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Cela fait longtemps que le Commandement des opérations spéciales [COS] réclame des hélicoptères de transport lourd [HTL] pour élaborer de nouveaux modes d’action, que ce soit pour des missions de contre-terrorisme ou pour contrer les « menaces futures ». En 2014, un rapport du Sénat alla dans son sens, en suggèrant l’achat d’appareils – CH-47 Chinook ou CH-53 – d’occasion.

Puis, les opérations menées au Sahel ne firent que confirmer la pertinence d’une telle capacité. Capacité qui fut fournie à la force Barkhane par la Royal Air Force [RAF], avec trois CH-47D basés à Gao [Mali] ainsi que par la force aérienne danoise, avec le déploiement ponctuel de deux EH 101 « Merlin ».

La question d’acquérir de tels hélicoptères avait été évoquée lors de l’élaboration de la Loi de programmation militaire 2019-25, l’armée de l’Air [et de l’Espace] ayant envisagé de s’en procurer… avant d’y renoncer. (...). Cependant, nommé chef d’état-major de l’armée de l’Air à la même époque, le général Philippe Lavigne (...) alla (...) jusqu’à envisager la location d’hélicoptères de transport lourd et de nouer une coopération avec des forces aériennes qui en étaient alors dotées. Il fut même question d’acquérir des MH-47G dans le cadre d’un « crédit-bail » afin de les « essayer avant de procéder à leur acquisition ». Mais ce projet n’a, à ce jour, pas connu de suite.

Qu’en sera-t-il pour la prochaine LPM [2024-29], dont les contours sont en train d’être définis? Étant donné la fin annoncée de l’opération Barkhane, le besoin d’une telle capacité sera probablement moins pressant que par le passé, même si elle pourrait être utile dans un engagement de haute intensité [il n’est pas rare de voir des CH-47D britanniques prendre part à des exercices en France] ou encore dans des missions de soutien à la population, lors de catastrophes naturelles par exemple.

Quoi qu’il en soit, l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE] passera encore son tour. C’est en effet ce qu’a suggéré son actuel chef d’état-major [CEMAAE], le général Stéphane Mille, alors qu’il était interrogé sur ce sujet à l’occasion d’une audition à l’Assemblée nationale.

« Quant à l’hélicoptère lourd, nous avons vu ce qu’il pouvait nous apporter en Afrique ou sur des terrains d’opération similaires. Qu’en est-il sur d’autres théâtres? Selon moi, mais ce n’est qu’un avis personnel, l’hélicoptère lourd n’est pas forcément une priorité », a en effet affrmé le CEMAAE.

Pourtant, un hélicoptère de transport lourd pourrait épauler l’avion de transport A400M et se substituer au Transall C-160, qui était capable d’opérer dans les endroits difficiles d’accès.

Quant à l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], qui pourrait être intéressée par une telle capacité, elle n’aurait sans doute pas assez de ressource pour la mettre en oeuvre et, surtout, l’entretenir. C’est, du moins, ce qu’avait expliqué le général Thierry Burkhard quand il était encore CEMAT, en octobre 2020. « L’arrivée d’hélicoptères de transport lourd nécessiterait de pouvoir les entretenir, de disposer de ressources de maintenance, et poserait la question de la soutenabilité du modèle » de l’ALAT, avait-il confié à Air&Cosmos.

Deltafan a écrit : ↑

lun. nov. 21, 2022 11:25 am

"Pourtant, un hélicoptère de transport lourd pourrait épauler l’avion de transport A400M et se substituer au Transall C-160, qui était capable d’opérer dans les endroits difficiles d’accès."

DamcopterDCS a écrit : ↑

lun. nov. 21, 2022 9:22 pm

Et pendant ce temps-là je suis en train d'être formé sur CH47 Chinook dans la RAF pour le compte de l'AAE....qui souhaitait acquérir des Chinook...
À priori je serai donc le seul pilote Chinook Français pendant quelques années :-)

jojo a écrit : ↑

mar. nov. 22, 2022 5:55 am

Peut-être que le prochain CEMAA aura un avis différent ?

jojo a écrit : ↑

mar. nov. 22, 2022 5:55 am

Peut-être que le prochain CEMAA aura un avis différent ?

