Mosca a écrit :
Pour revenir à l'interview, c'était trés sympa de l'avoir brut sans fioriture ... tu pourrais nous en dire plus sur l'accueil et les à cotés de cette rencontre ?
Cela risque de prendre un peu de temps car c etait tout une aventure. A la fin de ma journee, j en etais tellement ebahi que je n en ai pas dormi de la nuit, dans le train de montpellier a Mulhouse.
Tout a commence un peu plus tot, au debut janvier. Une lubie comme une autre. Apres avoir lu un nombre incalculable de fois le Grand cirque (C est le seul livre que jai emmene par la suite en Suede), je m etais dit que ce serait vraiment bien de pouvoir rencontrer le vrai Pierre Clostermann, surtout qu il commencait a se faire age (la suite l a demontre, helas).
Par la meme occasion, dans le cadre de mon cursus, je devais faire un memoire sur un projet de siences humaines (histoire de changer des maths et de la meca). J avais d abord pense a faire qq chose sur l evolution des avions Dassault et leur implication dans les conflits de la deuxieme moitie du 20 eme siecle (Moyen orient, Inde Pakistan, etc... les specialistes completeront). Mais le critere etait une implication personnelle. Donc j ai decide de faire d une pierre deux coups: Rencontrer Clostermann et faire le dossier dessus.
Dans un premier temps, jai d abord cherche a le contacter, avant de proposer le sujet au jury. J avais aussi penser a denicher Jacques Remlinger, mais j ai appris plus tard qu il etait decede.
Et la vogue la galere. J envoie des mails a l armee de l air, au musee du bourget aux anciens combattants et ainsi de suite. Entre les malpolis qui estiment qu un mail est suffisamment impersonnel pour ne jamais repondre ne serait ce qu un petit mot et le musee de l air et de lespace qui me dit qu il ne peut me donner les coordonnees de Clostermann que si j obtiens son autorisation... Malin ! Si je peux le contacter pour lui demander une quelconque autorisation, je n aurai plus besoin de ses coordonnees. Mais la bas, on ne veut rien savoir.
Puis je tente le musee de la liberation. La c est biscornu. On ne veut pas me donner son adresse, mais le conservateur a la gentillesse de se proposer de faire l intermediaire: Je lui envoie une enveloppe contenant mon courrier dans une autre enveloppe timbree (rien ne se perd;) )sans adresse, et lui completera.
J envoie donc sans grand espoir, mais sait on jamais.
Un dimanche matin vers 11h, je suis en train de perdre du temps devant mon PC dans ma piaule d etudiant. Le telephone sonne. Numero inconnu. A lautre bout du fil, une voix inconnu qui semble un peu contrefaite : Hallo, je voudrais parler a ....(moi). Je ne reconnais toujours pas la voix, mais le timbre ressemble a celui de ce pauvre type de Julien quand il fait une blague au telephone (ben quoi on peut etre un peu immature de temps en temps). Et la le couperet tombe : C est Pierre Clostermann a l appareil.
- QUI !!!
J aurais eu le pape, Bill Clinton et Dieu le pere en simultanee que je naurais pas ete plus sonne. C est vraiment leffet que cela m a fait.
Puis je lui explique ce que je voulais faire. Il me propose de le rencontrer. de mon cote je devais d abord faire valider le sujet (aie la commission est apres demain) et voir quand est ce que je serais en vacances. (aie c encore Mme fockewulf qui va gueuler si je pars en vadrouille)
Domc sujet valide, hop, on potasse les exams et on prepare le voyage. Une fois que totu est pret. On rappelle pour dire quand est ce qu on vient. La, premier barrage. Il faut arriver a franchir le filtrage telephonique de l employee de maison portugaise qu on comprend rien a ce qu elle dit et qui ne veut pas me laisser lui parler. Apres un peu de negociation, j arrive a lui parler mais il ne se souviens plus de moi. Aie aie aie... donc je re explique ce que je veux. J arrive a trouver un crenau pour fevrier 2005.
