Un petit instant d'impesanteur
Publié : jeu. mai 02, 2013 10:59 am
Salut à tous
Certains d'entre vous le savent déjà, mais j'ai eu la chance de participer à une expérience exceptionnelle il y a quelques semaines, et je me suis dit que ça pourrait en intéresser plus d'un par ici. Alors voici un compte-rendu en détail de...mon vol en A300 Zéro G
/!\ ALERTE, ce topic peut faire exploser votre compte en banque /!\
J'ai caché la tête de tous les participants n'ayant pas d'image publique ou qui apparaissent sur des photos qui n'ont pas été rendues publiques. C'est en un sens dommage puisqu'on se prive de la tronche :drool: de certains, dont moi
Les images proviennent toutes des caméras et appareils photo de Novespace présents dans l'avion, ou des GoPro de quelques participants, merci à eux.
Épisode 1 : la sélection
Avant toute chose, je tiens encore une fois à remercier infiniment la personne qui, sur un autre forum, a fait passer l'info du concours Zéro-G organisé par le CNES et m'a permis de réaliser le vol qui va suivre. Le concours n'a pas reçu la publicité à laquelle on aurait pu s'attendre côté CNES et je ne l'avais même pas vu via les circuits internes. J'avais préparé une petite affichette de remerciements pour lui à sortir dans l'avion, mais Murphy a tout fait pour l'empêcher (imprimante en rade...).
Pour expliquer un peu le contexte, il s'agissait d'un concours adressé à 3 catégories de participants : étudiants, enseignants et personnels de musées. Le but du jeu était de présenter, d'abord par écrit uniquement, un projet lié au spatial qu'on aurait réalisé, soit au cours de ses études (cas de la catégorie étudiants), soit au cours des enseignements dispensés (pour les, ben, enseignants ) ou de son travail (personnels de musée).
Je n'ai été diplômé ingé qu'il y a en gros un an, et je suis officiellement toujours étudiant (bourse de recherche), je ressors donc mon projet de fin d'études, réalisé à l'ESA, ce qui devrait suffire pour le côté spatial du truc Au passage, je préviens une amie avec qui j'ai fait mes études de participer, et je balance mon dossier le jour même où je reçois l'info, en espérant être dans les 100 premiers.
Deux semaines plus tard, mon amie et moi recevons un petit e-mail nous invitant à nous présenter le 20 février au siège du CNES, à Paris, pour présenter notre bordel avec 23 autres étudiants, pour nous départager et attribuer les 15 places offertes sur 3 vols cette année (un le 15 mars, un pendant le salon du Bourget et un troisième à une date non déterminée). Les autres catégories ont passé leur oral deux jours plus tôt et attendent déjà leurs résultats.
Arrivés à Paris la veille de la présentation, j'en profite pour passer la visite médicale obligatoire en cas de victoire, qui correspond peu ou prou à une classe 2 pour le PPL. 90 € DMC pour me faire ausculter et me faire un test de lecture, ça pique, d'autant plus que je ne sais pas encore si je volerai ou non et que dans le cas négatif je pourrai m'asseoir dessus. Pensée pour les malheureux perdants d'ailleurs...
Mais bon, le jour J arrive et on présente nos merdes devant le jury composé d'employés du CNES, d'universitaires, de journalistes et bien sûr de Jean-François Clervoy, astronaute et président de Novespace.
25 étudiants de tous horizons, de tous âges, qui ont travaillés sur des sujets divers et variés et souvent très pointus. Je présente mes travaux et ça a l'air de bien plaire au vu des réactions et questions du jury et de mes collègues/adversaires
Comme Jean-François Clervoy l'annonce, la sélection va être rude, car ça déborde de qualité de partout.