OPIT a écrit : ↑

mar. nov. 22, 2022 11:25 am

jojo a écrit : ↑

mar. nov. 22, 2022 5:55 am

Peut-être que le prochain CEMAA aura un avis différent ?

Il donne son avis, mais c'est la DGA qui tient les cordons de la bourse avec pour mission, aussi, de maintenir la BITD. Donc les priorités de l'un sont réévaluées en fonction de celles de l'autre.

jojo a écrit : ↑

mar. nov. 22, 2022 11:33 am

Euh non, c'est le ministre du budget qui tient les cordons de la bourse. Le budget de la défense ayant été amputé régulièrement pendant des années.

Milos a écrit : ↑

mar. nov. 22, 2022 2:06 pm

La DGA achète du matos x euros et le facture à l'AAE 3x euros. Les 2x euros restant vont alimenter les fameux "fonds spéciaux"

Milos a écrit : ↑

mer. nov. 23, 2022 11:56 am

Un exemple précis : un récepteur TRC 243. Dans les 7000 francs (à l'époque) sur l'étagère du magasin, facturé un peu plus de 20.000 francs.

Puis-je suggérer une autre hypothèse ?
Le matériel une fois acquis a été testé par la DGA qui a vérifié que l'ensemble des spécifications et caractéristiques annoncées par le fabricant étaient respectées. Elle a vérifié que l'interface de contrôle était correctement documentée voir a rédigé sa propre documentation. Des vérifications ont été menées sur les carte électroniques pour vérifier si en cas de capture du poste radio un adversaire serait capable d'en tirer des informations. Après avoir impliqué plusieurs experts en RF et en électronique et passé des centaines d'heure à analyser le produit la DGA a déterminé qu'il correspondait au besoin. 400 000 Fr ont été dépensés pour cette analyse. L'armée décide qu'elle en achètera 100 sur une commande initiale de 500 postes, des réductions de budgets ayant eu lieu entre temps. Le prix individuel de la radio explose par rapport à celui annoncé (et qui correspondait à la commande de 500 exemplaires) et tout le monde crie au scandale.

Milos a écrit : ↑

mer. nov. 23, 2022 2:07 pm

Vingt ans après, je n'ai plus le prix exact en tête, mais même si on prend la fourchette haute de 7000 fr

7000 fr pièce x 100 commandés = 700.000 fr
On ajoute 400.000 fr pour l'expertise = 1.100.000 fr soit 11.000 fr pièce

Je suis d'accord que le prix a explosé mais on reste largement en dessous du prix facturé à l'AA

Bacab a écrit : ↑

mer. nov. 23, 2022 4:17 pm

le but étant d'illustrer le fait que les coûts explosent lorsqu'un équipement passe par un organisme d'évaluation/de certification

Bacab a écrit : ↑

mer. nov. 23, 2022 4:17 pm

à 400 000 fr l'expertise je pense que c'est effectivement sous-évalué

Milos a écrit : ↑

mer. nov. 23, 2022 6:59 pm

Je dois dire que je n'ai aucune idée du prix de ce genre d'opération, mais pour un récepteur il y a "juste" à checker la doc technique et l'envoyer en unité pour test. Suite à quoi les unités disent que ça ne correspond pas du tout à ce qu'on recherche et on l'achète quand même

Bacab a écrit : ↑

mer. nov. 23, 2022 8:00 pm

ça demande du personnel très qualifié et des installations complexes et très couteuses.

Après 60 ans de carrière et un nombre important de missions effectuées sur les mers et océans du globe, la Marine nationale a définitivement mis à la retraite ses derniers hélicoptères Alouette III. Leur départ sera comblé par des hélicoptères Dauphin loués et des H160 militarisés pour les missions SAR, jusqu'à l'arrivée des premiers H160M Guépard marine en 2029.
(...)