu il a combattu en infériorité jusque la. Mais il touche un avion rapide et puissant. Qui d'après lui va changer le visage du combat aérien.
Et il met en pratique de suite tout ce qu'il a put imaginer depuis son Caudron, premier combat il est trop rapide dans le piqué et manque sa cible, cela ne lui arriveras plus très souvent.

La méthode Fonck, c'est le fruit de réflexions sur l'expérience acquise en Caudron, l'observation des oiseaux de proie dont il parle souvent, épervier, faucon etc.., la chasse, la traditionnelle dans les bois avec son fusil, et la technique, l'avion, les armes, le tir.

De tout cela il élabore sa stratégie générale, comme a la chasse il faut connaitre le gibier, ses habitudes, comment le trouver. Comment s'en approcher a couvert, le surprendre, rester embusqué a l'affut. Comme un oiseau de proie fondre dessus au bon moment, tourner autour de lui sans qu'il puisse s'échapper, en restant au dessus. Mais aussi les capacités de riposte ou de fuite de l'ennemi, les capacités de son avion. Il s'agit de ne pas être surpris a son tour en s'attardant. Et bien sur le tir, il est bon a la carabine et a l'époque les pilotes ayant pratiqué la chasse ont toujours un avantage, car ils connaissent le tir en dépointage. Pour lui il n'y a qu'une règle pour tirer juste tirer de près, il ne l'a pas inventé et ce seras utilisé encore pendant 50 ans, il n'y a pas de miracle la quasi totalité des coups heureux se font de 10 a 100 m.

Comme tous les pilotes vétérans français de l'époque il préfère le combat en solitaire. D'abord il est libre de ses mouvements, personne de qui se soucier, on passe inaperçus par rapport a une forte formation. Et c'est la meilleure façon d'abattre des ennemis.

Les formations sont pratique pour contrôler un secteur durant un temps, mais elles repoussent les avions ennemi qui ne s'en approche pas.

Lorsque les méthodes devront changer, car celle de l'ennemi change, il va diriger des groupes en chasse, apprendre aux nouveaux. Mais il dit qu'il ne peut rien faire de concluant. Juste quelques rafales mal ajustées, car il ne peut manœuvrer a sa guise sans faire prendre de risque a ses équipiers. Et dès qu'il le peut il repart en chasse solitaire.

Il a toutefois quelques combats heureux en petits groupes de 3 ou 4 avec des pilotes chevronnés voir des As. Bien sur la ce n'est pas la même musique. Il n'y a pas de "bleu" a surveiller. Et il y auras de sacrées échauffourées avec quelques grands noms de la chasse françaises.

Il pratique aussi la manœuvre, le tournoyant, il anticipe. Dans un tel combat ou dans une passe éclaire dans un important dispositif ennemi. Il a conscience de ce que peut faire l'adversaire. il calcul sa vitesse, ses opportunités, ses voies de sortie. Il n'improvise pas et ne sent pas assez supérieur ou ne sous-estime pas assez l'adversaire, qu'il soit un pilote de monoplace ou un mitrailleur de biplace pour y aller a la "on verras bien".

Les seules fois ou il attaque au jugé, c'est pour secourir un autre pilote. Et a mon avis il préfère que cela n'arrive pas trop souvent.

certain de ses récits de combat ressemble a une partie d'échec en pleine chasse dans la brousse.
- voir de loin
- manœuvrer pour ne pas être vu ou endormir l'ennemi, qu'il ne vous sente pas (il attaque souvent de l'Allemagne vers la France, l'ennemi ne se doute pas que le point noir au loin est un SPAD, pour cela il fait des détours de 25 km)
- Si j'attaque celui la, les 3 autres vont virer a gauche, moi je fait ci et ça, je peut tirer celui-ci et piquer vers la-bas hors de porté de la riposte. il joue avec 3 coups d'avance.
- et il applique la règle "tant que ca bouge pas, je tire pas" , c'est ainsi qu'il tire souvent a 5 ou 10 m. Ici pas besoin de dépointage, une bonne visée et stabilité suffisent.

