"J'étais... pilote de Mirage IV !"
Publié : mar. déc. 14, 2010 1:52 am
Je trouverais vraiment intéressant, particulièrement instructif, autrement original, quelque peu démystifiant et quelque part bouleversant qu’un ou des anciens pilotes et navigateurs de Mirage IVA (les autres tas de ferrailles que vous avez pilotés n’étant pas vraiment d’un intérêt primordial) puissent rédiger un ouvrage à propos de leurs souvenirs sur cette machine qui fut malgré tout unique… ment française dans son utilisation (cela me fait hélas penser au Rafale… j’ai vraiment le blues en ce moment car il fait un temps exécrable et je dois reprendre le travail – les révisions, les contrôles - après 5 mois d’une vie d’artiste avec ses excès en tous genres ; vous ne devinerez pas mais j’ai fait la connaissance d’une jeune (et belle) et talentueuse productrice anglaise qui n’est autre que la fille unique d’un célèbre photographe paysagiste et d’une actrice de télévision que je vénérais lorsque j’étais adolescent), cet avion dont le programme de mise au point a représenté pour tous les participants un véritable défi national pour lequel le rassemblement des énergies et l’esprit de coopération ont permis de surmonter les multiples difficultés et conduire à la réussite dans les délais impartis, cette prouesse technologique qui a démontré la parfaite maîtrise d’un avionneur de talent dans son domaine et surtout ce terrible engin dont l’utilisation non simulée d’un jour aurait pu nous conduire dans un voyage sans retour vers l’apocalypse final (il est vrai qu’il n’est pas le seul, mais cela n’excuse rien), je veux dire par là, la mort nucléaire.
Dans le schéma directeur global, vous pourriez par exemple prendre pour noyau central non pas l’avion lui-même qui n’est malgré tout qu’un outil, mais votre positionnement personnel de l’époque par rapport au moyen terrible que peut représenter l’arme atomique ; positionnement qui a bien sûr pu notablement évoluer avec le temps et la maturité et que vous nous dévoilerez donc.
Sans noyau dur central impliquant le lecteur à s’interroger sur la condition humaine, donc la sienne propre, l’ouvrage n’aura qu’un intérêt limité et tombera à 2 fois la vitesse du son dans les oubliettes de la soute à bombe après la première lecture.
Comme cela est très souvent le cas, trop souvent hélas, les auteurs font étalage d’anecdotes certes très intéressantes, mais qui défilent sans âme ni consistance au fil des pages comme une liste désordonnée de commissions de supermarché rédigée à la hâte sur le coin encore non souillé d’un mouchoir jetable.
Le texte du livre devrait être construit similairement à un édifice architectural i.e une infrastructure solide (style d’écriture), une superstructure qui puisse retenir l’attention (l’idée véhiculée – notre noyau dur), le décorum de façade destiné à l’admiration de l’ensemble (anecdotes vécues diverses et variées – détails techniques explicatifs pertinents).
Autour de ce noyau qui normalement devra être le fruit d’une longue et intense réflexion de la part du ou des auteurs viendront se greffer de manière opportune les anecdotes et explications techniques savamment réparties.
Je dis "longue et intense" car il faudra se remémorer les différents états d’esprits loin de 20 ans ou plus avec un soin particulièrement méticuleux afin de faire ressortir et ressentir une sincérité non simulée qui elle seule sera capable de toucher le lecteur au plus profond de lui-même.
