Quelques articles A&C dans ce topic dédié à la lutte contre le terrorisme intellectuel et aux enfants qui veulent rêver et penser aux avions
-Avion décarboné : British Airways joue aussi l'hydrogène
https://www.air-cosmos.com/article/avio ... ogne-24544
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La compagnie aérienne fait partie des investisseurs qui ont participé à la nouvelle levée de fonds lancée par la startup ZeroAvia qui développe une pile à combustible hydrogène. Des essais en vol avec un Piper Malibu de six places ont été initiés en septembre 2020. La levée de fonds porte sur 24,3 M$. Le gouvernement britannique s'est déjà engagé à hauteur de 16,3 M$. Parmi les autres investisseurs de ZeroAvia : SYSTEMIQ, Shell Ventures, Summa Equity, Ecosystem Integrity Fund ainsi que le véhicule d'investissements de Bill Gates, Breakthrough Energy Ventures qui a mis 21,4 M$ dans l'aventure. Sans oublier la société de capital-risque Horizon Ventures, basée à Hong-Kong et créée par le milliardaire Li Ka-shing.
ZeroAvia n'a peur de rien et annonce que la nouvelle levée de fonds servira à lancer le développement d'un groupe propulseur hydrogène-électrique de 2 MegaWatts destiné à des avions de 50 places et plus. Avec un calendrier ambitieux : 2026 comme date de la commercialisation avant de passer à une autre étape, celle de la propulsion d'un avion de 100 places à l'horizon 2020 (pas plutôt 2030 ?). Les sommes levées, les 24,3 M$ s'ajoutant aux 50 M$ déjà réunis, ne sont donc qu'une première étape. De son côté, EasyJet s'est associée à Wright Electric sur la propulsion électrique. Et a également signé en 2019 un protocole d'accord avec Airbus sur les avions hybrides et électriques.
Via le groupe IAG, British Airways est aussi présente sur les carburants durables ou SAF avec notamment un investissement de 400 M$ dans une usine de production de carburant vert dans le cadre d'un partenariat avec Shell et Velocys. Située à Immingham, dans le nord-est du Lincolnshire (Grande-Bretagne), dans l'estuaire de la rivière Humber, l'usine a pour objectif de retraiter 500 millions de tonnes par an de déchets ménagers et industriels, normalement destinés à l'incinération ou l'épandage, pour le convertir en 60 millions de litres de biocarburant, à destination des avions ou des voitures.
-Avion vert : la Russie aussi
https://www.air-cosmos.com/article/avio ... ussi-24519
Selon le ministre russe du Commerce et de l’Industrie Denis Mantourov, un Yak-40 doté d’un moteur électrique pourrait voler prochainement. Les essais ont d'ores et déjà commencé.
Les premiers tests du moteur ont été conduits en février dernier sur l’aérodrome de l’Institut de recherches scientifique d’aviation « Chaplygine » à Novosibirsk. Les essais ont été conduits sur piste, pour vérifier le bon fonctionnement des systèmes de l’avion, selon le directeur de l’Institut Vladimir Barssouk.
Plusieurs instituts, institutions et entreprises russes prennent part au projet. En plus de l’Institut Chaplygine (abréviation russe « SibNIA »), participent au développement du moteur l’Institut de construction de moteurs aéronautique « P.I. Baranov », et le Centre national de recherche « Institut Joukovsky ». Le Fond de la recherche avancée FPI, la « DARPA russe », prend également part au projet. Le moteur aurait été mis au point par la société « SuperOks », spécialisée dans les technologies de supraconducteurs à haute température de deuxième génération. Selon un communiqué publié le 21 décembre dernier par « SuperOks », le moteur développé par la société est un « moteur électrique supraconducteur haute température de 500 kW (679 ch) ».
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Selon M.Denis Mantourov, le Yak-40 doté du moteur électrique effectuera prochainement un vol d'essai. Le ministre russe du Commerce et de l’Industrie a également indiqué que les premiers avions civils russes dotés de moteurs électriques pourraient apparaître sur le marché à partir de 2030.
-Airbus va tester un groupe motopropulseur expérimental supraconducteur et cryogénique
https://www.air-cosmos.com/article/airb ... ique-24509
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Airbus a lancé le programme de recherche intitulé « Advanced Supraconducting and Cryogenic Experimental powertraiN Demonstrator » (ASCEND, Démonstrateur de groupe motopropulseur expérimental supraconducteur et cryogénique avancé) pour explorer l’impact des matériaux supraconducteurs et des températures cryogéniques sur les performances des systèmes de propulsion électrique d’un avion.
