F/JG300_Olaf a écrit : ↑ven. févr. 22, 2019 8:39 pm
Je n'ai pas vu ce film , mais j'aimerais savoir si l'impesanteur régnait dans le vaisseau lors de son trajet de la Terre vers la Lune , svp .
En effet, on comprend qu'elle règne dans une capsule en orbite , car elle résulte alors de l'équilibre entre la force centrifuge et la gravitation . Mais dans le cas d'Apollo , il n'y avait pas de force centrifuge...
Oui, ils étaient en impesanteur, et c'est parce que ça ne marche pas exactement comme tu sembles le concevoir. Oui, l'impesanteur apparaît quand la force centrifuge compense l'attraction des astres alentours.
MAIS la "force centrifuge" est ce qu'on appelle une force virtuelle: ce n'est pas une vraie force, c'est une astuce qui doit être utilisée pour décrire ce qui se passe dans un référentiel en rotation (ici un vaisseau qui se balade dans l'espace en tournant autour d'astres). Si on est dans un référentiel ayant d'autres accélérations (fusée au décollage par exemple), il faut utiliser d'autres forces virtuelles. Pour la fusée au décollage: dans le référentiel du cockpit de la fusée, l'astronaute subit l'attraction terrestre, plus une force virtuelle exactement inverse à la poussée de la fusée qui le plaque aussi vers le bas. Force qui n'existerait pas pour décrire la trajectoire de l'astronaute vue du sol (l'astronaute y subit la poussée de la fusée, et suit la même trajectoire).
L'impesanteur, c'est l'impression de flottement obtenue en étant dans un référentiel (ici vaisseau spatial) qui a exactement les mêmes accélérations que les objets considérés (les astronautes): pour décrire ce qui se passe du point de vue du vaisseau, ça fait créer des forces virtuelles qui compensent exactement les efforts subis par les passagers. Dans le cas qui nous intéresse ici, les astronautes ne subissent de manière notable que l'attraction gravitationnelle des astres, mais comme pour le vaisseau dans lequel ils sont c'est exactement pareil, ils ont le même mouvement et il y a cette impression de flottement. Tout est en fait en chute libre (être en orbite, c'est appliquer la méthode du Guide du Voyageur Galactique: "Il existe un art, ou plutôt un truc, pour voler. Le truc est d’apprendre à se flanquer par terre en ratant le sol.").
C'est le cas pour à peu près toute la durée d'un vol spatial: en dehors des courtes phases où le vaisseau utilise ses moteurs pour changer de trajectoire (ou bien où il rentre dans une atmosphère, ce qui impacte le vaisseau mais pas ses occupants), il est uniquement soumis aux attractions gravitationnelles, tout comme ses passagers. Donc en dehors du décollage, des transferts d'orbite, d'un alunissage où on se freine avec le moteur, ou d'une rentrée atmosphérique, on est en impesanteur. Et d'ailleurs, techniquement, Apollo est passé d'une orbite proche de la Terre à une orbite avec une apogée tellement loin qu'en fait elle était à côté de la Lune, à une orbite autour de la Lune,... avec juste le coup de moteur qui va bien pour passer d'une étape à l'autre.