Publié : ven. juil. 16, 2004 12:28 pm
Je viens de traduire le texte posté en son temps par III/JG52_Freiherr Kaos. Je ne pense pas qu'il m'en voudra pour çà!
Rencontre au-dessus de la Roumanie entre Lawrence Thompson et Erich Hartmann…
« C’était le premier engagement majeur auquel je participais dans la guerre. Nous étions en janvier 45. Nous étions sensés nous donner rendez-vous avec un groupe de B24 qui n’arrivèrent jamais. Nous sommes restés pas mal de temps à cercler et à brûler notre fuel. Quand les jauges d’essences commencèrent à descendre, le leader nous donna le signal du retour, formation à 24.000 pieds (7.200m) tandis que le groupe « d’appât » volait, lui, à 15.000 pieds (6.000m). Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais la différence d’altitude (9.000 pieds), cela fait presque trois kilomètres et considérant que le vol de couverture plonge pour secourir l’appât, il faudrait quand même 60 secondes pour arriver au contact. Une chiée de choses peuvent se produire en 60 secondes. Auparavant, j’avais demandé à voler dans l’appât, pensant peut-être que j’aurais plus de chances de descendre un ennemi (je n’avais aucune victoire à cette époque), et c’était ma septième mission. Je dois préciser que j’ai grandi à Kansas City, où mon frère volait sur un biplan Jenny ; j’ai donc appris les rudiments du vol bien avant de rejoindre l’armée.
Nous étions donc en train de rejoindre l’Italie, quand une douzaine de Messerschmitt 109, environ, nous engagèrent. En un instant, le ciel bleu azur était recouvert de traçantes, dont plusieurs autour de moi. J’entendis le bruit de plusieurs impacts sur mon avion et le fit décrocher sur la droite. En-dessous de moi volait un Mustang qui plongeait vers le sol, poursuivi par un 109. Je le pris en chasse immédiatement. Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais persuadé qu’un autre 109 me donnait la chasse également. C’était comme une course, nous quatre essayant de franchir la ligne d’arrivée le premier ! Je parvins à me mettre à portée de tir du premier 109 et lui décrocha une longue rafale à environ 1.000 yards (300m), mais sans résultats. Puis, j’attendis d’être à 600 yards (180m) pour tirer encore deux longues rafales de 5 secondes chacune (le P51 avait 18 secondes de tir pour 4 de ses mitrailleuses, 24 pour les dernières). Je remarquais qu’une partie de son capot moteur s’envola, il rompit le combat immédiatement sur le Mustang de tête. Je regardais dans mon rétro et vis que le 109 qui me poursuivait n’était plus là. Sans doute la vitesse supérieure en plongée du P51 ?
Je tirais donc sur le manche pour redresser. Soudain, je vis un 109 sortant d’un large virage à droite en face de moi qui ouvrit le feu, plongea sur la droite et dégagea en faisant un « luftberry circle ( ?) ». Je retournais l’appareil pour suivre le 109. Partout autour de moi, je voyais des Messerschmitts aux nez noir et des Mustangs argentés. A ce moment, je ne pouvais parler dans le micro-transmetteur, toute l’escadrille est en train de parler, gueuler, hurler dans le micro, pressant tous le bouton en même temps ! Je sentis une odeur dans le cockpit. Fluide hydraulique ! Je savais bien que j’avais été touché avant.
