El Doctor a écrit :Tes remarques sont judicieuses et amusantes, Aquila, aucun doute. Tu tables, bassement, sur le manque de cojones de tous nos dirigeants pour justifier le comportement navrant d'EADS. Je conçois que Gallois soit là pour défendre les intérêts de la boîte, mais le contribuable moyen que je suis rêve, après cette sortie, qu'un des gouvernements impliqués lance des négociations avec Boeing. Juste pour voir quelle tête ferait Gallois.
Faut quand même pas pousser mémé dans les orties, le fabricant n'a pas à dicter sa loi au client.
Cette attitude peut toutefois être justifiée si le ou les Etats-clients portent une part de la responsabilité des retards, par exemple s'ils ont eux-mêmes traîné à engager les budgets de développement prévus, dans le but de faire quelques petites économies à court terme, en reportant sans cesse telle ou telle dépense sur le budget de l'année suivante. C'est arrivé et ça arrive toujours dans le cadre d'autres programmes...
C'est un petit chantage qui consiste à dire à l'Industriel, continuez à autofinancer, on vous remboursera plus tard. D'autres avionneurs ont cru devoir marcher dans la combine, mais vu les résultats, ont juré depuis qu'on ne les y reprendrait plus ! C'est comme ça qu'on génère de glissement en glissement des années et des années de retard dans des programmes.
Autre exemple (imaginaire, bien sûr) c'est si le programme en question est freiné parce que le moteur ne marche pas et que c'est le client qui l'avait imposé contre l'avis du constructeur... pure hypothèse, évidemment !
Tout cela pour dire que vous pouvez aussi avoir affaire à de mauvais clients, qui n'ont pas vraiment envie d'acheter des avions et vraiment pas envie de les payer, et qui en prime vous pourissent le programme. De quoi pousser un coup de gueule justifié de temps en temps ! Pour que Mr Gallois, qui est quand même un industriel fin politique, en arrive là, il a du en avaler des couleuvres avant...
Claude