Rappelons pour les chiffres qu'au GC12 il faut des témoins qui ne se connaissent pas pour valider une victoire et que l'épave soit tombée et trouvée dans nos lignes ou qu'elle soit vu tombée en ligne ennemi de façon certaine. Les victoires partagées sont des plus rares. Bcp d'avions vont tomber loin en ligne ennemie et ne seront pas compter aux pilotes.

Il ne pense pas avoir le talent de se préserver de la riposte ennemie, il fait tout pour qu'il n'y en ai pas. Il n'est pas le seul, ça fait école. Richtoffen diras des pilotes français "ils volent toujours très haut, ils attaquent a pleine vitesse et reste hors de porté", il trouveras les anglais plus "sportifs". C'est certain il en a descendu presque 80 des anglais, il peut les trouver sportifs a ce compte la. A noter que sur ce point il est comparable, a un Dorme, un Madon, un Deullin, un Heurtaux, qui prônent les mêmes tactiques.
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Wild_Monkey
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#30

Message par Wild_Monkey »

Excellent Crickey \o

12F_Milo
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#31

Message par 12F_Milo »

Criquet ce mec là !!! C'est un malade :D
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13NRV(désactivé)
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#32

Message par 13NRV(désactivé) »

ben crickey c est surtout un passionne qui partage ..., toujours agreable a lire , et une mine d information aussi :notworthy

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Crickey
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#33

Message par Crickey »

Et je ne saurais mieux conclure que R.Fonck lui-même.
Ceux qui ont lu ces pages se sont étonnés peut être du nombre de mes victoires. D'autres croiront a ma chance, quand je prétends avoir passé indemne sous le feu de plusieurs mitrailleuses croisées a courte distance. A la réflexion pourtant, mes lecteurs apprécieront ma situation. J'ai beaucoup étudié les procédés de mes adversaires et j'ai acquis peu a peu une connaissance approndie de la tactique des chasseurs et des pilotes de reconnaissances et de réglage....

Avec une vitesse moyenne de 85/mètres secondes, comme pour réduire la déflection il faut faire feu a des distances de 100 a 200 m, il est facile de constater que le tireur ne dispose que de quelques secondes....

j'utilise toujours les angles morts et suis forcé pour cela de tirer quelque soit la position de mon Spad...

Je sait me placer dans les angles morts sans engager de véritables duels....

mes rafales sont de 8 a 10 cartouches

J'ajoute que pour obtenir des résultats sérieux, il faut savoir dominer ses nerfs, garder une maitrise absolue de soi, raisonner froidement les situations difficiles...

J'ai eu affaire au grand As allemands, j'ai eu la patience en combattant d'attendre la minute d'enervement, la faute fatale et j'en ai largement profité, mais il est indispensable pour cela de garder une confiance absolue dans le succès finale, le mépris le plus complet du danger....

Ce sont la les qualités nécessaires et je le répète pour devenir un "As", l'apprentissage est long, difficile, semé de déceptions et d'échecs répétés ...
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MadMaxTheDuck
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Bravo

#34

Message par MadMaxTheDuck »

Ce crickey est un crickey savant lol! Une vraie mine d'information, il n'y a qu'à voir le site son escadrille aerienne pour s'en persuader. Encore bravo et continue comme ca c'est un régal de te lire :flowers:
PC : I7 4790K - Asus Maximus VII Formula - 16 Go Corsair Vengeance LP 16800 - Samsung SDD 850 Evo 120 Go - Samsung SDD 850 Evo 250 Go - WD 2To S-ATA III - WD 300Go Veloceraptor - Corsair RM 1000 80+ Gold - Sli GeForce 970 GTX Asus Strix OC 4Go DDR4 - Corsair T780 - Cooler Master Seidon 240M - Benq BL3200PT (32") 2K

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Pollux
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#35

Message par Pollux »

+ 1 :yes:

PS: De retour bientôt...

