J'ai trouvé ca il y a un ptit moment sur google qui me parait bien resumé l'histoire du concorde et du TU144, et tout ca m'a l'air assez veridique! <_<
La course au supersonique commerciale commença en 1961, le président Khrouchtchev, fort de ces succès dans l'espace, fu averti des recherches sur le Concorde. Pour l'Union soviétique, à cet époque, il était impensable de voir l'Ouest prendre de l'avance et de rester les bras croises. Khrouchtchev décida d'empêcher l'Ouest d'aller vers l'avant mais aussi de les battre et de les dépasser. En plein coeur de la Russie, les ingénieurs de Tupolev mettent à l'étude les plans d'un Concorde russe. Khrouchtchev avait choisi son ingénieur aéronautique préféré, Andrei Tupolev, comme directeur et concepteur du projet. Le marche du voyage supersonique était estime en milliard de dollars. Dans cette chasse au trésor, les russes avaient pris beaucoup de retard sur l'équipe britannique du Concorde. De plus, dans l'aviation civile, ils avaient un énorme handicap car leur expérience découlait directement de l'aviation militaire. Pour Khrouchtchev et la puissance soviétique, il n'y avait qu'une seule solution pour rattraper ce retard: s'emparer des plans du Concorde. L'Union Soviétique devra tricher pour vaincre.
La chasse aux renseignements.
Au printemps 1963, Khrouchtchev ordonna à son réseau d'espionnage de rassembler le plus d'informations possibles sur la cellule, le train d'atterrissage et les moteurs du Concorde. En France, les soviétiques recrutaient des agents secrets, leur mission était de pénétrer les usines du Concorde. La DST (Direction de la Surveillance du Territoire), service de contre-espionnage en France, n'y avait prête guère attention. Pendant les mois qui suivirent l'ordre de Khrouchtchev, les secrets du Concorde fileront vers l'Est en prenant l'Express au stand Varsovie. Comme le découvriront plus tard les services secrets francais lors d'une opération de surveillance, les agents russes opéraient selon des méthodes classiques, en effet, il transféraient les documents sur microfilms , les courriers dissimules ses même microfilms derrière des grilles d'aération, dans des essuie-mains, des corbeilles à papier, des cendriers ou même des tubes de dentifrice. Ces renseignements secrets provenaient directement du coeur des usines Concorde à Toulouse. L'Ouest prend conscience des menaces exercées par la pénétration soviétique qu'au début de l'année 1964. La DST tira alors la sonnette d'alarme. Les services secrets britanniques et la CIA préviennent la DST que le chef de l'Aeroflot à Paris, Sergueï Pavlov, serait un agent secret soviétique. Il est placé en filature par les agents de la DST. Au cours de l'une de ses visites, Pavlov approche un employé de l'aéroport du Bourget, en fait, il lui demande de récupérer des fragments de pneu restés sur la piste d'essai du Concorde. La culpabilité du russe est donc établie. La DST utilise Pavlov pour semer la confusion chez les russes, en effet, les francais lui fournissent de fausses informations. Quelques mois plus tard, la DST décide de se débarrasser de Pavlov. Le 1er février 1965, Pavlov doit déjeuner avec l'un de ses contacts à "La Flambée", un restaurant au coeur de Paris. Deux heures après, Pavlov demande l'addition, les agents n'attendaient que ce signal pour l'arrêter. On trouva dans la serviette de Pavlov les plans du train d'atterrissage du Concorde. Pour éviter un incident diplomatique, Pavlov est extradé vers l'Union Soviétique, puis, à Moscou, il est nommé vice-ministre de l'Aviation civile. La DST grisée par son succès ne se doute pas pas qu'un autre agent soviétique travaille dans l'ombre, ses agissements ne seront découverts que bien trop tard. Cet agent s'appelle Sergueï Fabiev, dans la chasse aux renseignements sur le Concorde, il est l'arme la plus puissante que possède Moscou. Fabiev est ingénieur francais d'origine soviétique qui fut contacté par un officier du GRU, service de renseignements militaire, et qui avait constitué un réseau d'espionnage. Pendant 15 ans, sans avoir été soupçonné par la DST, Sergueï Fabiev se procure des milliers de pages de documents techniques qu'il envoie aux soviétiques, des renseignements recueillis par des sympathisants communistes et informateurs travaillant au sein de l'industrie aéronautique francaise. Fabiev est arrêté en 1977. Un transfuge soviétique l'avait démasqué. En échange d'une réduction de sa condamnation, Fabiev décide de parler. La DST se rend compte alors de l'effrayante quantité d'informations secrètes que Fabiev avait communiquées à Moscou. Les agents soviétiques en France correspondaient avec leur pays par messages radio. La DST avait intercepté plusieurs de ses messages "flash" à destination de Moscou et les avait conservés dans ces archives mais sans code de transmission, il était impossible de les déchiffrer. Au cours d'interrogatoire, Fabiev révèle son code secret, les francais vont enfin pouvoir lire les messages interceptés. La DST découvrit dans ses messages que Moscou avait félicité Fabiev pour avoir mis la main sur tout les plans du prototype du Concorde.