Deux jours après la présentation, tout le monde reçoit un mail, et je pense qu'on a tous tremblé 30 secondes avant de l'ouvrir
Déception pour les uns , orgasme instantané pour les autres , dont moi . Mon amie est prise aussi , et sur le même vol, celui du 15 mars
Épisode 2 : devine
La veille du vol, je débarque par train à Bordeaux et je file à l'hôtel l'Escadrille, à deux pas de l'aéroport de Mérignac où est basé l'A300 Zéro-G de Novespace où je croise les autres lauréats du CNES. Fidèle à l'adage (mieux vaut un pilote plein qu'un réservoir vide), on fête ça à la Guiness dans un pub bordelais entre potes, en plus la Saint-Patrick n'est que le week-end suivant. C'est donc dans un état parfaitement bienheureux que je vais me coucher, tard.
Le lendemain matin : WORST. IDEA. EVER. Pas grave, ça augmentera le challenge. For science.
Arrivés à Novespace, les 40 passagers (dont seulement une poignée de lauréats, les autres ayant tous payé leur ticket) sont répartis en 4 groupes de dix, nommés Moon, Jupiter, Saturn et Mars. Ils seront assignés à 4 zones correspondantes dans l'avion. Je suis dans le groupe Moon, réservé aux étudiants et aux plus internationaux d'entre nous (Turcs, Israéliens, Japonais...). Le premier plaisir de la journée consiste à récupérer sa belle combinaison grise, dont on apprend qu'on la gardera après le vol
On récupère aussi nos cartes d'embarquement, comme pour un vol tout à fait classique, à part qu'on part de Bordeaux et qu'on atterrit à Bordeaux. Le vol proprement dit se réalisera au-dessus de l'Atlantique.
Les journalistes sont partout, et je verrai le lendemain que l'événement (premiers vols paraboliques ouverts au public) a eu une bonne couverture médiatique.
M. Clervoy est là aussi et participera au vol, et commence par nous faire un briefing.
Tout ça devant une assemblée qui commence à s'impatienter bien comme il faut
Tous les gugusses au fond sont les journalistes de la plupart des grandes chaînes et stations de radio présentes le jour J.
Like a boss.
Le commandant de bord nous présente ensuite la technique des vols parabolique et nous prévient des différentes annonces cabine qu'on entendra pendant les phases d'injection, de vol parabolique et de ressource (2 G). Pendant le vol, l'avion prendra presque une cinquantaine de degrés d'inclinaison en tangage ! On apprend qu'il n'a pour autant pas été modifié le moins du monde, et qu'il s'agit en fait du plus ancien A300 encore en service.
Après les contrôles de sécurité et le reste du briefing, une petite power walk vers l'avion situé à deux pas d'ici.
Il fait beau même si l'air est un peu turbulent, on en profite pour reluquer l'avion.
Avant de monter à bord, petite photo de groupe au pied de l'avion.
Le décollage et la montée initiale se font comme dans un avion classique, assis sur des sièges disposés à l'avant et à l'arrière de l'appareil, juste suffisants pour la soixantaine de personnes (participants + encadrants) présents à bord.
On en profite pour faire les photos de profil les plus cool de la Terre.
À bord, on retire nos chaussures pour éviter de marquer la zone capitonnée de l'avion, et de foutre des roundhouse kicks à nos voisins une fois en apesanteur.
Pour le moment, peu de différences avec un vol classique donc.
Pendant les paraboles, l'avion prendra en revanche des inclinaisons peu orthodoxes.
Arrivés en croisière à une trentaine de milliers de pieds au-dessus de l'Atlantique, voici venue l'heure de prendre place au centre de l'avion, dans la zone de « free flight ».
Notre instructeur est Vladimir Pletser. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est une véritable légende à l'ESA : recordman mondial du nombre de paraboles réalisées, candidat astronaute pour la Belgique depuis 1991, et astronaute suppléant. Ravi de le rencontrer et de réaliser qu'on avait quelques connaissances communes.
C'est lui qui présente le programme des 15 paraboles qu'on va réaliser, ainsi que les activités qu'on mettra en place.