…Je suis toujours en train de suivre le 109. Je viens d’avoir mon premier kill (il ne sera pas confirmé !) et suis vraiment « chaud » ! A ce moment, je crois être le meilleur pilote de l’USAAF, et je suis en train de me demander : « vais-je me faire ce 109 aussi ??? ». Il tourne, il roule, encore et encore, impossible de le rejoindre, ni de l’aligner. Ce gars là connaît la musique. Au troisième 360°, je remarquais deux P51 volant en paire environ 2000 pieds (600m) plus bas que nous, il les vit également et plongea vers eux…
…Maintenant, je suis à 50m de lui. Il remplit tout mon viseur, mais je ne peux pas tirer, de peur que mes balles ne touchent les deux P51 plus bas. Je me colle donc dans mon viseur, attendant le moment propice, anxieux, inquiet que l’allemand ne descende un des Mustangs que nous rattrapons à 390Mph. Impossible de se faire entendre au micro-transmetteur, tellement il y a d’interférences, aussi bien que je ne peux prévenir les deux pilotes. Je tirais donc une très longue rafale (6 ou 7 secondes) volontairement large, de façon à ne pas toucher les Mustangs, et que le pilote allemand voie les traçantes. J’espérais que les gars verraient les traçantes et dégageraient, mais rien. Le 109 continue sa descente vers les P51, mais aucun tir !? La distance diminue, 200m, 150m, toujours aucun tir, 50, toujours rien. Alors que je pense qu’il va percuter le Mustang de tête, à 10m !!!! je vois un seul et unique coup partir du canon de 20mm de nez du Hun. Et BANG ! Fumée blanche, morceaux, flammes, glycol, tout ce qui fut un moteur de Mustang une second auparavant tombait en morceaux, tandis que le P51 engageait une descente vers la droite.
Je voudrais le regarder, mais je ne peux pas. Toute mon attention est maintenant portée sur le Hun. On passe au travers des 2 P51 (le pilote fut POW), et là, l’avantage du Mustang en piqué est clair. Je le rattrape comme un train de marchandises lancé à toute vitesse. Je tire dessus une seconde et relâche le percuteur. A mon avis, le 109 était à environ 250m à ce moment, se balançant dans tous les sens, prenant G positifs et négatifs en piqué ! Tout d’un coup, il zoome à mort, et part dans une montée verticale. Il va utiliser sa vitesse (nous sommes à presque 700 km/h, la ressource m’a presque tué) pour faire une remontée à 90°. Ce gars est vraiment expérimenté. Je me retrouve également à la verticale. Le P51 commence à tourner en sens anti-horloger de façon tellement violente, que même avec la pédale au plancher, j’ai du mal à le contrôler. Je suis toujours resté persuadé que l’allemand savait comment déstabiliser mon appareil ! On grimpe, encore, toujours. Le 109 me laisse quasiment sur place ! Nous avons grimpé 1800 pieds (540m) à la verticale, mais lui, sans perdre de vitesse. Je n’ai jamais vu un appareil monter de cette façon. Il rétabli après cette montée en enfer, je fais la même chose, je n’ai pas fait attention, le badin indique 90Mph, même pas 200 km/h !!! Je suis très près du 109 maintenant, 25m environ. Si seulement je pouvais diriger mes canons vers lui !
A cette distance, le viseur est plus un embêtement qu’autre chose. Bon, voilà autre chose, il abaisse ses flaps violement, et je commence à l’overshooter, le dernier truc que j’ai envie de faire. Le P51 à un bon blindage, mais suffisamment que pour résister à un obus de 20mm. Ce pilote est vraiment un as, je viens de le voir abattre un Mustang avec un seul obus de 20mm !!! Bon, je sors mes flaps également, et je tire sur le manche ce qui me fait freiner fortement. Décrochage !!! La sirène vient de se mettre en marche, je ne vois plus rien, ni devant, ni dans le rétroviseur. Je transpire de partout, mes yeux me brûlent à cause de la sueur salée. Où est t’il ? Criais-je. Je tente de redresser, et là, je le vois, JUSTE A CÔTE DE MOI ! Volant sur ma droite, aile dans aile comme deux ailiers. Il n’y a même pas 6m entre nous. Il souris et semble rigoler. Il y a un grand cœur rouge peint sous le cockpit tandis que le nez et la casserole sont peints en noir. Je me dis que ce devait être un as expérimenté du front de l’est, il y a un « 200 » peint sur la dérive. Qu’est ce que cela peut bien vouloir dire ? Je commence à examiner l’appareil pour voir où mes coups ont porté. Incroyable. J’ai du tirer environ 1.600 coups, et pas un seul impact sur son appareil ! J’aurais pourtant juré lui en avoir collé quelques douzaines. Il me nargue en balançant son appareil de 15° pour me montrer son ventre intact ! IMPOSSIBLE ! TOTALEMENT IMPOSSIBLE !!! Je regarde à nouveau le « 200 » peint sur sa dérive. Normalement, les allemands peignent leurs victoires sur la dérive. Et là, çà me tombe dessus en un instant ! 200 VICTOIRES !!!! On vole ensemble pendant environ 5 minutes qui semblent de siècles. A moins de 10m de moi se trouve un as avec 200 victoires, qui me fait un signe du doigt en faisant un geste d’égorgement pour bien me signifier que je serai son 201° ! PANIQUE ! Mon cœur a du grimper à 170 pulsations par minutes, je respire tellement fort que j’ai l’impression d’être dans une soufflerie. Je sens ma poitrine battre.