Il s’agirait par exemple d’expliquer les motivations qui vous ont conduits à endosser l’uniforme militaire à un âge où l’on aspire plutôt à une certaine forme de liberté et de contestation systématique, les raisons qui vous ont incités par la suite à vous être portés volontaires sur cette machine si particulière par sa mission et aussi son utilisation quotidienne, et ainsi donc commencer à révéler votre attitude par rapport à l’arme nucléaire, votre position par rapport à la mission stratégique chancelante telle que définie à l’époque i.e la fameuse "Mission de Représailles" de 1957 métamorphosée par la suite en "Force de Frappe du Chef de l’Etat", votre état d’esprit vis-à-vis du pouvoir suprême en bout de chaîne que l’on vous a octroyé, après certainement un subtil endoctrinement dont vous n’avez peut-être pas eu conscience sur le moment, celui de la Marianne du Larousse qui sème à tout vent, le vent de la terreur, pour ne récolter que le souffle du néant, celui précisément de la distribution aux quatre coins du globe des mauvaises cartes à jouer à l’effigie de la Mort Qui Fauche, je veux dire par là la destruction massive et l’éradication sans espoir de rédemption de vos semblables et donc par conséquent vos familles et vos amis, ceux qui vous sont chers et à qui vous auriez paradoxalement donné sans hésitation le pouvoir du secret à jamais convoité de Nicolas Flamel, l’immortalité.
Le Baiser de la Mort aurait donc un sens.
Faites un gros effort de concentration et de retour sur vous-même et vous verrez, après rassemblement d’infimes détails, que vous n’avez pas participé à cette bien périlleuse mission uniquement par… passion du vol.
Parmi les éléments techniques et émotionnels du décorum pourront figurer par exemple les détails suivants :
- Les entraînements
- Les alertes
- La mission (le vol final) dans sa phase technique et ses variations au fil du temps
- Les systèmes d’armes et de navigation - la Bombe, le bombardement, la navigation
- Le couple pilote-navigateur
- La manoeuvrabilité insoupçonnée de la machine
- Les sorties de l’enveloppe de vol par bilan propulsif très positif de l’avion
- Les frayeurs, les euphories, les angoisses, les insouciances, les doutes, les certitudes, les peines, les joies, l’épuisement, la grande forme, les états d’âme… rencontrés au cours de la carrière – les réponses aux questions existentielles ou futiles
- etc, etc, etc…
Je suis absolument certain que sur ce point là votre mémoire ne vous fera nullement défaut sur tout ce qu’il y aura à raconter.
Il y aura autant à boire qu’à manger, autant à rire qu’à pleurer, autant à se lamenter qu’à exulter.
Le but du livre serait donc de dévoiler à petit feu ce qu’à pu être La Mission du Mirage IVA et les hommes qui l’ont chevauché pour une gloire bien éphémère mais une repentance assurée.
La conclusion du livre serait simple et courte.
Elle serait seulement la réponse logique à cette question : "Auriez-vous largué cette fichue Bombe au moment voulu ?"
J’imagine bien un titre simple et percutant du genre "Chevalier du Ciel et de l’Apocalypse" et avec en sous-titre "J’étais… pilote de Mirage IV !".
--> Cat plombe : "Over To You, My Dear !"
* * *
Dans le schéma directeur global, vous pourriez par exemple prendre pour noyau central non pas l’avion lui-même qui n’est malgré tout qu’un outil, mais votre positionnement personnel de l’époque par rapport au moyen terrible que peut représenter l’arme atomique ; positionnement qui a bien sûr pu notablement évoluer avec le temps et la maturité et que vous nous dévoilerez donc.
Sans noyau dur central impliquant le lecteur à s’interroger sur la condition humaine, donc la sienne propre, l’ouvrage n’aura qu’un intérêt limité et tombera à 2 fois la vitesse du son dans les oubliettes de la soute à bombe après la première lecture.
Comme cela est très souvent le cas, trop souvent hélas, les auteurs font étalage d’anecdotes certes très intéressantes, mais qui défilent sans âme ni consistance au fil des pages comme une liste désordonnée de commissions de supermarché rédigée à la hâte sur le coin encore non souillé d’un mouchoir jetable.
Le texte du livre devrait être construit similairement à un édifice architectural i.e une infrastructure solide (style d’écriture), une superstructure qui puisse retenir l’attention (l’idée véhiculée – notre noyau dur), le décorum de façade destiné à l’admiration de l’ensemble (anecdotes vécues diverses et variées – détails techniques explicatifs pertinents).
