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X-15
Publié : mer. déc. 20, 2006 4:56 pm
par El Doctor
Petite vidéo pour rappeler que le X-15, régulièrement oublié par les amateurs, était l'avion ultime.
http://www.youtube.com/watch?v=Y8hccsivyI4
Quelques chiffres pour calmer les sceptiques :
- 9 pilotes qualifiés sur la bête
- 199 vols
- altitude max : 354 200 ft (116 886 m)
- 42 vols au delà de 200 000 ft (66 000 m)
- vitesse max : mach 6.7
- 158 vols à Mach 4 et plus.
Profil chiffré du vol le plus haut, Joe Walker, 22-08-1963
vitesse atteinte : M5.38,
allumage des fusées pendant 85,8 secondes,
apogée à 116886 m atteinte 180 secondes après l'allumage,
durée totale du vol de 11 minutes et 8 secondes.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur cet avion, qui n'était vraiment pas un avion de minette, je conseille la lecture du livre de Milt Thompson, ancien pilote de X-15, intitulé "At the edge of space". Je vous assure que vous en prendrez plein les mirettes à la lecture de cet ouvrage, plein d'anecdotes et de données techniques.
http://minilien.fr/a0jxug
Publié : mer. déc. 20, 2006 5:02 pm
par Merlin (FZG_Immel)
un peu aussi "the right stuff" quoi !!!
Publié : mer. déc. 20, 2006 5:11 pm
par El Doctor
Merlin (FZG_Immel) a écrit :un peu aussi "the right stuff" quoi !!!
Clairement ouais, dans le sens le plus épuré du terme. Thompson raconte quelques histoires pas piquées de vers avec des vols en F-104 les fesses sur les lacs salés, l'habitude des pilotes de piquer un avion pour aller faire un tour et surtout, l'incroyable densité d'un vol en X-15.
Il raconte aussi les histoires d'Armstrong et de ses bagnoles : il en avait plusieurs car elles étaient toujours en panne. Que des tas de boue. Hillarant
Publié : mer. déc. 20, 2006 5:26 pm
par Funky
C'est quoi les ailettes qui s'ouvre sur la gouverne arrière à 1m 40 environ? Des stabilisateurs parce que l'air devient rare?
Publié : mer. déc. 20, 2006 5:26 pm
par GunMan
Il existe traduit en frenchy ce bouquin "at the edge of space" ?
C'est que j'adore ça mais que j'ai pas un niveau extraordinaire en français
Publié : mer. déc. 20, 2006 5:47 pm
par El Doctor
[quote="Funky"]C'est quoi les ailettes qui s'ouvre sur la gouverne arriè]
Tu vas rire mais c'est des aérofreins. Thompson explique que régulièrement, les pilotes devaient sortir les AF pour maintenir la ligne de vol (régulation des accélérations longitudinales dès M4.5 et 90 000 ft).
Publié : mer. déc. 20, 2006 5:49 pm
par Funky
Effectivement c'est une chose assez étonnante.
Publié : mer. déc. 20, 2006 6:06 pm
par shawy
Comme lien assez sympatique sur le X15 (en français)
:
--->
http://xplanes.free.fr/x15/index.html
(et sur le même site plein d'autre X-plane ...)
Publié : mer. déc. 20, 2006 6:13 pm
par Merlin (FZG_Immel)
C'est que j'adore ça mais que j'ai pas un niveau extraordinaire en français
alors autant le lire en anglais
Publié : mer. déc. 20, 2006 6:20 pm
par la vache volante
Magnifique vol!!:king:
El Doctor a écrit :T (régulation des accélérations longitudinales dès M4.5 et 90 000 ft).
Qu'est-ce que ça veut dire en fait?
Autres questions:
-Combien de temps durait l'accélération? Et en combien de temps arrivait-il à l'altitude max (sur la video où on voit les aérofreins, on voit la courbure du globe se dessiner assez vite).
-les trucs largués en parachute avant l'atterrissage, c'est quoi?
-Vers 3min15, juste avant l'atterro, il y a deux trainées de fumée noire qui courent le long de la piste: ?!!
-Pourquoi l'empennage est si épais?
Publié : mer. déc. 20, 2006 6:29 pm
par Bensky
Où ça un avion ???
C'est pas plutôt un missile balistique non ?!
Publié : mer. déc. 20, 2006 6:32 pm
par Merlin (FZG_Immel)
c'est pas parce que c'est pas rouge et blanc que c'est pas un navion msieur bensky !!! :p
Publié : mer. déc. 20, 2006 6:35 pm
par El Doctor
la vache volante a écrit :Qu'est-ce que ça veut dire en fait?
Maintenir l'avion en ligne. Il arrivait, par exemple, qu'aux altitudes les plus élevées, l'avion se retrouve à 20°-25° d'angle par rapport à sa trajectoire (il volait en crabe quoi). Pour éviter une situation problématique pour le retour dans l'atmosphère, il fallait contrôler les accélérations longitudinales dès le pied de la pente d'accélération, de manière à arriver au sommet en conditions nominales.
Une position inusitée lors du retour atmosphérique pouvait entraîner une vrille assez violente, comme ce fut le cas lors de l'accident mortel de Michael Adams.
la vache volante a écrit :-Combien de temps durait l'accélération?
La poussée était fonction des buts de la mission. Elle s'étalait de 60 à 240 secondes. Mais l'accélération se poursuivait pendant une centaine de seconde après l'arrêt du moteur-fusée.
la vache volante a écrit : Et en combien de temps arrivait-il à l'altitude max (sur la video où on voit les aérofreins, on voit la courbure du globe se dessiner assez vite).