Cela dure des siècles, volant aile dans l’aile, à quasi vitesse de décrochage. Je pense à autre chose que de l’éperonner. Il regarde sans cesse mes ailerons, pensant que c’est ce que je vais faire. Nous avions entendu parler de pilotes désespérés, à court de munitions qui s’étaient jetés sur leur adversaire. Je me suis dit que je pouvais me sortir de là en faisant un Immelman, et je commençais à grimper. Mais avec mes flaps sortis, je ne grimpais que de 30m, puis mon Mustang décrocha violement sur la droite et je parti en vrille. L’instant d’après, je tournais sur moi-même, nez vers le bas à 90°, tombant comme une pierre à 450km/h. Je compense, sors les flaps et pleine puissance. Je sors de la vrille à 150m du sol, et rétablis l’altitude. Je commençais un voile noir, si bien qu’avec ma main gauche, je me pinçais les veines du cou pour le freiner. Je checke le ciel, mais il est vide. Je descendis à 15m à pleine puissance pendant 10 minutes puis réduis les gaz pour économiser le fuel. Le Mustang consomme beaucoup à pleine puissance. En route vers l’Italie, je regardais continuellement le ciel, pendant l’heure que dura le vol.
Je ne revis plus jamais le 109 au cœur rouge. De retour au mess, je parlais du 109 avec ce cœur rouge et le symbole « 200 ». Tout le monde, je dis bien tout le monde se tu instantanément. On aurait pu entendre tomber une goutte d’eau. Deux semaines plus tard, le commandant de la base me montrait un télégramme des renseignements. Le pilote était Erich Hartmann, qui avait abattu 250 appareils et dont Staline avait mit la tête à prix pour 50.000 dollars.
Je n’avais jamais entendu parler de la tête d’un pilote mise à prix !
Rencontre au-dessus de la Roumanie entre Lawrence Thompson et Erich Hartmann…
« C’était le premier engagement majeur auquel je participais dans la guerre. Nous étions en janvier 45. Nous étions sensés nous donner rendez-vous avec un groupe de B24 qui n’arrivèrent jamais. Nous sommes restés pas mal de temps à cercler et à brûler notre fuel. Quand les jauges d’essences commencèrent à descendre, le leader nous donna le signal du retour, formation à 24.000 pieds (7.200m) tandis que le groupe « d’appât » volait, lui, à 15.000 pieds (6.000m). Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais la différence d’altitude (9.000 pieds), cela fait presque trois kilomètres et considérant que le vol de couverture plonge pour secourir l’appât, il faudrait quand même 60 secondes pour arriver au contact. Une chiée de choses peuvent se produire en 60 secondes. Auparavant, j’avais demandé à voler dans l’appât, pensant peut-être que j’aurais plus de chances de descendre un ennemi (je n’avais aucune victoire à cette époque), et c’était ma septième mission. Je dois préciser que j’ai grandi à Kansas City, où mon frère volait sur un biplan Jenny ; j’ai donc appris les rudiments du vol bien avant de rejoindre l’armée.
Nous étions donc en train de rejoindre l’Italie, quand une douzaine de Messerschmitt 109, environ, nous engagèrent. En un instant, le ciel bleu azur était recouvert de traçantes, dont plusieurs autour de moi. J’entendis le bruit de plusieurs impacts sur mon avion et le fit décrocher sur la droite. En-dessous de moi volait un Mustang qui plongeait vers le sol, poursuivi par un 109. Je le pris en chasse immédiatement. Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais persuadé qu’un autre 109 me donnait la chasse également. C’était comme une course, nous quatre essayant de franchir la ligne d’arrivée le premier ! Je parvins à me mettre à portée de tir du premier 109 et lui décrocha une longue rafale à environ 1.000 yards (300m), mais sans résultats. Puis, j’attendis d’être à 600 yards (180m) pour tirer encore deux longues rafales de 5 secondes chacune (le P51 avait 18 secondes de tir pour 4 de ses mitrailleuses, 24 pour les dernières). Je remarquais qu’une partie de son capot moteur s’envola, il rompit le combat immédiatement sur le Mustang de tête. Je regardais dans mon rétro et vis que le 109 qui me poursuivait n’était plus là. Sans doute la vitesse supérieure en plongée du P51 ?