Une copie presque exacte du Concorde
Au début de l'année 1968, grâce à l'action d'agents secrets comme Fabiev, les soviétiques ont pu combler leur retard sur le Concorde. Alors que la forme de leur appareil est tenu secrète, techniciens et ingénieurs, fidèles aux ordres de Khrouchtchev sont maintenant prêts à humilier l'Occident. Les russes savaient que le premier vol du Concorde avait été prévu pour Février-Mars 1969, ils voulaient impérativement faire voler leur appareil vers la fin de l'année 1968. A la fin de l'année 1968, les russes redoublent d'efforts. Les derniers jours avant le premier essai en vol furent très dur pour l'équipe travaillant sur l'avion. Le 31 décembre, le Tupolev Tu-144 émerge des profondeurs de son hangar secret pour son premier vol. Sa ressemblance avec le Concorde est extraordinaire. Aucune publicité n'est faite sur ce premier vol en cas de défaillance les soviétiques pourront toujours nier que cet essai n'a jamais eu lieu. Un petit groupe d'observateurs parmi les quels se trouve Andrei Tupolev et son fils, Alexeï. Le Tu-144 fait 3 passages au-dessus du terrain, le vol dura 28mn. L'avion soviétique a devancé le Concorde de 3 mois. Les soviétiques dévoilent au monde entier les images de leur triomphe. Les ingénieurs occidentaux sont consternés par sa ressemblance avec la Concorde. Aussitôt les médias rebaptise le Tupolev du nom de "Concorde-ski". Alors que l'espion Fabiev envoyait aux soviétiques la documentation technique intégrale du prototype franco-britannique, les russes étaient incapable de faire la copie exacte de ses plans. En effet, les systèmes de mesures, le dessin technique, la technologie, les circuits, les boulons... étaient différents en Union soviétique. L'aile du Concorde était une pièce technique très sophistiquée aux bords incurvés, un élément indispensable pour supporter une énorme gamme d'accélérations. En essayant de copier l'aile du Concorde, les russes l'ont ratée. Contrairement a l'aile du Concorde, celle du Tupolev ne créait pas la portance et la stabilité nécessaire sur toute la gamme de vitesses. En ne parvenant pas avec leur aile à obtenir la force ascensionnelle requise pour encaisser les accélérations, les russes n'ont d'autre choix que de retourner à leur planche a dessin et de repartir à zéro. Pendant que Tupolev et son équipe redessine et reconstruise leur prototype, le Concorde grâce a une série de vols d'essai et de reportages spectaculaires, épate le monde entier. Cinq ans après, le premier vol du "Concorde-ski", un nouveau Tu-144 entièrement redessiné est prêt pour sa première sortie au-delà du rideau de fer. Face au problème de portance, les soviétiques ont trouve une solution qui ne doit rien au Concorde: des "moustaches", en fait, deux petites ailes ont été placées derrière le cockpit. Le Tupolev 144 est enfin prêt a rivaliser avec le Concorde. Il fait son entrée au salon de l'Aéronautique du Bourget en 1973.
