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Après avoir obtenu son indépendance à la suite de l’implosion de l’Union soviétique, le Kazakhstan put récupérer une grande partie des moyens déployés par l’Armée rouge sur son territoire, à l’exception, toutefois, des bombardiers stratégiques. Selon l’édition 2023 du guide « World Air Forces », publié par le site spécialisé FlightGlobal, la force aérienne kazakhe alignait encore récemment 3 MiG-23, 12 MiG-27, 23 MiG-29 « Fulcrum », 20 MiG-31 « Foxhound » [*] et 14 Su-25 « Frogfoot ». Mais il semblerait que cela ne soit plus le cas actuellement…

Et pour cause : selon les médias locaux, le ministère kazakhe de la Défense a décidé de mettre aux enchères 117 avions de combat d’origine soviétique, dont des MiG-31, des MiG-27, des MiG-29 et des bombardiers tactiques Su-24 « Fencer ». Et cela en soutenant qu’ils ne sont « plus utilisables en raison de leur obsolescence » et qu’il n’est « pas économiquement possible de les moderniser ».

Les enchères seront supervisées par l’entreprise d’État « Qazarnauliexport » [encore appelée « Kazspecexport »], au profit du « Comité pour les commandes de défense de l’État du ministère de l’Industrie et du Développement des infrastructures ». La mise à prix du lot est estimée à 1,9 milliard de tenges [soit un peu moins de quatre millions d’euros].

Évidemment, ces avions dont veut se séparer le Kazakhstan pourraient intéresser les pays qui exploitent encore des MiG-31, des MiG-29 ou encore des Su-24… comme, par exemple, la Russie. Seulement, indique leur avis de mise aux enchères, leur « état technique » ne permettrait pas de les « utiliser comme source de pièces de rechange »… D’où, d’ailleurs, le faible montant de leur mise à prix.

Cependant, on peut toujours trouver cet argument curieux, étant donné que des MiG-31 étaient supposés être encore en service il y a quelques mois à peine. Et, a priori, ils étaient encore exploités puisqu’un appareil de ce type s’est écrasé dans les environs de Karaganda [à 190 km d’Astana] en 2020.

Ce n’est pas la première fois qu’un pays cherche à se débarrasser de ses anciens avions de combat en les mettant aux enchères : l’Albanie l’a fait avec les siens en 2016… Mais sans les avoir préalablement remplacés. Ce qui n’est pas le cas du Kazakhstan, qui est en train de moderniser ses forces aériennes avec des Su-30 de facture russe.

Quoi qu’il en soit, l’annonce de la mise aux enchères de ces 117 avions de combat a été faite quelques jours après que le Kazakhstan a fait savoir qu’il ne livrerait plus de drones et de composants électroniques à la Russie, dont il est un proche allié économique et militaire. Jusqu’alors, ce pays d’Asie centrale était soupçonné d’aider Moscou à contourner les sanctions occidentales prises après l’invasion de l’Ukraine.

[*] Une autre source évoque 31 MiG-31B/BM encore en service au début de l’année 2023.

Dédale a écrit : ↑

mar. oct. 31, 2023 11:52 pm

C'est à l'ouest qu'on va être intéressé par les MiG-31...

ironclaude a écrit : ↑

mar. oct. 31, 2023 11:58 pm

Je n'y connais rien au Kazakhstan ( c'est chez Borat ? ), ...

(...)
C'est une curieuse information qu'a rapportée le Kyiv Post, repris par Business Insider : les États-Unis auraient acquis auprès du Kazakhstan un lot de 81 vieux avions de combat datant de l'ère soviétique, lors d'une vente aux enchères s'étant déroulée en octobre 2023. Le grand pays d'Asie centrale, ancien proche allié de la Russie et membre avec elle de l'Organisation du traité de sécurité collective, mais avec laquelle elle a pris ses distances depuis le déclenchement de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par Vladimir Poutine, ainsi que l'a expliqué Politico, est en cours de rénovation de son armée de l'air.

