Première génération :
Avions de combats équipés de réacteurs conçus dans la foulée de la Seconde Guerre Mondiale. Les systèmes de bord sont équivalents à ceux d'un chasseur de 1945. Pas de radar le plus souvent, pas de missiles le plus souvent, plutôt un mix de canons et de roquettes.
Exemples :
F-86 Sabre
MiG-15
Vampire
En résumé : c'est la génération de chasseurs qui a servi en Corée.
Deuxième génération :
Projets lancés aux débuts des années 60, ou à la toute fin des années 50 : radars primitifs, mais pas systématiques encore, la capacité supersonique devient la norme pour les chasseurs. Missiles primitifs. Début de la transition entre les systèmes analogiques et l'électronique.
Exemple :
F-5
MiG-21 (dans ses premières versions)
C'est la période du début de la guerre du Vietnam.
Troisième génération :
C'est la génération actuellement dominante, qui passe progressivement la main. Née avec le F-4 Phantom et le Mirage III, elle s'est poursuivie avec le F-15, le F-18 Hornet, le Mirage 2000, le MiG-29, le F-16, le Su-27... Tous supersoniques. Gros, trés gros radar. Capacité BVR, armements de précision, commandes de vol électriques se généralisant...ce sont les projets lancés dans les années 65-70. Pour donner un ordre d'idée, le premier vol du Tomcat remonte à 1970, celui du F-16 à 1978. Ce sont des avions qui ont donc entre 25 et 30 ans, et qui sont en fin de carrière. C'est cette génération qui confirme la prépondérance de l'électronique et des affichages MFD, au détriment des systèmes analogiques qui sont relégués au rôle d'instruments de secours, sans disparaître cependant complètement. Enfin, naissance et développement du concept HOTAS, qui limite les mouvements du pilotes dans le cockpit en plaçant les commandes vitales sur le manche et la manette des gaz.
Quatrième génération :
Elle montre le bout de son nez : projets lancés dans les années 80-90.
C'est la génération des Rafale, Typhoon, Gripen, Raptor...Elle reprend les concepts de la troisième génération et les pousse plus loin : généralisation des commandes de vol électriques. Centralisation des données en provenance des différents capteurs (radar, RWR, centrale GPS/INS etc etc...) et synthétisation de ces information en une image unique de la situation, projetée sur des écrans multifonctions offrant au pilote une vision claire de ce qui l'entroure, avec éventuellement une liste d'actions proposées par les systèmes de bord, que le pilote accepte ou décline (cibles prioritaires, déroutements possibles, sélection automatiques des modes radar/armements les plus adaptés à une situation etc etc...).
Cette génération repose sur un usage intensif et exclusif de l'électronique. Les instruments de secours analogiques disparaissent peu à peu, les redondances étant assurées par d'autres systèmes eux aussi numériques mais reposant sur des alimentations séparées (Rafale).
La ligne directrice est d'une part, l'augmentation des capacités manoeuvrières des avions (en particulier en vol supersonique), ainsi que l'allègement de la charge de travail du pilote, poussée à son paroxysme dans les avions de troisième génération. Le cockpit devient un espace de gestion de mission, la prise de décision tactique est remise au centre du travail du pilote, qui est assisté pour toutes les tâches. Y compris le pilotage lui-même.
La cinquième génération :
Elle est encore soit à l'état de démonstrateur (S37 Berkut...) soit à l'état de dessins dans un bureau d'études. Elle semble s'orienter sur l'exploration de nouvelles solutions aérodynamiqes (flèche inverse...) et sur l'usage de systèmes informatiques plus puissants. Encore une fois, on va essayer de reprendre les idées de la 4e génération pour pousser les choses encore plus loin. Faut se dire que le temps de gestation d'un projet comme la construction d'un nouveau chasseur est tellement long qu'il y a une grande inertie entre l'apparition d'une technologie nouvelle et son application : ainsi nos PC sont plus puissants que les processeurs qui gèrent les commandes de vol ou le radar d'un Rafale, qui repose sur une technologie informatique des années 80-85, au mieux début des années 90.