12F_Milo
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#36

Message par 12F_Milo »

Ce sont la les qualités nécessaires et je le répète pour devenir un "As", l'apprentissage est long, difficile, semé de déceptions et d'échecs répétés ...
Concernant les échecs répétés ... c'est fait !!! lol
Les déceptions devraient pas tarder

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Crickey
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#37

Message par Crickey »

Concernant les échecs répétés ... c'est fait !!!
Les déceptions devraient pas tarder
heu gaffe faut tout refaire tu t'y est prit a l'envers.

C'est les déceptions d'abord, les échecs répétés ensuite. faut essayer de suivre la les gars
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Crickey
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#38

Message par Crickey »

Conseil d'Albert Deullin (As au groupe des Cigognes)

A rapprocher de l'époque 1916 jusqu'en mi 17, ensuite il y auras des changements dans la tactiques des 2 camps, surtout en ce qui concerne le nombre et les formations de monoplaces (on peut dater cette étude entre mars et avril 1917, époque ou Dorme a 18 victoires, ce qui est cité dans le document)


Un chasseur en monoplace doit être complet et réunir toutes les qualités indispensables à un pilote et un mitrailleur.

1° COMME PILOTE :- Il doit être avant tout manœuvrier.

Il ne s’exercera jamais trop à la voltige aérienne : le virage serré sans changer d’altitude, les spirales ascendantes ou descendantes, les vrilles, renversements, retournements, loopings, chandelles, piqués, etc. Il les exécutera avec précision relativement à un adversaire qui manœuvre également.

PRINCIPES GÉNÉRAUX :- Le monoplace ne tirant que dans son axe et en chasse ne peut tirer son adversaire que dans quelques positions relatives bien déterminées, et manœuvrer pour placer dans son champ de tir un ennemi qui cherche à en sortir.

Ceci n’est qu’une partie de la difficulté – Il faut, en même temps et sous peine de courir un risque terrible, s’efforcer de se maintenir dans les angles morts de l’adversaire. – Là réside presque toute la difficulté.

Certains pilotes négligent ce principe et courent au plus court.

Ce coup d’audace leur réussit quelquefois. La plupart du temps ils se font cribler, et souvent descendre. Je n’en veux comme preuve que les monoplaces boches qui piquent comme des perdus sur nos R. 4, et qui se font régulièrement toucher.

En regard je citerai l’adjudant Dorme qui a abattu jusqu’ici 18 boches officiels, livré plus de 100 combats, et reçu en tout 3 balles dans son appareil.

Je laisse conclure.

Le monoplace se garde mal sur ses derrières. Il n’a dans cette direction ni yeux, ni mitrailleuse.

Tout en attaquant en avant, le pilote de monoplace doit veiller à la surprise en arrière. Avant l’attaque surveiller attentivement les environs ; le ciel est libre. Méfiance. Il ne le sera peut-être plus dans 10 secondes. Ne jamais perdre de vue qu’un avion planant à votre verticale est très difficile à voir et vous échappe très souvent. Pendant toute l’attaque surveiller ce 2° adversaire éventuel; jeter constamment des regards en arrière, calculer si on a le temps de pousser son attaque à fond avant d’être attaqué soi-même ; deviner, d’après sa propre manœuvre, celle d’un second ennemi.

En résumé, ne jamais oublier le vieux principe « ATTAQUER DEVANT SOI EN REGARDANT DERRIERE ».

DISTANCE DE COMBAT : - Le monoplace doit profiter de sa vitesse, de sa maniabilité, de son faible volume pour livrer combat à la plus courte distance possible. Les vitesses réciproques des adversaires, impossibles à apprécier, et variant sans arrêt, rendent illusoire une correction précise. Le seul tir sûr, pour qui veut vraiment descendre du « boche » est le tir à bout portant. La plus grande majorité des combats heureux se livre à des distances variant de 100 à 10 mètres.