Je tirais donc sur le manche pour redresser. Soudain, je vis un 109 sortant d’un large virage à droite en face de moi qui ouvrit le feu, plongea sur la droite et dégagea en faisant un « luftberry circle ( ?) ». Je retournais l’appareil pour suivre le 109. Partout autour de moi, je voyais des Messerschmitts aux nez noir et des Mustangs argentés. A ce moment, je ne pouvais parler dans le micro-transmetteur, toute l’escadrille est en train de parler, gueuler, hurler dans le micro, pressant tous le bouton en même temps ! Je sentis une odeur dans le cockpit. Fluide hydraulique ! Je savais bien que j’avais été touché avant.
…Je suis toujours en train de suivre le 109. Je viens d’avoir mon premier kill (il ne sera pas confirmé !) et suis vraiment « chaud » ! A ce moment, je crois être le meilleur pilote de l’USAAF, et je suis en train de me demander : « vais-je me faire ce 109 aussi ??? ». Il tourne, il roule, encore et encore, impossible de le rejoindre, ni de l’aligner. Ce gars là connaît la musique. Au troisième 360°, je remarquais deux P51 volant en paire environ 2000 pieds (600m) plus bas que nous, il les vit également et plongea vers eux…
…Maintenant, je suis à 50m de lui. Il remplit tout mon viseur, mais je ne peux pas tirer, de peur que mes balles ne touchent les deux P51 plus bas. Je me colle donc dans mon viseur, attendant le moment propice, anxieux, inquiet que l’allemand ne descende un des Mustangs que nous rattrapons à 390Mph. Impossible de se faire entendre au micro-transmetteur, tellement il y a d’interférences, aussi bien que je ne peux prévenir les deux pilotes. Je tirais donc une très longue rafale (6 ou 7 secondes) volontairement large, de façon à ne pas toucher les Mustangs, et que le pilote allemand voie les traçantes. J’espérais que les gars verraient les traçantes et dégageraient, mais rien. Le 109 continue sa descente vers les P51, mais aucun tir !? La distance diminue, 200m, 150m, toujours aucun tir, 50, toujours rien. Alors que je pense qu’il va percuter le Mustang de tête, à 10m !!!! je vois un seul et unique coup partir du canon de 20mm de nez du Hun. Et BANG ! Fumée blanche, morceaux, flammes, glycol, tout ce qui fut un moteur de Mustang une second auparavant tombait en morceaux, tandis que le P51 engageait une descente vers la droite.
Je voudrais le regarder, mais je ne peux pas. Toute mon attention est maintenant portée sur le Hun. On passe au travers des 2 P51 (le pilote fut POW), et là, l’avantage du Mustang en piqué est clair. Je le rattrape comme un train de marchandises lancé à toute vitesse. Je tire dessus une seconde et relâche le percuteur. A mon avis, le 109 était à environ 250m à ce moment, se balançant dans tous les sens, prenant G positifs et négatifs en piqué ! Tout d’un coup, il zoome à mort, et part dans une montée verticale. Il va utiliser sa vitesse (nous sommes à presque 700 km/h, la ressource m’a presque tué) pour faire une remontée à 90°. Ce gars est vraiment expérimenté. Je me retrouve également à la verticale. Le P51 commence à tourner en sens anti-horloger de façon tellement violente, que même avec la pédale au plancher, j’ai du mal à le contrôler. Je suis toujours resté persuadé que l’allemand savait comment déstabiliser mon appareil ! On grimpe, encore, toujours. Le 109 me laisse quasiment sur place ! Nous avons grimpé 1800 pieds (540m) à la verticale, mais lui, sans perdre de vitesse. Je n’ai jamais vu un appareil monter de cette façon. Il rétabli après cette montée en enfer, je fais la même chose, je n’ai pas fait attention, le badin indique 90Mph, même pas 200 km/h !!! Je suis très près du 109 maintenant, 25m environ. Si seulement je pouvais diriger mes canons vers lui !
