scapin51 a écrit :J'ai réfléchi a plusieurs hypothèses pour faciliter le vol en formation lors d'une création de mission: la première est qu'il faut (dans l'idéal) faire attention au rapport vitesse/emport-poid/ altitude/distance des appareils IA. la plupart du temps, la vitesse "par défaut" c'est a dire 300KM/h est laissée, ce qui ne correspondt pas au meilleur rendement de l'appareil
Si c'est le cas c'est réellement affligeant ! Les concepteurs de mission devraient commencer par là. Effectivement la vitesse par défaut de 300km/h peut être soit trop faible soit trop élevée pour certains types d'avion en croisière.
Les vitesses trop faibles sont les pires de toutes.
Je m'en suis aperçu en concevant des canevas de départ que je voulais "standards" pour les avions de l'US navy période 42 (TBD, SBD, F4F) depuis un porte-avions. Il faut savoir qu'à cette époque la vitesse sol standard (à basse altitude, par exemple en mission scout) était de 120 kt (220 km/h) seulement, parce que d'une part ça économisait le carburant et d'autre part ça facilitait la navigation en aveugle au dessus de l'eau : 120 kt c'est 2 nautiques à la minutes et c'est bien pratique.
J'ai donc essayé des circuits d'attente à 100kt (185 km/h), un peu en dessous de la vitesse de croisière. Et je me suis aperçu que le F4F piloté par un IA est incapable de se stabiliser à une si faible vitesse. Le pire est qu'en virage l'IA perd environ 100 à 150 m d'altitude, accélère puis remonte, pendant ce temps là il "oublie" de tourner... bref, injouable !
Le F4F c'est 120 ou 130 kt minimum (disons 250 km/h pour arrondir).
Le P38 dont tu parles, Scapin, je ne l'ai pas essayé mais à vue de nez, ça doit être encore plus. Le F4U Corsair, c'est 150 kt (environ 280 km/h) minimum. en dessous il ne sait pas faire.
scapin51 a écrit :
Prenez un B24 que vous faites voler sur une distance de 300Km en 30Mn: Si vous laissez la vitesse par défaut, l'Ia va la modifier et transformera votre B24 en Faucon Millénium.
300 km en 30 mn ca fait du 600 km/h, c'est sûr qu'un B24 n'y arrivera pas et volera à son maximum sans pouvoir respecter l'horaire.
scapin51 a écrit :
Question: Jusqu'où l'IA tient elle compte de l'horaire? Comme elle est obligée de prendre du retard (changement d'altitude, changement de cap et virage non pris en compte) fait elle comme les trains, en rattrapant comme elle peut son retard entre chaque waypoint? ce qui expliquerait de brusques accélérations dont elle est coutumière?
Je ne crois pas.
Je n'en suis pas rigoureusement sûr à 100% mais j'ai de très bonnes raisons de croire que l'IA se contrefout totalement de l'horaire. Il tente d'adopter la vitesse qui est entrée dans le FMB (uniquement s'il est en palier) et la tient avec beaucoup de précision mais avec parfois un décalage.
Par exemple j'ai fait de nombreuses missions avec le MS406. Je luis rentrais 280 km/h au FMB et l'IA volait systématiquement 10 km/h en dessous, à 270.
En testant différents avions, des stock comme des moddés, j'ai essayé d'établir une corrélation pour pouvoir prédire la vitesse réelle que prendra l'IA dans la simulation en fonction de ce qui est entré au FMB et je n'en ai jamais trouvée. Ca varie à la fois d'un avion à l'autre et d'une vitesse à l'autre pour un même avion.
Exemple pour le Swordfish:
- Pour avoir 90 kt (167k) il faut régler 172k dans le FMB, soit +3%
- Pour 80 kt (148k), il faut 155k, soit +5%
- Pour 65 kt (120k), il faut 132k, soit +10%, mais l'IA vole très mal, c'est en dessous de sa vitesse mini.
Disons qu'en général l'écart varie de 0% (cas du Grumman FF1 à 160 kt) à 6%.
Quant aux brusques variations, je crois, une fois de plus qu'elles proviennent de trajectoires mal construites.
La plupart pense qu'il faut un point de fin de montée et c'est comme ça que toutes les missions que j'ai pu étudier sont conçues, y compris les missions générées par DCG, de façon à insérer à ce point la vitesse de montée et l'altitude.
En fait c'est inutile puisque vous savez maintenant que l'IA ignore la valeur de la vitesse programmée sauf s'il est en palier.
Mais en plus d'être inutile, c'est mauvais et voici pourquoi:
En réalité il est extrèmement difficile, pour ne pas dire impossible de prévoir le point qui correspondra réellement à la fin de la montée. C'est d'ailleurs d'autant plus difficile quand on s'imagine à tort que l'IA obéira aux paramètres programmés.