L’ATTAQUE : A ces courtes distances, les difficultés de tir sont fort aplanies. La science du chasseur réside surtout dans la manœuvre d’approche.

Celle-ci diffère totalement, suivant que l’ennemi est mono, bi ou triplace. Une seule règle est commune : Chercher toujours la surprise en se plaçant dans les angles morts visuels de l’ennemi, en utilisant la brume, les nuages, le soleil.

MONOPLACE : L’attaque du monoplace isolé est de beaucoup la plus facile.

Pour un vieux routier montant un très bon appareil elle est pratiquement sans danger.

La moyenne des monoplaces français (pilotes & appareils) est nettement supérieure à la moyenne d’en face. Il suffir d’aborder l’ennemi avec une entière confiance. Le résultat ne sera pas douteux.

Essayez toujours la surprise (brume, soleil, etc…)

On peut chercher également la verticale complète au-dessus de l’adversaire qui vous aperçoit très rarement dans cette position. Les approches de face et en dessous, ou ¾ avant et en dessous, sont bonnes également.

L’approche a réussi. Il faut se placer en position de tir.

Renverser ou piquer pour se placer à quelques mètres en arrière et en dessous de l’ennemi en évitant de se faire souffler, et tirer. (Ce principe est à observer pour tous les appareils)

Le soufflage est presque toujours très facile à éviter. Il suffit de piquer assez loin derrière l’ennemi. (environ 100 à 150 mètres) de faire les derniers mètres d’approche environ 25 mètres plus bas, et de se mettre en position de tir par une simple chandelle,

L’ennemi vous a aperçu (1) . Il s’enfuit ou accepte le combat.

S’il s’enfuit, piquer derrière. S’il accepte le combat, la vraie manœuvre commence.

Chacun cherche à se placer derrière son adversaire.

Ici interviennent seuls la virtuosité et le coup d’œil.

Quand le boche se sent dominé il cherche toujours à s’enfuir en piquant. C’est sa perte. S’il pique droit, on le tire comme à la cible. S’il fait des zig-zags, il suffit de se maintenir derrière, en prenant chaque fois à la corde.

La seule planche de salut est : soit la vrille, soit une descente en renversement. Certains y excellent.

Le pilote français se trouve-t-il en infériorité ? Est-il dominé ? Il se dégage en laissant l’ennemi descendre sur lui jusqu’à une distance de tir, puis fait un renversement.

Le plus souvent il se retrouvera derrière le boche que son élan aura emporté.

BIPLACE : L’attaque du biplace est plus délicate. On se trouve en présence d’un appareil moins rapide et moins maniable, mais possédant un énorme champ de tir. Le pilote tire dans l‘hélice comme sur un monoplace. Le passager avec sa tourelle, n’a que deux angles morts : 1° en avant 2° sous le fuselage et sous la queue, ainsi qu’en arrière de celle-ci dans l’axe du fuselage (gouvernail et stabilisateur).

Le tir de face ou ¾ avant et en dessous n’est pas à recommander.

Les vitesses additionnées des deux appareils rendent la précision du tir presque nulle. De plus, pilote et passager sont blindés par le moteur. La bonne position de tir sera derrière la queue et légèrement au dessous.

Il faut y parvenir, et là, intervient à nouveau l’astuce du chasseur. Chercher toujours la surprise (brume, soleil, etc…)

De face t en dessous, on est presque certain de n’être pas vu, de même par ¾ avant et légèrement au dessus.

Dans ces deux cas renverser en arrivant à la verticale du boche (2) et se placer sous la queue.

Je rappelle qu’un avion voit très rarement un autre avion planant à sa verticale et sensiblement plus haut que lui.