L’introduction de matériaux supraconducteurs peut réduire la résistance électrique, ce qui signifie que le courant électrique peut fournir de l’énergie sans pertes. Lorsqu’ils sont couplés à de l’hydrogène liquide à des températures cryogéniques (-253 degrés Celsius), les systèmes électriques peuvent être refroidis afin d’augmenter considérablement les performances de l’ensemble du système de propulsion électrique.
Airbus utilisera ASCEND pour étudier la faisabilité de ces technologies prometteuses afin d’optimiser l’architecture de propulsion prête pour un vol à faibles émissions et zéro émission. Les résultats devraient montrer la possibilité d'une réduction de masse des composants et des pertes électriques d’au moins deux fois, ainsi qu’une réduction de la tension à moins de 500 V, par rapport aux systèmes actuels.
ASCEND évaluera les architectures électriques de plusieurs centaines de kilowatts à des applications de plusieurs mégawatts avec et sans hydrogène liquide à bord, autrement dit pour une utilisation qui s'étendra de l'ADAVe (aéronef à décollage et atterrissage verticaux électrique ou eVTOL) au long courrier en passant par l'avion régional.
Airbus concevra et construira le démonstrateur au cours des trois prochaines années. Les solutions qui pourraient être adaptées aux turbopropulseurs, turboréacteurs et moteurs à hélices hybrides seront testées et évaluées d’ici la fin de 2023. Ce programme de démonstrateur soutiendra le processus décisionnel d’Airbus pour le type d’architecture du système de propulsion requis pour les futurs avions.
ASCEND devrait également soutenir l’amélioration des performances des systèmes de propulsion existants et futurs dans l’ensemble du portefeuille d’Airbus, y compris les hélicoptères, les eVTOLs, ainsi que les avions régionaux et monocouloirs. Le démonstrateur sera hébergé au sein d’Airbus UpNext, une filiale d’Airbus créée pour donner aux technologies futures une voie rapide de développement en construisant des démonstrateurs à la vitesse et à l’échelle, en évaluant, en mûrissant et en validant de nouveaux produits et services qui englobent des percées technologiques radicales.
-Avion à hydrogène : l'Isae-SupAero travaille sur de nouveaux matériaux composites
https://www.air-cosmos.com/article/avio ... ites-24504
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Depuis plusieurs mois maintenant, le département Mécanique des structures et Matériaux (DMSM) de l’ISAE-SUPAERO, en collaboration avec Chantal FUALDES, Executive expert d’Airbus pour les composites, travaille sur un projet de recherche pour déterminer les matériaux les plus adaptés à l’utilisation de l’hydrogène. "Si l’hydrogène figure comme le meilleur candidat pour décarboner l’avion de demain et constitue de fait la solution privilégiée par les avionneurs à l’horizon 2035, son utilisation requiert des développements technologiques et, à l’amont, la levée de verrous scientifiques particuliers. Sous sa forme liquide, il est en effet nécessaire de le maintenir à de très basses températures (-252°C) et d’en maîtriser le caractère volatile. Son stockage impose par ailleurs l’utilisation de réservoirs de très grande capacité volumique", rappelle l'Isae-SupAero.
Ainsi, l’architecture même de l’avion doit être l’aile volante est particulièrement adaptée aux contraintes induites par l’emport d’hydrogène liquide. Sans fuselage, ni empennage, l’aile volante pourrait offrir de nombreux avantages en matière de performance, d’intégration mécanique et de systèmes. Son développement pose toutefois un certain nombre de défis techniques et réglementaires. Pour répondre à ces problématiques, les matériaux devront être polyvalents, multicouches et intelligents. « L’approvisionnement en fluides cryogéniques tels que l’hydrogène, nous contraint à définir des matériaux capables de respecter certaines caractéristiques physiques. Ils doivent être isolants, rigides, étanches, résistants et être envisagés dans la perspective d’une future certification, ce qui implique une prise en compte globale des sources, procédés et recyclage », explique Yves Gourinat, enseignant chercheur à l’ISAE-SUPAERO.
L’un des grands enjeux du projet du département Mécanique des structures et Matériaux de l’ISAE-SUPAERO est donc de parvenir à faire cohabiter différentes fonctions dans le même matériau : tolérance aux dommages, comportements dynamiques... La contrôlabilité des structures via des capteurs et adaptateurs intelligents, bio-inspirés et actifs en permanence, sera également l’un des éléments déterminants du projet de recherche. Ces défis ouvrent donc une voie importante vers l’avion à très faible empreinte carbone. Par le biais de ce projet, l’ISAE-SUPAERO souhaite développer des composites 4ème génération répondant à des contraintes mécaniques, thermiques et de recyclabilité.