Voilà l'heure de la première parabole, tout le monde s'allonge pour la ressource. 2G, c'est peu, mais on finira tout de même bien claqués à la fin du vol.
2 secondes avant injection parabolique...
Et c'est l'injection. La sensation est absolument indescriptible. On sent littéralement qu'on nous prend une part de notre poids et qu'on nous en débarrasse. Quand on se redresse, on se rend compte qu'une minuscule impulsion nous fait décoller du sol.
La première parabole a lieu en gravité martienne (un tiers de la gravité terrestre), ce qui nous permet de nous sentir plus légers en gardant toutefois les pieds au sol. Un départ progressif pour voir comment on encaisse l'apesanteur, en somme.
À la fin de la parabole, on se prend la ressource de 2G dans les dents, qui nous paraît énorme, comparativement Un seul sentiment cependant : encore !
Les deux paraboles suivantes ont lieu en gravité lunaire (un sixième de la gravité terrestre). On tente tous, évidemment, d'imiter Armstrong, Aldrin et les autres en bondissant comme un cabri. Mauvaise idée car le plafond est relativement bas
On se soulève l'un l'autre sans aucun effort...
Les messieurs en orange/bleu foncé sont des employés de Novespace chargés de nous remettre d'aplomb à temps à la fin de chaque parabole, avant qu'on ne retombe sur le crâne.
C'est à présent l'heure de la première parabole en « vraie » apesanteur !
Notez la zone sièges à l'arrière, nous somme le groupe le plus à l'arrière de la cabine. Les filets et sangles sont là pour nous retenir, puisque battre des bras et des jambes ne sert à rien du tout
La sensation en apesanteur est dingue. Absolument dingue. Rien ne permet de distinguer le haut du bas, la graviception est partie aux fraises. Et surtout, surtout, cela nous paraît à tous parfaitement naturel. Aucune gêne, rien. On ne flotte même pas comme dans une piscine, puisque nous ne pouvons pas nous appuyer sur l'eau pour « nager ». On vole, merde. Bien mieux que dans tout avion ou ULM sur Terre. Et on a l'impression d'être né pour ça.
Tout le monde profite des différentes paraboles pour sortir ses goodies et les présenter devant les caméras.
Jean-François Clervoy passe une parabole à jouer avec de l'eau avec nous.
Tout le monde se jette bien sûr sur les « bulles » d'eau qui flottent, là, devant nous.
J'en profite pour faire une petite photo de groupe à la GoPro.
Les peluches et autres goodies flottent eux aussi juste devant notre nez.
Le plus dur, à chaque fois, est d'arriver à se remettre d'amplomb avant la fin des 22 secondes que dure la parabole. Certains échouent parfois et se vautrent bien comme il faut sur le dos ou la tête.
Vers la fin, tout le monde s'amuse avec quelques balles qu'on fait voler dans la cabine.
La dernière parabole est consacrée à une photo de groupe avec M. Clervoy.
Quelques images en vrac pour finir.
Bien évidemment, tout ça a duré trop peu de temps. Tout le monde réclamait une ou deux paraboles supplémentaires à la fin, à part la demi-douzaine de personnes qui a un peu souffert Pour ma part, aucun problème, les turbulences en finale ont été plus meurtrières que les paraboles elles-mêmes.
De retour à Mérignac, on tâche de répondre de notre mieux à la horde de journalistes qui nous assaille. On dévore aussi toute la bouffe à disposition (l'apesanteur, ça creuse), puis on va chercher notre diplôme auprès de M. Clervoy et d'une coupe de champagne.
Le retour dans mes pénates a été difficile...et comme la plupart des participants, je pense, dès que je me suis couché ce soir-là, et le soir d'après, je n'ai eu qu'une seule impression : décoller du matelas
Voili voulou, j'espère que ça vous a plu, à moi oui
Soyez libres de poser toutes les questions que vous voulez, évidemment.