Elle avait donc quelques vieilles carcasses à vendre : il est question au total de 117 appareils datant des années 1970 ou 1980, dont des chasseurs MiG-29, des intercepteurs MiG-31, fameux pour leur grande vitesse, des avions d'attaque au sol MiG-27 ou des bombardiers Su-24. Comme le précise le Kyiv Post, les 117 engins concernés par cette vente étaient déclarés inaptes au service, et ont été vendus pour une somme totale de 1 milliard de tenges, la monnaie kazakhe, soit un peu plus de 2 millions d'euros seulement. Une aubaine, donc, plus valable que la meilleure des affaires jamais réalisée sur Leboncoin : chaque carcasse a été acquise par son acheteur pour la somme relativement modique de 17 000 euros environ.

Son acheteur ? C'est là que les choses deviennent les plus intéressantes : selon le Kyiv Post, ou le site russe en langue anglaise Reporter, ce sont les États-Unis qui auraient tiré le plus gros lot en se portant acquéreurs de 81 des avions vendus. Mais Washington ne l'a pas fait directement, au vu et au su de tous. C'est, toujours selon le Kyiv Post et Reporter, via d'obscures sociétés offshore que l'Amérique aurait jeté son dévolu sur cet étonnant lot de vieilles carnes soviétiques.

Pourquoi donc les États-Unis souhaiteraient se payer des appareils dont ils n'ont, bien entendu, que faire ? Le Kyiv Post avance plusieurs hypothèses. Certains des appareils, notamment le Su-24, sont encore en service dans l'aviation ukrainienne : bien que hors d'usage, les aéronefs kazakhs pourraient avoir été achetés pour fournir à Kiev une nouvelle et précieuse source de pièces détachées. Avec un petit coup de peinture, rendus difficiles à différencier d'un appareil encore en service, les avions pourraient également être disséminés sur les aérodromes du pays, afin de tromper d'éventuels drones ou missiles russes cherchant leurs cibles – l'Ukraine, on le sait, est passée maître dans l'art des leurres et maquettes.

De quoi, sans doute, un peu plus crisper les relations entre le Kazakhstan, de plus en plus tourné vers l'Occident, et une Russie qui on le sait n'apprécie qu'assez peu le rapprochement avec l'ouest de ses anciens satellites.

Deltafan a écrit : ↑

lun. avr. 29, 2024 12:52 pm

lors d'une vente aux enchères s'étant déroulée en octobre 2024.

Milos a écrit : ↑

lun. avr. 29, 2024 1:38 pm

Deltafan a écrit : ↑

lun. avr. 29, 2024 12:52 pm

lors d'une vente aux enchères s'étant déroulée en octobre 2024.

Si tous les enchérisseurs potentiels ont reçu une invitation pour cette date, c'est sûr que ça n'a pas dû se bousculer dans la salle

Deltafan a écrit : ↑

lun. avr. 29, 2024 12:52 pm

Article Geo, avec le titre : Pour une bouchée de pain, les États-Unis achètent au Kazakhstan 81 vieux avions de combat soviétiques

https://www.geo.fr/geopolitique/ukraine ... sie-219981

(...)
C'est une curieuse information qu'a rapportée le Kyiv Post, repris par Business Insider : les États-Unis auraient acquis auprès du Kazakhstan un lot de 81 vieux avions de combat datant de l'ère soviétique, lors d'une vente aux enchères s'étant déroulée en octobre 2023. Le grand pays d'Asie centrale, ancien proche allié de la Russie et membre avec elle de l'Organisation du traité de sécurité collective, mais avec laquelle elle a pris ses distances depuis le déclenchement de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par Vladimir Poutine, ainsi que l'a expliqué Politico, est en cours de rénovation de son armée de l'air.

Elle avait donc quelques vieilles carcasses à vendre : il est question au total de 117 appareils datant des années 1970 ou 1980, dont des chasseurs MiG-29, des intercepteurs MiG-31, fameux pour leur grande vitesse, des avions d'attaque au sol MiG-27 ou des bombardiers Su-24. Comme le précise le Kyiv Post, les 117 engins concernés par cette vente étaient déclarés inaptes au service, et ont été vendus pour une somme totale de 1 milliard de tenges, la monnaie kazakhe, soit un peu plus de 2 millions d'euros seulement. Une aubaine, donc, plus valable que la meilleure des affaires jamais réalisée sur Leboncoin : chaque carcasse a été acquise par son acheteur pour la somme relativement modique de 17 000 euros environ.