Le jour fatidique arrive. Je pars a 5h du matin avec le premier TGV sous une petite neige. Comme je rentrais chez moi par la meme occasion, je suis charge comme une mule avec une vingtaine de kilos de linge sale, de cours sur le dos. Evidemment, le tramway lyonnais a un probleme, et je dois sprinter avec tout mon paquetage jusqu a la station de metro. Finalement, jarrive a temps et m installe dans le TGV. La route sera longue. Je dois placer toutes mes esperances dans la ponctualite de la SNCF. J ai un quart d heure de battement pour sortir de la gare de montpellíer, m orienter, tracer jusqu a la gare routiere un kilometre plus loin et prendre le bus. Apres il n y a plus de bus. Ca va etre serre mais ca peut presque etre jouable. De toute facon il n y avait pas le choix. Tout va donc tres bien jusqu a ce que le train s arrete avant la derniere gare aux milieu des marais. Rah non !!!!
Le temps s ecoule, trop vite. Ma marge s amaigrit... devient negative... bon la le bus est parti. Nous sommes restes une demie heure, car un fou evade divagait sur la voie et le temps que la gendramerie arrive et l attrappe... ben il etait trop tard.
Bon la que faire. Soyons creatifs, soyons creatifs.
Solution 1: Appeler clo clo et leur demander de me chercher. Ca fait vraiment trop boulet...
Solution 2: aller a pied: 18 km, ca fait a la louche 6 h en plat... mouais bof.
solution 3: en stop alors. Bon ben ca on verra sur place.
Solution 4: Faire du charme a la blonde sur la banquette d a cote pour lui demander de l aide. Normalement ca ne marche jamais mais bon la on a vraiment rien a perdre.
bon ben hop hop solution 4
Elle a ete tres gentille meme si j avais vraiment l impression de lui casser les pieds (on s en serait doute). donc ca ne marche pas
Nous arrivons en gare de montpellier. J essaie de me renseigner, mais personne ne sait rien. Je cavale jusqu a la gare routiere en esperant que le bus soit en panne. Helas non.
Heureusement il y en a un autre pour le village d a cote, tout juste a 8 km. Mon RdV est dans 4h. donc si je peux le rejoindre. Je fait les 8 km en deux heures en forcant le pas. Avec un peu de bol je fais du stop. Et je serais a l heure.
La on casse croute. Puis trois charmants jeunes hommes trouvent un interet particulier en la personne du petit etudiant charge comme une mule mangeant son sandwich tout seul au milieu du parking. Mon portefeuille ainsi que lappareil photo achete pour l occasion semblait etre les objets de leur convoitise. Apres mqintes palabres, mes aggresseurs, pas tres determines, laissent tomber et repartent bredouille. J ai eu une chance pas possible (du moins comparee aux misere du matin). Qui a dit que les etudiants n avait pas une vie risquee ?
Je prends mon bus et j atterri en pleine zone industrielle.
La je rencontre un garcon coiffeur, originaire de strasbourg, qui, solidarite alsaco oblige, fait un bout de chemin avec moi et me montre la direction approximative et mexplique comment je pourrais essayer de rentrer le soir. (car evidemment, je savais comment y aller, mais je savais aussi que ce serait encore plus tendu pour rentrer).
Je continue. Puis ce que je trouve ne ressemble pas a du tout a la carte que javais tiree (merci mappy). Donc je rentre dans un hotel, j explique mon histoire et je me rends compte que je n etais pas du totu sur le bon chemin. donc hje repars dans l autre direction. Je suis la departementale, qui assez bizzarement a le gabarit d une autoroute... aie bon ya pas le choix. Les pyrennees ne sont pas loin et je nai pas el temsp de me perdre. En plus le temps est pourri.
Je fais du stop mais quand on est pas blonde, ca ne marche pas tres bien. Je remercie au passage les gens qui vous frolent a 90...
Puis au bout de deux kilometres, une escort pourrie s arrete et un jeune du coin m embarque. Je lui raconte mon histoire et il se trouve qu il le connait. Il a deja travailler pour lui comme jardinier et me pose juste devant sa porte. Encore heureux d ailleurs car sinon je ne sais pas comment jaurais trouve.
La maison est facile a identifier. Qui aurait l appel du 18 juin placarde sur sa boite aux lettres ?