Certains d'entre vous le savent déjà, mais j'ai eu la chance de participer à une expérience exceptionnelle il y a quelques semaines, et je me suis dit que ça pourrait en intéresser plus d'un par ici. Alors voici un compte-rendu en détail de...mon vol en A300 Zéro G
/!\ ALERTE, ce topic peut faire exploser votre compte en banque /!\
J'ai caché la tête de tous les participants n'ayant pas d'image publique ou qui apparaissent sur des photos qui n'ont pas été rendues publiques. C'est en un sens dommage puisqu'on se prive de la tronche :drool: de certains, dont moi
Les images proviennent toutes des caméras et appareils photo de Novespace présents dans l'avion, ou des GoPro de quelques participants, merci à eux.
Épisode 1 : la sélection
Avant toute chose, je tiens encore une fois à remercier infiniment la personne qui, sur un autre forum, a fait passer l'info du concours Zéro-G organisé par le CNES et m'a permis de réaliser le vol qui va suivre. Le concours n'a pas reçu la publicité à laquelle on aurait pu s'attendre côté CNES et je ne l'avais même pas vu via les circuits internes. J'avais préparé une petite affichette de remerciements pour lui à sortir dans l'avion, mais Murphy a tout fait pour l'empêcher (imprimante en rade...).
Pour expliquer un peu le contexte, il s'agissait d'un concours adressé à 3 catégories de participants : étudiants, enseignants et personnels de musées. Le but du jeu était de présenter, d'abord par écrit uniquement, un projet lié au spatial qu'on aurait réalisé, soit au cours de ses études (cas de la catégorie étudiants), soit au cours des enseignements dispensés (pour les, ben, enseignants ) ou de son travail (personnels de musée).
Je n'ai été diplômé ingé qu'il y a en gros un an, et je suis officiellement toujours étudiant (bourse de recherche), je ressors donc mon projet de fin d'études, réalisé à l'ESA, ce qui devrait suffire pour le côté spatial du truc Au passage, je préviens une amie avec qui j'ai fait mes études de participer, et je balance mon dossier le jour même où je reçois l'info, en espérant être dans les 100 premiers.
Deux semaines plus tard, mon amie et moi recevons un petit e-mail nous invitant à nous présenter le 20 février au siège du CNES, à Paris, pour présenter notre bordel avec 23 autres étudiants, pour nous départager et attribuer les 15 places offertes sur 3 vols cette année (un le 15 mars, un pendant le salon du Bourget et un troisième à une date non déterminée). Les autres catégories ont passé leur oral deux jours plus tôt et attendent déjà leurs résultats.
Arrivés à Paris la veille de la présentation, j'en profite pour passer la visite médicale obligatoire en cas de victoire, qui correspond peu ou prou à une classe 2 pour le PPL. 90 € DMC pour me faire ausculter et me faire un test de lecture, ça pique, d'autant plus que je ne sais pas encore si je volerai ou non et que dans le cas négatif je pourrai m'asseoir dessus. Pensée pour les malheureux perdants d'ailleurs...
Mais bon, le jour J arrive et on présente nos merdes devant le jury composé d'employés du CNES, d'universitaires, de journalistes et bien sûr de Jean-François Clervoy, astronaute et président de Novespace.
25 étudiants de tous horizons, de tous âges, qui ont travaillés sur des sujets divers et variés et souvent très pointus. Je présente mes travaux et ça a l'air de bien plaire au vu des réactions et questions du jury et de mes collègues/adversaires
Comme Jean-François Clervoy l'annonce, la sélection va être rude, car ça déborde de qualité de partout.
