Fredem, si tu me permets d'étayer un peu sur l'emploi des bombardiers d'eau en France :
En région méditerranéenne, la stratégie de lutte contre l'incendie de forêt est l'attaque immédiate des feux naissants. C'est une méthode très efficace, compte tenue que les aspects évolutifs dans le temps et dans l'espace (relief encaissés favorisant la propagation), notamment en période de risques aggravés, imposent d'en acquérir la maitrise ce dès l'éclosion.
Donc, la clé de la réussite repose sur la rapidité d'action, et nécessite donc la mise en place de moyens appropriés : les camions rouges en forêts et les avions rouges et blancs (les trackers) en l'air.
Concernant les bombardiers d'eau, l'application de cette "doctrine" prévoit d'intervenir sur tout feux naissants dans les dix minutes avec la mobilisation préventive en guêt aérien armé pour attaquer et traiter le feu.
Ce sont les trackers que vous voyez évoluer dans le ciel l'été dans le sud est français. Moyen très efficace car :
- Surveillance rapide de zones étendues
- Permanence et fiabilité du renseignement
- Possibilité d'intervention rapide.
Par régime de Mistral, un départ de feu d'une surface inférieure à un hectare est détectée à 50 km environ pour un avion volant entre 5000 et 7000 pieds.
Les procédures de largages sont très, très strictes et font l'objet d'autorisation. Un ABE quand ça frappe, ça frappe. Faut pas être à côté.
Les trackers qui font du guêt opèrent par deux avec une charge de retardant.
Pour rappel, un tracker, c'est :
1 pilote
une autonomie opérationnelle d'environ 3h30
une capacité d'emport d'environ 3200 litres en eau ou retardant avec un système de largage d'une salve de 4 portes, 2X2 portes ou 4X1 portes (en fractionné)
Canadair :
2 pilotes
autonomie ops d'environ 3h30/4h
Une capacité d'emport nominale de 6100 litres (5800 litres effective à l'écopage) avec système de largage d'une salve de 4 portes, 2X2 portes avec temporisation ou 4X1 portes (fractionné).
Le canadair lui vient opérer sur le feux si nécessaire, lorsque les premiers largages n'ont pas permis d'estanquer le feu, à la demande des moyens au sol lorsqu'ils jugent la situation nécessaire, complété par l'action du ou des gros porteurs s'il le faut (quand ça commence à brûler costaud quoi).
Pour résumer un peu sur les largages, on distinguera, en gros :
-L'attaque directe : Lorsque le produit largué est un agent extincteur (eau, mouillant), la répartition optimale est de 1/3 sur la partie comburante et 2/3 sur la partie non brûlée. Dans ce cas, attention aux projections de brandons, résultat de l'effet mécanique du largage.
-L'attaque indirecte : La charge, constituée de produit retardant, est à placer tangentiellement à la partie comburante de manière à couvrir la partie non brûlée.
-Barrière retardant : Ici il faut faire attention à la cadence de rotation et le nombre d'avions afin d'être efficace à l'arrivée d'un feu.
Je vous passe sur les techniques de largage, chuis pas pilote
Concernant les gros porteurs, ils sont utilisés dans le cadre des missions de la Sécurité Civile, en lutte contre l'incendie mais aussi d'autres missions de transports (équipes de secouristes de la sécurité civile par exemple). Le feux de forêt ne représente qu'une part de leurs missions donc.
Voilou voilou. Pour en revenir au A-10, évidemment, je sais bien que le projet A-10 n'est pas prêt d'arriver chez nous quand même
Des A-10 à Marignane, voyons
Pélican-72