Une excellente méthode consiste à voler haut (4500 à 5000 m) assez loin de l’autre coté des lignes (6 à 8 kilomètres). Le boche ne se méfie pas voit le ciel libre devant lui et s’avance tranquillement sous vous, vers les tranchées. Le laisser passer franchement puis piquer le plus vite possible et à une grande distance derrière lui (environ 1000 m) redresser légèrement plus bas, dans l’angle mort de sa queue, et profiter de l’élan qu’on a acquis en piquant pour regagner en quelques secondes la distance et se placer sous la queue.

La surprise a réussi ? Tirer à bout portant. Le boche vous a aperçu (3) Il pique ou accepte le combat.

S’il pique sec, il empêche le plus souvent son passager de tirer et il est facile de le suivre.

S’il accepte le combat, il cherchera la plus souvent à vous présenter le flanc gauche ¾ arrière, position la plus favorable au mitrailleur. Ne pas insister, dans ces conditions le risque est grand, sauf si on est assez près pour pouvoir rapidement passer à droite puis repasser à gauche et ainsi de suite, en louvoyant à chaque fois que le mitrailleur boche change son arme de coté.

Quelques attaques de face ont réussi. Elles sont rares.

Quand à l’attaque de 3/4 arrière sur laquelle j’insiste parce qu’elle est tentante et que nombre de jeunes pilotes s’y laissent prendre, je la déconseille à nouveau, parce que trop risquée. Elle n’a que deux chances de réussite.

1- Pour un excellent tireur sur d’abattre son ennemi le premier et de loin,

2- Pour un remarquable manœuvrier qui s’approchera en voltigeant, laissera le mitrailleur ennemi épuiser vainement sa bande de cartouches et profitera du moment où le boche recharge son arme pour s’approcher et l’abattre (4).

TRIPLACE : L’attaque du triplace présente avec celle du biplace certaines analogies mais il faut remarquer que dans le triplace le champ mort visuel vers l’avant n’existe plus. Par conséquent l’attaque par derrière s’impose.

ATTAQUE D ‘AVIONS EN GROUPE : Ce serait folie de foncer au milieu d’un groupe d’avions ennemis biplaces, s’ils restent en ordre et se flanquent l’un l’autre. Il faut chercher à les dissocier et profiter du désordre pour attaquer les isolés.

On peut se tenir à quelques distances au dessus du groupe et attendre une fausse manœuvre (il arrive souvent, dans une conversion que l’un des avions vire dans le mauvais sens ou même simplement trop tard, et s’éloigne ainsi de quelques centaines de mètres des ses camarades).

C’est le moment d’en profiter.

Est-on riche en munitions ? On peut ouvrir le feu à distance en arrosant successivement chaque avion ennemi. Le plus souvent les boches s’affolent et font la fausse manœuvre fatale qui vous permettra de tomber sur l’isolé et de l’abattre avant que ses compagnons aient pu revenir à son secours.

A-t-on affaire à des monoplaces ? Attaquer toujours le plus élevé. Les autres sont peu dangereux.

TACTIQUES DE MONOPLACES GROUPES : La chasse en groupe est encore à l’état embryonnaire, et n’a pu être étudiée pour des raisons bien simples.

Une escadrille d’avions de chasse fait presque toujours le vide devant elle. Son emploi est intéressant pour assurer la maîtrise d’un point pendant un temps donné, mais non pour descendre des boches. Le groupe de deux, seul jusqu’ici a donné de bons résultats.

GROUPE DE DEUX : L’un des avions est le guide : son camarade le suit à environ 500m derrière et 100m au dessus. Le guide donne le signalé de l’attaque. Son camarade le suit en conservant sa distance, et le protège sur ses arrières. Le voit-il mal engagé ? Il profite de son altitude pour attaquer à son tour comme il l’entend. Mais il devra bien se garder de suivre son guide aveuglément et de trop près. Là ou un suffit, il est inutile d’aller à deux, et son rôle de protecteur lui fournira des occasions magnifiques.