Deux jours après la présentation, tout le monde reçoit un mail, et je pense qu'on a tous tremblé 30 secondes avant de l'ouvrir
Déception pour les uns , orgasme instantané pour les autres , dont moi . Mon amie est prise aussi , et sur le même vol, celui du 15 mars
Épisode 2 : devine
La veille du vol, je débarque par train à Bordeaux et je file à l'hôtel l'Escadrille, à deux pas de l'aéroport de Mérignac où est basé l'A300 Zéro-G de Novespace où je croise les autres lauréats du CNES. Fidèle à l'adage (mieux vaut un pilote plein qu'un réservoir vide), on fête ça à la Guiness dans un pub bordelais entre potes, en plus la Saint-Patrick n'est que le week-end suivant. C'est donc dans un état parfaitement bienheureux que je vais me coucher, tard.
Le lendemain matin : WORST. IDEA. EVER. Pas grave, ça augmentera le challenge. For science.
Arrivés à Novespace, les 40 passagers (dont seulement une poignée de lauréats, les autres ayant tous payé leur ticket) sont répartis en 4 groupes de dix, nommés Moon, Jupiter, Saturn et Mars. Ils seront assignés à 4 zones correspondantes dans l'avion. Je suis dans le groupe Moon, réservé aux étudiants et aux plus internationaux d'entre nous (Turcs, Israéliens, Japonais...). Le premier plaisir de la journée consiste à récupérer sa belle combinaison grise, dont on apprend qu'on la gardera après le vol
On récupère aussi nos cartes d'embarquement, comme pour un vol tout à fait classique, à part qu'on part de Bordeaux et qu'on atterrit à Bordeaux. Le vol proprement dit se réalisera au-dessus de l'Atlantique.
Les journalistes sont partout, et je verrai le lendemain que l'événement (premiers vols paraboliques ouverts au public) a eu une bonne couverture médiatique.
M. Clervoy est là aussi et participera au vol, et commence par nous faire un briefing.
Tout ça devant une assemblée qui commence à s'impatienter bien comme il faut
Tous les gugusses au fond sont les journalistes de la plupart des grandes chaînes et stations de radio présentes le jour J.
Like a boss.
Le commandant de bord nous présente ensuite la technique des vols parabolique et nous prévient des différentes annonces cabine qu'on entendra pendant les phases d'injection, de vol parabolique et de ressource (2 G). Pendant le vol, l'avion prendra presque une cinquantaine de degrés d'inclinaison en tangage ! On apprend qu'il n'a pour autant pas été modifié le moins du monde, et qu'il s'agit en fait du plus ancien A300 encore en service.
Après les contrôles de sécurité et le reste du briefing, une petite power walk vers l'avion situé à deux pas d'ici.
Il fait beau même si l'air est un peu turbulent, on en profite pour reluquer l'avion.
Avant de monter à bord, petite photo de groupe au pied de l'avion.
Le décollage et la montée initiale se font comme dans un avion classique, assis sur des sièges disposés à l'avant et à l'arrière de l'appareil, juste suffisants pour la soixantaine de personnes (participants + encadrants) présents à bord.
On en profite pour faire les photos de profil les plus cool de la Terre.
À bord, on retire nos chaussures pour éviter de marquer la zone capitonnée de l'avion, et de foutre des roundhouse kicks à nos voisins une fois en apesanteur.
Pour le moment, peu de différences avec un vol classique donc.
Pendant les paraboles, l'avion prendra en revanche des inclinaisons peu orthodoxes.
Arrivés en croisière à une trentaine de milliers de pieds au-dessus de l'Atlantique, voici venue l'heure de prendre place au centre de l'avion, dans la zone de « free flight ».
Notre instructeur est Vladimir Pletser. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est une véritable légende à l'ESA : recordman mondial du nombre de paraboles réalisées, candidat astronaute pour la Belgique depuis 1991, et astronaute suppléant. Ravi de le rencontrer et de réaliser qu'on avait quelques connaissances communes.
C'est lui qui présente le programme des 15 paraboles qu'on va réaliser, ainsi que les activités qu'on mettra en place.