Joe Walker avait atteint son altitude de 116 000 m environ 200 secondes après son largage autour de 18 000 m.
la vache volante a écrit :les trucs largués en parachute avant l'atterrissage, c'est quoi?
Pour le X-15A2, c'est une maquette de statoréacteur. Au bout du parachute, c'est la quille ventrale de stabilisation longitudinale.
la vache volante a écrit :Vers 3min15, juste avant l'atterro, il y a deux trainées de fumée noire qui courent le long de la piste: ?!!
Marquage des limites de la piste
la vache volante a écrit :-Pourquoi l'empennage est si épais?
Faut bien ça pour résister aux efforts longitudinaux à ces vitesses
Publié : mer. déc. 20, 2006 6:36 pm
par El Doctor
Bensky a écrit :C'est pas plutôt un missile balistique non ?!
Tu devrais lire le bouquin, tu verras que question pilotage, c'est pas ouvert à tous
Publié : mer. déc. 20, 2006 7:10 pm
par la vache volante
Merci Doc !
Publié : mer. déc. 20, 2006 8:03 pm
par KoV
C'est peut être pilotable mais ca reste une fusée dirigeable.
Même s'il est vrai qu'il fallai être couillu pour piloter ces engins, sans compter le fort taux d'accident.
Publié : mer. déc. 20, 2006 8:21 pm
par El Doctor
KoV a écrit :C'est peut être pilotable mais ca reste une fusée dirigeable.
Tout est relatif. Le X-15 a été conçu pour explorer les limites physiques des matériaux disponibles à l'époque et à ouvrir de nouvelles voies de recherche. Certes, il fait assez mal les loopings et c'est une véritable brique aux basses vitesses ou en combat aérien. Mais il n'avait pas son pareil pour éprouver des trajectoires à M5 ou 6, élaborer des techniques de rentrée atmosphérique, tester la récupération aérodynamique en lacet, tangage et roulis, mesurer la résistance de matéraux, etc.
Et pour faire tout ça, il fallait des pilotes éprouvés, capables de se sortir les tripes sur des durées de vol extrêmement courtes où tous les problèmes doivent être résolus à 1200 mètres à la seconde.
Ce n'est pas une fusée vaguement dirigeable, mais un avion.
Publié : mer. déc. 20, 2006 8:31 pm
par El Doctor
KoV a écrit :sans compter le fort taux d'accident.
Pas tant que ça, finalement. Sur 199 vols, l'avion ne connut que quatre accidents, dont un mortel. Ca fait 2 %; un pourcentage ridicule pour un programme expérimental.
Toujours dans les chiffres, sur 199 vols, seuls 11 d'entre eux se terminèrent sur des lacs secondaires au lieu du lac principal d'Edwards, soir environ 5 %.
Y a des programmes qui rêveraient de ces stats.
Publié : mer. déc. 20, 2006 8:40 pm
par Mhm...mhm
purée, j'imagine pas les sensations qu'ils devaient eprouver la dedans. La
poussée, la chute d'abord, puis l'acceleration et la courbe durant cette dernière.
Tout ca dans un espace tres restreind. Est ce qu'ils décrivent les impressions
ressentie lors du vol et à la descente de l'avion ? (puisque le vol est tres court
et tres dense, je suppose que les impression devaient etre tres perturbante
une fois a terre).
Coté présurisation de la cellule, ça tenait comment ? J'aurai probablement adoré
ça avant de cracher un poumon de trouille...
A+++
Publié : mer. déc. 20, 2006 8:45 pm
par El Doctor
Mhm...mhm a écrit :Coté présurisation de la cellule, ça tenait comment ?
Un vol s'est terminé par une dépressurisation totale du cockpit et un avion très partiellement pilotable car le scaphandre se gonflait et devenait tellement rigide que les mouvements étaient difficiles.
Publié : mer. déc. 20, 2006 11:16 pm
par benzene31
El Doctor a écrit :La poussée était fonction des buts de la mission. Elle s'étalait de 60 à 240 secondes. Mais l'accélération se poursuivait pendant une centaine de seconde après l'arrêt du moteur-fusée
...
Publié : mer. déc. 20, 2006 11:42 pm
par berkoutskaia
Oui, moi aussi ca me fait bizarre ^^
Publié : jeu. déc. 21, 2006 1:03 am
par eutoposWildcat
Zut, c'est ce que j'allais faire remarquer. J'ai été grillé à mort!
L'accélération se faisait en descente?
Publié : jeu. déc. 21, 2006 10:21 am
par El Doctor
[quote="eutoposWildcat"]L'accé]
Pas du tout. Mais la poussée était tellement forte qu'après l'extinction des moteurs-fusée, le X-15 continuait à accélérer pendant une centaine de seconde dans certains cas. Pendant la montée, par le simple fait de l'accélération, les pilotes encaissaient jusqu'à 6 G constants.
Ainsi, imaginez qu'une poussée de 80 secondes amenait le X-15 au sommet de sa parabole environ 200 secondes après l'allumage, soit 120 secondes après la fin de la poussée. Sans aucune aide sinon sa propre inertie, l'avion continuait à grimper aux rideaux. Lors du record de Joe Walker, l'extinction des moteurs a eu lieu autour de 80 000 m et il a encore fait 36 000 m en montée à pas loin de 25° de pente sur sa seule inertie ! Et le sommet de la parabole n'était certainement pas la partie la moins rapide du vol, car c'est la descente qui permettait la décélération (aérofreins, virages, angle de rentrée très prononcé, etc., bref tout ce que la navette spatiale utilise aujourd'hui pour ralentir).
Edit : je précise que le record de vitesse a été obtenu en montée !!
Publié : jeu. déc. 21, 2006 12:29 pm
par mittelkimono
question à 110 km d' altitude était il dans l' espace ?