GROUPE DE QUATRE : Au début de l’Offensive de la Somme le groupe de 4 a pu être employé pendant quelques jours avec succès. A ce moment, les boches s’avançaient sans méfiance entre 2000 et 3000m par groupe de 4 à 6 jusqu’aux lignes. L’escadrille française croisait eux environs de 3500m. Le guide attaquait le dernier boche. Les autres faisaient immédiatement demi tour et fonçaient sur lui. Aussitôt les trois monoplaces français en réserve choisissaient chacun son ennemi et l’attaquaient avec d’autant plus de chance de succès que cet ennemi était occupé par l’attaque du guide Français sur leur serre-file.

COMME MITRAILLEUR : Sa tâche est très simplifiée par la courte distance à laquelle le pilote tire, et qui supprime presque entièrement les corrections. Une des meilleures corrections consiste en un bon arrosage dans les deux sens, et ne dépassant pas les dimensions du fuselage. Mais… l’arrosage gaspille beaucoup de cartouches et exige, par conséquent une très bonne mitrailleuse.

Donc le chasseur devra être armurier. Il connaitra à fond sa pièce, et la soignera à l’égal de son moteur, surveillera chaque jour son état et son entretien, assistera au chargement des bandes, connaîtra tous les enrayages et s’entrainera à les éviter ainsi qu’à désenrayer rapidement en l’air.

Beaucoup ont voulu négliger ce principe essentiel.

Ils l’ont toujours regretté.

Ces quelques notes n’ont pas la prétention de régler la chasse en monoplace et ne peuvent donner qu’un faible aperçu.

Ne pas croire surtout qu’il suffira de les « Potasser » pour abattre son boche quotidien. Le néophyte s’apercevra vite que la réalité est autre. Ces grandes règles générales souffrent quantité de corollaires et d’exceptions.

Après dix attaques classiques et infructueuses, le chasseur abattra son ennemi d’une façon ultra-fantaisiste. Chaque jour lui enseignera un moyen nouveau. Peu à peu il discernera le boche bon à attaquer, de celui qui n’offre que peu de chances, de celui qui n’en offre aucune.

C’est une grosse erreur de croire qu’il faille toujours attaquer et dans toutes les circonstances, et de vouloir s’obstiner dans une attaque qui tourne mal. Il n’y a aucune honte à abandonner si on n’a pas réussi. Les plus grands chasseurs, pour un boche descendu, en comptent en moyenne près de dix manqués. On travaille mieux pour la France en se réservant pour des occasions meilleures qu’en se faisant stupidement descendre dans un combat inégal ou mal engagé. (que les pusillanimes qui n’ont jamais de combat ne se targuent cependant pas de ce principe. Là comme en tout il y a une juste mesure à garder). De la tête, de la réflexion, de la patience et de la prudence.

Penser mûrement chaque attaque, la différer s’il faut veiller à la surprise, à sa propre sécurité, et malgré tout, mener la danse avec vitesse et décision, voilà presque tout le secret de la chasse.

-------------------------------------------------------------------------------

1)-s’il vous aperçoit de loin, et commence à manœuvrer, il est bon avant de l’aborder de s’assurer un léger avantage d’altitude, qui vous permettra de diriger la manœuvre en restant hors du champ de tir de l’adversaire.

2)-ne pas oublier qu’à ce moment les deux appareils vont en sens contraire et que leur vitesse s’additionne. Commencer, a conséquent, le renversement environ 200m, avant d’être à la verticale du boche, sinon on le fera toujours trop tard

3)-en général, tout adversaire qui be varie pas sa marche, pendant votre approche, ne vous voit pas

4)-l’adversaire ouvre le feu de loin et tire sans arrêt pendant vos « biscouettes » c’est un affolé qui tire au hasard et sera à court de munitions, s’il tire posément et par petites rafales, c’est qu’il connaît son affaire et il convient de se méfier.
provenant du site les as oubliés, ou escadrille 1 a 500, je ne sait plus trop ou je l'avais trouvé

Mais avec ça déjà on est bien équipé.
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