Article A&C, avec le titre : Défense : un rapport sur Barkhane pointe les contraintes de l'opération
https://www.air-cosmos.com/article/dfen ... tion-24630
L’Assemblée Nationale a adopté ce matin le rapport de la mission d'information sur l’opération Barkhane (le premier en sept ans d'opérations ...), co-écrit par trois députées, Sereine Mauborgne et Françoise Dumas, avec Nathalie Serre.
Des aéronefs en nombre insuffisants
Le rapport parlementaire ne fait pas le tour du sujet, notamment sur l’aspect tactique et opératif, mais relève néanmoins des points pas toujours suffisamment soulignés. C’est le cas notamment avec les difficultés rencontrés par les aéronefs, en nombre toujours insuffisants (il a fallu remobiliser en 2021 les Puma et Mirage 2000C), mais aussi sujets à des soucis de fonctionnement. Sans le nommer, le rapport évoque les difficultés que connaissent notamment les Tigre et Caïman.
La montée en puissance des drones
De fortes limites capacitaires pèsent aussi sur les moyens du renseignement (Gabriel, avions ISR et drones en nombre insuffisant) et sur les avions de transport tactique. Des trois avions de transport et d’assaut de 2018 il ne reste plus qu’un C-130J installé à Niamey et un Atlas à temps partiel. Un des deux tankers vient d’être remplacé par un Phénix, mais qui ne peut être utilisé depuis la base aérienne projetée de Niamey, du fait de son envergure. Le rapport confirme les informations déjà diffusées par Air&Cosmos dans la montée en puissance des drones (45 % des frappes) et l’importance de la task force Sabre, qui réalise une opération majeure par semaine en moyenne.
Les enjeux du partenariat militaire opérationnel
Le rapport indique les pertes infligées à l’EIGS (affilié à Daech) : 859 tués, 169 capturés, 34 véhicules et 859 motos détruites depuis janvier 2020. Mais pas de chiffres sur les pertes infligées au RVIM (affilié à Al-Qaeda). Le président de la commission de la défense du Sénat, Christian Cambon, avait, lui, évoqué le chiffre total de 1200 à 1500 terroristes neutralisés, lors d’une rencontre avec l’association des journalistes de défense (AJD). Les trois députées livrent également un aveu désormais bien connu : « Barkhane ne peut pas occuper le terrain dans la durée ». C’est un des enjeux du partenariat militaire opérationnel, déjà bien engagé au sol par Barkhane, plus tardif dans les airs, même si les formations de GATA, en charge du guidage de l’appui air-sol, se sont accélérées. Tout comme les surcoûts de Barkhane, désormais estimés à 880 M€ pour 2020, qui a connu un pic d’effectifs à 5250 (et non les 5100 toujours avancés par l’EMA).
Article A&C, avec le titre : Défense : premier vol du Reaper Block 5 à Niamey
https://www.air-cosmos.com/article/dfen ... amey-24605
Le premier vol du drone General Atomics Reaper Block 5 à Niamey est enfin intervenu, le 25 mars dernier, dans la discrétion la plus complète.
Un Reaper Block 5 livré depuis janvier 2020
Aucune communication n’a été réalisée pour l’instant sur cet aspect du programme, puisque le système n’est toujours pas, par contre, qualifié. Ce qui l’empêche d’être engagé en opérations. Le General Atomics Reaper Block 5 avait été livré en janvier 2020 à Cognac, avant d’être envoyé à Niamey, début décembre. Mais depuis, le drone restait cloué au sol, faute d’autorisation de vol de la DGA. A cela, deux raisons objectives, un crash d’un Block 1 qui reste mystérieux, en novembre 2018, mais aussi ceux d’un SMDR en Champagne, et d’un SDT près de l’étang de Berre.
La DGA prend son temps
Le BEA-E a ouvert des enquêtes techniques, et celles sur le MQ-9 Reaper et le SDT font partie des 5 % qui ne font pas l’objet d’une publication… Par contre, ces statistiques et réalités ont vraisemblablement amené la DGA a être bien plus scrupuleuse. Trop estiment certains dans l’introduction de ces nouveaux vecteurs. Et d’autant plus que le General Atomics Reaper Block 1 avait, à l’époque, été introduit en opérations au plus vite, sans passer par la case DGA et CEAM.
Le Reaper Block 5 doit permettre d’améliorer la capacité actuelle du Block 1 (une radio supplémentaire notamment) mais aussi lancer en quelque sorte la relance de capacités de la flotte Reaper française, avec une charge ROEM attendue depuis 2016, des ailes à capacité en carburant améliorée (permettant de voler 24 heures à pleine charge de bombes, au lieu de 18h actuellement, et 30 heures lisse, contre 24 h actuellement).
Augmenter la capacité ISR au profit de Barkhane
Plus directement encore, la qualification du Block 5 (sans doute en incrément, avec les armements GBU-12, -49 et Hellfire) permettra d’augmenter la capacité en ISR au profit de Barkhane et de la TF Sabre (forces spéciales). Enfin, c’est le point de passage obligé pour lancer la modernisation des Block 1 (cinq appareils survivants et un appareil loué au dollar symbolique) en Block 5 sans réduire la capacité opérationnelle et de formation.