Pour Tompcat:
L'idée n'est pas de rabaisser les paras français (loin de là...), ni d'appliquer un règlement à la lettre, de façon aveugle. Le CdB est responsable de votre vie au moment du largage, (devant la loi et devant les familles...),
Pour les autres, (que la discussion doit surprendre un peu):
à 300m, à 130 Kg, un para met environ 47 secondes pour tomber, avec une voile française.: 6,5 sec d'ouverture de voile (soit 61m de chute avant que le pépin soit completement ouvert), puis 39 sec de chute "stabilisée" (c-a-dire que la voile a arrété de se balancer et la vitesse de chute est stable ).
à 125m et 130 kg, il y a toujours les 6,5 sec d'ouverture, (61 m) et il reste donc 64m de chute où la voile doit se stabiliser, le para doit évaluer le sol et se préparer au contact. (soit 10 sec). soit un total de 17 sec de chute (sans les virgules). Si jamais il a un probleme avec sa voile, il a encore le temps de faire "ventral"et se poser sainement .
Si on se met à 80 m , on gagne donc 45m de chute, et il nous reste 6,5 sec plus
3,3 sec (de chute sous voile). La chute totale n'est plus que de 10 sec. S'il n'y a aucun pbm, ça passe, sinon, le gars a intérêt à avoir de très bons réflexes pour faire ventral dans les temps. (Et perso, j'aimais bien savoir que les gars que je larguais avaient une chance d'arriver entier
, c'est qu'on les aime bien quand même, nos paras...
Ce sujet a déja fait l'objet de nombreuse discussions (parfois houleuses) au sein des différents état-major, l'argument des paras étant de gagner ces 7 secondes pour être plus rapides (en augmentant beaucoup la prise de risque). L'argument des "aviateurs" était que cette prise de risque pour 7 sec était trop élevée par rapport au gain opérationnel...certain sont même allé jusqu'à remettre en cause l'utilité du largage "de masse" (type Kolwézi )...(là, j'adhère beaucoup moins...)
Au final, les états majors des 4 armées se sont mis d'accord pour écrire les choses et éviter les excès (ou la course aux performance entre régiments...), mais ces idées continuent d'exister....
Une "polémique" similaire existe dans l'AA sur l'intérêt de voler très bas pour gagner en discrétion. Pour être vraiment efficace cette méthode exige parfois de se mettre par terre (75-50 pieds), mais ça demande un entrainement adapté des équipages, et ça augmente beaucoup les risques , alors que finalement, voler au FL 180, avec une bonne couverture aérienne, et une approche grande pente (1Nm/1000' mini), ça marche (presque) aussi bien... (avec le risque et la fatigue -équipage et paras-en moins...)
Bon moi j'préfère la méthode Closterman, à hauteur des arbres parce que c'est beaucoup plus fun, et surtout parce que je ne me suis pas fait trouer, alors que ceux qui ont volé moins bas (200 ft ), ont eu des petits trous.
MAIS dans ce cas là, je fut "hors" du courant de pensée qui préfère préserver les points de chance au détrimant de l'ops . Je suis donc un peu comme Toi, TompCat, mais dans mon domaine: moi aussi, j'aimais être ops, quitte à renier la "methode" (c'est pô bien). Mais je reconnais que c'était quand même une prise de risque élevée, qui peut être (très) discutable.
Voila pour l'histoire et la technique. j'espère que ceux qui auront lu ces lignes auront compris un peu mieux nos 2 points de vue.
Allez, on va pas se battre pour ça , tu auras sûrement l'occasion de me remplir les ailes de plomb lors d'un fight online...
A plus