Autour de ce noyau qui normalement devra être le fruit d’une longue et intense réflexion de la part du ou des auteurs viendront se greffer de manière opportune les anecdotes et explications techniques savamment réparties.
Je dis "longue et intense" car il faudra se remémorer les différents états d’esprits loin de 20 ans ou plus avec un soin particulièrement méticuleux afin de faire ressortir et ressentir une sincérité non simulée qui elle seule sera capable de toucher le lecteur au plus profond de lui-même.
Il s’agirait par exemple d’expliquer les motivations qui vous ont conduits à endosser l’uniforme militaire à un âge où l’on aspire plutôt à une certaine forme de liberté et de contestation systématique, les raisons qui vous ont incités par la suite à vous être portés volontaires sur cette machine si particulière par sa mission et aussi son utilisation quotidienne, et ainsi donc commencer à révéler votre attitude par rapport à l’arme nucléaire, votre position par rapport à la mission stratégique chancelante telle que définie à l’époque i.e la fameuse "Mission de Représailles" de 1957 métamorphosée par la suite en "Force de Frappe du Chef de l’Etat", votre état d’esprit vis-à-vis du pouvoir suprême en bout de chaîne que l’on vous a octroyé, après certainement un subtil endoctrinement dont vous n’avez peut-être pas eu conscience sur le moment, celui de la Marianne du Larousse qui sème à tout vent, le vent de la terreur, pour ne récolter que le souffle du néant, celui précisément de la distribution aux quatre coins du globe des mauvaises cartes à jouer à l’effigie de la Mort Qui Fauche, je veux dire par là la destruction massive et l’éradication sans espoir de rédemption de vos semblables et donc par conséquent vos familles et vos amis, ceux qui vous sont chers et à qui vous auriez paradoxalement donné sans hésitation le pouvoir du secret à jamais convoité de Nicolas Flamel, l’immortalité.
Le Baiser de la Mort aurait donc un sens.
Faites un gros effort de concentration et de retour sur vous-même et vous verrez, après rassemblement d’infimes détails, que vous n’avez pas participé à cette bien périlleuse mission uniquement par… passion du vol.
Parmi les éléments techniques et émotionnels du décorum pourront figurer par exemple les détails suivants :
- Les entraînements
- Les alertes
- La mission (le vol final) dans sa phase technique et ses variations au fil du temps
- Les systèmes d’armes et de navigation - la Bombe, le bombardement, la navigation
- Le couple pilote-navigateur
- La manoeuvrabilité insoupçonnée de la machine
- Les sorties de l’enveloppe de vol par bilan propulsif très positif de l’avion
- Les frayeurs, les euphories, les angoisses, les insouciances, les doutes, les certitudes, les peines, les joies, l’épuisement, la grande forme, les états d’âme… rencontrés au cours de la carrière – les réponses aux questions existentielles ou futiles
- etc, etc, etc…
Je suis absolument certain que sur ce point là votre mémoire ne vous fera nullement défaut sur tout ce qu’il y aura à raconter.
Il y aura autant à boire qu’à manger, autant à rire qu’à pleurer, autant à se lamenter qu’à exulter.
Le but du livre serait donc de dévoiler à petit feu ce qu’à pu être La Mission du Mirage IVA et les hommes qui l’ont chevauché pour une gloire bien éphémère mais une repentance assurée.
La conclusion du livre serait simple et courte.
Elle serait seulement la réponse logique à cette question : "Auriez-vous largué cette fichue Bombe au moment voulu ?"
J’imagine bien un titre simple et percutant du genre "Chevalier du Ciel et de l’Apocalypse" et avec en sous-titre "J’étais… pilote de Mirage IV !".
--> Cat plombe : "Over To You, My Dear !"
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