Voilà l'heure de la première parabole, tout le monde s'allonge pour la ressource. 2G, c'est peu, mais on finira tout de même bien claqués à la fin du vol.
2 secondes avant injection parabolique...
Et c'est l'injection. La sensation est absolument indescriptible. On sent littéralement qu'on nous prend une part de notre poids et qu'on nous en débarrasse. Quand on se redresse, on se rend compte qu'une minuscule impulsion nous fait décoller du sol.
La première parabole a lieu en gravité martienne (un tiers de la gravité terrestre), ce qui nous permet de nous sentir plus légers en gardant toutefois les pieds au sol. Un départ progressif pour voir comment on encaisse l'apesanteur, en somme.
À la fin de la parabole, on se prend la ressource de 2G dans les dents, qui nous paraît énorme, comparativement Un seul sentiment cependant : encore !
Les deux paraboles suivantes ont lieu en gravité lunaire (un sixième de la gravité terrestre). On tente tous, évidemment, d'imiter Armstrong, Aldrin et les autres en bondissant comme un cabri. Mauvaise idée car le plafond est relativement bas
On se soulève l'un l'autre sans aucun effort...
Les messieurs en orange/bleu foncé sont des employés de Novespace chargés de nous remettre d'aplomb à temps à la fin de chaque parabole, avant qu'on ne retombe sur le crâne.
C'est à présent l'heure de la première parabole en « vraie » apesanteur !
Notez la zone sièges à l'arrière, nous somme le groupe le plus à l'arrière de la cabine. Les filets et sangles sont là pour nous retenir, puisque battre des bras et des jambes ne sert à rien du tout
La sensation en apesanteur est dingue. Absolument dingue. Rien ne permet de distinguer le haut du bas, la graviception est partie aux fraises. Et surtout, surtout, cela nous paraît à tous parfaitement naturel. Aucune gêne, rien. On ne flotte même pas comme dans une piscine, puisque nous ne pouvons pas nous appuyer sur l'eau pour « nager ». On vole, merde. Bien mieux que dans tout avion ou ULM sur Terre. Et on a l'impression d'être né pour ça.
Tout le monde profite des différentes paraboles pour sortir ses goodies et les présenter devant les caméras.
Jean-François Clervoy passe une parabole à jouer avec de l'eau avec nous.
Tout le monde se jette bien sûr sur les « bulles » d'eau qui flottent, là, devant nous.
J'en profite pour faire une petite photo de groupe à la GoPro.
Les peluches et autres goodies flottent eux aussi juste devant notre nez.
Le plus dur, à chaque fois, est d'arriver à se remettre d'amplomb avant la fin des 22 secondes que dure la parabole. Certains échouent parfois et se vautrent bien comme il faut sur le dos ou la tête.
Vers la fin, tout le monde s'amuse avec quelques balles qu'on fait voler dans la cabine.
La dernière parabole est consacrée à une photo de groupe avec M. Clervoy.
Quelques images en vrac pour finir.
Bien évidemment, tout ça a duré trop peu de temps. Tout le monde réclamait une ou deux paraboles supplémentaires à la fin, à part la demi-douzaine de personnes qui a un peu souffert Pour ma part, aucun problème, les turbulences en finale ont été plus meurtrières que les paraboles elles-mêmes.
De retour à Mérignac, on tâche de répondre de notre mieux à la horde de journalistes qui nous assaille. On dévore aussi toute la bouffe à disposition (l'apesanteur, ça creuse), puis on va chercher notre diplôme auprès de M. Clervoy et d'une coupe de champagne.
Le retour dans mes pénates a été difficile...et comme la plupart des participants, je pense, dès que je me suis couché ce soir-là, et le soir d'après, je n'ai eu qu'une seule impression : décoller du matelas
Voili voulou, j'espère que ça vous a plu, à moi oui
Soyez libres de poser toutes les questions que vous voulez, évidemment.