L'accident au Bourget
Ce fut la consternation totale à la direction de l'Aviation civile américaine, les russes allaient-ils rafler le marché du supersonique commercial ? Les américains prenaient la chose très au sérieux. La rivalité entre le Tupolev et le Concorde était fondée, ils étaient tout les deux supersoniques, tout les deux étaient prêts à rentrer en service en 1973. Le Tu-144 étaient plus grand, transportait plus de passagers que Concorde. Le troisième et dernier jour du Salon, Concorde vole en premier. Ce dimanche 3 juin 1973, le Tupolev fit sa démonstration juste après celle du Concorde. Après son dernier passage au-dessus de la piste, le Tupolev fit une forte montée, et soudainement, il se cabra très violemment. Le Tu-144 s'était engagé dans un piqué insensé. Puis, le supersonique commença a se disloquer pour ensuite s'écraser sur la commune de Goussainville proche du Bourget. Les 6 membres d'équipage soviétique et 8 francais trouvèrent la mort, parmis eux, trois enfants. Au total, une soixantaine de personnes furent blessées et quinze maisons furent détruites. Aucune explication sur cet accident n'a été donnée. Les autorités francaises et soviétiques avaient sûrement conclues un accord. Un an après le crash du Tu-144 au Bourget, les gouvernements francais et soviétiques avaient publié un communiqué très court en concluant qu'il était impossible de déterminer la cause de l'accident. Pour une raison encore inexpliquée, le rapport de la commission d'enquête n'a pas été rendu publique. De plus la boite noire réputée indestructible a été apparemment détruite dans le crash.
La cause mystérieuse de l'accident
Quelques minutes avant le vol des deux supersoniques, un Mirage III francais décollait de la base aérienne de Strasbourg. Un décollage surprenant d'autant que pendant les salons aéronautiques, les pilotes en démonstration sont sensés avoir 8 000m d'espace aérien libre à leur disposition. Le directeur des vols avait informé l'équipage du Concorde de la présence du Mirage dans son espace aérien. A la fin du vol du Concorde, le contrôleur avait prévenu le Mirage III de sortir de l'espace aérien. Le Mirage avait répondu qu'il n'avait pas encore fini. Puis le contrôleur n'a sûrement pas jugé utile de devoir informer le Tupolev. Officiellement, la mission du Mirage était de photographier les parkings du salon du Bourget, ce qui l'avait amené a prendre des clichés du Tu-144 en vol. Volant à la base des nuages à une altitude d'environ 4 000 pieds, le Mirage III suivait un parcours parallèle au Tupolev. Pendant que l'avion russe grimpait selon une trajectoire qui pourrait croiser celle du Mirage, le pilote du Tupolev, Mikhail Kozlov, ne se rendit pas compte que le Mirage était au-dessus de lui. Pour éviter la collision avec le Mirage, Kozlov fut obligé de prendre une mesure d'urgence: il piqua du nez ce qui provoqua une force de gravitation de -1G. Les moteurs ne pouvaient pas encaisser cette manoeuvre puis les compresseurs s'étaient trouvés en surtension ce qui provoqua une perte de poussée. A une altitude de 4 000 pieds, Kozlov n'avait qu'une solution: continuer a piquer du nez pour tenter de faire redémarrer les moteurs sous la pression du vent. Le communiqué officiel n'expliqua pas clairement pourquoi le mirage avait violé l'espace aérien du Tu-144. Il sous-entendait une erreur du pilote russe. Pourtant, l'affichage radar montrait bien la proximité des deux appareils. Sur le relevé radar de la tour de contrôle du Bourget, la preuve que le Mirage volait a 200 m au-dessus du Tupolev 144, le pilote russe aurait été force de prendre des mesures pour se dégager. A Moscou, les autorités avaient eu aussi leur raison de collaborer au secret, le Tupolev aurait pu avoir souffert d'un défaut des moteurs au début de son départ en pique à -1G ainsi que d'un