A cette distance, le viseur est plus un embêtement qu’autre chose. Bon, voilà autre chose, il abaisse ses flaps violement, et je commence à l’overshooter, le dernier truc que j’ai envie de faire. Le P51 à un bon blindage, mais suffisamment que pour résister à un obus de 20mm. Ce pilote est vraiment un as, je viens de le voir abattre un Mustang avec un seul obus de 20mm !!! Bon, je sors mes flaps également, et je tire sur le manche ce qui me fait freiner fortement. Décrochage !!! La sirène vient de se mettre en marche, je ne vois plus rien, ni devant, ni dans le rétroviseur. Je transpire de partout, mes yeux me brûlent à cause de la sueur salée. Où est t’il ? Criais-je. Je tente de redresser, et là, je le vois, JUSTE A CÔTE DE MOI ! Volant sur ma droite, aile dans aile comme deux ailiers. Il n’y a même pas 6m entre nous. Il souris et semble rigoler. Il y a un grand cœur rouge peint sous le cockpit tandis que le nez et la casserole sont peints en noir. Je me dis que ce devait être un as expérimenté du front de l’est, il y a un « 200 » peint sur la dérive. Qu’est ce que cela peut bien vouloir dire ? Je commence à examiner l’appareil pour voir où mes coups ont porté. Incroyable. J’ai du tirer environ 1.600 coups, et pas un seul impact sur son appareil ! J’aurais pourtant juré lui en avoir collé quelques douzaines. Il me nargue en balançant son appareil de 15° pour me montrer son ventre intact ! IMPOSSIBLE ! TOTALEMENT IMPOSSIBLE !!! Je regarde à nouveau le « 200 » peint sur sa dérive. Normalement, les allemands peignent leurs victoires sur la dérive. Et là, çà me tombe dessus en un instant ! 200 VICTOIRES !!!! On vole ensemble pendant environ 5 minutes qui semblent de siècles. A moins de 10m de moi se trouve un as avec 200 victoires, qui me fait un signe du doigt en faisant un geste d’égorgement pour bien me signifier que je serai son 201° ! PANIQUE ! Mon cœur a du grimper à 170 pulsations par minutes, je respire tellement fort que j’ai l’impression d’être dans une soufflerie. Je sens ma poitrine battre.
Cela dure des siècles, volant aile dans l’aile, à quasi vitesse de décrochage. Je pense à autre chose que de l’éperonner. Il regarde sans cesse mes ailerons, pensant que c’est ce que je vais faire. Nous avions entendu parler de pilotes désespérés, à court de munitions qui s’étaient jetés sur leur adversaire. Je me suis dit que je pouvais me sortir de là en faisant un Immelman, et je commençais à grimper. Mais avec mes flaps sortis, je ne grimpais que de 30m, puis mon Mustang décrocha violement sur la droite et je parti en vrille. L’instant d’après, je tournais sur moi-même, nez vers le bas à 90°, tombant comme une pierre à 450km/h. Je compense, sors les flaps et pleine puissance. Je sors de la vrille à 150m du sol, et rétablis l’altitude. Je commençais un voile noir, si bien qu’avec ma main gauche, je me pinçais les veines du cou pour le freiner. Je checke le ciel, mais il est vide. Je descendis à 15m à pleine puissance pendant 10 minutes puis réduis les gaz pour économiser le fuel. Le Mustang consomme beaucoup à pleine puissance. En route vers l’Italie, je regardais continuellement le ciel, pendant l’heure que dura le vol.
Je ne revis plus jamais le 109 au cœur rouge. De retour au mess, je parlais du 109 avec ce cœur rouge et le symbole « 200 ». Tout le monde, je dis bien tout le monde se tu instantanément. On aurait pu entendre tomber une goutte d’eau. Deux semaines plus tard, le commandant de la base me montrait un télégramme des renseignements. Le pilote était Erich Hartmann, qui avait abattu 250 appareils et dont Staline avait mit la tête à prix pour 50.000 dollars.
Je n’avais jamais entendu parler de la tête d’un pilote mise à prix !