Quand on cherche à placer le point de fin de montée, la tendance naturelle est de reculer le point au delà de ce que l'on estime être le point réel, de façon à ne pas "en demander trop" à l'IA. Parce qu'on se dit qu'un point trop près du départ, l'IA n'y arrivera pas, tandis qu'un peu plus loin, l'IA adoucira sa pente pour respecter les directives.
RIEN N'EST PLUS FAUX.
En général l'IA arrive à l'altitude de croisière bien plus tôt qu'on ne l'imagine et donc AVANT le point de fin de montée.
Et c'est à cause de ça que tout va mal:
Supposons que vous entriez un point A de fin de montée avec une vitesse de 200 km/h parce que vous voulez que l'IA monte à 200 km/h, puis un point B un peu plus loin et à la même altitude avec une vitesse de croisière insérée de 300 km/h.
Supposons également que vous ignorez qu'en fait, le type d'avion choisi, quand il est piloté par l'IA monte à une vitesse constante de 250 km/h.
Vous, candidement, vous pensez que l'IA montera bien sagement à 200, calibrera son taux de montée pour arriver à la bonne altitude au point A puis accélérera gentimment vers la vitesse de 300 km/h insérée au point B.
La réalité est très différente:
L'IA montera "plein pot" à la vitesse qui est la sienne propre de 250 km/h.
Si, comme c'est très souvent le cas pour les raisons expliquées plus haut, l'IA atteint son altitude AVANT le point A (le point supposé de fin de montée), que va t-il faire d'après vous ? Il va ralentir puisque, désormais en palier il abandonne sa vitesse de montée pour aller chercher celle qui est insérée au prochain point, c'est à dire celle du point A et qui est de 200 km/h.
quand enfin il arrivera au point A il accélérera à 300 km/h puisque c'est la vitesse qui est insérée au prochain point B.
Conclusion: on verra un IA qui monte à tout berzingue puis qui ralentit brusquement avant d'accélerer de nouveau, sans raison apparente.
Et chacun sait que l'IA, quand il réduit, IL REDUIT! c'est à dire qu'il se met debout sur les freins et que si l'on est son ailier il y a 9 chances sur dix qu'on ne puisse pas le suivre et qu'on passe devant. Pareil quand il accélérera, il donnera l'impression d'être catapulté et on aura beaucoup de mal à suivre.
La solution consiste en plusieurs points:
1/ Le concepteur de mission
et l'utilisateur
doivent connaître la vitesse de montée IA de l'appareil dont il est question.
2/ Le concepteur de mission doit prévoir une portion de trajectoire en palier à une vitesse raisonnable pour permettre à (aux?) l'ailier humain de rejoindre la formation. Le plus pratique étant un circuit de piste ou d'attente. Attention ça doit être court! Pour des chasseurs, pas besoin de tourner pendant des heures. Normalement en fin de vent arrière vous devez être capable d'être en place.
3/ Le prochain point après cette portion de trajectoire doit être le 1er là ou c'est nécéssaire, 1er point tournant, dernier avant le point d'attaque etc. peu importe, MEME S'IL EST SITUE AVANT LA FIN SUPPOSEE DE LA MONTEE. A ce point doivent être insérés l'altitude de croisière finale (ne surtout pas chercher à entrer des altitudes intermédiaires que vous supposez être effectivement atteintes à cet endroit là) et la vitesse de croisière.
4/ Lors de la réalisation de la mission, en tant qu'ailier:
- Anticiper le début de montée: plein pot (radiateur ouvert en grand) et aller chercher la vitesse IA que vous connaissez ou qui aurait dû être mentionnée au briefing (au lieu de l'habituelle et inutile propagande du genre "la nation à les yeux rivée sur vous...", "faites tout votre possible pour bouter l'ennemi impérialiste hors de nos frontières..." etc.)
- Si vous avez réussi la phase précédente vous devriez arriver à garder la formation pendant la phase de montée et vous devriez même être en mesure de vous payer le luxe de réduire un peu aux alentours de 104, 105% au lieu de suer comme un boeuf, moteur à donf !
- A la mise en palier, vous savez que l'IA accélérera très fort, en général plus que vous mais vous connaissez la vitesse de croisière cible parce que la mission est bien conçue (hem!..) et qu'elle était mentionnée au briefing (hem..hem!..) donc vous laissez accélérer gentimment jusqu'à une cinquantaine de km/h au dessus de cette vitesse. Quand vous estimez le moment (c'est le plus dur mais ca vient avec la pratique) vous réduisez pour aller chercher la vitesse de croisière prévue au moment où vous êtes en place.
Essayez donc: ouvrez dans le FMB votre mission préférée, insérez un petit circuit de piste à 1000 pieds, virez le point de fin de montée, corrigez les vitesses si nécéssaire et avant de jouer, faites un test pour relever la vitesse de montée IA de votre appareil.
Maintenant allez-y ! Vous verrez ça se passera beaucoup mieux.