défaut de structure en bout de course à -5G. Son rival, le Concorde, aurait survécu à une manoeuvre similaire. En coulisses, les russes ont acceptés la présence illicite du Mirage III, en effet, avec 8 francais tués, Paris ne voulait pas qu'on puisse le rendre responsable de l'accident. En échange, les francais ont décidés de garder intact la réputation du Tupolev Tu-144. Le rapport officiel affirmera que rien d'anormal n'a été trouvé dans le fonctionnement de l'appareil. Plutôt que de révéler la vraie cause du crash, le communiqué du gouvernement évoque la présence d'un quatrième homme non-attaché dans le cockpit, l'ingénieur Bendeirov. Ce dernier filmait pour le compte de la télévision francaise. Le communiqué laissa entendre que Bendeirov pourrait être le responsable de l'accident. Jusqu'à aujourd'hui francais et russes n'ont pas changés de version. Selon le rapport officiel, la camera serait tombée des mains de Bendeirov puis serait restée coincée entre le manche à balai et le plancher de la cabine. Le rapport laisse également entendre qu'avec le manche a balai bloqué par la caméra, le pilote ne pouvait pas redresser l'appareil. A l'appui de cette théorie, le rapport déclare que le corps de Bendeirov fut trouvé dans le cockpit avec le 3 hommes d'équipage. Les pompiers qui ont retirés les corps du cockpit après le crash affirment qu'il n'y avait que 3 corps. Des souvenirs aussi claires contredisent la version du gouvernement, en particulier, l'hypothèse selon laquelle Bendeirov serait responsable de l'accident. Après toutes ses années, la présence du Mirage III reste l'hypothèse la plus plausible pour expliquer le départ en piqué du Tupolev Tu-144.
La fin du Tu-144
Dans la course au vol supersonique commercial, le ciel s'était dégagé pour Concorde alors que les russes s'efforcent de digérer les évènements du salon aéronautique du Bourget. Toutefois, Concorde a du mal à se développer surtout après l'arrivée du Boeing 747 qui ouvre la voie du marché du transport de masse. Le futur du Tu-144 reste encore plus incertain. Andrei Tupolev ne verra pas son avion s'écraser à Paris, il meurt en 1972. Malgré tout les efforts pour réhabiliter le Tu-144 aux yeux du Kremlin, le supersonique soviétique n'est plus le fier symbole de l'effort scientifique russe. L'exploitation commerciale du Tu-144 sera limité aux vols intérieurs par l'Aeroflot et au transport de la poste russe. Selon l'équipe Tupolev, à l'époque de sa construction, le Tu-144 avait 10 ou même 15 ans d'avance sur son temps et au potentiel technique de la Russie. A la fin des années 70, après 103 vols commerciaux et un nouvel accident en 1978 lors d'un vol d'essai, les Tu-144 furent retirés des lignes commerciales. La volonté politique s'en était allée et l'appareil revenait trop cher. Sur les 17 avions construits, 3 seront destinés a l'armée pour les essais en vols le reste finira au musée. Des vibrations excessives le rendaient inconfortable, le niveau de bruit des réacteurs était élevé, le système de pressurisation interne devait être amélioré, le manque de puissance des réacteurs contraignait l'équipage à utiliser plus longtemps et plus souvent que prévu la post-combustion d'ou une consommation accrue de carburant.
Le phénix supersonique renaît de ces cendres
Mais au début de l'année 1996, coup de théâtre, comme un phénix supersonique, le Tu-144 renaît de ces cendres. Les États-Unis ont choisi le Tupolev Tu-144 comme banc d'essai volant pour la seconde génération de supersoniques. En effet la NASA a repris un Tu-144 qu'elle a rebaptise Tu-144LL. Produit du vaste réseau d'espionnage soviétique et victime de la maladresse francaise lors du salon du Bourget en 1973, le Tu-144 est entièrement rééquipé avec du matériel américain et a déjà effectue des séries de vols d'essais pour le compte de la NASA.