Je suis en avance. Je vais donc faire le tour du village. Deux chiens essaient de tater mes mollets mais je ne devais pas avoir bon gout. J arrive donc a l heure dite. Je sonne et l employe de maison vient m ouvrir flanque d une paire de dobbermans. J explique mon histoire. Et la, ... c est le drame !
Ah ben non, on attend personne aujourd hui !
QUOI !!!! j ai quand meme pas fait tout ce chemin pour rien. Je lui raconte mes miseres et il me prends en pitie. aussitot, il m invite a prendre un cafe, et me promet de me ramener a la gare apres mon entretien. Super sympa !!
La je rencontre madame Clostermann. qui m introduit aupres de son mari. Je rentre dans leur magnifique maison avec mon sac enorme comme un elephant dans un magasin de porcelaine. Je pose donc mes affaires et commencent l entretien. La suite, vous connaissez.
J ai trouver Pierre Clostermann tres sympa et tres vif, surtout poru son age. Il parlait si bien. Je me suis tres vite senti un peu bete de ne pas avoir mieux prepare mes questions. J etais incroyableemnt excite et la journee qui venait de s ecouler n aidait pas. il me dedicace entre autre la derniere edition du grand cirque, m offre deux de ses autres livres, me lit un passage de ses memoires qui seront publiees qqs mois plus tard.
J avais vraiment du mal a realiser que l homme devant moi etait le monument du grand cirque...
Puis nous avons pris le the. Comme je venais de Lyon, nous avons un peu parle des agitations vis a vis de lextreme droite a Lyon III.
Puis un autre de ses "fans" est arrive. Un jeune employe de France telecom, pecheur en apnee a ses heures venait lui apporter des oursins peche le matin meme (en fevrier glops).
C est lui qui est charge de me ramener sans quoi madame Clostermann c etait aussi proposee de me reconduire.
Et a partir de la tout recommence a partir en vrille.
nous partons dans sa vieille voiture sentant le poisson. Il veut d abord qu on sarrte dans la cambrousse pour netoyer son materiel de peche dans un abreuvoir a vache. Coup d oeil en travers sur les harpons qui trainent dans la voiture. Je ne connaissais pas son prenom mais il me traitait deja comme si j etais son super copain. J en etais abasourdi. Donc on nettoie le tout, un peitt coup sur le pare brise. On passe chez le poissonnier pour vendre la peche. il me dit si: reste la, si ma femme appelle, tu decroches mais tu lui dis pas ou je suis... Ou la... euh oui bien sur.
Puis il m embarque chez sa mere, ou il faut que je me fasse passer pour un de ses collegues pour pas qu elle pose trop de questions. Beau bide quand il fait les presentations car il ne connait pas mon prenom... Il me montre alors des amphores qu il avait repeche au fond de l eau.
Puis jaurais voulu qu il me laisse a la gare maisi l ne veut pas me laisser partir et me ramene a la maison ou je rencontre sa femme et sa petite fille. La je susi invite a diner alors que je ne les connaissais meme pas. Ils etaient tellement incroyableemnt gentils que je n en revenais pas et attendais un coup tordu. C en etait surrealiste !
Il me fait cadeau de gors morceaux d amphores. Et comme je suis a la bourre, nous devons griller des feux prendre des sens interdit pour arriver en voltige a la gare. heuresement le train a du retard. sur le quai, le vent emporte mon billet. Mon "pote" alait se jeter sur la voie pour le recuperer quand je me susi rendu compte que ce netait que le bilelt de l aller, le retour etant dans l autre poche.
Et je me suis assis dans le train. Les yeux ebahis pour une nuit entiere a me demander si cela avait ete vrai...
Ma petite histoire peut paraitre ridiculement banale, mais cela a ete une telle excitation, improvisation, etonnement que je me souviens encore de tous les details.
j espere que le recit vous a fait sourire, meme s il est trop long et sans le talent de Clostermann.
Par la meme occasion, je voudrais remercier publiquement du fond du coeur, tous ceux qui m ont aider un peu ou beaucoup dans cette entreprise.
Le projet a encuite ete transcrit, on rajoute une petite analyse, qqs photos et on s en sort avec une quarantaine de page. Presentation le 3 juin 2005 avec un video projecteur qui ne marche pas. Recu avec mention.
Pour certains ce n est rien, pour moi c etait le periple du gamin que je suis.