Son acheteur ? C'est là que les choses deviennent les plus intéressantes : selon le Kyiv Post, ou le site russe en langue anglaise Reporter, ce sont les États-Unis qui auraient tiré le plus gros lot en se portant acquéreurs de 81 des avions vendus. Mais Washington ne l'a pas fait directement, au vu et au su de tous. C'est, toujours selon le Kyiv Post et Reporter, via d'obscures sociétés offshore que l'Amérique aurait jeté son dévolu sur cet étonnant lot de vieilles carnes soviétiques.

Pourquoi donc les États-Unis souhaiteraient se payer des appareils dont ils n'ont, bien entendu, que faire ? Le Kyiv Post avance plusieurs hypothèses. Certains des appareils, notamment le Su-24, sont encore en service dans l'aviation ukrainienne : bien que hors d'usage, les aéronefs kazakhs pourraient avoir été achetés pour fournir à Kiev une nouvelle et précieuse source de pièces détachées. Avec un petit coup de peinture, rendus difficiles à différencier d'un appareil encore en service, les avions pourraient également être disséminés sur les aérodromes du pays, afin de tromper d'éventuels drones ou missiles russes cherchant leurs cibles – l'Ukraine, on le sait, est passée maître dans l'art des leurres et maquettes.

De quoi, sans doute, un peu plus crisper les relations entre le Kazakhstan, de plus en plus tourné vers l'Occident, et une Russie qui on le sait n'apprécie qu'assez peu le rapprochement avec l'ouest de ses anciens satellites.

17000 € en moyenne...

J'imagine que les 36 restants ont fait la joie de quelques musées.

ironclaude a écrit : ↑

lun. avr. 29, 2024 6:24 pm

ça évite que les russes les récupèrent et en remettent une partie en état (ils sont très bricoleurs ces derniers temps) pour les utiliser eux-mêmes...

Milos a écrit : ↑

mar. avr. 30, 2024 4:23 pm

Oui, ceux encore utilisés par l'Ukraine et aussi la Russie.

(...)
le « Plan d’action pluriannuel des cessions« , récemment publié par le ministère des Armées et dont le dernier numéro de Raids Aviation s’est fait l’écho. (...) il est prévu de proposer à la vente un premier ATL 2 à partir de 2028. Évidemment, il ne sera pas en état de voler puisqu’il est décrit dans le document comme ayant été « largement prélevé » [comprendre : cannibalisé] pour fournir des pièces détachées aux autres appareils en service.

Il est aussi question de mettre en vente trois des cinq avions de surveillance maritime Falcon 200 Gardian de la Marine nationale, ce type d’appareil devant être remplacé par une nouvelle version du Falcon 50 [appelée Triton]. Le premier sera cédé en 2025 et les deux autres suivront en 2026. Comme l’ATL2, ils ont également été largement « cannibalisés ». Même chose pour les Falcon 10 MER, dont la flotte est appelée à progressivement s’éteindre dans les années à venir. Quatre seront ainsi revendus : un en 2025, un autre en 2026 et les deux derniers en 2027. Le ministère des Armées entend se séparer aussi de ses deux Falcon 2000LX à usage gouvernemental afin de les remplacer par des Falcon 900, l’objectif étant d’harmoniser la flotte exploitée par l’Escadron de Transport 60 [ET 60] . Ils devront avoir être vendus, dans un « état complet », d’ici la fin 2025.

Dans le domaine aérien, le plus « gros morceau » concerne les hélicoptères Puma. Au total, vingt-quatre sortiront des inventaires entre 2024 et 2026. Ainsi, douze appareils ayant été exploités par l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] seront revendus en « lots pour pièces détachées » tandis que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] seront proposés « en l’état ». Pour rappel, ces appareils affichent plus de cinquante ans de service. (...). Enfin, les trois hélicoptères Super Puma « VIP » de l’ET 60 seront disponibles à la vente « au-delà de 2025 ». Pour le moment, leur remplacement par des H225 Caracal ne s’est toujours pas concrétisé.
(...)